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EAN : 9782330186845
Actes Sud Junior (10/01/2024)
4.08/5   19 notes
Résumé :
Un jeune homme de dix-sept ans est retrouvé mort après une descente de police. Les soupçons se portent sur un policier.
Mabataï, adolescent sans histoires, se trouvait là par un malheureux hasard et a vu de ce qu’il n’aurait dû jamais voir. Une émeute embrase le quartier. Que s’est-il réellement passé lors de la mort du jeune dealer ? Mabataï va chercher à le comprendre en infiltrant le réseau de drogue, mais met le doigt dans un engrenage qui risque de lui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Mabataï vit à Saint-Denis avec son père, Patrice, enseignant, tombé amoureux d'une policière spécialisée dans le trafic de stupéfiants avec son chien Albator. Sa mère, Coumba Ngoma, est morte. Alors qu'il a déjà été approché par le dealer de la cité, Kamel Daoudi dit Kam, Mabataï assiste un jour au meurtre d'un jeune, Samir Dahman, prétendûment par un policier, Guillaume Thierry mais Mabataï connait la vérité. La soeur de la victime, Katia Dahman, prend la parole pour sauver l'honneur de son frère mais la cité s'embrase contre la police.

Mabrouck Rachedi est écrivain et journaliste. Il est né en 1976 de parents algériens et il a grandi dans une famille nombreuse dans une banlieue de l'Essonne. Titulaire d'un DEA d'analyse économique, il devient analyste financier dans plusieurs sociétés de bourse et d'investissement avant de se consacrer à l'écriture. Son premier roman, le Poids d'une âme, est publié en 2006. Aujourd'hui, il est chroniqueur littéraire au magazine Jeune Afrique et chargé de l'actualité au magazine le Courrier de l'Atlas. Depuis une quinzaine d'années, il anime des ateliers d'écriture en particulier sur des thématiques citoyennes : lutte contre le racisme et les discriminations, mémoire et identité, relation police/habitants des quartiers populaires etc.
En littérature pour la jeunesse, il a publié à l'Ecole des Loisirs en Médium Toutes les couleurs de mon drapeau en 2018, Krimo, mon frère en 2019, Classe à part en 2021.

Mabrouck Rachedi donne une voix à un jeune de Saint-Denis, timide, rêveur et poète qui aime écrire des chansons. Ce héros se retrouve au coeur d'un trafic de drogue, d'une rivalité entre dealers, d'une émeute, d'une bataille rangée avec la police, d'une récupération politique durant des élections présidentielles et finalement d'un braquage de fourgon blindé. Il y a tous les éléments du genre et de ce fait, il y a peu de surprise. La narration est légère, les phrases simples et le langage courant. La montée en tension est efficace avec la concurrence entre le concert prévu du héros avec son amoureuse, le meeting politique et le braquage du transporteur de fonds et l'arrivée de la police. Mabrouck Rachedi connaît bien Saint-Denis et il donne une vraisemblance romanesque à ses héros mais il manque peut-être d'imagination dans la construction de l'intrigue ou d'originalité dans le traitement des thèmes. le clin d'oeil à Krimo, mon frère, était amusant pour l'intertextualité de l'oeuvre de Mabrouck Rachedi.

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Mabataï est un jeune lycéen du genre taiseux. Discret, il mène sa barque de son côté, à l'écart de tout, à l'écart de tous, une tendance qui est allée en grandissant après le départ de sa mère. Aujourd'hui, il vit seul avec son père Patrice, et crise d'adolescence oblige, les désaccords se multiplient et les silences n'en deviennent que plus lourds. le fossé qui les sépare s'élargit encore à l'arrivée de Magali dans leurs vies, une policière avec qui Patrice s'est récemment mis en couple. L'affront est double pour Mabataï, il ne veut ni d'une remplaçante pour sa mère ni d'une flic dans son appartement au coeur de la cité. Un détail qui devient pourtant le cadet de ses soucis lorsqu'il se retrouve mêlé malgré lui à une descente de police. Démuni, il assiste au meurtre d'un jeune caïd du quartier. Dès lors, il s'englue dans un engrenage infernal, intégrant la bande du dealer local pour tenter de donner du sens au drame dont il a été témoin.

