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Après trois mois passés à Boston, Pemberton, jeune propriétaire forestier rentre en Caroline du Nord avec sa femme Serena, épousée à peine rencontrée. Ces deux là, en se rencontrant, vont cristalliser leurs ambitions respectives : lui, faire prospérer son entreprise et survivre aux années post crise de 1929, elle, main de fer dans un gant d'acier inoxydable, dominer et façonner à sa main le domaine, la vie sur le domaine et les évènements qui pourraient contrecarrer ses objectifs.
Ron Rash poursuit sa peinture de l'Amérique rurale, brute avec des personnalités très fortes, qu'il entraîne dans des drames humains puissants; tous les protagonistes sont remarquablement dépeints les descriptions nous plongent au coeur des forestiers avec son lot d'accidents mortels dans un contexte d'exploitation frénétique de la forêt.
Avec Serena, Ron Rash nous offre un portrait magistral de femme, manipulatrice, froide, visionnaire.
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Nous sommes en 1929 en Caroline du Nord, pendant la Grande Dépression, et George Pemberton, propriétaire associé d'une exploitation forestière au coeur des Appalaches, revient de Boston accompagné de sa toute nouvelle épouse, Serena. Première personne à se dresser sur la route des Pemberton, le père de Rachel (une jeune fille mise enceinte quelques mois avant leur mariage), constituera aussi le premier cadavre d'une longue série. Car il n'y a pas que les arbres qui tombent dans ce roman, et l'avidité partagé des époux Pemberton, leur glaciale et orgueilleuse brutalité, seront à l'origine d'une succession de morts violentes, voire très violentes. Dire de Serena qu'elle est une femme à poigne relève d'un gentil euphémisme, tant sa nature de prédateur explose au fil des pages, frappant toute personne faisant obstacle à ses projets. Et au premier rang des malheureux ennemis de l'empire Pemberton, on trouve les défenseurs d'un projet d'expropriation visant à créer un parc national protégé sur les terres de Serena et de son mari, mais aussi Rachel et son enfant, fils de Pemberton que la haine de la marâtre poursuivra tout au long du livre.

Après le remarquable Un pied au paradis, Ron Rah récidive en nous offrant un deuxième roman tout aussi bon et confirme son talent de conteur et de brillant styliste. Entre western, roman noir et drame shakespearien, faisant la part belle à cette nature sauvage de la région des Appalaches, l'auteur dresse, entre autre, un impressionnant portrait de femme que l'on n'est pas près d'oublier. L'intervention régulière, dans le cours du récit construit à la manière d'un choeur, d'ouvriers de l'exploitation commentant l'action qui se déroule, vient appuyer la dimension tragique de cette histoire puissante et sombre. Magnifique !
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1930 : Great Smoky Mountains.
George Pemberton : un riche exploitant forestier est de retour d'un séjour à Boston et il est accompagné de Serena qu'il vient d'épouser !
Un homme l'attend : c'est Abe Harmon accompagné de sa fille, Rachel ( 16 ans ) enceinte de Pemberton et, c'est au couteau que va se régler leur rencontre avec le décès du vieil homme !
Serena prend possession de son territoire, elle va vérifier les bucherons, les coupes d'arbres, la rentabilité des ouvriers car elle est, comme son mari : une prédatrice qui va tout mettre en oeuvre pour accroître leur fortune ! de son coté Pemberton s'emploie à soudoyer les banquiers, les politiciens et déjouer le projet d'aménagement d'un parc national qui gréverait leurs terres !
Le travail est rude dans ces montagnes, il y a des crotales, des accidents fréquents parmi les ouvriers mais Serena n'en a cure et, elle sillonne les crêtes sur son cheval arabe et son aigle dressé pour détruire les serpents..
C'est par l'intermédiaire des conversations de 3 ouvriers : Ross, Snipes et Henryson que l'on découvre que depuis le décès d' Harmon : Serena aidée de son homme de main, le manchot Galloway, élimine sans état d'âme tous ceux qui se mettent en travers du chemin de la réussite du couple ! Les cadavres, les disparitions s'accumulent et, maintenant elle va se focaliser sur Rachel et Jacob car elle a fait une fausse couche et ne peut plus avoir d'enfant ! le shérif McDonnell va tenter en urgence d'éloigner la jeune mère et la transporter avec son bébé à Kingsport dans une maison isolée ! Mais, Serena a des arguments : le fusil, le couteau voire le poison et son dévoué exécuteur des basses oeuvres : Galloway ! de plus, rien ne l'arrête pour déboiser les forêts et faire fortune car elle veut investir dans des terres au Brésil ! Ira-t'elle jusqu'à se débarrasser de son mari qu'elle commence à trouver trop tiède ? Rachel et son bébé échapperont-ils à cette prédatrice mégalo qui les hait et veut les détruire ?
Un thriller sombre, un drame shakespearien :
au coeur des montagnes boisées de la Caroline du Nord sur fond de la Dépression de 1929 et d'un capitalisme frénétique ! Heureusement, les descriptions des paysages sauvages sont magnifiques et la jeune Rachel est attendrissante !
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Camps de bûcherons des années 30 en Caroline du Nord.

