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En 2012 Ron Rash a été ma plus belle découverte de l'année avec le monde à l'endroit et Un pied au paradis. J'ai adoré son côté grands espaces et écologie. Serena me correspond moins bien. L'héroïne est antipathique ainsi que son couple façon Bonnie and Clyde. Les motivations profondes de ces forestiers ne sont pas très claires. Trop de descriptions sur les vêtements, etc. Décidément Ron Rash est bon dans les textes courts et pas dans ce roman qui fait plus de 500 pages. Dommage ! Peut-être parce que j'avais espéré un point de vue écologiste de l'autre côté, c'est-à-dire façon Edward Abbey.
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Alors que la Grande Dépression fait rage, George Pemberton est exploitant forestier. Riche et animé par la seule recherche du profit, il est accompagné de sa femme Serena, au moins aussi cupide.
Elle est jeune, belle, sait monter à cheval et conduire les hommes.
Ceux-ci la respectent et surtout la craignent.
Ils ont raison car son ambition l'amènera à bafouer toutes les valeurs morales.
Très beau roman sur bien des points.
Tout d'abord, on ne peut passer à côté de la critique de la déforestation et du manque de respect à la nature, montrant les effets délétères (déjà !) des actions de l'homme sur son environnement.
Il en est de même à propos du mépris de la vie humaine quand il s'agit de celle de pauvres gens, qu'ils soient ouvriers, vieillards ou orphelines ; mais aussi de celles des hommes qui barrent la route des puissants (comprenez ceux qui détiennent l'argent).
Enfin, les descriptions sont majestueuses à l'image des montagnes qui habillent le décor de ce roman où se côtoient la poésie des fleurs et des animaux et la misère des hommes, qu'elle soit morale ou pécuniaire.
La plume de Ron Rash fait mouche et, à travers Serena, elle dresse avec profondeur et symbolisme le portrait de la destruction des valeurs de toute une époque.
Nous savons aujourd'hui que le monde ne s'en est pas remis.
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Quelle héroïne, Serena !
Certes peu conventionnelle, sans foi ni loi, ne connaissant aucun scrupule, aucun remord et néanmoins quel tempérament !

Nous sommes dans l'Amérique des années 30, la crise financière de 1929 a durement touché l'économie et la pauvreté gagne.
Ce n'est ni le lieu, ni l'époque et pourtant, on se sent comme au Far West dans ces paysages de Caroline du Nord sauvages avec des personnages aux caractères rudes et bien trempés qui ne connaissent d'autre lois que les leurs.

Serena, jeune femme au passé mystérieux, aussi belle que vénéneuse, va débarquer dans ces contrées après s'être mariée avec un riche exploitant forestier. Dure, déterminée, inflexible, elle va vite s'imposer dans ce milieu dirigé par les hommes en les battant sur leur propre terrain, celui de l'ambition et de la violence.

Les forêts des Appalaches, le phrasé si particulier des habitants, leurs conditions de vie difficiles des bûcherons, Ron Rash nous plonge au coeur d'une nature qui ne pardonne rien. C'est du narure writing avec une note très réaliste qui donne une grande puissance au récit.

Serena, la reine du récit, a beau être est la plus implacable des prédatrices, aussi dangereuse qu'un animal sauvage, la séduction en plus, elle reste avant tout un personnage unique et inoubliable, une vraie (anti) héroïne romanesque… et féministe finalement !
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Grands espaces, drames humains, Amérique sauvage… Ce roman de Ron Rash me faisait très envie, surtout en ce moment. Serena offre une histoire originale dans un univers aussi beau qu'il est impitoyable. Hop, en visite pour les Etats-Unis.

Serena est un représentant de ce genre très populaire aux États-Unis. le cadre est parfait pour ce type d'histoire. Nous sommes dans les années 30, une grave crise financière touche le pays mais semble bien loin de ces gens qui vivent dans les montagnes. Malgré le chemin de fer, les populations locales vivent isolées au milieu d'immenses forêts inviolées par les hommes. Un business juteux pour les Pemberton, un couple de vautours épatés par l'argent.