Mabrouck Rachedi nous plante un décor réaliste des cités, entre proximité forcée, désillusion et volonté de s'en sortir, envers et contre tout. Grâce au parcours de Mabataï, il nous montre à quel point chacun est amené à naviguer entre ombre et lumière, et à quel point il serait facile de basculer du mauvais côté de la barrière face aux circonstances, le jeune homme partageant son temps entre Kam, le boss du quartier, à l'orthographe scrupuleuse mais aux moeurs dissolues, et Katia, la soeur de la victime qui fréquente le même établissement que lui. Entre trafic de drogue, violences policières et représailles, Mabataï est vite dépassé par cette déferlante, vaillamment alimentée par les médias et exploitée par les politiques en cette période de campagne présidentielle. Des thèmes terriblement contemporains, Mabrouck Rachedi ne manquant d'ailleurs pas d'évoquer la mort de George Floyd aux États-Unis pour donner du poids à son propos. L'auteur entretient parfaitement le suspense autour du drame initial, nous poussant à tourner les pages dans l'espoir que Mabataï se confie enfin un peu aux autres. La tension va croissant au fur et à mesure que le garçon s'expose de plus en plus au nom de la vérité, quitte à se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de la compagne de son père.

Si le tableau brossé par ce roman pourrait paraître fataliste, il n'en est rien. À travers l'amitié grandissante entre Mabataï et Katia, l'auteur nous offre une ode à la créativité et à l'ouverture d'esprit. Il appelle à renouer le dialogue, entre les forces de l'ordre et les habitants des quartiers, en incluant les plus jeunes dans ces échanges au lieu de les livrer en pâture aux médias sous un angle propice à vendre du rêve à l'audimat, trahissant par là-même la confiance des prochaines générations et nourrissant ainsi le cycle de la haine. D'un style oral qui sonne au plus juste dans la bouche de son protagoniste, doté de quelques soupçons de poésie pour mieux refléter l'amour de Mabataï et Katia pour les mots et la musique, Mabrouck Rachedi nous montre que ces violences ne sont pas l'affaire des autres, que nous sommes tous concernés et aptes à faire évoluer les mentalités, afin de redorer les valeurs de la France : « Liberté, Égalité, Fraternité », loin des discriminations et des préjugés.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Mabataï, jeune résident d'une banlieue parisienne, est témoin du meurtre d'un jeune de son quartier lors d'une intervention policière. Bien qu'un policier soit aussitôt accusé de bavure, l'adolescent se sent complètement déboussolé par les images interceptées par ses yeux, qui le hantent à chaque instant.
Pour mieux comprendre ces événements qui le bouleversent (meurtre, émeutes, incendies) autant que sa cité, Mabataï décide d'infiltrer le gang qui fait la pluie et le beau temps sur ce quartier.
Cette imprudence ne risque-t-elle pas de s'avérer périlleuse ? Travailler pour ces gens-là n'est pas de la rigolade.
Mabataï se révèle être très attachant. Les décisions dangereuses qu'il finit par prendre ne font que renforcer ce sentiment de peur de le voir comme la prochaine victime.
Le réalisme de cette histoire ne peut que nous pousser à faire un lien avec les événements qui embrasent régulièrement les banlieues françaises. le climat ambiant est très bien portraitisé par l'auteur. Son récit, écrit avec sensibilité, suscite l'intérêt et se veut éclairant pour les lecteurs peu au fait de ce que ces quartiers régentés par les bandes de délinquants vivent au quotidien. On prend conscience de cette violence tapie dans l'ombre, toujours prête à bondir à la moindre occasion.
Une lecture qui apportera à nos ados une vision plus impartiale que les infos relayées de façon générale par les médias, même s'il s'agit d'une fiction. La réalité n'étant qu'à quelques pas seulement.
Mais tout n'est pas noir et dramatique dans cette histoire. L'auteur laisse entrevoir un bel espoir pour ceux qui sont prêts à s'en sortir autrement qu'en cédant à l'attrait de l'argent facile issu de commerces illicites.
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Merci à Netgalley et à l'éditeur Actes sud junior pour cette lecture.
le style d'écriture m'a un peu rebutée lors des premiers chapitres mais finalement je me suis assez vite coulée dans cette lecture. le point de vue du jeune homme est assez nuancé. Il vit en banlieue et il côtoie des dealers, mais au départ seulement de loin. Il est plutôt solitaire et dans son monde, surtout depuis qu'il a perdu son seul ami, Sékou. de plus, la communication avec son père est mauvaise depuis la mort de sa mère. C'est d'ailleurs celle-ci qui a choisi son prénom, Mabataï, en hommage à la chanson de Daniel Balavoine. Or ce jeune homme va voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir. Un jeune est tué par un policier et il y a des émeutes dans le quartier en réponse. Impliqué malgré lui Mabataï va alors se rapprocher du gros dealer du quartier. Toutes les opinions et les points de vue sont représentés et on découvre que les apparences sont parfois trompeuses et la réalité plus nuancée que ce qu'on pourrait croire de prime abord. C'est en grande partie la variété des personnages, de leur parcours de vie et de leurs caractères qui permet cette diversité de points de vue et qui offre un éclairage intéressant à ce récit plus que jamais d'actualité. En revanche, j'ai trouvé la fin très romanesque certes, mais complètement invraisemblable.
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Quand on voit la couverture de ce récit, tout de suite on y pense. Les émeutes, les malfrats, les vitres qui se brisent devant les magasins de quartier qu'on connait si bien, ces gens qui cassent tout pour le plaisir…

