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Antique, la racaille passe aux cantiques.
Pendant que certains lisent pour se soustraire au temps qui passe, Vincent Ravalec écrit un faux journal intime pour conjurer son déni de décrépitude. Un anti-rides efficace. Autant s'injecter ses mots plutôt que du botox. Il y a des livres qui permettent de rester jeune sans être obligé de muer en mérou obsédé de la ridule. le meilleur moyen de remonter le visage, c'est de garder le sourire.
L'histoire peut se résumer au titre à rallonge qui rappelle ceux des romans Jonas Jonasson. Avec eux, la quatrième de couv devient superflue. L'éditeur aurait pu y glisser une pub pour un fauteuil monte escalier.
Le romancier, encore vert de plume, relève ici les symptômes de sa croutonisation : le vouvoiement de la stagiaire, une hanche qui impose un passage aux stands, des sites de rencontres pour les secondes mains, la perte d'un ou deux centimètres à la toise qui rapproche dangereusement du sol avant le sous-sol, les discussions passionnées sur les meilleures mutuelles, envisager une dernière virée en Suisse pour se faire piquer...
Pour conjurer le sort, la gravitation et viser l'éternité, le narrateur rêve d'un strapontin à l'Académie et projette d'écrire un roman porno-sentimental, manière de plaire au plus grand nombre. du cul cucul.
Le vieux jeune ou jeune vieux veut rester dans l'air du temps mais s'inquiète pour sa retraite. Pas de pension pour un écrivain. Alors, il fait le tour de France des librairies pour voler ses romans et stimuler le succès de ses oeuvres.
Vincent Ravalec n'a rien perdu de sa fougue même si je regrette un usage volontaire mais abusif du parler « djeuns » qui gâche un peu son style du boloss. A un certain âge, il y a des mots qui font vieux beau. Vieillir, c'est le game.
Ayant rencontré le succès littéraire en même temps que Houellebecq et Despentes, Ravalec ne s'est jamais trop pris au sérieux. Il a laissé le désespoir périphérique au premier, la révolte genrée à la seconde et il a tracé son sillon, curieux de tout et notamment des nouvelles technologies, de la musique et du cinéma. Il n'a jamais perdu son humour et son style. Il a sa bande d'inconditionnels, j'en fais partie et il a trouvé ici le meilleur remède aux cheveux blanc, l'auto-dérision.
Un texte que je ne recommande pas aux empressés du pot de départ et obsédés des annuités.
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À quel âge est-on vieux?

Vincent Ravalec a désormais franchi le cap des 60 ans. Dans ce récit allègre, il analyse ce nouveau cap à l'aune de son expérience et nous livre un bréviaire pour cette nouvelle tranche de vie.

