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3,86

sur 1201 notes
Ce roman est très court. 80 pages dans son format poche. Cependant, il est à lire avec attention.
j'ai admiré l'écriture ciselée de l'auteur. chaque personnage a sa propre voix, son propre regard son le monde.
les mots se dégustent.
Le texte est très beau, tant par le style que par la profondeur.l'écriture de l'auteur nous emporte, ciselée, juste dans une relation père-fils et dans le passé.
Michel Quint nous intrigue puis nous saisit. Il nous rappelle aussi une époque difficile qu'il est trop aisé d'occulter avec notamment la loi sidérante du 14 aout 1941!
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Que sait-on de nos parents, des tourments qu'ils ont dû traverser au cours de leur existence ? Lorsque nous sommes enfants, nous les regardons sans tout savoir de leur vécu et quelquefois, ils peuvent avoir des comportements qui nous dérangent, pire, ils nous font honte dans certaines situations. C'est ce qui arrive au narrateur dont le père est instituteur qui se déguise en mauvais clown lors des kermesses. Mais un jour, il va comprendre que derrière le plus triste des clowns tristes se cachait un héros. Et dans la guerre, on a tôt fait de cataloguer l'ennemi, de l'accuser de tous les maux alors que chez l'ennemi, on trouvera aussi des héros ordinaires qui donnent l'illusion d'obéir aux ordres tout en bravant l'interdit, au risque de leur vie. Mon grand-père qui me faisait peur quand j'étais enfant était de ceux-là, après son décès, on a trouvé des lettres de familles juives qu'il avait sauvées alors qu'il était chef de brigade de gendarmerie et qu'il devait obéir aux ordres de Vichy.
A travers cette fable, Michel Quint nous invite à revisiter nos représentations et éviter les jugements hâtifs aussi bien dans la famille que dans l'histoire. Les héros anonymes sont partout si l'on sait les voir.

Challenge ABC 2021-2022
Challenge Riquiqui 2022.
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Pour beaucoup d'enfants (et d'adultes) aujourd'hui, le clown fait plus peur que rire. La faute à Stephen King et au cinéma. Pour le narrateur du court roman un brin autobiographique de Michel Quint, le clown, et plus précisément l'Auguste, est synonyme de honte quand il voit son père jouer très maladroitement ce rôle à chaque fois que cela lui est demandé : école, fête d'anniversaire, fête de village, etc.

Dans cette petite ville du Nord de la France, dans les années 1960, le narrateur se sent à l'étroit entre ses parents, sa soeur, Gaston et Nicole les meilleurs amis de son père. Mais sa façon de voir son entourage bascule lorsque, au sortir d'une séance de cinéma, Gaston dévoile un secret de famille bien gardé, qui prend naissance dans un épisode que qu'il a vécu avec son père pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le texte très court va à l'essentiel. Après une courte introduction situant le narrateur, nous voici en 1942. Un peu bravache et avec l'inconscience de l'adolescence, les deux gamins vont commettre un acte de résistance. le hasard fait d'eux les otages que les Allemands choisissent pour punir la population locale.

Il est ici question des contradictions de l'être humain. On y croise la lâcheté autant que le courage, de honte et de fierté, du regard que les enfants portent sur leurs parents. Mais il y est surtout question de dignité, de respect de l'autre, des plus belles valeurs de l'humanisme. Tout est dit simplement, avec justesse. Et si la leçon à en tirer était qu'il ne faut jamais juger sans savoir et que les héros ne sont pas toujours ceux que l'on croit.
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Un jeune garçon est exaspéré par les navrantes clowneries de son père qui se donne en spectacle au grand désespoir de son fils.
Jusqu'au jour ou il apprend le secret de famille que tout cela cache, de quel clown auguste son père s'inspire.
Le titre vient d'un calligramme de Guillaume Apollinaire : " Et que la grenade est touchante \ Dans nos effroyables jardins".
Cet oxymore reflète bien l'opposition entre l'atrocité de la guerre (la 2nde guerre mondiale), l'angoisse des otages qui attendent que les soldats allemands les fusillent et leur gardien qui fait le clown avec toute son humanité qi transpire à travers l'uniforme.
Texte court, dense et très riche.
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Voilà un moment que « Effroyables jardins « est dans ma PAL.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lire ce petit fascicule, rempli d'humanité et d'espoir ?

Ce roman fait écho avec les évènements de ce dernier mois. Des citoyens ordinaires peuvent résister face l'envahisseur et tous les ennemis ne sont pas forcement dépourvu de coeur et de justice.

