Amours

Début du XXème siècle dans un bourg du Cher. Victoire est mariée depuis cinq ans à Anselme de Boisvaillant, notaire de son état. Une union arrangée par les deux familles où les jours passent et se ressemblent pour Victoire, ni heureuse, ni malheureuse dans ce confort matériel. Ansleme attend d'elle qu'elle lui donne un fils. Souvent, il pousse la porte de la jeune bonne de la maison Céleste pour satisfaire ses envies. Mais Céleste tombe enceinte et craint de perdre sa place. Il est décidé qu'elle donnera naissance à son enfant qui sera adopté par ses patrons.

Céleste met au monde Adrien et Victoire espère que désormais son époux la laissera tranquille. Victoire affiche son bonheur d'être mère mais se lasse de l'enfant. le petit Adrien dépérit et la nuit Céleste l'emporte avec elle dans sa chambre. Victoire les surprend : mère de sang et fils allongés sur le petit lit, peau contre peau. Chaque nuit, Victoire retrouve Céleste et leur amour chaste évolue vers la sensualité, le charnel. Toutes deux découvrent leur corps et prennent du plaisir. L'épouse trompe son mari et la bonne très pieuse délaisse la Vierge. Victoire rayonne et veut plus de liberté. Aller à Paris accompagnée de Céleste sous prétexte d'acheter des robes sans corset. Paris où Céleste s'affranchit de sa condition de bonne aux yeux de la société, et se sent une personne le temps d'une journée et d'une nuit.

la suite sur : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2015/01/leonor-de-recondo-amours.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..

AMOURS....Mot que l'on aurait pourtant tendance à écrire au singulier, voir même avec un "A" majuscule, pour ce qu'il représente d'entièreté, d'exclusivité, d'inconditionnalité, de plénitude, d'adhésion totale, voire d'unicité.
Mais Leonor de Récondo nous l'agrémente d'un "S" pluriel !
Tiens donc ! Se pourrait-il que Victoire que l'on découvre plutôt conformiste et "raisonnablement" mariée nous surprenne ?
Nous sommes en 1908, Victoire et Anselme mariés à la mode bourgeoise, petits arrangements entre familles...
Anselme et ses assauts brutaux, totalement ignorant des désirs féminins, culture patriarcale oblige; Anselme et sa quête forcenée d'un héritier...
Victoire, plutôt résignée, qui voudrait bien faire et donner l'image d'un couple bien rangé.
Et puis Céleste, la domestique, qui porte si bien son prénom, et qui portera également l'héritier en question, conséquence des "besoins" impérieux de Monsieur..
Sauf qu'il ne s'agit pas là d'une nième histoire "maître-servante" à la Maupassant ou O. Mirbeau, mais bien plutôt d'un roman d'apprentissage. Pour Victoire, c'est l'éveil du désir intime, l'apprentissage du plaisir.
Et la voilà décomplexée, décorsetée, qui fait sa révolution et découvre la sensualité et l'érotisme.
Qui découvre son corps et l'amour dans les bras de Céleste.
Et le petit enfant né, entre ces 2 femmes, qui les rapproche puis les unit.
Très joli roman, miroir des comportements de la société au début du XXe siècle, du poids des conventions et des convenances, de l'amour conjugal si souvent dicté par Monsieur.
Très jolie écriture, romanesque et poétique, infiniment de délicatesse, de tendresse et de douceur.
Figures féminines étonnantes, intelligentes et combatives, courageuses et résolument modernes, capables d'assumer leurs inclinations pas franchement de mise à l'époque !
A lire ! Vraiment !!

Amours / Léonor de Recondo /Prix des libraires 2015
Anselme de Boisvaillant, notaire de bonne famille bourgeoise dans un bourg du Cher, a pris l'habitude d'abuser de Céleste, la jeune bonne craintive de la maison, tandis que Victoire, son épouse dort paisiblement.
Régulièrement, la nuit venue et une fois au lit avec Anselme, Victoire ne peut s'empêcher de caqueter ; elle utilise ce babillage pour reculer l'instant de ce qu'elle appelle « l'enchevêtrement immonde des corps ». Victoire ne se dévêt jamais entièrement le moment venu et Anselme n'a jamais vu sa femme nue. de viols ancillaires consentis en nuits passées avec Victoire qu'il n'a su que rendre indifférente aux plaisirs du sexe, il mène une vie professionnelle tout à fait tranquille avec Céleste en point d'orgue.
Mais un beau jour, Céleste tombe enceinte. Pour sauver l'honneur de tous et ne pas faire de scandale, Victoire qui rêvait d'avoir un enfant, choisit d'adopter le petit, elle qui n'a pas pu en avoir quoique mariée depuis plusieurs années. Hélas, elle comprend vite qu'elle n'a pas la fibre maternelle et néglige le petit Adrien. Céleste réalise que son enfant dépérit et prend soin tendrement de lui. Une nuit, Victoire rejoint sous les combles le petit Adrien dans la chambre de Céleste…
Un superbe roman écrit dans un style très sobre et classique, une ode très charnelle à leur féminité que deux femmes découvrent incidemment. Les sentiments et le désir réciproque pourront-ils triompher des règles de bienséance qui dominent la société dans ces années 1908/1909 ?

Superbe !