Les descriptions de la nature sont souvent sublimes. Il y a bien sûr la célébration d'une nature nourricière, qui permet à ceux qui la connaissent de survivre. C'est le cas des passages avec Rachel, la mère de l'enfant naturel de George Pemberton, une fille des montagnes capable de s'en tirer seule grâce à son abnégation. Mais Rob Rash n'hésite pas à montrer l'aspect plus impitoyable des forêts, notamment envers les bûcherons, qui peuvent être tués par des serpents, des chutes et autres accidents dramatiques.

Le récit est régulièrement traversé par des réflexions autour du cycle naturel et de la façon dont l'homme le détraque. C'est notamment le cas lorsque Serena chasse à l'aide d'un rapace, provoquant la multiplication des souris et des rats suite à la disparition de leurs prédateurs naturels. L'auteur a également une façon très réaliste de décrire le langage des populations de l'époque.

Les époux Pemberton n'ont qu'un but : s'enrichir en exploitant les terres vierges des Smoky Moutains. Mais un grain de sable s'insère dans le rouage de leur plan. L'Etat souhaite acheter leurs terres afin d'en faire un parc national. Une grande partie du livre sera donc un bras de fer entre les différentes parties prenantes des projets. Tous les coups sont permis, trahisons, manipulation, voire faire couler le sang.

C'est surtout la spécialité de Serena, qui personnifie ce capitalisme. Serena est une femme séduisante au passé mystérieux, capable de tenir tête au plus solide des bûcherons, avec une connaissance très fine du commerce du bois. Mais elle est surtout impitoyable, souvent brutale et n'hésite pas à recourir à la violence pour obtenir ce qu'elle veut. A vrai dire, elle est tellement habituée à obtenir ce qu'elle veut qu'elle tentera de tuer la seule personne capable de donner ce qu'elle ne peut pas : Rachel qui a donné la vie. La stérilité de Serena est sûrement un symbole de ce capitalisme incapable de donner naissance mais simplement de détruire.

Mon seul regret a été que les personnages n'étaient pas forcément pas très approfondis dans le sens où ils n'évoluent qu'assez peu, à part peut être Georges Pemberton. Serena est pourtant un personnage intéressant : c'est une femme indépendante qui mène son affaire d'une main de fer. Mais elle a parfois les atours clichés de la femme fatale avec son passé mystérieux jamais vraiment éclairé et le fait que l'on ne voit jamais réellement ses failles. du coup, elle ne reste qu'une incarnation lointaine. Mais peut-être était-ce le but ?

J'ai en revanche beaucoup apprécié le personnage de Rachel. Une mère célibataire mais déterminée, généreuse et prête à tout pour son fils. Il y a quelque chose d'infiniment cruel dans son histoire, d'autant que les passages sur son père sont très touchants et regorgent d'humanité. le reste des personnages est sympathique mais n'est pas forcément marquant car un peu fade.

