La cage aux cons, ce titre me fait écho sans savoir pourquoi à La cage Aux folles, troublant cette association et à la chanson de
Georges Brassens, Quand On Est Con, c'est dans cet esprit que je pénètre dans cette bande-dessinée et je ne suis pas du tout déçu, j'en souris encore de cette farce ubuesque et de la trame avec beaucoup d'humour et de détachement. le style du dessin est du noir et blanc, les auteurs ont voulu un dessin épuré, voir grossier, surtout les personnages, le décor est vraiment présent sans être dans une finition extraordinaire, mais le trait est soigné, une belle réussite, comme les dialogues, une certaine
poésie s'en dégage, avec des accents d'ironie d'un humour noire, et une littérature de roman noir pour épicer la prose. Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cette lecture et aux créateurs de cette inspiration de légèreté d'humour froid à la
Jérémy Ferrari.
L'intrigue est fort simple, une petit voyou de petites combines, veut par amour d'une femme Karine, lui faire plaisir et la noyer d'argent, car elle rêve de devenir capitaliste, elle fantasme en dollars comme à la télévision, comme le dit cet homme, le couguar comme il se nomme, son physique est typique d'un baroudeur de bar, voir un Biker trentenaire, comme avec Coyote et certains de ses personnages, dans Mammouth & Piston et Little Kevin, un peu de ventre, moustache tombante, une grande pilosité avec son marcel , ces pattes de rockeur , sans tatouage, cheveux mi long et le crâne un peu dégarni. Alors il décide de braquer la maison du Con rencontré dans un bistrot de quartier et de ces habitués. Celui-ci d'une verve d'ivrogne claironne de son argent caché dans un tiroir de sa salle à manger, de là ce petit brigand socialiste dans l'âme, décide de son amour pour Karine de le suivre pour le voler et rendre sa Karine princesse de cet argent, l'histoire est simple comme le monde, petite expression passe partout, mais j'aime l'utiliser pour décrire l'état d'esprit de notre couguar amoureux, transporté par ses sentiments du moment. Il y a beaucoup de tendresse de ce personnage, sa poésie, adepte
De Musset, amateur fou de l'alexandrin, il en cite, ceux qu'il n'oublie pas comme un de
Victor Hugo, et aussi Poyette. Il est aussi un socialiste, comme je vous l'ai dit, il n'est pas un violent, n'agresse les personnes âgées, ses idées sont basées sur l'idée de gauche, ce qui est assez ironique, seul la droite peut se permettre d'être méchante gratuitement, à méditer avec le sourire.
Le con est très souvent utilisé dans cette histoire, dès le début, la première page, notre gauchiste au coeur d'or l'est pour sa Karine,
Rabelais disait ; « Par le monde, il y a beaucoup plus de couillons que d'hommes. », et la chanson de
Pierre Perret « On est toujours le con de quelqu'un. », le couguar est le con de Karine, Jacques est le con du couguar, le couguar est le con de Jacques….J ‘aime fredonner de temps à autre la chanson de Brassens et ces paroles amusantes, « Quand on est con, on est con! », tout simplement ce qui convient parfaitement à la trame de cette bande-dessinée.
Je ne vais pas dévoiler la suite de l'intrigue, toute surprenante, avec ce Jacques qui se faisant cambrioler, devient par la suite celui qui gère
La cage aux cons. Un peu de suspens, venez, vous divertir avec cette bande-dessinée, et cette fin digne d'un polar de
Harlan Coben, avec un rebondissement qui change toute l'histoire.