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Gary Cook tome 1 sur 2
EAN : 9782092573860
396 pages
Nathan (31/08/2017)
3.87/5   54 notes
Résumé :
Gary Cook a grandi sous le pont des Oubliés, l’un des derniers refuges sur la Terre condamnée. A quinze ans, il passe la plupart de son temps avec Max et Elliott à bord du Neptune, leur modeste bateau de pêche. Les trois amis rêvent de prises fabuleuses et d’aventures.

Autour d’eux pourtant, le monde touche à sa fin. Chaque année, d’immenses navettes surgissent de la mer pour fuir dans l’espace. Des navettes auxquelles les Oubliés n’ont pas accès, jus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire submergée par les eaux qui nous emmène au-delà des nuages, vers le ciel et au-delà, le firmament des étoiles...

Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Nathan pour ce sublime envoi. de recevoir des SP de chez eux, d'avoir ce partenariat avec eux, c'est toujours un grand plaisir et honneur. Et puis de la science-fiction en plus. Avec des navettes spatiales, itou, itou. C'est tout ce que j'aime, il en faut peu pour être heureux. Sérieusement, la SF est un de mes genres de prédilection. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre de laisser sa chance à ce titre intriguant à la superbe couverture au dégradé de bleu et aux reflets argentés qui me faisait franchement de l'oeil. Et qui, je le sais désormais, est à l'image parfaite du roman, mystérieux et envoûtant. J'ai succombé face à cette récente parution qui mérite amplement l'intérêt qu'elle suscite. La curiosité m'a piquée et je ne regrette strictement rien.

Qui plus est, il s'agit du premier tome d'une saga prometteuse, qui m'a complètement immergée dans un univers extrêmement visuel, somptueux et travaillé, digne d'un film, touché par des instants de poésie et des étincelles venant d'une autre galaxie... ou plutôt d'immenses tours blanches, qui embrassent le ciel caché par des nuages d'un gris terne et diantrement impressionnantes, tant au niveau des proportions que ce qu'elles symbolisent. J'ai eu la chance d'en découvrir plus sur ce nouveau titre intriguant grâce à ses deux auteurs, un réalisateur et un journaliste (ce n'est pas rien !), qui ont su m'embarquer dans ce monde hostile et à couper le souffle à la fois avec passion, en m'offrant le plus chaleureux des accueils. Et puis, quoi de mieux que de rencontrer les "pères" d'un personnage que je considère comme un autre de mes nombreux amis d'encre et de papier, j'ai nommé : Gary Cook !

Cet adolescent de quinze ans, joliment surnommé "Cookie" (et voilà, j'ai faim), est un héros auquel on va s'agripper dès les premiers instants de l'histoire. Certes, il est loin d'être le stéréotype fantasmé du garçon ténébreux, bad boy, au buste en V, aux abdos parfaitement dessinés ou bien encore quarterback de son équipe de football américain ou bien alors capitaine de son équipe de foot (on va rester dans des standards français hein) et qui en attraperait vite le melon. Ajoutez à cela que sa vie au sein de cette atmosphère humide et brumeuse n'est pas bien folichonne et peut se résumer aisément : de la pêche, manger du poisson (et croyez-moi, vous allez en être dégoûtés), prendre soin de SON poisson phosphorescent Météor et aller boire une étrange boisson qui se décline en plusieurs couleurs au bar L'Amiral de Simone. Bref, il y aurait de quoi déprimer et trouver Gary, sa bulle dans laquelle il évolue, ses petits bourrelets, ses craintes, sa maladresse, son petit côté étourdi, toujours un peu ailleurs, dans la lune (ou devrais-je les étoiles), et ses ambitions d'attraper un orqual dans ses filets inintéressants.

Eh bien, justement, c'est ça que j'ai aimé par-dessus tout. Les clichés, les scénarios type, les personnages stéréotypés, dans cette histoire, vous les jetez à la poubelle, oubliés (jeu de mots totalement involontaire !) ! Ce premier roman pondu par deux amis talentueux et à l'esprit foisonnant d'idées est empreint d'un réalisme saisissant, mélangé à des instants-clés qui vous en feront perdre votre oxygène. Que je m'explique : le caractère profondément humain s'incarne par les différents personnages de l'histoire. Personne n'est mis dans une case, personne n'est jugé et ils ont tous, autant ados qu'adultes, plusieurs nuances de caractère qui font qu'aucun d'entre eux ne nous est véritablement antipathique. Pas même George, le père de Gary, et pourtant il y aurait de quoi. Pour mieux élaborer cet exemple-ci, on peut compatir pour George car il essaye désespérément de comprendre son fils, de renouer avec cet ado perdu dans ses pensées et qui ne sait plus vers qui se tourner et en quoi avoir foi. Pourtant, la faiblesse de caractère de George face à l'autorité, et son fatalisme navrant le perdront, et il se montrera impitoyable à appliquer une loi injuste, presque absurde, au sein du monde étriqué et opprimé par un gouvernement invisible des Oubliés, afin de maintenir un semblant d'ordre. Les règles, toujours les règles.