Un riche propriétaire qui revient au camp avec sa nouvelle épousée Serena. Une femme impressionnante, implacable. Elle s'y connait en exploitation forestière car son père était dans le domaine au Colorado. Elle refuse de tenir un rôle d'épouse effacée, et parcourt le domaine à cheval, donnant des ordres aux ouvriers. Rien ne doit arrêter la production.

Mais l'implantation d'un parc national dans le coin pourrait changer la donne. Il faudra bien des magouilles auprès des politiques et des interventions musclées pour retarder l'expropriation.

Un roman dur, les conditions de travail des hommes sont épouvantables. En établissant un nouveau camp, on prévoit d'abord l'emplacement du cimetière… Les hommes tombent, d'un coup de hache qui s'infecte, d'une morsure de serpent, d'un crâne fracassé par une branche…

Le texte n'est pas sans un certain humour lorsqu'il reproduit le langage des bûcherons et leurs croyances. Un mélange de superstitions et de résignation face à la fatalité.

La beauté et la cruauté de Serena atteignent une dimension qui me semble un peu caricaturale, on a peine à croire qu'une telle personne existe réellement. Et si la dévastation de la nature est réelle, celle des hommes armés de haches n'est rien comparée à ce que peuvent faire aujourd'hui les machineries qui rasent les forêts (voir le film « L'erreur boréale » de Richard Desjardins et ses collègues, par exemple). Et si les bûcherons ont aujourd'hui des syndicats et des fonds de pension, il reste encore du travail à faire pour assurer la survie et le renouvellement de la ressource ligneuse. (Et n'oublions pas qu'elle sert à faire le papier avec lequel nos livres sont imprimés…)
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Ce grand roman noir épique dépeint l'Amérique de la Dépression au travers d'un couple flamboyant et cruel, résolu à édifier un empire au mépris des vies humaines et des lois. A la tête de leur exploitation forestière, Serena Pemberton impose sa froide volonté à son mari aveuglé par l'arrogance et à des hordes d'ouvriers désespérés et soumis. Dans ces montagnes de Caroline du nord où le relief, les hivers et les serpents sont autant de pièges mortels, les Pemberton combattent un projet de parc national qui contrarie leurs plans. Effaçant les gêneurs en secret, l'homme de main de Serena traque aussi l'enfant naturel que Pemberton a laissé avant leur mariage et que, minée par sa propre stérilité, elle s'est juré d'éliminer.
Le style élégant et le souffle épique de ce roman nous transportent aisément dans ces montagnes hostiles. L'écriture est belle. Les personnages secondaires sont nombreux, tous très typés. Ce livre est à la fois un excellent roman d'aventure et un vrai thriller.
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Magnifique ! Pourtant, j'ai failli me décourager dès les premières pages tant les personnages principaux du roman m'ont été antipathiques. Ron Rash réussi à nous attacher au couple Pemberton, quand bien même on déteste tout ce qu'ils sont, tout ce qu'ils représentent. Serena exerce une véritable fascination sur tout son entourage, bien sûr, mais aussi sur la lectrice bien malgré moi : glaciale mais formant un couple amoureux et épanoui avec Pemberton, sans pitié avec les hommes, les femmes et les enfants, mais pleine de douceur avec les animaux. Ambitieuse mais dure à la tâche, elle gagne vite le respect des bûcherons tant elle connaît bien la forêt que pourtant elle s'évertue à détruire. C'est aussi un roman social, qui se déroule dans la Caroline du Nord en pleine crise de 1929, les bûcherons font un travail exténuant et dangereux et vivent dans la misère la plus crasse. Et pourtant, les demandeurs d'emploi font la queue en attendant qu'un bûcheron soit tué par une chute de branche ou un crotale. C'est aussi un roman écologique, on assiste à la destruction méthodique d'hectares de forêts car cela donne du travail aux locaux. Une poignée d'hommes pourtant lutte pour la création des parcs nationaux qui passera malheureusement par l'expropriation des fermiers les plus démunis. Seuls les gros exploitants forestiers vendront leur forêt détruite à bon prix. C'est malheureusement un roman très réaliste.
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Un roman envoûtant totalement ! Une histoire exaltante au coeur des Smoky Mountains de Caroline du Nord. Terrifiante aussi tant par le fait que dans ces montagnes, les arbres disparaissent chaque jour en nombre considérable sous le commandement de trois hommes fortunés et maîtres des lieux, que par la mise en scène tout autant cruelle des manigances humaines insoupçonnables. Effectivement jusqu'où vont aller la sulfureuse et impitoyable Serena et son mari Pemberton, ces exploitants forestiers sans limites ? Elle souhaite qu'ils soient définitivement seuls sur la concession. Donc que va t-il advenir des deux autres associés ? de cette jeune femme enceinte de l'enfant de son propre mari ? de l'avenir de ce fameux Parc national qui les dérange tous ?

