AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 140 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle découverte, pour Horusfonck!
Dire que j'ai apprécié ces nouvelles, est en deçà de ce que je ressent.
Quiriny m'a transporté dans son imaginaire et ses fictions , en digne héritier de Chesterton, Chamber Morrow, Borgès et autres magiciens ... du travail de haute-couture littéraire, à l'esthétique tellement soignée!
Je prendrai pour exemple, cette histoire de plantes carnivores qui me rappelle certaines séquences de L'énigme de l'Atlantide d'E.P. Jacobs ou de Tambo Tabou de Franquin...
Quiriny interroge et effraie, tout en restant urbain et bonhomme. privilège de l'écrivain assuré et déjà affûté.
Quiriny n'omet pas de nous présenter son personnage-clef (fétiche?) Pierre Gould et ses multiples singularités.
Maintenant, je vais chercher les autres bouquins du surdoué Bernard Quiriny!
Commenter  J’apprécie          617
Recueil de contes de Bernard Quirigny. Lettre Q de mon Challenge ABC 2010.

Sanguine : Deux hommes descendus dans le même hôtel se retrouvent un soir autour d'une histoire peu commune, où une femme se dissimule derrière une carapace peu commune. "Un peu de sang dans du jus d'oranges pressées, oui, chaque dimanche depuis 15 ans." (p. 21)

L'épiscopat d'Argentine : Une femme de ménage dans le palais épiscopal d'Argentine s'étonne des allées et venues et des habitudes nocturnes de l'évêque. "Nous avons tous de petits fardeaux à supporter, et celui de l'évêque de San Julian était un corps en trop avec lequel il lui fallait composer." (p. 43)

Qui habet aures... : Édouard Renouvier entend toutes les conversations où il est question de lui et s'emploie à corriger ses erreurs. Mais comment combler une lacune qu'on ne peut pas identifier?

Quelques écrivains, tous morts : Florilège d'auteurs inconnus et morts. "J'ai découvert grâce à Pierre Gould un grand nombre d'écrivains méconnus, littérateurs de l'ombre ignorés par les faiseurs d'anthologie." (p. 57)

Quiproquopolis (Comment parlent les Yapous) : "Le yapou n'est pas une langue de poètes, c'est une langue de boute-en-train. [...] le quiproquo et le malentendu sont, avec la guerre tribale et l'anthropophagie, les quatre piliers de la société yapou." (p. 70)

Marées noires : Les membres de la SCMN, Société des Connaisseurs de Marées Noires, se ruent sur les plages souillées par les catastrophes pétrolières. "Après avoir recouvert quelques kilomètres de côte, le pétrole s'oxyde au contact de l'air et se disperse dans la mer. Parfois, des écologistes et bien-pensants le récupèrent à la pelle et détruisent sans vergogne ces couches gluantes d'un noir parfait qui nous ravissent, nous autres gens de goût." (p. 85)

Mélanges amoureux : Édouard Renouvier (encore lui) jongle entre une épouse et trois maîtresses. Dans la chambre d'hôtel qu'il loue à l'année, les miroirs dévoilent ses secrets. En réalité, les miroirs se souviennent toujours de ceux qui se sont reflétés en eux.

Chroniques musicales d'Europe et d'ailleurs : Gaudi et son gaudiophone, Yoshi Murakami et son projet fou de faire vibrer la tour Eiffel, Eduardo Morrant et ses compositions impossibles à jouer, une mélodie audible sur une mince portion de terre en Colombie Britannique, un "traité de musicologie odoriférante" (p. 123), un pianiste qui a oublié comment jouer, tout cela donne à la musique un caractère improbable voire impossible.

Souvenirs d'un tueur à gages : Qu'il s'agisse d'exécuter un homme d'affaires qui s'ennuie, d'abattre un homme à la place d'un autre, de détruire le diable, d'aider un peintre à effectuer son ultime autoportrait, de choisir entre les explosifs ou le poison, la vie d'un tueur à gages n'est pas banale.

Le carnet : Un "écrivain en devenir" (p. 149) qui manque cruellement d'imagination rêve de dérober le carnet de notes d'un écrivain prolifique. Mais si ce carnet ne tenait pas toutes ses promesses?