Je pense que cet exemple est assez probant pour démontrer que les personnages de cette saga toute belle toute neuve ne sont ni blancs, ni noirs. Ils sont gris, tels les nuages sur lesquels ils lèvent leurs yeux le matin, en vu et su du ciel, qui a disparu de leur horizon, ce qui les maintient sous leur pont, isolés de tous. Ils ont tous un background et une vision de la réalité qui explique leurs actes et leur comportement face à la société. Leurs croyances, leurs rêves, leur expérience du monde régissent leurs émotions et leurs actes. Ils sont humains tout simplement, ils ont leurs faiblesses comme tout le monde et ne cherchent pas à être des héros. Juste à survivre et à faire de leur mieux dans ce qu'ils font. Cela leur apporte une réelle consistance et une crédibilité qui fait plaisir à lire et à ressentir.

Des personnages tels que le grand-père d'Eliot ont vu leur monde s'effondrer, issus de l'ancienne génération (soit la nôtre, qui n'a fait que des conneries, excusez le vocabulaire), le soleil, les bonbons, les téléphones portables, tout un mode de vie disparaître, leurs proches partir un par un et ils en ont fini par se renfermer et ne plus dévoiler leurs sentiments. Et pourtant, c'est un coeur en or qui se cache dans cette poitrine d'ours mal léché, ainsi qu'une force de lion et un sang-froid admirables. Simone est un personnage qui m'a fortement touchée. Son antre est telle l'ancre qui maintient le bateau à flot, un repère indispensable dans la vie de Gary. Cette femme, mère avant tout, a le coeur noble et débordant d'amour. Elle a vu "Cookie" grandir et la tendresse muette entre les deux m'a bouleversée, car elle me rappelle mes proches et dont ce que j'ai moi-même vécu sur le plan humain et émotionnel.

Néanmoins, le personnage qui m'a le plus agréablement surpris est Dean. de prime abord froid comme un pic à glace (ou plutôt comme un spectre, vu le nom de son bateau), ce jeune garçon plus à même de répondre à la définition de "ténébreux" va laisser paraître l'envers de l'iceberg. Dean est un garçon écorché vif à la vie, qui s'accroche jusqu'à la dernière branche (bon, vu la disparition partielle des arbres dans ce récit, ce n'est pas la meilleure métaphore que je pouvais faire...), qui va retenir son souffle jusqu'au bout sans trembler. C'est le genre de personnages qu'on aurait tendance à juger trop rapidement, dû à de mauvaises premières impressions, alors qu'en réalité, Dean est un battant qui a de bonnes raisons de hurler toute sa rage au monde, de façon verbale et corporelle. Et même si cela n'excuse pas tout, il reconnaît sans broncher ses erreurs et ça, je dis chapeau.

Mais surtout, je pense que Gary Cook est une ode à l'amitié, celle qui est belle et puissante, qui rassemble des âmes soeurs, des esprits connectés entre eux, tel une évidence. Quant on sait que les influences des deux auteurs sont le film Les Goonies et les romans du grand Stephen King (avec le "Club des ratés" de Ça ou encore les enfants de Stand by me pour ne citer qu'eux), rien d'étonnant. En effet, on ne va pas suivre que les péripéties et les émois d'adolescent du jeune Gary, homme à en devenir, mais aussi celles du trio inséparable formé avec Max et Eliott. On aura même le privilège d'en voir la naissance dans un flash-back plus que touchant, au goût amer de nostalgie.

Certes, il y aura des embrouilles, des divergences d'opinion, car les trois garçons ont chacun leur tempérament et leur façon de penser. Pourtant, c'est ensemble qu'ils sont les plus forts, en apprenant des uns les autres. Max est le type qu'on a vite fait d'admirer, car, contrairement à Gary, qui reste souvent pétrifié, tétanisé d'effroi, il ose faire face à l'adversité, répondre aux brimades des "grands affreux", les roublards du navire rival du Spectre. Eliott est le centre névralgique, la colonne vertébrale du groupe. Comme son grand-père, sa ténacité à rester fidèle à ses idéaux et à ses rêves est impressionnante et cette force, il va l'insuffler à ses deux amis. Ces trois-là forment un trio soudé, très proche et solidaire et j'ai pris un immense plaisir à m'insérer dans leur bande sur le modeste bateau du Neptune, à les voir grandir en maturité et à les encourager à la poursuite de leur victoire, de leurs aspirations.

