« Je pars parce que je sais que Karine aura toujours raison. Karine, c'est mon grand amour ». Peut-être, mais s'il part, ce gros naze, c'est parce que Karine le fout dehors pour qu'il aille chercher du pognon ! Pas question de revenir sans. Pour un gus « basé sur l'idée de gauche » et qui se considère comme un humaniste, le pognon, c'est seulement parce que Karine en veut. Ça lui fait de l'effet, et il est partant, le gus, bien sûr. Dans le bistrot où il va réfléchir, il voit un type qui se vante devant tout le monde d'avoir plein d'argent chez lui et qui précise même l'endroit où il est rangé : un con, forcément. Il le suit, pénètre discrètement chez le con qu'il entend ronfler, trouve l'argent, et commence à déchanter quand le con qu'il croyait endormi surgit derrière lui. En échange de l'argent, le con exige qu'il enterre un cadavre dans sa cave… C'est qui le con, maintenant, hein ?
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La couverture de
la Cage aux cons laisse présager un univers assez noir et la première page conforte cette impression. Comme les scènes d'extérieur se déroulent généralement la nuit, c'est paradoxalement dans la chambre-cage que le dessin se fait plus clair. La page-titre qui présente un sac plein d'argent avec une arme posée dessus me semble tout droit sortie d'un film, Mélodie en sous-sol peut-être. le profil de la page 9, le marcel rayé, le blouson et les moustaches rappellent
Coluche dans Ciao Pantin. À la fin, un des personnages a des airs de Ventura : les auteurs connaissent leurs classiques et se régalent de citations. J'ai dû en rater plein. le voisin d'en face,
Michel Simon ?
Robin Recht et
Matthieu Angotti se sont inspirés d'un polar de Frantz Bartelt intitulé le Jardin du bossu. Je n'ai pas lu celui-ci, mais j'ai retrouvé dans la BD l'humour aussi noir que déjanté de cet auteur. La gêne que pourrait engendrer la complicité malsaine que développent les deux hommes est contrebalancée par l'humour des dialogues.
On comprend bien que ce défilé de personnages qui viennent rendre visite au gus quand le con est absent cache quelque-chose, mais je n'ai pas deviné la chute. Bref, une BD jubilatoire !