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3,37

sur 82 notes
Yves Ravey ne change pas de répertoire. C'est tant mieux, car comme on le dit en Suisse : on est déçu en bien. En effet, avec ce nouveau roman, Sans état d'âme, Yves Ravey continue de travestir la littérature pure en roman noir, ou le contraire. Dans un décor de province - une province pluvieuse, grise, où règne une forme de solitude qui, en désespoir de cause, pousse aux espoirs les plus fous - ses histoires se développent au fil des pages et des détails qui sont autant d'indices pour bien cerner les personnages, même si on ne tombe jamais dans le roman psychologique, heureusement. Les protagonistes sont en quelque sorte des loosers, ils ont raté le train et sont restés à quai se demandant par quel stratagème, quelle tricherie, ils pourraient faire stopper la locomotive pour non pas simplement grimper dans n'importe quel wagon, mais carrément prendre un compartiment dans les premières classes, tant qu'à faire - sans état d'âme, ils jouent leur va-tout.

Comme les précédents - La fille de mon meilleur ami, Un notaire peu ordinaire, etc. - ce nouveau roman est une réussite. C'est un peu Simenon qui croise Jean Echenoz. C'est Génial.
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A la lecture des textes d'Yves Ravey, cette impression d'avoir déjà lu cette histoire, ou du moins quelque chose de semblable...
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Une histoire de frustration, moche, détachée et dénuée de sentiments. Paradoxe d'une frustration sentimentale inavouée.

Un routier qui dérape loin de lui.
Lien : http://noid.ch/sans-etat-dame/
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Puisque d'autres critiques ont tout raconté du début à la fin, je peux bien dire qu'il s'agit d'une tragédie.
Oui, on sent très vite que le narrateur, orphelin de père, soignant sa mère qui a perdu la tête, bientôt exproprié, même plus vraiment amoureux sans espoir, n'a aucune chance de s'en sortir. le destin tragique va le broyer. Et pourtant il manque quelque chose, nous ne sommes manifestement ni chez Sophocle ni chez Racine.
Yves Ravey soigne le contraste : pas de roi puissant, pas de héros noble de coeur (son narrateur est justement "Sans état d'âme", à un point qu'on n'imagine pas au début). Ca ne se passe nulle part, rien n'est beau, aucun sentiment ne semble très fort. C'est la vie ordinaire (comme semblait l'être par exemple le notaire au début d'un autre roman de Ravey), versant sombre.
Donc pas une tragédie au sens classique*. Mais pas non plus un simple roman noir en milieu rural.

Si j'ai pris grand plaisir à cette lecture, c'est donc l'art de l'auteur qui avec des phrases simples crée une atmosphère (je crois qu'on ne dit plus glauque, mettons poisseuse, pas vraiment angoissante mais malsaine), déroule son récit chronologiquement, implacablement, et nous enrobe peu à peu de malaise sans nous dégoûter.
Et ça fonctionne : lecture prenante, bien typique de Minuit, recommandée pour ceux qui aiment ça. J'ajoute que ça a des côtés construits ; j'aime bien (comme chez Irving ou dans certains polars) le détail anodin qui brille quelques chapitres plus loin.

*tout de même : unité de lieu, de temps et d'action, à peine étirée
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La critique de L'Huma
http://www.humanite.fr/yves-ravey-un-roman-magistral-584108
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Sans état d'âme il enquêtera sur la mort de l'américain, son rival, c'est Stéphanie qui le lui a demandé.
Sans état d'âme il tentera de brouiller les pistes et de continuer sa vie, en tentant de sauver la maison de son père de la destruction programmée.
Il s'appelle Gustave Leroy, un homme ordinaire qui même un enquête dont il a la clé. Mais personne ne le sait ( sauf nous, le lecteur)
Et puis un jour un autre américain arrive dans le village. il a le même nom de famille que le disparu...
Gustave Leroy continue son enquête...Pour Stéphanie. il lui a promis de retrouver son américain.
J'aime bien la petite musique de Yves Ravey, il nous raconte des histoires, sans esbroufe, sans effets spéciaux..
Il raconte, et on écoute.
Écoutez-le...
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Reçu dans le cadre de la masse critique babelio, j'ai lu ce livre d'une traite.
Bien écrit, lecture limpide et simple.
Sur mode de roman policier, l'auteur sculpte des personnages ambivalents;
On ne sait pas comment cela va finir et on est surpris par la fin.
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Une brève histoire qui m'a bien plue.

L'histoire est somme toute banale puisque la fille que Gustave, le protagoniste, aime depuis toujours tombe amoureuse d'un riche Américain, mais celui-ci disparait et elle demande à Gustave de mener l'enquête. L'auteur a une écriture nerveuse et littéraire à la fois, qui a bien maintenu mon attention l'espace de temps nécessaire à le lire.

Comme un bonbon au chocolat.

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Au départ un trio d'amoureux : Stéphanie aime John Lloyd et Gustave Leroy aime Stéphanie.
C'est le postulat de départ.

Mais une nuit John Lloyd disparaît et Stéphanie se tourne vers Gustave pour qu'il mène l'enquête, mais le frère de John va s'en mêler.

Dit comme cela , c'est banal une petite histoire de rien du tout. C'est sans compter sur le talent de l'auteur, qui avec la concision de ses 126 pages nous embarque dans une belle aventure.

Plus qu'une intrigue policière c'est un roman d'atmosphère.

Yves Ravey explore les lieux ruraux qui ne sont plus flambant qui essaient de s'approcher de la modernité, mais qui, surtout, portent les stigmates d'une vie qui continue sans eux?
De petits lieux, de modestes gens, de petits métiers, ceux dont on a besoin mais dont on ne fait pas la une des quotidiens....L'auteur se vautre dans l'ordinaire, mais il en fait sa pelote d'or.

Gu est né là, reste là (même si son métier de routier le fait voyager), on lui a spolié sa maison familiale et il a bien l'intention de la récupérer.
Un homme ordinaire, rustre, frustre...Pas tant que cela.
Il va mener la danse jusqu'au final et il va vous étonner.

Avec une économie de mots qui évite le remplissage, comme le font trop souvent les auteurs de polars qui n'ont rien à dire, une élégance dans le style : la simplicité est ici un art maîtrisé.

Souvent comparé à Simenon, il a cela en commun avec lui que ses personnages sont bien réels, dans une vie réelle aussi, le tout enveloppé d'une belle humanité.

Cet auteur est un orfèvre, car si le roman est court il y a toute la mécanique d'une horlogerie de haute précision.

Un beau coup de coeur pour moi. Un bijou littéraire rare.

Merci à Babelio et aux Editions de Minuit.
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Assez bien écrit mais plat comme l'électrocardiogramme d'un zombie.
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