Bien sûr, l'arrivée au sein de l'équipe de choc de l'énigmatique et courageuse Lou (qui apparemment se serait appelée Lucie à un moment ??), qui ne manque pas de caractère et qui est représentative de cette population de privilégiés abritée dans les tours blanches, ne va pas arranger les choses au moment de la tension qui s'instaurera entre nos trois mecs (avec le pauvre Eliott qui se retrouve au milieu d'un "drame", en réalité) et qui va accentuer le fait que Gary est plus en retrait et effacé que ses deux camarades, en particulier un. Ah, les garçons et leurs relations avec la gente féminine, ça les rend tous choses et leur fait perdre leur bon sens parfois... Que voulez-vous, on ne les changera pas. Néanmoins, avec tout ça, c'est Gary qui reste mon petit chouchou, ce garçon intelligent, à l'esprit vif et aux belles réflexions sur la vie, qui va sortir de sa carapace, s'imposer, oser. Je l'aime, c'est tout !

N'empêche que, décrite comme ça, je donne l'impression que Lou va uniquement semer la zizanie dans le groupe. Mais ce sera un mal pour un bien, car elle va in fine apporter un vent de fraîcheur et déclencher chez Gary une prise de conscience qui va le faire sortir de sa coquille, lui faire se poser les questions nécessaires dans le but d'aller regarder ailleurs que sous le pont afin de parvenir à une vie meilleure. Ce réveil se fera progressivement au fil de l'histoire et on prendra un grand plaisir à voir Gary évoluer et ne plus se laisser ronger par ses angoisses et sa lâcheté.

Un autre détail qui relève du réalisme, ainsi que des inspirations littéraires et cinématographiques et des connaissances mythologiques des deux auteurs : ils ne font pas dans la dentelle. Pour être plus précise, rien ne sera épargné aux personnages de ce roman, la vie ne leur fera pas de cadeaux : désillusions, maladie, désarroi, deuil, tristesse infinie, manque d'un être aimé, rage face à l'impuissance et à l'injustice. Autrement dit, un flot d'émotions se déferle sur vous durant l'avancée de l'intrigue et gare à la noyade... Gary lui-même va devoir faire face à différentes révélations sur ses proches, ce qui à de quoi donner la boule au ventre, et il restera malgré tout toujours combatif, fidèle à lui-même et n'abandonnant jamais ses amis, vaille que vaille. Les décisions qu'il aura à faire à son jeune âge seront déchirantes mais cela ne l'empêchera jamais d'aller de l'avant du mieux qu'il le peut. Quand je vous le disais que je l'adore ce petit !

Je lis très peu de romans écrits à quatre mains, faute de m'y intéresser particulièrement, alors que je suis très admirative à l'idée de deux esprits qui s'accordent pour nous offrir une histoire imaginée à deux, en toute harmonie et complicité. Dans le cas de celui-ci, je peux dire que c'est rondement bien fait. C'est-à-dire que les talents, les idées, la plume des deux auteurs se mélangent impeccablement dans la visée de nous proposer un contenu homogène, clair et extrêmement fluide, captivant, agréable à lire et dynamique, avec une justesse et des scènes d'action qui nous laissent baba et une écriture contemplative et onirique qui n'alourdit pas le récit, loin de là. On vit chaque scène comme si on y était, avec juste les mots qu'il faut pour nous ouvrir les yeux face à ce monde abandonné, effondré et qui continue d'être menacé, on parvient à tous se représenter dans notre esprit, les lieux, les personnages, les situations, et, une fois la lecture commencée, difficile de s'arrêter, à moins d'y être obligé bien sûr. le roman nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages, qui nous offrent un cliffhanger retentissant, stressant et palpitant, qui change complètement la donne. C'est explosif et on a de quoi ronger notre frein en silence en attendant la suite d'ores et déjà annoncée à paraître pour la mi-2018.

Pour conclure, je dirais que je ne peux que vous conseiller cette lecture qui vous fera prendre le large, tant sur l'eau que dans le ciel, et qui a su me fasciner de bout en bout, en plus de me faire connaître deux auteurs qui ont du génie à revendre et dont le pari est, pour moi, amplement relevé, à savoir : écrire le livre qu'ils auraient voulu lire à l'âge de Gary, en s'imprégnant de leur culture cinématographique et littéraire très riche (et que j'approuve à fond les ballons - You'll float too ! - Ça, sors de ce corps !). Et encore, pour moi, il ne s'agit dans le cas de ce tome introducteur que d'une mise en bouche exquise et qu'on est absolument pas préparés à ce qui va suivre. Gary ayant dépassé sa timidité et son manque de confiance en soi, étant armé de ce qu'il sait sur son passé qui lui était jusqu'alors incompréhensible, va-t-il aller jusqu'au bout de sa quête, qui va au-delà du simple fait de s'enfuir d'un monde en ruines, en état de destruction imminente et dangereux de tous les côtés ? Mystère et boule de gomme, c'est une horrible sensation. Mais c'est un mal pour un bien. Patience est mère de toutes les vertus...