Il serait dommage de clore cette saison littéraire sans parler de ces mémoires intimes que nous offre Vincent Ravalec. D'abord parce qu'il me faut bien reconnaître que, comme lui, j'ai basculé dans la catégorie des seniors, pour reprendre la nomenclature de la SNCF. Ensuite parce que ce témoignage s'accompagne du style inimitable de l'auteur de Cantique de la racaille.
Ayant constaté qu'il faisait désormais partie des "vieux", l'auteur va chercher à comprendre ce que cela peut bien signifier. Et le meilleur moyen pour cela consiste à explorer LE domaine qui permet au mieux de savoir si la vie conserve encore un peu de saveur, la sexualité.
Voici donc notre fringant sexagénaire à la recherche de l'âme-soeur sur les sites de rencontre spécialisés. Très vite, il se rend compte que quasiment toutes les femmes ont adopté une même règle, mentir sur leur âge. C'est ainsi qu'à son premier rendez-vous "en vrai", il croit tomber sur la mère de la femme avec laquelle il faisait des plans sur la comète. Ses copains ont beau lui affirmer qu'à son âge les femmes disponibles sont légion, il doit déchanter. Mais qu'à cela ne tienne, il trouvera bien une compagne, mais lors d'une rencontre traditionnelle. le voilà rassuré sur sa libido.
Les choses vont devenir bien plus sérieuse lorsqu'il constate que la mécanique s'use. Ici le marqueur s'appelle arthrose. Indéniablement un truc de vieux. Et la cause de bien des tourments, aussi physiques que psychiques. Fort heureusement, les progrès de la médecine permettent aujourd'hui d'effacer ces soucis.
Et repartir, plein d'allant vers de nouvelles aventures. Un projet de start-up est vite remisé, quoique...
En revanche notre auteur et cinéaste a l'âge de postuler à l'Académie française. L'âge mais pas les moyens. Aussi décide-t-il plutôt d'explorer les filons qu'il exploite depuis des décennies, ceux du cinéma et de la littérature. Un scénario et/ou un livre mettant en scène son "segment de population", voilà qui pourrait relancer sa carrière. À moins qu'il ne suive la recommandation de sa nouvelle compagne, écrire un roman d'amour porno. Mais encore faut-il que son éditrice suive.
On le voit, Vincent Ravalec a beau être classé parmi les vieux, il n'a rien perdu de sa vivacité d'esprit, de son humour et de son style mordant. Sans oublier sa faculté à construire un livre qui retient son lecteur jusqu'à un épilogue surprenant. C'est en trois saisons (Vieillir, réagir et renaître) qu'on y arrivera, après avoir remis en cause d'un modèle destructeur. On se régale de ces mémoires, même si elles n'occultent rien des difficultés - notamment financières - que peut rencontrer un sexagénaire dans la France qui s'élève contre une réforme des retraites injuste. Et voilà comment ce livre, écrit en grande partie au moment du confinement, est bougrement actuel.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Comment résister à un tel titre ? Déjà un roman à lui tout seul... Vincent Ravalec, je connaissais de nom, je n'y avais jamais goûté et voilà que je découvre que nous sommes dans la même catégorie des "en train de devenir vieux et pas franchement ravis à l'idée". Écrire là-dessus ? Sujet casse-gueule qui nécessite une dose d'autodérision, un brin d'humour si possible pas lourdingue et un peu de fond histoire d'éviter l'empilement de clichés. J'y suis donc entrée sur la pointe des pieds, je me suis détendue au fur et à mesure, j'ai bien ri mais pas que.

Il fallait déjà soigner la posture. L'auteur est écrivain, pas vraiment porté sur l'auto-fiction (moi non plus ça tombe bien) ce qui l'aide certainement à trouver le recul nécessaire pour lui permettre de se regarder comme un personnage. Un écrivain donc, qui ne roule pas sur l'or (pléonasme me direz-vous) et ressent l'approche de la soixantaine comme une réelle menace. Une hanche qui lance, un corps qui se relâche, un milieu professionnel en pleine tourmente, des mouvements sociétaux qui le fatiguent et un gap générationnel de plus en plus difficile à combler. Voilà pour le "pauvre vieux" et le "monde hostile" du titre. Mais notre homme est bien décidé à faire face et trouver enfin les idées qui lui permettront de s'assurer un peu plus de sécurité au moment de la retraite, corollaire du vieillissement. Ce n'est pas une pandémie mondiale qui va l'arrêter, ni la sensitivity reader que son éditrice a embauchée pour veiller à ce que ce livre qui s'écrit sous nos yeux ne heurte aucune sensibilité.

Le fond est bien là sous la forme des défis qui attendent notre héros contraint de s'adapter à l'évolution des moyens de promotion du livre (d'ailleurs, ce titre... pour le référencement web c'est pas top) mais également à sa posture de "mâle blanc dominant" susceptible de lui causer des problèmes inédits. Quant au volet financier, il est l'occasion d'une incursion savoureuse dans le nouveau concept de "silver economy" pour en admirer le délicieux cynisme. Pennac avait rédigé son Journal d'un corps, Ravalec élargit le sujet et lui offre un update 2.0.

