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Une adaptation réussie du Jardin du Bossu de Franz Bartelt, tout en nuances de noirs et de blancs pour cette fable obscure dans laquelle la naïveté badine côtoie l'effroi le plus sombre.

Pour situer le jardin du Bossu de Franz Bartelt, je dirai que c'est un peu comme la rencontre du Dîner de cons et des délires les plus déjantés et grinçants d'un auteur comme Palahniuk.

Un quidam désargenté se voit sommé par sa compagne de trouver de l'argent. Noyant son chagrin dans un troquet, il se fait offrir des verres par un homme soul qui semble très en fonds.Voyant l'aubaine, il décide de suivre le poivrot jusqu'à chez lui pour le dévaliser. Arrivé sur place et croyant l'affaire emballée, notre homme se retrouve devant le canon d'un revolver : le type jouait la comédie. le néo-cambrioleur va ainsi être séquestré et vivre des aventures successives dans lesquelles le sordide le dispute à l'invraisemblable.

Cette bande dessinée est un très bel objet, tout en noir et blanc, ce qui convient parfaitement au propos. le dessin emprunte au classicisme du neuvième art, les traits des personnages ont une certaine naïveté mais sans exagération, on est quand même dans de la BD noire. Il y a des planches avec des effets de cadrage originaux et adaptés, mais surtout ce qui m'a plu dans la forme c'est la qualité des nuances de noirs et de blancs. Il y a des détails et des lavis très subtils, des petites plages de blanc qui brillent, c'est une réalisation de grande qualité.

L'adaptation du scénario suit la trame du roman, elle très fidèle. Je n'ai plus assez le livre en tête pour me rappeler si tout y est, mais les principaux épisodes sont bien présents. On retrouve aussi l'essence des dialogues et de la trame narrative. La balourdise du personnage principal qui contraste avec sa sincérité. Les questions sociales en filigrane, même si sur ce support ce sillon est beaucoup moins creusé.

Ce qui m'a un peu surpris dans la version BD c'est la vitesse à laquelle est menée l'intrigue. On passe d'une scène à l'autre très rapidement et finalement on est vite rendu au terme. le roman prenait plus le temps de la répétition, ce qui en rajoutait à l'effet étouffant de la séquestration. Ce n'est pas un défaut en soi, mais cela risque de surprendre ceux qui ont lu le livre en premier.

Mais c'est une adaptation réussie sans aucun doute. Il faut dire que l'ouvrage de Bartelt se prête exactement au genre. de par sa construction et jusqu'à son dénouement très BD. Même si le format permet moins de développement philosophique, l'image, par son entremêlement de noir et de blanc, illustre parfaitement cette espèce de lutte des classes ambiguë qui se joue jusque dans le burlesque et aux limites du gore.

Je remercie Babelio et les éditions Delcourt d'avoir fait de moi le destinataire privilégié de cette très belle bande dessinée que je ne saurai que trop vous recommander. Pour ceux qui auraient la flemme ou manqueraient de temps pour lire le jardin du Bossu, c'est un substitut idéal. Pour les autres une belle remise en perspective.