Pour ceux qui n'ont pas lu ce livre, je pense que les ados et pré-ados sauront sans problème s'imprégner de l'univers aux teintes légèrement rétro de Gary Cook, à la croisée des films d'animations de Miyazaki dans les années 80 axés sur l'écologie avec finesse, poésie, mélancolie et luminosité et le monde hostile, dépeuplé et sans ressources de Mad Max, où la survie ne tient qu'à un fil et où la colère gronde. (Ces deux références cinématographiques dépeintes dans la quatrième de couverture de Nathan sont très bien choisies à mes yeux pour donner un point de repère à ceux qui n'ont pas encore cédé face à l'effet Gary Cook) Tout cela vu à travers le filtre du grand voyage initiatique de l'enfance à l'âge adulte des Goonies ou d'un Stand by me. D'ailleurs, je verrais bien ce livre adapté en film ou en anime japonais, voir en BD, car le scénario est très bien ficelé, et les images exprimées au fil de l'histoire sont si fortes et imprégnées de bleu et de parcelles du monde qu'elles s'impriment sur notre rétine. le potentiel est là pour des adaptations futures, y'a plus qu'à l'exploiter moi je dis !

Vous l'aurez compris, ce début de saga ne regorge que des bons ingrédients qui permettent de concocter sa propre recette, constituée de personnages forts, complexes, auxquels on peut aisément s'identifier, d'un monde surprenant envahi par le bleu des eaux et le gris des nuages et qui nous reste très hermétique, empli de mystères, et de Deucalion, immenses vaisseaux spatiaux qui percent le ciel en vue d'un espoir de vie meilleure dans d'autres contrées lointaines. Espérons que le naufrage qu'a subi le fils de Prométhée ne se reproduise plus... Il n'y a plus qu'à patienter pour le tome deux, qui nous fera nous envoler vers l'infini et l'au-delà... ou pas ! COUP DE COEUR ♥ (intergalactique et assumé)

« On est jamais content là où on est », disait l'aiguilleur du Petit Prince. Je souhaite de tout coeur à Gary de trouver le bonheur ailleurs maintenant qu'il a ouvert les yeux sur le quotidien morne et désespérant qu'il vivait sur une Terre post-apocalyptique, et qu'il retrouve surtout la personne qu'il désire tant et qui n'a jamais cesser de lui manquer... La suite au prochain épisode.

Et vous, vous jetterez-vous vous aussi sur cette magnifique petite pépite ? Vous laisserez-vous tenter ?
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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L'histoire et les personnages…

Gary est un adolescent de 15 ans qui, comme les autres jeunes de son âge, aime passer du temps avec ses meilleurs amis. Sauf que le monde dans lequel évolue Gary n'a rien de normal : dévasté et submergé en grande partie par les flots, il est devenu dangereux et hostile. le jeune homme vit donc avec d'autres sous le Pont des Oubliés, un endroit qui est loin d'être parfait, mais qui a le mérite d'offrir un abri, du moins pour le moment. Alors quand l'ultime opportunité de quitter ce monde, qui n'a plus rien à offrir, à bord d'une navette spatiale se présente, Gary et ses amis doivent prendre une décision… Rester ou partir ? Survivre ou vivre ? Vivre ou Mourir ?

Je ne lis quasiment pas de dystopie, pas que je n'aime pas le genre, mais je n'ai pas un attrait particulier pour celui-ci. J'ai toutefois été complètement happée par l'univers mis en place par les auteurs qui ont réussi à le rendre réaliste et immersif tout en le baignant d'une aura de mystère aussi plaisante que frustrante. Les descriptions nous permettent aisément de nous imaginer ces décors apocalyptiques érodés par le temps et les conséquences plus ou moins lointaines de l'action de l'homme. Et c'est là qu'arrive la frustration, car les auteurs nous laissent délibérément dans le flou quant à ce qui s'est exactement passé pour qu'on en arrive là. Espérons que le deuxième tome nous apporte des éléments de réponse. Quoi qu'il en soit, difficile de ne pas voir dans ce roman une critique du monde actuel, de la destruction de l'écosystème par la main de l'homme et une réflexion sur le genre de monde qu'on souhaite léguer aux générations futures.

