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sur 1201 notes
Lu en 2016. Un texte court mais prégnant, dont la lecture peut être conseillée dès 13-14 ans.
Un hommage posthume vibrant d'un fils envers son père. Un récit métaphorique (figure du héros, image du clown triste) doté d'une force émotionnelle (honte, remords) indéniable.


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Que dire de ce tout petit roman qui contient tellement d'émotions.

« ‘'Nous, Maréchal de France…'', et cette loi qui me touche, du 6 juin 42, interdisant aux juifs d'exercer la profession de comédien… Je ne suis pas Juif. Ni comédien. Mais…
Aussi loin que je puisse retourner, aux époques où je passais encore debout sous les tables, avant même de savoir qu'ils étaient destinés à faire rire, les clowns m'ont déclenché le chagrin. Des désirs de larmes et de déchirants désespoirs, de cuisantes douleurs, et des hontes de paria. Plus que tout, j'ai détesté les augustes ».

Un jeune garçon aimerait bien pouvoir se cacher, disparaître, lorsque son père, instituteur respecté, se déguise en clown amateur. Entre honte et mépris, il assiste à ses numéros. Jusqu'au jour où son oncle Gaston lui révèle le sens de cette étrange vocation en lui dévoilant un épisode tragi-comique de la Seconde Guerre mondiale ...

Un court roman de 80 pages seulement, rempli de pudeur, d'humour, de colère et de tendresse… Un récit simple et à la fois bouleversant toutes sortes d'émotions en nous… J'ai beaucoup aimé ce roman historique, que l'auteur, Michel Quint a dédié à son grand-père, ancien combattant à Verdun et à son père, ancien résistant.

Je vous invite vraiment à le lire, car il ne laisse pas indifférent… Cette manière de l'auteur de manier les mots et les émotions d'un jeune garçon qui est dans l'incompréhension et dans la peur d'être jugé par rapport à son père, sans connaître le fin mot de l'histoire, ne laisse pas indifférent… jusqu'au jour où…
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Dans ce récit dont la brièveté n'ôte rien à l'efficacité ni à l'émotion, et dont Jean Becker fit un film éponyme tragi-comique en 2003, Michel Quint rend hommage à son père, ancien résistant et professeur, ainsi qu'à son grand-père, ancien combattant de Verdun. Ce roman est aussi dédié à Bernhard Wicki, réalisateur et acteur suisse qui servit sous l'uniforme allemand durant la Seconde Guerre mondiale, et dont le film anti-belliciste « le Pont » (Die Brücke, 1959) est habilement évoqué dans ce roman. Pour le titre de son roman, Michel Quint s'inspire d'un vers de Guillaume Apollinaire, « Et que la grenade est touchante dans nos effroyables jardins ».

L'histoire est racontée à la première personne par un homme qui se souvient qu'étant enfant il détestait les clowns, notamment les augustes avec leur perruque rouge et leur air triste. S'il détestait autant les clowns, ce petit garçon, c'est que son père instituteur ne manquait jamais une occasion de se grimer pour aller faire ses pitreries, et même une fois l'an dans sa propre école à la période du carnaval. Honte suprême pour ce jeune garçon. « Mon père était un homme de douce obstination et d'intérieure nécessité. Avec certitude, je ne l'ai su qu'après. Quand il a jugé qu'il était temps de m'affranchir. »

Celui par qui arrive aux oreilles du garçon la vérité sur cette dégradante tradition paternelle, c'est Gaston, le cousin de son père. Ensemble, ils ont été résistants durant la guerre. A l'occasion d'une sortie au cinéma, prétexte aux révélations, le jeune garçon va alors apprendre le récit d'événements tragiques vécus par les deux hommes, et dont la mémoire perdure sous un déguisement de clown. Avec pudeur et simplicité, dans une langue qui s'efforce de restituer le patois de Gaston, le narrateur parvient à convoquer l'histoire, à transformer le mépris en respect, la honte en tendresse.
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Un roman de 63 pages c'est court, trop court pour m'adapter au style de l'auteur : phrases sans verbe, négation tronquée, vocabulaire argotique ou du moins populaire et vieillot, phrases courtes ou anormalement longues... le fonds néanmoins est très beau et soulève les problématiques liées au régime de Vichy. Les 2 dernières pages m'ont fortement émues. Un bel hommage à ces hommes et ces femmes qui ont résisté pour notre liberté.
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Un livre au tout petit nombre de pages mais un grand livre dans son contenu.