Avec une écriture rugueuse, Ron Rash nous entraîne dans des années 30 qui subissent la crise. Dans une nature aussi belle que dangereuse, le capitalisme sans foi ni loi s'empare des richesses naturelles. Il est représenté par la fascinante Serena, une femme charismatique et autoritaire, dont le génie commercial se dispute à son caractère impitoyable, voire cruel par moments. Une lecture dont j'ai apprécié le caractère immersif et ambivalent.
Lien : https://lageekosophe.com/
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De Ron Rash, j'avais lu et aimé le premier roman "un pied au paradis" mais là je dois avouer que celui-ci est beaucoup plus fort ! Il appartient au genre "nature writing". Nous sommes en 1930 en Caroline du nord. Pemberton est un riche et puissant exploitant forestier à la tête de la plus grande entreprise de bûcherons de la région. Il n'a de cesse de s'enrichir en rachetant les propriétés voisines. Hélas pour lui, l'état décide de créer un parc national et veut racheter les terres.
Le roman commence très fort, à la manière d'un western. Pemberton revient de Boston en train avec sa nouvelle épouse Serena (qui ne porte pas bien son prénom !) et sur le quai de la gare l'attend une jeune servante qu'il a mise enceinte et le père de celle-ci décidé à venger son honneur.
Cela se réglera en quelques coups de couteau de chasse !
Soutenu par son épouse, Pemberton va essayer de s'enrichir et de garder ses terres, même s'il faut pour cela se débarrasser d'un contremaître, d'un associé ou de quelques bûcherons. Lui et Serena n'ont absolument aucun scrupule pour parvenir à leurs fins. D'ailleurs Serena est plus ambitieuse que son mari, elle a le projet d'aller vivre au Brésil et d'exploiter le caoutchouc.
Ce roman prend son temps : les descriptions des paysages, des conditions de vie extrêmement difficiles des bûcherons sont très précises.
L'auteur va même jusqu'à respecter le langage oral et les fautes de syntaxe des ouvriers, ce qui ajoute au côté documenté et véridique du roman.
Petit à petit, on est accroché et on se demande jusqu'où ira la cruauté et la cupidité de Serena et je peux vous assurer que l'on n'est pas déçu. C'est dur, très dur !
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Noir- le portrait d'une femme déterminée.
Implacable.
Un récit, dans les années 30, les années de la grande Dépression, dans une exploitation forestière en Caroline du Nord.
De belles descriptions de l'environnement qui en éclairent la lecture et le chemin de la prise de pouvoir.
J'ai apprécié les digressions de Ron Rash qui expliquent l'impact des actions de l'homme sur les équilibres.
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On dit parfois de tel ou tel roman qu'il constitue un beau portrait de femme… pas sûr que l'on puisse ranger Serena dans une telle catégorie. Serena possède un charme indéniable, suffisant en tout cas pour séduire, dans cette Amérique des années 30, Pemberton, un riche exploitant forestier, et former avec lui un redoutable couple. Car, ensemble, ces deux-là ne reculent devant rien pour l'appât du gain, ils sont absolument sans scrupules. Se dresser en travers de leur chemin peut se révéler dangereux ! Sauf que Serena apparaît vite que le personnage central du couple : c'est une femme forte, inflexible, qui affronte avec courage les épreuves. Mais c'est aussi une femme inquiétante, dénuée de sentiments, impitoyable, et au final, cruelle.

Ce roman de Ron Rash est assez sombre. Outre la tragique histoire de ce couple, l'histoire aborde des thèmes d'actualité, comme la protection de l'environnement, opposée à l'exploitation de la nature à des fins uniquement mercantiles. Elle donne également un éclairage particulier sur le difficile métier de bûcheron, où les accidents, souvent mortels, sont très nombreux… comme sont nombreux ceux qui, en pleine crise économique, sont immédiatement prêts à remplacer celui qui décède. Alors, certes, l'histoire souffre à mon sens de petites imperfections : le sujet de la création d'un parc naturel ne m'a pas semblé véritablement abouti ; la capacité de Galloway, l'homme de main de Serena, à retrouver ses cibles m'a laissé dubitatif. Ce ne sont toutefois que de petits accrocs dans un récit globalement bien construit.
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On est en 1929, dans les montagnes de Caroline du nord. Serena prend en mains le destin de l'entreprise forestière de son mari, Georges Pemberton. Et ce n'est pas triste..

Voilà sans doute la réalité sur laquelle est née le conte Blanche-Neige. Dans le rôle de la méchante reine, Séréna. Belle, intelligente, cultivée et totalement sans scrupules ni
humanité. Elle a même un chasseur-meurtrier à son service comme chez Grimm.
Blanche-Neige est jouée par Rachel, une pauvre fille (et le mot est bien faible) engrossée par le mari de Séréna. Les nains sont les bûcherons, qui commentent l'actualité avec beaucoup de truculence. Quant au cadre, on est dans la forêt ou du moins ce qu'il en reste après le passage de Séréna, comme dans le conte.