Si cette critique présente en toile de fond dans le livre est intéressante, le gros point fort de ce roman pour moi est la galerie de personnages, et l'omniprésence de l'amitié, l'une des seules sources de lumière et d'espoir dans un monde où l'on survit plus que l'on ne vit. Je n'ai pas trouvé tout de suite Gary très attachant, peut-être car trop détaché de sa propre vie. C'est vraiment en le découvrant avec ses deux meilleurs amis puis avec une mystérieuse jeune fille du nom de Lou, que j'ai appris à l'apprécier. Plutôt gauche, peureux et peu sûr de lui-même, il n'en demeure pas moins un peu le pilier du groupe, la présence réconfortante et rassurante d'un être simple, mais gentil. Au gré des événements qui mettront ses relations avec ses amis à rude épreuve et qui pousseront le lecteur au bord de la crise d'angoisse, voire de larmes, il prend toutefois de l'assurance. Passant du gentil garçon enrobé de la bande à un personnage plus complexe, il gagne ainsi en consistance. Mais ce n'est vraiment que lorsqu'il comprend qu'aucun avenir sous le Pont des Oubliés n'est possible qu'il devient vraiment intéressant. Cette prise de conscience tardive va en effet le pousser à reprendre sa vie en main, à agir plutôt que subir, et à plonger dans son passé en vue d'écrire son avenir.

Autre personnage complexe qui a tout de suite suscité ma curiosité, Dean qui est en quelque sorte l'ennemi de Gary et de ses amis. Si l'on est tenté de le détester dès son entrée en scène, pour ma part, il m'a tout de suite intriguée. En apprenant à mieux le connaître et à découvrir sa vie familiale, on ne peut que modérer notre opinion à son sujet sans pour autant pardonner ses excès de colère et son comportement exécrable. L'image du gros dur s'étiole progressivement pour laisser place à un adolescent perdu tentant coûte que coûte de protéger sa famille dans un environnement dur et mortifère. On ne peut alors que se mettre à sa place et se demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour protéger les nôtres ? Je ne parlerai pas de tous les autres personnages, mais j'ai aimé leur diversité, parfois leur complémentarité et surtout leur complexité, chacun d'entre eux étant relativement nuancé. Il y a une petite exception avec un personnage dont la bêtise, le physique et son amour du poisson apportent un peu de comique. Il m'a un peu fait penser à Kubiac dans Parker Lewis ne perd jamais.

Une écriture fluide et immersive pour une histoire où rythme et dangers sont omniprésents…

L'écriture à quatre mains ne semble pas un exercice particulièrement facile, mais Antoine et Romain s'en sortent très bien. le duo nous offre en effet une histoire à la narration parfaitement fluide et rythmée. L'écriture, en plus d'être très visuelle, coule de source et se révèle efficace pour vous immerger, et c'est le cas de le dire, dans un monde submergé par les flots. Il en résulte un roman qui se lit très vite, et qui ne demande pas une attention de tous les instants. Une accessibilité qui devrait séduire les adolescents ou les lecteurs ayant envie d'une lecture qui se lit d'une traite ou presque. En effet, l'enchaînement rapide d'événements dramatiques vous pousse à lire page après page afin de découvrir le devenir de Gary, de ses amis et même de ses ennemis. Difficile alors de s'ennuyer devant le rythme soutenu de cette histoire où le calme semble systématiquement cacher la tempête.

Et des tempêtes dans la vie de Gary, il va y en avoir que ce soit au sens propre ou figuré du terme. La vie sous le Pont des Oubliés est en effet loin d'être un long fleuve tranquille : maladie étrange qui, petit à petit, décime la population, désespoir, deuil, dangers en mer avec des phénomènes météorologiques dévastateurs ou des animaux marins peu avenants… Si l'amitié permet d'apporter quelques moments de réconfort, les difficultés ne s'estompent donc jamais du paysage. Gary est également pris dans le tumulte de problèmes plus classiques pour un adolescent : amitié mise à mal par des secrets et de la jalousie, inimitié qui vire au harcèlement et à la méchanceté, découverte des sentiments amoureux, relations familiales, difficulté à s'accepter… Contexte post-apocalyptique ou non, l'adolescence reste l'adolescence.