http://casentlebook.fr/la-cage-aux-cons-robin-recht-et-matthieu-angotti-dapres-franz-bartelt-delcourt/
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Ayant lu il y a quelques années « le jardin du bossu » de Frantz Bartelt », j'étais curieux de voir ce que l'adaptation BD de ce roman pouvait donner, amputée de la chouette écriture de l'auteur.
Premier constat, le ton de l'histoire et son atmosphère, à la fois dramatique et irrésistiblement drôle, sont bien restitués. Les dialogues soulignent comme il faut la confrontation entre le geôlier et son prisonnier ainsi que le petit jeu de dupes auquel ils se livrent, chacun pensant maîtriser la situation et berner l'autre. le scénario respecte parfaitement le déroulé de l'intrigue avec tous ses détails et ses rebondissements. Les moments de tension et les passages plus introspectifs sont toujours là bref, le passage de la parole à l'image s'est plutôt bien déroulé.
Côté graphisme, pas de défauts majeurs à signaler, exceptée peut-être la physionomie du héros. Je ne me souviens plus très bien du physique que Bartelt a donné à ses personnages ou de la façon dont je me les étais représentés. Ici, j'ai trouvé la trombine du « con » assez caricaturale. Avec ses bacchantes et ses joues mal rasées, son torse velu et son marcel, il donne une image péjorative et très cliché du populo pas très soigné de sa personne. Fallait-il en passer par là pour croquer un paumé un peu alcoolo sur les bords ?
Cette petite réserve mise à part, le dessin de Recht fait le job. L'option pour le noir et blanc est en phase avec l'ambiance et s'accorde bien au décor et au climat. Les personnages sont crédibles même si je regrette que le regard de Cageot-Dinguet soit constamment dissimulé derrière ses lunettes, nous empêchant de visualiser ses expressions. La mise en page est quant à elle assez classique avec un découpage en trois bandeaux horizontaux de tailles égales. Recht s'autorise toutefois quelques pleines pages, voire même des doubles quand les besoins de l'intrigue le requièrent ou pour insister sur l'état d'esprit du héros à l'aide de gros plans.
Tout cela nous donne une BD qui se dévore en un rien de temps et laisse tout à la fois une belle impression de légèreté et de profondeur.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Une BD très intrigante qu'un ami vient de me prêter. C'est du noir et blanc, sombre en huis-clos, humour noir à gogo. C'est fou et c'est palpitant à lire. Parfois perturbant voire dérangeant mais terriblement ingénieux. On est tous le con de quelqu'un... alors quand on referme la BD, celui que l'ivrogne a cru être LE con l'est-il vraiment ? Sacrée découverte alors faut pas se louper et la lire, quand même il ne faudrait pas faire partie de la cage, non ?!
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Karine lui dit que s'il revenait sans pognon, ce n'était pas la peine de revenir. Alors le con est parti à la recherche d'un moyen de trouver de l'argent car celui-ci débride Karine et ouvre des horizons à son partenaire. Il échoue dans un bar et tombe sur celui qu'il va surnommer le con. le con est bourré au sens premier mais aussi bourré de fric. Pour Karine, le premier con va envisager un cambriolage qui lui semble facile : le con dort et l'argent est bine là où le con avait indiqué l'avoir planqué. Mais tout ne se passe comme prévu et le con bourré s'avère moins con qu'il n'en a l'air (on a toujours l'air moins con quand on est du bon côté du flingue !!).

Le con prend le cambrioleur en otage et à son service contre l'argent prélevé dans la commode. Il va imposer ses règles de vie et de cohabitation : le cambrioleur doit se soumettre sous peine de rejoindre ses prédécesseurs dans la cave, c'est à dire être éliminé.

Une relation étrange se noue entre les deux personnages qui vivent dans cette sorte de cage. le con exerce une certaine fascination sur son otage qui est partagé entre l'admiration, le respect, la peur...Peu à peu le cambrioleur découvre des éléments de la vie de son geôlier. Il va chercher à s'enfuir pour rejoindre Karine.

Les personnages sont très marqués : le cambrioleur a des faux airs de Lambert, joué par Coluche dans "Tchao Pantin", le commissaire a les traits de Lino Ventura dans "Garde à vue" ou "Adieu Poulet". le con avec ses airs précieux pourrait évoquer l'acteur Jacques François, même s'il peut sembler plus petit.

Cette BD contient certains clins d'oeil des auteurs : les portraits après la couverture et avant la 4ème de couverture comme dans Tintin, le travail à l'encre comme Tardi, des dialogues à la Michel Audiard, des décors évoquant des polars des années 50...

Je me suis laissé porté par le graphisme de Robin Recht et le scénario de Matthieu Angotti. J'aime beaucoup la fin et ce qu'elle laisse en suspens. La relation "amoureuse" entre la victime et son bourreau est un classique mais est très menée ici.