Voilà un bouquin qui devrait parler à tous les plus de cinquante ans (ça tombe bien ce sont eux qui achètent les livres) un peu ahuris face aux images que leur renvoient leurs écrans (ce monde est dingue) et leurs miroirs (non, c'est moi ça ?), qui se demandent comment on en est arrivé là mais refusent de désespérer et se disent qu'il vaut mieux en rire, surtout lorsque la conscience de la mort se fait plus prégnante. A ce stade, je pense aussi qu'il vaut mieux commencer l'année en riant, on ne sait pas ce que nous réservent les jours suivants.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Lu récemment, un ouvrage de Vincent Ravalec dont je ne connaissais que le nom, et qui m'intriguait. Les critiques en parlaient comme d'un livre hilarant, tonique, joyeux et tout ça.
Le sujet ne prête pas, pourtant, à la gaudriole: l'auteur, pressé par son éditrice de "pondre" un nouvel opus, décide tout simplement de relater son basculement dans le 3e âge, à une époque où le mot "vieux" est devenu une sanglante injure et où les "boomers" cherchent à rester dans le vent.
On assiste donc à sa prise de conscience, à ses efforts pour séduire des demi-vieilles sur les sites de rencontre, à ses projets avortés pour s'assurer une retraite digne de ce nom, on partage ses réflexions sur le monde en général et son nombril en particulier.
L'ensemble, je l'avoue, est décevant. Stylistiquement, c'est assez entraînant, mais le recours systématique à des questions pour faire avancer l'histoire finit par lasser. Sur le fond, on est proche des conversations que tout un chacun peut entendre sur notre drôle d'époque. Et en définitive, c'est un exercice de style moyennement réussi, dont on peut se passer.
J'espère toutefois que l'auteur a pu cotiser quelques trimestres de plus grâce à ce bouquin.

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Vrai faux journal intime d'un vrai jeune vieux, seul un auteur iconoclaste comme Vincent Ravalec pouvait écrire ces Mémoires intimes d'un pauvre vieux essayant de survivre dans un monde hostile.
En fin de cinquantaine, Vincent réalise qu'il vieillit, et ça lui est insupportable. En Don Quichotte de la littérature, il part à l'assaut des fâcheux symptômes, persuadé qu'écrire les maux de l'âge sera 1/ une thérapie salvatrice, et 2/ un viatique pour d'autres jeunes vieux flippés où ils pourront puiser autant de philosophie que de "trucs et astuces" pour passer le cap. Une sorte de bible de la sénescence en forme de manuel développement personnel...
Toute la première partie du livre explore ces incursions de"survival écrivain vieillissant". de l'art de se vendre sur les sites de rencontre dans la catégorie 45 et + au film documentaire de l'expérience ultime: planifier son propre trépas chez les helvètes.
A l'aise dans dans le quinzième degré, l'auteur excelle dans le récit de ces aventures absolument désopilantes.
Sauf que....
Une fois la décrépitude apprivoisée, il n'en reste pas moins deux écueils de taille. D'une part, le monde est hostile. Ce n'est un secret pour personne qu'il est gouverné par la "Machine", le grand capital, bref, le flouze. La rentabilité en est le mot d'ordre. D'autre part, l'écriture narrative telle que les boomers la conçoivent, un livre (au pire une liseuse ou une tablette) est une forme appelée à rendre l'âme sous les coups de boutoir du numérique.
Le livre bascule alors dans un questionnement philosophico-économique pertinent. "Vieillir, c'est universel", et le XXIe siècle essuie un raz de marée de boomers. La Machine étant impitoyable, "clairement, qu'on le veuille ou non, on aura des vieux de catégorie A, B, C."
Reste donc à se placer dans cet univers impitoyable.
Bourré d'originalité comme de réflexion intéressante sur le bien vieillir, le bouquin achoppe (pour moi) quand il aborde l'aspect pécunier de sa retraite. Question qui a la primeur de se poser à qui en a les moyens.
"L'appétence / ambivalence " pour le capitalisme qu'il revendique m'a un peu gênée aux entournures. C'est l'unique bémol que je mettrais à ce bréviaire de haute volée pour une vieillesse adoptée.
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Vincent Ravalec vient d'avoir 60 ans. Il regarde le monde autour de lui avec étonnement et surtout se regarde vieillir avec anxiété. D'où ce livre qui tient de la chronique, du journal et du roman, sur l'état d'un homme qui redoute la vieillesse dans un monde marqué par le Covid 19 et la guerre.
Je crois que le livre se voulait drôle. A l'exception d'une ou deux pages, je l'ai surtout trouvé lourd. Peut-être aussi avait il une ambition philosophique. Je l'ai trouvé boursouflant de platitude. Ravalec se regarde vieillir et tente d'écrire avec une plume jeune. Mais peut-on parler de plume?
A titre personnel, je n'ai pas été conquis et me suis ennuyé. Assez pathétique.
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Roman absurde ou témoignage ? Essai ou branlette intellectuelle ?
Je ne sais comment considérer "Mémoires intimes d'un pauvre vieux essayant de survivre dans un monde hostile".
Un problème générationnel ? Probablement. Un problème d'humour ? Certainement. En cas, le livre et moi ne nous sommes pas rencontrés. Pourtant, la quatrième de couverture me parlait bien.
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Une petite déception par ici pour ce roman intitulé Mémoires intimes d'un pauvre vieux essayant de survivre dans un monde hostile de Vincent Ravalec