Un petit point qui m'a moins convaincue, mais un autre qui m'a séduite…

Si je devais formuler une réserve sur ce roman, ce serait l'impression que les choses sont parfois trop faciles ou arrivent trop vite. le monde de Gary Cook est horrible et il faut avoir une certaine dose d'optimisme pour capter chaque lueur d'espoir qu'il offre. Mais paradoxalement, j'ai eu ce sentiment diffus que Gary arrivait bien trop facilement à surmonter chaque difficulté qui se place sur sa route. Il est supposé être trouillard alors qu'il se lance dans des choses plus que téméraires, montre une capacité de survie déconcertante, arrive sans difficulté à pousser un vieillard retors à l'aider même si l'on peut comprendre que l'épreuve subie par ce dernier l'ait quelque peu adouci… L'aspect « lutte contre soi-même » n'est à mon sens pas assez développé alors qu'il n'en aurait donné que plus de crédibilité et de consistance au jeune homme. Les auteurs semblent avoir préféré mettre en avant la lutte contre les éléments sans pour autant aller au bout des choses. J'aurais ainsi préféré, et là c'est très personnel, que Gary traverse peut-être moins d'épreuves, mais que chacune soit mieux exploitée. J'aurais souhaité qu'il ait vraiment à chercher la force au fond de lui-même pour s'affranchir de ses barrières alors qu'elles paraissent presque sauter d'elles-mêmes quand la situation le requiert. Cette apparente facilité (je dis apparente car je rappelle que l'univers n'a quant à lui rien de facile) s'explique peut-être par le public visé.

Enfin, j'ai été agréablement surprise par les multiples références à la littérature qui raviront les amateurs de livres que ce soit à travers la citation de célèbres auteurs comme Montesquieu, l'amour de Gary pour les livres ou un ouvrage que chacun connaît au moins de nom, le Petit Prince. Lu trop jeune, je n'avais pas spécifiquement apprécié ce livre considéré par beaucoup comme un chef-d'oeuvre, mais je vais prendre exemple sur Gary, et le (re)lire. Vous verrez d'ailleurs que la présence du Petit Prince dans le roman n'a rien de hasardeux et que cet ouvrage, petit par la taille mais pas par les messages qu'il véhicule, aura un vrai impact sur la vie du jeune homme. Je vous laisserai le plaisir de découvrir de quelle manière le Petit Prince est lié au passé de Gary.

En conclusion, ce roman fut une excellente surprise, je m'attendais à l'apprécier, mais pas à l'aimer autant. Rapide à lire, rythmé et empli de cette tension prompte à happer l'attention du lecteur, Gary Cook est un roman qui devrait ravir les personnes souhaitant une histoire mettant en scène un adolescent comme les autres dans un univers pas comme les autres. D'une plume fluide et immersive, les auteurs vous plongent dans un monde post-apocalyptique captivant où la question de la survie se mêle étroitement à celle de l'amitié. J'espère pour ma part retrouver très bientôt Gary que les auteurs ont laissé dans une situation peu confortable.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Gary Cook est le type même de l'anti héros. Il est froussard, lâche et semble ne rien attendre de l'avenir. Physiquement il est rondouillard, du coup ça ne l'aide pas non plus à se sentir bien dans sa peau.
Ses meilleurs compagnons : Elliott et Max sont aussi ses partenaires de pêche sur le bateau d'Eliott. L'un pilote, l'autre est à la reconnaissance et le dernier au harpon. Ce n'est pas un très beau rafiot et il est même plutôt mal en point. La vie se déroule ainsi chaque jour avec une sortie de pêche pour trouver de quoi ramasser quelques jetons et continuer à vivre pour éviter le percepteur.
Pourtant de fil en aiguille des événements vont apporter des changements à leurs petites vies bien sages.
Il y a d'abord le secret d'Eliott qui le rend triste et renfermé.
L'énigme de la disparition de la maman de Gary qui lui pèse sur le coeur depuis ces 7 ans. Pourquoi l'a-t-elle abandonné?
Et l'arrivée de Lou. Elle semble sortir de nulle part et va tout chambouler.
Chambouler leur amitié, leurs vies et qui sait peut être aussi leurs avenirs.
Je dois dire que je suis assez mitigée sur ma lecture.
La plume des auteurs se lit bien, les mots s'enchaînent comme un récit bien huilé. On reconnaît dans les descriptions la patte du scénariste et réalisateur, elles sont très visuelles et il y a aussi quelques références connues.
Pourtant je n'ai pas été saisie par le scénario. Gary n'a pas réussi à se rendre attachant et même si les rebondissements vont améliorer ce point cela n'a pas suffi à me rendre ma lecture vraiment indispensable.
Oui, j'ai été curieuse d'en savoir plus sur les secrets de chacun. Sur cette planète en souffrance et en voie de disparition. Sur cet espoir quasi impossible de la plupart de la quitter à bord des vaisseaux Deucalion. Tandis que d'autres ne demandaient qu'à ne jamais y mettre les pieds.
De nombreux paradoxes apparaissent ainsi au fil des pages. Des paradoxes qui rappellent Gary et sa propension à ne rien décider, à toujours reculer pour ne jamais sauter.
Ses amis sont différents. Ils ont des rêves. Qu'ils soient fous ou impossibles ne les dérangent pas. Gary lui n'en a aucun.
Du moins jusqu'à ce qu'un événement change cela. Une révélation.
Que devient la course fantôme là-dedans ? Cette course dont parle le quatrième de couverture et qui est à elle seule un personnage à part entière. Elle est à la fois dangereuse et attirante. Telle une femme fatale elle a attiré dans ses filets, bon nombre de courageux ou d'intrépides. En à rejeter beaucoup au fond de l'océan.
Mais cette année son charme a une saveur encore plus âcre. Cette année, la victoire n'apportera pas seulement de nouveaux territoires de pêche aux plus téméraires. Elle apporte avec elle l'espoir pour certains du Pont des oubliés de partir dans l'espace.
Elle va être le fil rouge des principaux personnages de ce roman.
Gary, Eliott, Max et Lou, Ben le Barjo, Dean, tous ont une raison de se lancer dans cette course folle. Même si certains ne le savent pas encore.
C'est à partir de là que l'ambiance va être plus lourde, plus dingue et plus attrayante pour le lecteur. Hélas il aura quand même fallu attendre 250 pages. Et même si la course ne prend qu'une place infime dans la suite, elle va mettre en avant là encore le côté réalisateur de Romain Quirot. Les scènes de poursuite dans cet univers de science-fiction sont dignes d'un grand écran. Elles flashent, emportent le lecteur et lui collent des baffes quand tout à coup tout s'arrête.
Et la fin me direz-vous? A-t-elle le charme de ses promesses? À vous de le découvrir ;) sans oublier que nous entamons là un premier tome. Et que c'est peut être toute la mise en place qui m'a rendue mitigée.
Mais même si je n'ai qu'une envie celle de découvrir la suite, je regrette tout de même de n'avoir pas su entrer dans ce monde post-apocalyptique sombre, suffoquant et mystérieux.
A vous de vous faire votre propre idée ! Bonne lecture !
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: Nous sommes dans un univers SF.

