[critique valable pour le tome 1et 2]
On ne s'évade de sa condition qu'en se hissant à une autre.
_
Marcel Aymé.
Début de siècle,
Darrell Standing est ingénieur agronome, il donne aussi des cours à l'université de Californie.
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant Darrell croupi au fond de son trou, dans la prison de San Quentin (qu'on ne présente plus).
Il a tué un de ses collègues d'université...les nerfs.
Le verdict est lourd : perpète.
Mais le cauchemar ne fait que commencer et va le conduire dans le couloir de la mort.
Mais Darrell a une particularité, il a le don, (enfin, ça s'apprend paraît-il) de pouvoir quitter son corps et laisser vagabonder son esprit dans ses vies antérieures, seul échappatoire à son enfer carcéral.
On le suit donc, entre autres : dans une caravane de chariots, cernée par des indiens ; dans le
Paris du 17eme , à jouer de l'épée ; lors de raids Vikings sur cette chère terre Normande...
Ces sorties extra-muros ; évasions spirituelles ; séances d'auto-hypnose...appelez ça comme vous voudrez, sont essentielles à notre détenu pour tenir le coup, et à nous également, le temps de reprendre un bol d'air...
Ces petites histoires dans la grande, aurait pu être l'occasion pour Riff Reb's, d'ajouter quelques tomes à ces deux là. C'est vrai, je n'aurai pas craché sur quelques pages supplémentaires en territoire Viking, mais est-ce q.....
_"RIFF A SES RAISONS, QUE SEUL REB'S CONNAÎT !!!".
-"putain! , Qui qu'a dit ça ??? c'est toi Dieu ?
_"HELLO, I'M
JOHNNY CASH !...
Effectivement, l'ombre de
Johnny Cash a plané au-dessus de ma BD tout au long de ma lecture. de ce fait, je n'ai pu lire celle-ci sans écouter, dans ma tête et dans mon coeur, des chansons de l'homme en noir, comme par exemple :
(pendant les voyages extra-corporel de Darrell), cette chanson : "THE WALL",qui parle d'un prisonnier, restant figé, lors de ses promenades, au pied du mur infranchissable... n'ayant pas le don de téléportation de Darrell Standing, il devra trouver son propre chemin...
Ou encore cet autre morceau : "FOLSOM PRISON BLUES", racontant comment le fait d'entendre le passage du train, hors les murs, rappelle chaque fois au prisonnier, que dehors, la vie continue... sans lui...
Pétri de remords, nostalgique de sa mère, c'est gorgé de solitude et de douleur, qu'il finira sa vie, là, à
Folsom...tout coupable qu'il est.
Et J.Cash était là, donc, dès le tome 1, dans cette taule de San Quentin.. dans ma cellule, puis ensuite, dans mon cachot, avec un croûton et un bol d'eau, puis à l'isolement, pour le reste de ma peine, c'est à dire... jusqu'à ma pendaison.
Il était là, dressé devant les matons et leur foutu directeur, sans pouvoir les empêcher de frapper bien sûr, mais en m'insufflant la force de ne pas plier sous les coups et tortures.
Cassé... Jamais détruit !
Plus tard, lors de mon transfert, dans ce vieux train vapeur, qui m'emmenait vers mon terminus...la prison de
Folsom ; il était encore là, dans un coin du wagon cellulaire, à écrire ces paroles :
"San Quentin, tu as été un véritable enfer pour moi.
Tu m'as hébergé si longtemps.
J'en ai vu venir, je l'ai ai vu mourir,
Il y a longtemps que j'ai cessé de me demander pourquoi,
San Quentin, je déteste le moindre de tes recoins ".
J.Cash.
(paroles légèrement modifiées)
Inévitablement, c'est au pied de la potence qu'eurent lieu les adieux.
La tête emmaillotée dans un sac noir, les mains liées dans le dos, c'était à mon tour de lui léguer une chanson.
J'entamai donc une impro que j'intitulai : "25 MINUTES TO GO".
_'elle est pour toi Johnny... je te l'offre... à toi et à ceux qui comme moi, se balancerons au bout d'une corde.
Conclusion :
Pas expert BD pour un sou ; expert en rien du tout d'ailleurs ; je dirais juste que
_le coup de crayon est à la hauteur du récit.
_que les petits détails font les grands
dessins.
_qu'un coupable peut aussi être victime.
_que les monstres ne sont pas toujours ceux qu'on croit.
_que poésie et politique s'accordent très bien ensemble... étonnement !
_que
Victor Hugo aurait kiffé cette BD.
_qu'une sale vie peut en cacher une autre.
_et qu'une BD aussi, peut faire couler une larme.
Pour être franc, je ne connaissais, ni avait entendu parler de Riff Reb's avant mon compte sur Babelio. (maintenant, nous dînons ensemble régulièrement...si,si!).
Idem, je n'ai jamais rien lu de
Jack London , mais maintenant je pourrais dire :
_ par contre... j'ai lu une adaptation d'un de ses romans.
-"Non???"
_ si, si ! ..
le vagabond des étoiles... par Riff Reb's !
-"Qui ça ???"
_ Riff Reb's... Tu connais pas ?...Pfff!!! ...Bouffon va! ... T'as qu'à passer c'soir, vers 20h00 si tu veux...j'te l'présenterai...il mange à la maison.
_Quel gouvernement que celui qui plante l'arbre de la liberté sur l'échafaud, et met la faux de la mort entre les mains de la justice !
Louis Antoine Léon de
Saint Just.
Bande son de la critique ;-)
_San Quentin
_the wall
_
Folsom prison blues
_25 minutes to go