Une histoire qui nous mène au plus profond de l'âme humaine de ce qu'elle peut avoir de plus cruelle dans un cadre naturelle splendide mais qui aussi à ses côtés sombres et hostiles. Sur malheureusement la déforestation de région entière, où le massacre est sans pitié.

Une lecture à vous couper le souffle !
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‌Dans ce livre, Ron Rash nous emmène dans les Smoky Mountains, en Caroline du Nord, dans les années 1930. Après un séjour à Boston de 3 mois, George Pemberton revient affublé d'une jeune femme, Serena, qu'il vient d'épouser. Il est attendu par un père et sa fille, enceinte de ses oeuvres. Pemberton est propriétaire, avec ses associés, de terres qu'il exploite et sur lesquelles il coupe ou fait couper tous les arbres par ses ouvriers. Les conditions de travail sont très difficiles, la sécurité inexistante et la faune dangereuse. Les accidents sont quasi-quotidiens et la plupart du temps mortels (chutes, arbres qui tombent sur un ouvrier, piqûres de serpent à sonnettes...). L'ambition de Georges et Serena est sans limite. Serena connait parfaitement le monde forestier et souhaite devenir propriétaire de terres au Brésil pour accroître sa fortune. Pour cela, rien ne peut l'arrêter. Son passé, mystérieux, n'est pas connu, mais la conduit à faire des cauchemars récurrents. Tous ceux qui s'opposeront à elle, dont les défenseurs de la création d'un parc national, le payeront très cher. Elle saura s'entourer d'un personnage énigmatique, avec un moignon, qui ne reculera devant rien pour satisfaire sa maîtresse, tout comme l'aigle qu'elle dressera et qui l'accompagne dans tous ses déplacements. L'auteur nous plonge donc dans un environnement destructeur à tous les niveaux, humain et écologique.
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Il y a des personnages qu'on n'oublie pas, qui continuent de nous hanter bien après que la dernière page ait été tournée. Serena
Il y a des romans qui nous immergent dans des époques et dans des lieux et bien que seuls mes yeux déchiffrent des caractères, tous mes sens sont en alerte, je vois l'ombre portée des Smoky Mountains, j'entends le bois qui se déchire, je sens la fraîcheur du soir sur ma peau, je suis physiquement là-bas.
Il y a des auteurs qui m'enchantent à chaque livre, après Une terre d'ombre et Un pied au paradis, Serena a aussi été un coup de coeur.
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Serena a été l'occasion de m'immerger avec délectation dans ce monde rude et boisé de la Caroline du nord, du temps de la Grande dépression.

Ron Rash m'a captivé par sa superbe écriture, admirablement traduit par Béatrice Vierne dont le travail est salué par une note du Figaro sur la quatrième de couverture de la version poche chez Folio.
En aparté, je pense que certains traducteurs mériteraient un prix littéraire pour leur travail remarquable.

Quelle histoire que celle de ce couple des Pemberton, acharné à ratiboiser la forêt de Caroline, s'opposant au lobby de ceux qui veulent protéger cette nature par l'intégration de ces bois dans des parcs nationaux. Amoureux de la nature qui n'hésitent pas à exproprier les familles pauvres qui résident depuis des générations à l'ombre de ces chênes. Étonnant !

L'industrie forestière, quant à elle, fait de l'abatage une guerre totale avec ces morts et ces mutilés parmi les bucherons et des terrains lunaires laissés à l'état de désolation au point que la faune n'existe plus. Pour les ouvriers du bois, c'est la seule manière de vivre et de faire vivre leur famille, creusant leur propre tombe en désolant cette forêt millénaire. Ron Rash fait de ces hommes des soldats au front qui risquent leur vie pour gagner leur pitance quotidienne.

Excellent roman que voilà ! Mon épouse cinéphile rappela à l'amateur de livres que je suis qu'elle en avait vu l'adaptation au cinéma dans le film du même nom où Serena, la froide, la sans-coeur, est jouée par Jennifer Lawrence et George Pemberton par Bradley Cooper. Je crois en avoir vu la fin pour vous assurer qu'elle diffère de celle du livre. Dans tous les cas, je vous conseille cette lecture.
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