Extraordinaire Pierre Gould : La vie de Pierre Gould est loufoque, pleine de rêves et de projets. " Trois projets signés Pierre Gould: un annuaire permanent des donneurs de leçons rédigé en équipe et actualisé chaque mois, qui recenserait tous les pédants, cuistres et pontifiants sévissants dans les journaux et sur les ondes; un guide des écrivains surestimés, stigmatisant quelques littérateurs morts ou vivants, à la mesure de leur réputation; une anthologie des jurisprudences gondolantes qui rassembleraient les cas les plus curieux dont ont eu à connaître les juridictions judiciaires et administratives, au cours du dernier siècle." (p. 165-166)

L'oiseau rare : Jacques Armand est un artiste réputé pour ses oeufs peints, oeufs d'oiseaux ou de poissons. Dans sa production, un oeuf reste mystérieux: on ne sait pas quelle espèce l'a pondu.

Une beuverie pour toujours : Dans les pays de l'Est, il existe un breuvage, le zveck, réclamé à cor et à cris par les ivrognes. "Le zveck, c'est une beuverie pour toujours." (p. 197)

Conte carnivore : "La puissance destructive du monde végétal a toujours été pour Latourelle l'objet d'un vif intérêt." (p. 207) le botaniste est passionné par la Dionaea Muscipula, la plus dangereuse des plantes carnivores. "Leurs machoires sont comme des mécanismes d'acier, prêts à broyer tout ce qui passe à leur portée." (p. 214-215)

Ce recueil est délicieux et se dévore à toute allure! La boulimie littéraire, ça existe! Les textes sont très bien écrits, fulgurants et grinçants. À lire Bernard Quirigny, on se dit que l'homme est son propre chasseur et sa propre proie.
Lien : http://lililectrice.canalblo..
Commenter  J’apprécie          120
Ainsi donc, j'avais une grosse envie de nouvelles. J'ai commencé par l'assouvir avec des nouvelles de Stefan Zweig, comme je viens de le relater ici-même. Et puis j'ai voulu combiner le plaisir de lire des nouvelles avec le plaisir de lire des auteurs belges. Je me suis donc tourné vers deux auteurs dont j'étais quasi certains qu'ils ne me décevraient pas: Bernard Quiriny et Nicolas Ancion, dont je vous parlerai dans un autre billet. Ce n'est pas du Zweig, j'en conviens, mais c'est du belge !

De Bernard Quiriny, j'ai choisi, au hasard des rayons de ma bibliothèque favorite, le recueil intitulé « Contes carnivores ». Je vous le recommanderai avec tout autant d'enthousiasme que je vous avais recommandé ses « Histoires assassines », et pour les mêmes raisons.

En particulier, je mettrai de nouveau en avant son incroyable imagination. Il a ce don de partir de situations vraisemblables et de les pousser jusqu'à des extrémités absurdes dont l'énormité m'a fait sourire à chaque fois. le genre « mais où va-t-il chercher tout ça ? ». du bon surréalisme à la belge ! Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il s'exile aussi en France, celui-là (il enseigne la philosophie du droit à Bordeaux) ?

Difficile de vous appâter en évoquant quelques bonnes idées de ces « Contes carnivores »: les nouvelles sont courtes et j'en dirais déjà trop en en disant peu. Je me contenterai donc de citer la quatrième de couvertures à propos de deux nouvelles qui m'ont particulièrement séduites par leur côté fantastique: « un botaniste amoureux de sa plante carnivore » et « un curé argentin qui a la faculté de se dédoubler dans différents corps » (ce n'est pas exactement ça que j'aurais dit, mais l'idée de cette nouvelle-là est particulièrement géniale). Je me suis bien amusé en lisant les aventures de la « société d'esthètes fascinés par les marées noires ».

Offrez-vous donc un moment de détente raffiné en essayant cet auteur ! Vous apprécierez également son style élégant et efficace, particulièrement approprié au genre des nouvelles; je confirme ici tout le bien que j'en avais écrit dans ma critique de ses « Histoires assassines ». Assurément, je vous reparlerai de cet auteur !

