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4,04

sur 1514 notes
Lu en 2015 (année de la parution du roman). Ce fit une belle découverte en ce qui me concerne, de cette auteure talentueuse à la plume raffinée.
"Amours" raconte une rencontre improbable entre deux mondes opposés, réuni par une rencontre aussi passionnelle qu'inattendue C'est le récit de cet amour tabou et interdit, évoqué avec une infinie délicatesse, tout comme l'univers feutré qui le cache...
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Amour amour fais-toi léger
Pour tous ces jours qui sont si lourds
Amour amour fais-toi léger
Pour ce chagrin entre tes mains*

Léonor de Récondo m'a fait vivre beaucoup d'émotions avec ce livre. C'est ma première rencontre avec cette auteure et sûrement pas ma dernière.
Lorsque Anselme jette Céleste sur le matelas au début du roman, mon coeur s'est arrêté. Tout comme lorsque Victoire rejoint Céleste dans sa chambre. Ces contrastes qui ressortent tout au long du roman nous ramènent en 1908, dans cette bourgeoisie où tout se règle avec de l'argent et les bonnes ne valent pas un gros pesant d'or.
Céleste a dix-sept ans et lutte pour vivre. Elle n'ose repousser Anselme de peur de perdre sa place. Où pourrait-elle aller? Son chez-elle est bien pauvre.

« Tu sais, je ne ne suis jamais posé la question de qui j'étais. Ma mère m'a toujours regardée comme quelque chose qui poussait. J'aurais aussi bien pu être un brin d'herbe… »

Victoire mariée à Anselme, sans passion ni désir, veut un enfant et Céleste, bien malgré elle, lui en procure un. Mais apprendre à aimer et à s'occuper d'un enfant ne se fait pas sans heurts et Victoire doit commencer par s'aimer elle d'abord, au-delà des barrières sociales et des convenances.

Ce roman met l'amour au premier plan, l'amour charnel, l'amour maternel, l'amour ultime, celui qui transcende la mort dans sa bienveillance. Les amours.
Une histoire qui possède une grande richesse et une dureté sans égal. Il faut se laisser porter et se replonger dans Madame Bovary, lecture interdite et si inconvenante pour retrouver une vie si insatisfaite. Passion, ivresse, frisson, se reposer. Victoire ne se reposera pas tant qu'elle n'aura pas vécu. Céleste se repose de vivre…
C'est beau. Plus rien à dire.

*Belle ancolie, paroles de Richard Séguin
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AMOURS....Mot que l'on aurait pourtant tendance à écrire au singulier, voir même avec un "A" majuscule, pour ce qu'il représente d'entièreté, d'exclusivité, d'inconditionnalité, de plénitude, d'adhésion totale, voire d'unicité.
Mais Leonor de Récondo nous l'agrémente d'un "S" pluriel !
Tiens donc ! Se pourrait-il que Victoire que l'on découvre plutôt conformiste et "raisonnablement" mariée nous surprenne ?
Nous sommes en 1908, Victoire et Anselme mariés à la mode bourgeoise, petits arrangements entre familles...
Anselme et ses assauts brutaux, totalement ignorant des désirs féminins, culture patriarcale oblige; Anselme et sa quête forcenée d'un héritier...
Victoire, plutôt résignée, qui voudrait bien faire et donner l'image d'un couple bien rangé.
Et puis Céleste, la domestique, qui porte si bien son prénom, et qui portera également l'héritier en question, conséquence des "besoins" impérieux de Monsieur..
Sauf qu'il ne s'agit pas là d'une nième histoire "maître-servante" à la Maupassant ou O. Mirbeau, mais bien plutôt d'un roman d'apprentissage. Pour Victoire, c'est l'éveil du désir intime, l'apprentissage du plaisir.
Et la voilà décomplexée, décorsetée, qui fait sa révolution et découvre la sensualité et l'érotisme.
Qui découvre son corps et l'amour dans les bras de Céleste.
Et le petit enfant né, entre ces 2 femmes, qui les rapproche puis les unit.
Très joli roman, miroir des comportements de la société au début du XXe siècle, du poids des conventions et des convenances, de l'amour conjugal si souvent dicté par Monsieur.
Très jolie écriture, romanesque et poétique, infiniment de délicatesse, de tendresse et de douceur.
Figures féminines étonnantes, intelligentes et combatives, courageuses et résolument modernes, capables d'assumer leurs inclinations pas franchement de mise à l'époque !
A lire ! Vraiment !!

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Il faut entrer dans ce livre à pas de velours car ce qui est murmuré est beau et poétique. Amours avec un s, car oui dans une vie on a plusieurs amours, et quand on le trouve, on le chérit. Léonor de Recondo le prouve une fois de plus, elle possède une maîtrise magistrale de l'écriture et ses personnages sont envoûtants.
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Je me suis poliment et joliment ennuyé: succession de poncifs, d'invraisemblances.