Pourtant, ce récit est bien plus profond et délicat, plus mesuré que ce qui laisse entre apercevoir. Banale flambée dans ma cité, c'est le titre d'une chanson que ce jeune homme écrit. Ce garçon, c'est Mabataï. Oui, comme dans ‘Mon fils, ma bataille'. Sa maman a insisté pour l'appeler comme cela. Mais elle n'est plus là pour l'aider dans sa propre bataille, celle de vie dans leur quartier, la cité. Cette adolescence où il a pourtant tant de choses à affronter. Des amours de jeunesse à la proposition de faire partie d'un trafic de drogues car il court si vite… Mabataï aurait vraiment bien aimé que sa mère soit encore parmi eux.

Lu en une soirée, ce livre est parfait pour les adolescents. Ceux qui cherchent à faire entendre leur voix, ceux qui veulent dénoncer le système, aider les minorités à se faire une vraie place, sans préjugés.

J'ai apprécié suivre le personnage de Mabataï, ce jeune créatif qui lutte contre tant de choses mais qui fait son possible pour rester droit, pour faire le bon choix malgré ce qui se passe dans son quartier.

Les thématiques abordées sont des sujets sensibles mais nécessaires. Emeutes, drogues, violences policières, cité… on en parle tous les jours dans les médias. Pour des jeunes qui vivent au coeur de ce contexte et pour les professeurs qui souhaitent trouver une lecture prenante et identifiable, ce récit est parfait. En plus, il est assez court (215 p). Pour ma part lu en une seule soirée, je pense qu'il pourrait parfaitement convenir à de nombreux jeunes qui ne font pas de la lecture leur activité de prédilection.

Toutefois, étant une grande lectrice (de plus de 30 ans), j'ai trouvé l'intrigue assez basique, sans grande surprise et je ne me suis pas identifiée au personnage. Je n'ai pas vibré comme ce fut le cas avec certains autres titres de leur catalogue qui furent parfois si poétiques et si tragiques.

Je maintiens que c'est une lecture parfaite pour un public ado (14-18 ans). Ceux qui veulent aborder certains sujets compliqués y trouveront parfaitement leur compte. Et bonne nouvelle, il sort aujourd'hui en librairie !

Partenariat non rémunéré – Service de presse envoyé par la maison d'édition.
Lien : https://atouchofbluemarine.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Mabataï est le plus camusien de nous tous. Comme Meursault, le personnage principal, il est détaché de l’action qui se joue devant lui, absent au présent, spectateur plutôt qu’acteur, n’est-ce pas, Mabataï ?
La classe rigole, même si je ne suis pas sûr que la majorité des élèves comprenne le parallèle que dresse Mme Delmas. Moi, je sais, et sa pique résonne en moi. D’habitude, je laisse couler mais là...
— Le présent est souvent bien décevant, vous savez, prendre de la distance ne le rend pas meilleur mais plus supportable.
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Je rêve ou elle me drague ? Je suis scotché par cette répartie.
Bouche bée, je quitte très lentement notre refuge. Il s'est arrêté de pleuvoir depuis dix minutes et je ne l'avais pas remarqué. Vu le soleil qui fait briller mes yeux, il va y avoir un arc-en-ciel.
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Videos de Mabrouck Rachedi (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mabrouck Rachedi
Mabataï, un adolescent sans histoires, tombe en pleine descente de police et est témoin du meurtre de Samir, dix-sept ans. Un policier est accusé d'avoir tiré sur le dealer désarmé. Roman ado de Mabrouck Rachedi, dès 14 ans. ACTES SUD jeunesse
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