Petite remarque si vous décidez de lire ces « Contes carnivores »: la préface est écrite par Enrique Vila-Matas et son style est fort différent de celui de Bernard Quiriny (du moins dans cette préface, je n'ai rien lu d'autre de cet auteur); si vous ne l'aimez pas, ne refermez pas le livre avant d'avoir lu le reste!
Commenter  J’apprécie          90
Le gros risque avec Quiriny, c'est que j'ai très très peur d'un jour être déçue. Je viens de nouveau de me plonger avec délice dans un recueil de ses nouvelles que j'ai toutes savourées avec un plaisir extraordinaire, mais du coup j'ai peur. Bernie, (tu permets que je t'appelle Bernie et que je te tutoie? j'ai l'impression d'être très proche de toi à force de te lire…) dans ton prochain texte, je m'éclaterai autant? Rétrospectivement, je pense que j'ai bien fait de lire les Assoiffées en premier, je ne me souviens pas d'avoir autant adoré. Peut-être parce que c'est un roman, et que finalement sa plume me semble absolument extraordinaire dans les nouvelles. Mais bon, tout de même, ce voyage en Belgique matriarcale, c'était vachement bien!



Dans ce recueil, à nouveau des nouvelles, à nouveau fort déjantées, toujours hantées par Pierre Goude et menées de main de maître par un narrateur délicieux. La dernière, en particulier, qui donne son nom au recueil, m'a semblé vraiment extraordinaire. Mais je ne peux pas me concentrer sur elle, ce serait oublier celle de l'évêque argentin, celle de l'alcool bizarroïde, celle du tueur en série attachant… et toutes les autres. Réellement, si vous souhaitez passer un bon moment avec des textes charmants, jetez-vous sur ce recueil… et sur tous les autres de Quiriny!
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          90
Bernard Quiriny est un auteur que j'apprécie beaucoup (il figurerait même dans mon top 5, si j'en faisais un), aussi bien pour ses romans (comme les Assoiffées » ou « « L'hôtel Mayerling ») que pour ses nouvelles, comme les « Contes carnivores », dont je vais vous parler aujourd'hui.

Ce recueil nous propose 14 nouvelles très variées dans leur taille, mais aussi dans les thèmes qu'elles abordent. Leur tonalité oscille entre fantastique, étrange et absurde. On y retrouve notamment, en vrac, un botaniste amoureux de sa plante carnivore, une femme orange qui se fait littéralement boire par ses amants, des indiens d'Amazonie que personne ne parvient à comprendre, et bien sûr Pierre Gould, héros récurrent et sorte de running gag à lui tout seul, souvent présent dans les oeuvres de Bernard Quiriny.

L'écriture de l'auteur est fine, bien ficelée. Ses textes sont très travaillés et imaginatifs. Bernard Quiriny a vraiment un style qui lui est propre et on prend toujours beaucoup de plaisir à se plonger dans les différentes saynettes qu'il propose.

A déguster sans modération !
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
Commenter  J’apprécie          50
J'avais déjà tenté à plusieurs reprises de la lecture de recueils de nouvelles, et je commençais à me dire que ce n'était vraiment pas un genre fait pour moi. Dernière tentative avec les contes carnivores, et je peux désormais annoncer qu'il suffit de tomber sur LE bon. Quel délice! J'avais toujours entendu parler en bien de ce livre (ce qui n'est pas toujours bon signe), et c'est avec impatience que j'attendais sa sortie en version poche. Bernard Quiriny manie la nouvelle avec brio. Ces petites histoires, faciles à lire et surtout très compréhensibles (qualité indispensable pour moi!), les chutes mystérieuses ne m'ont pas laissés ce goût de frustrations que les précédentes nouvelles que j'aie pu lire (à ce jour je tente toujours de trouver un sens au célèbre Horla de Maupassant). Ses histoires ne sont pas plates comme celles, et j'ai presque honte de l'écrire tant j'ai aimé l'attrape-coeur, du recueil de Salinger avec lesquelles je n'ai pas du tout accroché.

Un véritable coup de coeur qui me donne envie de découvrir les autres oeuvres de Bernard Quiriny!
Commenter  J’apprécie          40
Plus surprenants que drôles, les Contes Carnivores de Bernard Quirigny distillent une atmosphère trouble plus proche du merveilleux que de l'horreur. Quoique certains aient une forte connotation fantastique, je me suis plus attachée aux histoires simples, celles qui évoquent des hommes ordinaires confrontés à des situations délicates, comme cet homme qui fait la connaissance d'une société de parfaits inconnus passionnés par les marées noires, ou cet étudiant qui participe à de fréquents voyages en Amazonie pour découvrir l'origine et la signification de la langue des Yapous...