Celui-ci est assez indéterminé dans la ligne de l'espace et du temps, mais nous avons des éléments qui nous permettent de déterminer clairement que nous sommes dans le futur (vous verrez).

Les auteurs Romain Quirot et Antoine Jaunin nous ouvrent la scène sur un lieu portuaire dont la principale économie est la pêche.

L'endroit est assez désoeuvré et nous ignorons au début ce qui a bien pu se passer avant pour qu'aucun n'ait plus de conditions de vie confortables.



Gary Cook, le jeune héros de 15 ans, vit à l'identique d'autres familles dans des maisons de ferrailles et de tôles, à l'abri des grands vents et des fortes pluies sous un énorme pont brisé, "le pont des oubliés".

Progressivement, nous découvrirons quels sont les autres qui ne le sont pas, oubliés, les chanceux de l'histoire, cela restera toujours très sybillin et plongé dans une brume marine.



Les enfants semblent participer aux besoins quotidiens tandis que les adultes s'affairent on ne sait où.

Avec la pêche vient un peu d'argent et de la nourriture.



Gary est un peu rond, il a un physique un peu moins classiquement héroïque.

C'est son tempérament qui fera sa valeur attachante, on lui ajoute néanmoins de jolis yeux vairons.

Nous sommes dans une vision surtout ados pour cette aventure, un vécu et ressenti au niveau de Gary et sa bande.

Les enfants semblent se débrouiller pour gérer les répartitions des territoires de pêche.

Elles sont régies dans la compétition et par bandes.

Sans démonstration de violences excessives, elles se disputent le contrôle des zones par une course nautique, les zones sont remises chaque année en jeu.

Cette fois, en plus, des places disponibles pour un départ en navette spatiale vers une contrée plus favorable( on le suppose) sont aussi promises aux gagnants.

De nombreux flashbacks nous renvoient à cet "eldorado" spatial très mystérieux, dans des conversations, mais nous n'en savons pas plus, l'espoir fait surtout vivre et survivre dans la croyance d'un lendemain meilleur.



Les auteurs ajoutent tout de même une dose de frisson, le dernier départ gardé en mémoire fut soldé par un crash fatal. Des milliers de passagers perdus.

Les auteurs jouent d'un parallèle moderne avec le mythe biblique du déluge et tout le monde ne peut partir.



Que seraient prêt à tenter les héros sur ces enjeux? Et Gary?



Gary n'est pas le personnage qu'il rêverait d'être, on le lit.