Vous avez survécu au Covid ? La guerre vous fait flipper ? le réchauffement et les incendies vous inquiètent ? Vous n'avez pas encore bien saisi le concept de « points-retraite » ? Pas de panique.

Imaginez un livre qui aurait à la fois des vertus magiques – il ralentirait la course du temps et effacerait les rides –, et foncerait à deux cents à l'heure en se jouant d'un monde pré-apocalyptique, ne se préoccupant que d'une chose, triviale au possible : la survie de son héros-boomer.

J'ai eu du mal à rentrer dans le coeur de ce roman bien que j'ai partagé les opinions de l'auteur, aimé sa plume et trouver son côté philosophique exceptionnel !

Je soutiens ses questionnements et approuve parfaitement ses prises de positions qui sont parfois les miennes.

Néanmoins, je pense que, ce roman ne me correspondait pas ou qu'il n'est pas tombé au bon moment !

J'ai eu l'impression de participer à un repas de famille houleux sur la gestion de crises etc. Je vous avous que j'en suis un peu lasser.

Toutefois, je conseille cette lecture à tous ceux qui ont envie d'approfondir et connaitre la pensées des autres sur toutes les crises que nous rencontrons.

BONUS : un bel humour dans ce roman !!

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Comment survivre à une épidémie, à la vieillesse dans un monde qui range les +de 45 ans dans la classe des séniors ? Vincent décide d'écrire un journal intime, assaisonné de fiction, pour raconter cette période trouble de sa vie. Vieillesse, fin de vie, recherche de l'amour, pandémie et problème d'argent, il dit tout sans tabous.
J'ai malheureusement été déçue car je suis restée imperméable à l'humour de l'auteur.
Le personnage de Vincent est loufoque, toujours plein d'imagination et d'idées plus farfelues les unes que les autres. Mais souvent ses idées périclitent. de déboires en déconvenues on le suit, lui l'écrivain prolifique dans sa quête de jeunesse et de succès afin de s'assurer une fin de vie à l'abri du besoin.
Ce roman est écrit sur le ton de l'humour, parfois avec sarcasme et se lit très bien et vite.
Ce livre évoque un thème qui nous touche tous un jour ou l'autre : la peur de la mort, de la déchéance liée à la vieillesse ainsi que la question de savoir comment va se passer notre fin de vie.
Un livre qui aborde le sujet avec légèreté fait du bien.
Mais si, le secret finalement, était d'accepter que le temps passe ?
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Tout est dit dans le titre. Bienvenue dans la tête de ce pauvre vieux! Ses réflexions, ses remarques, tournent en dérision le monde actuel, la jeunesse, la vieillesse, et montrent sous un éclairage nouveau les fameux dilemmes, sujets sociaux qui nous mettent dans une drôle d'humeur.

Ce vieux au langage de jeune s'épanche sans filtre dans ce carnet, où nous suivons ses réflexions décousues, en vrac, sur les problématiques sociales d'actualité qui nous touchent. Il tourne en dérision et déconstruit ces pensées et réflexions qui nous plombent parfois le moral en leur apportant une fraîcheur bienvenue.

Mais qui est ce petit vieux me direz-vous? Et bah c'est nous! J'ai lu ce livre dans une période de « panne », où je n'arrivais pas à terminer les livres démarrés (que si si j'aimais bien), une période un peu morose (le fameux blue Monday de janvier qui se transforme en blue week puis blue month). Requinquée par cette lecture loufoque, j'ai réussi à relativiser sur certains sujets et repartir du bon pieds. C'est un livre à avoir dans sa bibliothèque pour le moment où vous aurez besoin de le lire, un livre à lire au bon moment, lorsque vous aurez besoin d'un coup de boost qui vous aidera à relativiser, à prendre du recul.
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