Mais ne vous y trompez pas, si les figures semblent être celles du conte, il ne s'agit quand même pas d'une bleuette. le livre pourrait raconter la réalité des Etats-Unis de cette époque (je ne la connais pas suffisamment pour l'affirmer) et il se rapproche plutôt du roman noir. Dès le début, le suspense est en place et vous tiendra jusqu'à la fin. Donc, essayez le.
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Ils ont des idées plein la tête, ils viennent de se marier, une seule obsession, l'argent, et peu importe si les moyens sont très corrects. Ils reviennent pour déboiser, au sens propre, et peut-être au figuré aussi.
Mais voilà, avant de partir, le sieur Pemberton a semé la petite graine dans le ventre d'une petite ouvrière des cuisines de la société.
Et Pemberton, et sa nouvelle épouse, Séréna, sont attendus à la sortie du train par la petite ouvrière, la progéniture et le père et grand-père de ces derniers pour règler quelques comptes.
C'est le début d'une histoire à couper le souffle, d'une intensité incroyable, mêlant habilement les chapitres consacrés aux Pemberton, avec Séréna, impassible, aux dents plus que longues, et les chapitres concernant la vie dure des ouvriers de ces camps, où la seule devise est, l'abattage de tout ce qui est debout et en bois, et pas que....
Ron Rash nous livre un roman magnifique, avec des personnages qui ne nous laisse absolument pas indifférents, Séréna en tête, son mari qui lui mange dans la main, et tous les autres qui subissent ses foudres, et elle sait y faire.
Mon premier Ron Rash, mais surement pas le dernier.

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À travers cette histoire de l'arrivée dans les Smocky Moutains, à la frontière de la Caroline du Nord et du Tennessee, de George Pemberton et de Serena, son épouse ambitieuse et implacable, venus exploiter quelques milliers d'hectares de bois, Ron Rash fouille autant les recoins de l'âme humaine que l'histoire de sa région et, plus largement de son pays, dans les années suivant le krach boursier de 1929.
Le point de départ est donc on ne peut plus simple. Un couple d'entrepreneurs voraces, mégalomanes et totalement dénués de scrupules entend faire plier à sa volonté, outre les ouvriers, l'ensemble de la société locale, policiers et politiciens compris, jusqu'à avoir coupé le dernier arbre exploitable ; et ce malgré les velléités de certains citoyens de créer un grand parc national. Mais si George Pemberton apparaît comme un salopard de première, Serena Pemberton, quant à elle, se situe sans hésitation quelques crans au-dessus de son mari en ce qui concerne la malfaisance. Sublime et fascinante ordure, séduisante, cynique et effrayante, elle est celle qui ne reculera devant rien pour mettre le monde à ses pieds. Intimidation, menaces, passages à tabac, escroqueries et meurtres ponctueront donc le passage des Pemberton en Caroline du Nord.

Et puis, derrière tout cela, il y a les hommes et les femmes du cru et les ouvriers de l'exploitation. Une société rurale appalachienne que Ron Rash, comme dans ses autres romans, décrit avec une réelle empathie sans pour autant faire l'impasse sur la façon dont la superstition peut confiner à l'obscurantisme. Ni sur la rudesse, l'égoïsme ou l'injustice qui prévalent aussi bien souvent dans les relations sociales de ces paysans qui peinent à survivre dans un monde qui change et dans lequel ils s'aperçoivent qu'ils n'auront pas tous leur place. Ainsi les passages centrés sur les manigances des Pemberton et les plans machiavéliques de Serena laissent-ils régulièrement le cèdent-ils à ceux dans lesquels la parole est donnée aux ouvriers qui observent les événements et les commentent. C'est d'ailleurs de ce choeur – dans le sens de la tragédie antique – que viennent le plus souvent les éclairages sur le comportement de ces patrons avides de richesse et, surtout, de pouvoir, et que se dévoile le portrait de cette société paysanne heurtée de plein fouet par la Grande Dépression et la puissance aveugle d'un capitalisme que la crise, au lieu de le mettre à genoux, n'a rendu que plus violent. Ainsi ne s'offre plus comme choix aux habitants de ces montagnes que de survivre en détruisant la nature avec laquelle et grâce à laquelle ils ont jusqu'alors vécu, ou de crever de faim au milieu d'un parc national sauvegardé.

Porté par une écriture ciselée – il n'y a réellement pas un mot de trop –, poétique et dotée d'une grande force d'évocation, Serena apparaît ainsi à la fois comme un grand roman sur l'Amérique de la Grande Dépression et un sublime livre sur l'avidité et la revanche.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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