Michel Quint parvient à travers ce court récit à nous faire croire en la compassion de chacun envers l'autre. Un récit certes parfois terrible mais qui met en avant l'amitié, le courage et la famille.
Une histoire simple mais combien poignante à découvrir.
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Un livre très court mais très percutant.
Construit en deux parties, la première est vue par les yeux d'un petit garçon dont le père est instituteur et qui fait le clown au sens littéral du terme. Il va ainsi animer les après-midis et les soirées dans les fêtes de villages, dans les comités d'entreprises, chez les particuliers.
Et ce père qui fait le clown ce petit garçon le déteste.
Jusqu'au jour où…
A l'occasion d'une sortie au cinéma avec un couple d'amis de ses parents, si proches qu'ils sont toujours ensemble, Gaston l'ami de son père lui dit qu'il est temps qu'il sache.
Et ce que Gaston va révéler va changer à jamais la façon dont l'enfant verra son père ce clown triste.
Ce père dont il ignorait tout des activités de résistant, ce père sauvé par la bonté d'un soldat et le courage d'un couple
Superbe livre qui ne peut que nous rappeler que derrière les apparences, se cachent souvent beaucoup de choses à découvrir.
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Les vers d'Apollinaire mis en exergue par Michel Quint dans ce très bref roman prendront tout leur sens au fur et à mesure de la lecture. Si l'oxymore du deuxième vers se dévoile immédiatement, il faut faire jouer la polysémie de « touchante » pour apprécier le premier :
Et que la grenade est touchante
Dans nos effroyables jardins.
Michel Quint va sans cesse jouer sur les oppositions dans ce très court et si riche roman : le narrateur adulte et l'enfant qu'il était, l'admiration pour le père instituteur et la honte de l'auguste, la langue classique du narrateur et celle patoisante de Gaston, les certitudes de l'enfant et ses doutes après les révélations de l'oncle, etc. J'ai découvert dans la magnifique dédicace que Bernhard Wicki est un personnage bien réel ; de là à penser que cette belle et émouvante histoire s'appuie sur un fond de vérité, il n'y a qu'un pas. Une histoire magnifique que je vous conseille vivement de lire, même si vous avez vu le film…
***
Le challenge Riquiqui m'incite à puiser dans des formats vers lesquels je me tourne peu habituellement, et je lui dois déjà trois belles découvertes depuis le début de cette année. Merci @Gwen21 !
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Ce court récit devrait être mis dans toutes les mains !
Il s'agit d'une relecture pour moi, c'est l'un des livres que j'ai étudié au lycée.
Il se lit d'une traite, les phrases s'enchaînent avec aisance.
C'est l'histoire d'un jeune garçon qui a honte de son père, instituteur et clown à ses heures perdues.
Ce petit garçon ne comprend pas que son père puisse passer son temps dans les kermesses et anniversaires à faire le clown et en plus gratuitement.
Puis, vint le jour où il se rend au cinéma, en famille avec également son oncle et sa tante dont il n'a d'ailleurs pas meilleure estime..
Et puis à la fin du film, son oncle Gaston le prend à part et décide, sous les yeux émus de son père, de lui raconter un épisode de leur vie alors qu'ils étaient résistants durant la Seconde Guerre Mondiale.
Pour au final, lui expliquer cette vocation d'Auguste qu'a découvert son père.
L'auteur arrive en quelques lignes à nous submerger d'émotions, à nous relater un petit épisode de la vie de ces résistants, leurs craintes, leur questionnement, leurs choix...
C'est une remise en question sur tous les sentiments et sur toutes les croyances que ce petit garçon avaient vis à vis des membres de sa famille et sur l'humanité.
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Comme tous les enfants/adolescents à une période de leur vie, le narrateur a honte de son père, instituteur qui régulièrement se déguise en clown et assure des spectacles, à la demande. Pourquoi fait-il ça ? Gratuitement en plus ? Et un jour la vérité lui sera révélée.
Un court roman mais Michel Quint réussit en peu de mots à nous faire partager les émotions des différents protagonistes, narrateur et acteurs de l'événement raconté, épisode tragique de la deuxième guerre mondiale.
Je découvre cet auteur, j'ai adoré son style concis et si percutant, ainsi que la transition dans la syntaxe et le vocabulaire lorsque c'est Gaston qui raconte. J'espère pouvoir poursuivre mon exploration de son oeuvre rapidement.
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L'importance d'un texte, d'une histoire, d'une envie de dire, de partager, de sensibiliser, d'émouvoir, ne dépend pas du nombre de pages qu'on y consacre. Effroyables jardin, qui a tout d'un formidable roman, en est une très belle et émouvante illustration.
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