Gary est un très bon copain, dirait ses potes Eliott et Max, c'est un jeune garçon plein de rêves qui à cesser d'en parler en grandissant, dirait son père.

Il semble assez motivé, à prouver sa valeur auprès des filles (et bien oui, lui aussi à envie d'une copine), à faire face aux bandes concurrentes de jeunes pêcheurs qui l'intimident (pas facile d'avoir le courage dans les talons) et il se montrerait peut-être volontaire pour faire le plus beau des cadeaux à son père.

Mais est-ce un vrai salut pour son père?



Nous présenter l'aventure par le biais de tous ces ados rend l'aventure plus sensible, plus attachante pour les jeunes lecteurs ados, les petites joies, les désirs simples et les sentiments de leurs âge n'ont pas déserté ce monde fictif et ils s'y retrouveront.

D'un côté comme de l'autre des bandes, il y a de vrais copains et on le comprend, c'est la faim ainsi que la maladie qui justifient les moyens et les opposent plus durement.

Les perspectives se concentrent principalement par le biais des frustrations de Gary d'un côté et celle de Dean du gang opposé, on s'attend à ce que cela monte vers un affrontement ou que les deux tempéraments se rejoignent pour nous surprendre.

Alors?



Le ton et l'ambiance sont étonnants, et ce, grâce au jeune Gary, ses fêlures font sa force tendre devant un dur contexte.

Les partis pris pour reconstituer l'histoire engloutie sous les flots accrochent bien petit à petit.

Il faut juste la découvrir.

Bonne lecture!
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J'ai lu ce sublime roman au début du mois et ça a été un réel coup de coeur !
Je vous avoue que au premier abord j'ai beaucoup aimé la couverture mais le résumé ne m'avait pas vraiment convaincu puisqu'on y parle d'un monde post apocalyptique et de jeunes ados devant disputer une course de bateaux afin de gagner une place pour Deucalion 3 la dernière navette spatiale à quitter ce monde perdu. Je me suis dis qu'une histoire de course de bateaux c'était pas vraiment fait pour moi puis j'ai vu la bande annonce faite par les 2 auteurs et je suis tout de suite tombée sous le charme. Cette bande annonce digne d'un grand film américain nous plonge directement dans ce nouveau monde , cette Terre qui n'est plus celle que nous connaissons aujourd'hui et on y découvre les personnages principaux du roman.
Je me suis plongée corps et âme dans l'histoire , j'ai été projeté dans cet univers dès les premières pages et j'ai très vite compris que l'histoire serait bien plus développée qu'une simple course de bateaux.
J'ai adoré la narration à la troisième personne qui m'a donné l'impression d'être devant un film tout le long de ma lecture. Comme si une voix off me racontait une histoire. Les descriptions bien que succinctes savent très bien nous représenter le monde qu'ont imaginé les auteurs. J'ai aimé aussi les personnages auxquels on s'attache très rapidement. Il sont jeunes et ne sont pas du tout le stéréotype du Héros de roman bien au contraire, et pourtant le charme opère. On vit l'aventure avec eux, on pleure et on rit avec eux mais surtout on découvre tous les secrets que renferme ce nouveau monde avec eux.

Ce livre est une merveille et je compte déjà les jours jusqu'au printemps 2018, date de sortie du tome 2.
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critiques presse (1)
Actualitte
28 août 2017
Une solide première partie, dont le style fait parfois défaut – un roman ado ne perdrait rien à se montrer plus littéraire dans sa forme.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au loin, les orages nocturnes poussaient leurs ultimes rugissements. L’horizon brumeux prenait peu à peu une teinte orangée. Ce n’était pas suffisant pour colorer la mer mais bien assez pour considérer que le jour était levé.
Gary Cook attrapa machinalement un feutre sur sa table de chevet et se pencha vers la petite fenêtre ronde de sa chambre. L’eau venait caresser la partie basse du hublot. Le garçon marqua le niveau de la mer d’un trait rouge.
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Le bonheur est quelque chose de très fragile mon grand. Si je peux te donner un conseil, c'est de ne pas tourner le dos au malheur. Ne le perds pas de vue ... Parce qu'il n'est jamais loin.
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Je vais t'apprendre un truc gamin. La vie est une question de choix; tout n'est qu'une question de choix. La naissance et la mort sont les deux seules choses inexorables. Tout le reste est soumis à ton libre arbitre.
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La vraie bravoure, c’est de sortir du chemin du chemin que le sort a tracé pour toi.
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Comment ceux qui les avaient précédés avaient pu composer une oeuvre aussi majestueuse et laisser leur monde dépérir ?
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Antoine Jaunin et Romain Quirot nous parlent de "Gary Cook" !
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