Je ne connais pas le roman de Franz Barteli mais je vais tacher de le trouver pour vérifier si je retrouve la même magie dans les mots que dans les images.
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Dans un noir et blanc très à propos, Robin Recht et Matthieu Angotti adaptent le roman le jardin du bossu de Franz Bartelt avec brio. Les dialogues sont jubilatoires, l'humour irrésistible, l'intrigue passionnante. J'ai passé un pur moment de bonheur avec cette bande dessinée qui navigue entre polar, humour et réflexion sur notre temps. Un vrai bon moment de lecture.
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En voyant le titre de la bande dessinée « La cage aux cons » j'ai tout de suite pensé au film de Francis Veber « le dîner de cons » et à la chanson de Georges Brassens « Quand on est con ».
Cette dernière raisonne comme si le fait d'être con était une fatalité mais ici rien qui ressemble à un brin de philosophie car seule la naïveté du narrateur sert de ressort comique à ce polar adapté en bande dessinée. Car il s'agit de l'adaptation du roman policier de Franz Bartelt paru en 2004 « le jardin du Bossu », que je découvre.
En fait, je me suis bien demandé qui était le con dans cet album.
C'est l'histoire d'un pauvre gars, looser naïf et poète de gauche, que Karine, son amoureuse, traite de con parce qu'il n'a pas de pognon (il faut dire qu'ils sont pauvres). C'est donc un naïf qui aime les gens et surtout sa femme qu'il souhaite combler. Là où il joue au con c'est quand il se fait prendre au piège d'un pervers, un con, qui l'attire dans ses filets.
Au café où notre habitué tient souvent le comptoir, un individu crie très fort qu'il a beaucoup d'argent chez lui et qu'il vit seul. Alors forcément c'est tentant et notre homme va se faire prendre la main dans le sac. Il va se retrouvé otage, découvrir des cadavres dans la cave et supporter des heures de téléachat où l'animateur est Jacques son tortionnaire. Alors qu'il souffre du Syndrome de Stockholm notamment parce que Jacques lui laisse l'argent qu'il a volé, le con de l'histoire rate toutes ses tentatives de retrouver Karine jusqu'au moment où il va vraiment se rebeller. Pa si con finalement !
Si la première partie de l'album est bien, la deuxième s'essouffle avec une fin que j'ai trouvée décevante.
Les auteurs, Matthieu Angotti et surtout Robin Recht, ont surtout le mérite d'avoir réussi un bel album puisque le format et le graphisme de cette BD en noir et blanc sont appréciables. Les dessins forment de très belles planches. Il y a parfois de grands à plat de noir qui donnent une ambiance un peu lugubre. Pour autant, j'avoue que je n'ai pas toujours été sensible à leur humour d'autant plus que les rôles de femmes ne sont pas brillants même s'ils sont secondaires.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Delcourt qui m'ont offert ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.


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Grande fan de Franz Bartelt, j'ai trouvé que cette adaptation du roman le jardin du bossu est très bien retranscrite.
Le graphisme en noir et blanc souligne la noirceur des deux bonhommes, le plus fou n'est certainement pas celui auquel on penserait aux premiers abords.
A lire pour son humour grinçant, sa poésie somme toute relative mais surtout, surtout pour son dénouement qui laisse pantois !!!!!
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J'ai tout de suite aimé les nuancés de gris et de noirs, la banlieue dessinée.
Le héros pourrait être un personnage de Renaud, prolo, poète, et amateur de bistrots. Sa femme est gentille quand il rapporte de l'argent sinon elle le fout dehors. Et puis voilà, un soir il tente un coup et après impossible d'en dire plus sans spoiler. Mais c'est une histoire vraiment surprenante....
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Tel est con qui croyait con.
Voilà la formule qui m'est venue à l'esprit en lisant cet album.
Mais avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Delcourt pour m'avoir permis de lire une BD irrésistible.
Car oui, disons le tout de suite : j'ai aimé : le scénario loufoque, les personnages attachants, le dessin noir qui contraste assez bien avec une BD haute en couleur.
La dérision, les rebondissements, une intrigue montant en puissance et une fin plus qu'inattendue en font un tout irrésistible.