J'ai été très touchée par le récit de ce fils qui a honte de son père, instituteur respectable qui aime cependant faire le clown, littéralement. Dès qu'il est appelé pour un évènement, il se pare de ses vêtements, chaussures trop grandes, maquillage et perruque excentrique. Il semble vivre cela comme un devoir, plus que de passer le week-end en famille, ce que son fils a du mal à comprendre. Jusqu'au jour où le récit du passé vient tout éclairer d'une nouvelle lumière...

Que savent vraiment les enfants de la vie et des raisons d'agir de leurs parents ?
Que comprennent-ils de ces adultes parfois ennuyeux et encombrants ?

Ce livre est un très bel hommage à la résistance invisible et pourtant si indispensable face à l'absurdité et à la barbarie. Il vient rappeler que la manière de réagir aux situations, même les plus terribles, peut tout changer.

J'ai beaucoup aimé les différents personnages, ces résistants de l'âme, sans fanfare ni démonstration. Il y a d'ailleurs, sans que j'en dise trop, un personnage de l'ombre dans cette histoire, mais tellement déterminant et bouleversant.

Le texte a une construction assez classique, très efficace ici. Il aborde en quelques pages plusieurs thèmes dont celui très important de la transmission qui peut emprunter des chemins détournés. J'ai aussi apprécié le travail sur la langue qui cherche à retranscrire l'oralité des discours.

C'est un récit agréable à lire, intéressant et émouvant.
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Le narrateur a honte de son père instituteur quand celui-ci fait le clown en public.
Il le trouve pathétique et ne comprends pas comment le public peut rire.
Et ne parlons pas du cousin Gaston et de sa femme Nicole qui viennent déjeuner chez eux.
Et un jour Gaston lui raconte ce qui s'est passé au début 1943 pendant la seconde mondiale.

Et le narrateur va comprendre et admirer son père, Gaston et Nicole.

Ce court texte va à l'essentiel. L'auteur décortique l'âme humaine quand elle est confrontée aux événements extrêmes où il n' y a aucune possibilité de se référer à qui que ce soit. Magnifique.



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La claque ! Difficile de lire ce livre dont le langage vivant est sculpté par chaque narrateur ! Difficile par l'argot et les expressions utilisées qui donnent rythme et véracité aux propos ! le récit de l'enfant, le récit de l'oncle : deux bonnes raisons de faire vivre le passé et de donner un sens à ce que l'on aime ou fait. Aller jusqu'au bout de la lecture pour être plus plus-que-surpris ! Vous ne le regretterez pas ! Quelle belle façon de nous embarquer !
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Un livre tragi comique qui nous offre un grand bol d'humanite et de pudeur.L'histoire qui semble simple se revele finalement plus profonde qu'elle ne le semblait au depart et j'ai ete happe de bout en bout.Un auteur que j'ai decouvert et qui a un vrai talent d'écriture.
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Ce roman, de type court, est composé de deux parties, pour moi.
Une première partie, plutôt compliquée à lire, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire de ce jeune narrateur et de son incompréhension du métier de son père.
Mais ensuite, quand Gaston, le cousin de son père, lui raconte sa jeunesse pendant la guerre, l'histoire prend un tournant intéressant.
Le narrateur comprend ainsi les raisons qui ont poussé son père a découvrir auguste. Cette deuxième partie est alors plus fluide, et plus facile à suivre en terme de compréhension.

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mon avis sur ce livre est plutôt mitigé car d'une part l'écriture de l'auteur est captivante et il arrive à créer une atmosphère assez sombre et oppressante qui nous donne l'impression d'être également également dans la France occupée par les nazis.il y a des descriptions détaillées qui nous permettent de bien visualiser les lieux et les personnages. de plus je trouve que l'humour dont il fait preuve pour faire face à des situations assez terribles est un bon choix d'écriture qui pousse à réfléchir à la façon dont on utilise l'humour et que celui-ci peut être une arme.
d'une autre part malgré les éléments positifs, le roman donne un sentiment de inachevé . les personnages sont complexes mais ne sont pas suffisamment développés pour qu'on puisse s'y attacher. J'ai aussi trouvé que lors de certains passages les transitions étaient soudaines et cela a perturbé mon rythme de lecture de plus le contraste entre 'humour e la gravité m'a parfois laissé confus.
Pour conclure Effroyables Jardins de Michel Quint est un livre original et bien écrit, c'est pas un livre qui m'a donné un sentiment de satisfaction complet. J'ai apprécié l'l'exploration des thèmes importants mais pour autant je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre.
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