Un livre délicat et puissant à la fois ! Un souffle qui m'a emporté, me faisant lire ce roman d'une seule traite...
La plume de Léonor de Recondo est d'une classe impeccable et implacable tout au long de ce court roman.
Céleste héroïne au prénom prédestiné est d'une abnégation folle. Christique et cryptique elle s'en remet à la vierge Marie pour oublier sa classe sociale, son amour impossible et son fils qui ne l'est plus.
Énorme coup de coeur.

Court roman qui balaye les conventions  de la vie en province début XXème : mariage arrangé, viol des domestiques, secrets de famille et sexualité corseté par la religion. Deux femmes vont s'émanciper, aimant "leur" enfant, découvrant ainsi l'amour et une sexualité et une sensualité  alors interdites. Histoire d'amour inattendue pour ces deux femmes courageuses.

quand au XIX siècle une bourgeoise s'éprend de sa jeune domestique alors que celle ci accouche de l'enfant de son mari, ma curiosité est piquée.
Et bien quelle déception ces amours homosexuelles.
Je n'ai pas adhérée à cette romance pas convaincue par la situation.
Et le style m'a gêné avec des phrases courtes saccadées qui martèlent le texte. Et pour finir une fin convenue.
Un roman qui ne m'a pas apporté d'émotions.
Je passe.

Pas envie de me prendre la tête après une lecture pesante ....
Quoi de mieux que de se laisser parler d'amour ... oh pardon d'Amour avec un grand A, mais avec un S !
Un autre siècle, du temps où l'on mettait encore des corsets pour paraître .... la taille fine, symbole de la féminité.
Un autre siècle, du temps où les familles arrangeaient les mariages ... l'amour finira bien par venir.
Un autre siècle, du temps où on cachait ses sentiments ... on les cachait vis à vis des autres, et on se les cachait à soi même aussi.
Ce n'est pas l'histoire de Madame Bovary, je vous laisserai découvrir l'objet de l'amour ...
J'ai bien aimé, lecture détente, mais je crois que je l'oublierai très vite ... et je ne comprends pas pour Amours.... avec un s !

Je découvre l'écriture de l'autrice, et j'ai été totalement happée ! Impossible de me détacher de ce roman. L'autrice fait référence à Emma Bovary, et c'est vrai qu'on pourrait faire le rapprochement. Mais heureusement les deux héroïnes ont leur propre personnalité. Et quelles héroïnes ! La petite bonne, résignée, qui ne sait ni si elle est heureuse, ni si elle ne l'est pas, qui accepte son sort quel qu'il soit. Mais qui va se révéler dans le roman. Et il y a aussi la maitresse de maison bien sûr. Jeune elle aussi, mariée comme il était d'usage à l'époque, et dont la maternité tarde à venir ; elle ne luttera pas longtemps contre les préjugés.
Un roman qui témoigne aussi de la condition féminine dans la bourgeoisie du début du 20e siècle.

Amours est un superbe roman. Il est superbement écrit, et met en scène une histoire d'amour terriblement belle, à laquelle il est impossible de rester indifférent. Mon premier Léonor de Récondo ne sera sûrement pas le dernier !

A travers l'histoire de Céleste et Victoire, Léonor de Récondo dénonce le modèle culturel, la religion, et l'hypocrisie de la société. le roman est historique, mais peut tout à fait être transposé à notre époque, malheureusement… Que ce soit Anselme, Céleste, Victoire, Sarah, chaque personnage apporte sa petite pierre à l'histoire que construit l'auteure petit à petit, et a un petit trait de caractère qui le rend attachant ou détestable. J'ai trouvé l'histoire de Céleste et Victoire tellement belle, naturelle, et sensuelle, que j'en ai été subjuguée ! J'ai souffert avec les personnages, j'ai espéré avec eux, j'ai vécu cette lecture comme cela m'a rarement été permis.

La grande force de ce roman est très clairement l'écriture de Léonor de Récondo, qui a cette façon de raconter son histoire à la manière d'une conteuse. Sa plume m'a totalement subjuguée, car elle me transmettait énormément d'émotions lors de ma lecture. Elle est également très pudique, suggère plus qu'elle n'explique. L'autrice nous raconte une histoire pleine de sensualité, et retranscrit parfaitement ce trait dans son écriture. Amours est un roman qui fait appel à vos sens, à vos instincts les plus profonds. Il vous amène à remettre en cause le modèle sur lequel vous vous êtes construit, ce même modèle qui parfois vous détruit si vous avez l'audace de sortir du cadre.

Si vous ne connaissez pas encore Amours, je vous invite chaudement à vous laisser porter par cette lecture, qui est belle et étonnante. Léonor de Récondo est une autrice dont je compte découvrir très rapidement les autres romans !
Lien : https://matoutepetiteculture..

Il faut parfois faire attention à la façon avec laquelle on aborde un livre. Pour celui-ci je m'attendais à quelque chose de très fort, bouleversant...
Pour ma part, je fus donc un peu déçue. L'écriture est très belle, je dirai même souple, car elle nous emporte. C'est plutôt l'histoire que j'ai trouvé un peu simple. J'ai donc eu assez peu d'émotions... Comme je suis peut être passée à côté des sentiments, de l'histoire, je ne m'étalerai pas plus. Chacun sera peut être plus ou moins touché par ce livre.