Pour faire simple : ce qui n'est pas une mince affaire avec cet album!!!
-Nous avons Karine dont le rêve c'est de devenir capitaliste; elle "fantasme en dollars, comme à la télé". Elle n'apparaît pas dans l'album si ce n'est qu'elle est présente constamment dans l'esprit de "son grand amour" - c'est ainsi que le monsieur se qualifie.
-Nous avons celui qui se surnomme Cougouar, l'amoureux fou de Karine mais qui, portant un marcel à rayures, est un looser, fauché comme les blés. Basé sur l'idée de gauche, avec des principes, il se dit humaniste et poète à ses heures. "Le pognon c'est que par amour pour Karine".
"Elle est pour le pognon, et lui pour Karine donc il ne peut pas être contre le pognon".
-Nous avons le con, celui qui un soir va se vanter au café d'avoir du blé plein la baraque.
Une aubaine pour notre philosophe du dimanche et amoureux transit : "Je parie qu'il dit vrai, c'est mon côté pascalien".

Alors tout peut commencer : Cougouar va suivre le con, le soulager de trente ou quarante patates (pas plus car il n'a qu'un sac en plastique dans lequel il a chouré son dernier sac de bière) et repartir, retrouver Karine.

Mais voilà, une fois l'argent mis dans le sac, la lumière s'allume et le "con" va prendre la main....

Pour la suite il vous faudra lire l'album. de la couverture à la dernière de couv., le dessin pourtant surligné de gros traits noirs, montrera toute sa subtilité, la recherche constante des détails. Petit indice : le con porte des lunettes mais.... nous ne voyons pas ses yeux...

Tout y est dans ce qui est un vrai huis-clos, digne d'un vrai bon polar qui aurait été agrémenté de quelques dialogues à la Audiard.

A vous maintenant de vous laisser embarquer!
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Entre le dîner de cons et la cage aux folles, la cage aux cons est une bande-dessinée en noir et blanc où s'affrontent dans un drôle de scénario des forces antagonistes comme les riches et les pauvres, la droite et la gauche.
C'est l'histoire d'un malfrat, un gauchiste, un poireau, le genre de gars qui traîne dans les bars du peuple et il se fait cambrioleur pour l'amour d'une belle. Il saute sur une occasion en or et se retrouve comme un con chez un con, tout ça pour une femme donc, comme dirait Rabelais, pour un con.
Une BD franchouillarde-belge qui relève du genre du polar, du point de vue d'un criminel, d'un vieux délinquant bedonnant, une BD amusante que je recommande à tous les vieux cons. D'ailleurs il faut que je sorte du placard mon vieux tee-shirt "Je suis à côté d'un con" ainsi que le tee-shirt de mon conjoint " La confrérie des vieux cons d'Auvergne", comme ça on fera la paire. Je me permets d'ailleurs de citer dans cette critique l'un des confrères des vieux cons d'Auvergne parce qu'on dirait qu'il nous parle du poireau qui est le personnage principal de cette BD : "Pourquoi un poireau ? Il y a diverses interprétations. Certains y ont vu un symbole phallique. Certains ont assimilé poireau à poivrot. Moi je dirais plus compliquemment pour plagier Maître Capelo que le poireau fait partie de la famille des liliacées au même titre que l'ail qu'on a souvent associé au poireau [...] et en fait dans la famille des liliacées on trouve des belles fleurs comme le lilas, on trouve même des fleurs qui ont un symbole de pouvoir comme le lys et on trouve le poireau et pour moi, c'était le con de la famille".
PS : Citation extraite de cette vidéo : https://www.rolandpellicer.fr/confr%C3%A9rie-des-cons-d-auvergne/a-la-t%C3%A9l%C3%A9/ (extrait de France 3 Auvergne)
PS2 : Merci à Babelio et à la maison d'édition pour cette BD qui va en amuser plus d'un dans mon entourage.
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