Bijou d'humour noir dans lequel on retrouve parfois l'incroyable Pierre Gould, personnage récurrent présent dans plusieurs de ses contes, ce recueil est une véritable découverte pour moi, subtile et cocasse, qui se termine en apothéose avec une ultime histoire : Conte Carnivore, récit d'un botaniste obsédé par des Dionéa géantes...

A noter, l'écriture talentueuse et maîtrisée de ce jeune auteur qui m'a complètement prise au dépourvu et donne une fâcheuse envie de dévorer ses autres oeuvres !... J'ai énormément apprécié son style et je vais me renseigner d'un peu plus près sur son autre recueil ainsi que son roman : Les Assoiffées.
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
Commenter  J’apprécie          40
Un recueil de nouvelles dans le registre "fantastique", comme un écho de Borgès ou Buzzati ...
Il faut aimer, mais si on y est sensible, c'est un grand bonheur qu'on trouve dans ces pages, du réalisme magique, des effets de style (presque des exercices de style par moments, m'a-t-il semblé), des personnages récurrents dont on doute de l'existence réelle ou légendaire.
Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé de recueil, qui était une re-lecture (1ère lecture très lointaine, mais revenue en mémoire en cours de route) qui m'a procuré beaucoup de plaisir - tout autant lié à l'ambiance des textes et au style qu'à l'imagination et au suspense ( ce dernier limité, puisque je connaissais les chutes ...)
Commenter  J’apprécie          30
J'ai été emballé par ces nouvelles, qui partent un peu dans tous les sens (sans thématique commune, sinon un certain fantastique) mais qui sont vraiment jubilatoires. Elle sont à rapprocher de celles d'auteurs du niveau de Borges, rien de moins. L'écriture est superbe. Bref, un vrai plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Je referme à regret ce recueil de nouvelles. Un grand merci à Points et à Bernard Quiriny pour ces excellents moments de lecture.
Tous les ingrédients pour ne pas s'ennuyer sont réunis dans ce livre ! Des nouvelles traitant de sujets variés et une ambiance souvent étrange et fantastique, permettant à l'esprit de s'évader du carcan conformiste dont nous sommes si souvent entourés.
C'est un hymne à la liberté d'écrire sans être entravé par la nécessité d'être réaliste. Et puis qu'est ce qu'être réaliste en fin de compte ?
J'ai adoré toutes les nouvelles sans exception mais certaines plus que d'autres, notamment marées noires (texte ne manquant pas de finesse et dans lequel j'ai cru voir en filigrane une critique beaucoup plus large. Et puis l'attirance pour le morbide n'est pas si rare que cela, témoin en est le succès des faits divers), souvenirs d'un tueur à gages et conte carnivore.
On sent que l'auteur se fait plaisir en écrivant et enchante par la même occasion son lecteur avec des textes libres (oui, c'est bien le mot juste), virtuoses, jubilatoires et revigorants, pour reprendre les termes du Figaro magazine auxquels j'adhère entièrement.
Sanguine illustre d'ailleurs clairement l'attrait que peut exercer l'étrange sur l'Humain. Notre homme est tiraillé entre la peur de l'inconnu et l'excitation de la découverte de quelque chose de nouveau.
L'imagination est fortement sollicitée et je me suis sentie emportée, dépaysée par tant de merveilles sortant de l'ordinaire.
Qu'aurait-on fait à la place de l'évêque ? A la place de Renouvier ? Et le langage des Yapous ? Enfin un peu de désordre dans nos vies si bien réglées et sans surprise !

Si vous voulez vous envoler intellectuellement vers d'autres horizons et libérer votre pensée de toutes ces entraves qui nous imposent d'être soi-disant cartésiens et de fermer la porte à toute fantaisie, lisez ce livre !



Lien : http://partage-lecture.overb..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (260) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature belge

Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

Les ours n'ont pas de problèmes de parking
Nous sommes tous des playmobiles
Les Ménapiens dévalent la pente
Quatrième étage

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}