LA transgression de l'histoire est amenée de façon tellement improbable qu'elle apparaît imposée par la volonté de transgresser sans tenir compte de l'ensemble.

Pourtant, à plusieurs reprises on se dit que ça va décoller... et on arrive à la fin et puis non.
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Un roman très intriguant. le livre débute sur une scène d'une violence énorme avec la description d'un des nombreux viols sur subit Céleste. Rempli de codes d'une autre époque, les relations entre les personnages dérangent et étonnent.
La différence de classe entre Céleste et Victoire est visible à tout instant. On ressent bien les jeux de pouvoirs entre femme et homme, et entre maître et servants.
Néanmoins le livre est si court, que l'intrigue va très vite. Cela ne m'a pas permis de croire à tous ses éléments.
Cela reste une bonne lecture très originale.
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Ayant apprécié le style de « le grand feu » malgré un certain sentiment d'inachevé ressenti à sa lecture (voir ma chronique), j'ai voulu affiner mon impression et ai décidé d'enchaîner sur « Amours » dont la note sur Babelio supérieure à 4 est un indicateur attractif.
Avec ce roman, situé au tout début du XXème siècle, on entre dans une de ces maisons bourgeoises de province où Monsieur est notaire et Madame, oisive et dépressive. le petit personnel gravite discrètement entre boudoir et coiffeuse, cuisine et combles du manoir que corvéable à merci, il habite à l'année.
Un Downton Abbey miniature mais la grande classe « à la française », car ici, Monsieur viole allègrement la bonne dans le dos de sa femme qui peine à s'épanouir dans une relation conjugale réduite à sa plus triviale expression.
Lorsque Clémence, docile petite bonne, discrète et pieuse se retrouve enceinte des oeuvres de son rustaud de maître, Anselme de Boisvaillant, Victoire qui se pense stérile, fomente un coup pendable, celui d'usurper le bébé en simulant une grossesse. Une situation commode qui permet d'assurer une descendance sans les inconvénients des coïts triviaux d'Anselme. le décor est posé. Les personnages aussi. Pas très reluisants !
Lorsque l'enfant nait cependant, Victoire qui ne l'a pas porté, n'éprouve rien et ne sait pas s'y prendre. L'enfant dépérit et c'est la pauvre Clémence qui le prend secrètement et nuitamment en charge. C'est alors que le récit bascule dans une autre dimension. Lors de rencontres nocturnes, Victoire va développer un amour passion pour la petite bonne que jusqu'alors elle méprisait.
E de Recondo, très douée pour décrire 1/les élans du coeur et du corps, les émois et les ébats auxquels vont se livrer les deux femmes réunies chaque nuit dans la petite chambre de bonne, 2/ les aspects musicaux de la vie de Victoire dont l'épanouissement sexuel affûte les qualités de pianiste,
nous entraîne dans un récit érotisé dont le prisme sera l'homosexualité de ses deux femmes que tout oppose. Malgré les velléités de Victoire à s'affranchir de certains carcans, naît une situation très déséquilibrée dont l'issue ne peut être que funeste.
Celle qu'a choisie l'auteur ne m'a pas réellement convaincue, non plus que le rapport inégal de ces deux femmes dont l'une est totalement soumise aux désirs de l'autre dans un déséquilibre « de classe » qui met mal à l'aise. Car on ne sait pas grand-chose de ce que ressent Clémence en dehors du fait qu'elle prie (avant), puis cesse de prier (pendant), puis prie à nouveau (après). Ce qui somme toute est bien peu de chose pour cerner une psychologie.
J'ai malgré tout davantage apprécié ce roman que le précédent. Plus abouti, plus construit, il n'échappe pas cependant à nombre de stéréotypes et de situations caricaturales au goût de déjà lu... qui en outre pâtissent de l'inconsistance de personnages peu fouillés et sans grande présence romanesque.
Bref, pas mal, mais je reste (encore) sur ma faim.
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Tout d'abord je remercie Sylvaine de l'avoir pioché pour un item à valider pour le multi défis.
Je devais le lire de plus longtemps , j'e avais entendu beaucoup parlé.
Bien sûr ce livre parle de l'Amour.
C'est quoi l'Amour ?
Si vous voulez découvrir Léonor de Recondo celui -ci est très interessant.
jJe vais continuer à découvrir cet auteur.
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Nous sommes en 1909 dans la région de Tours. C est l histoire de trois femmes : une femme de notaire, et deux bonnes, l une est âgée et est au service de Monsieur depuis qu il est enfant, l'autre débute.
Un point commun de ces femmes : elles sont malheureuses.
Eléonor de Recondo a un style vif et acerbe pour décrire les tourments psychologiques, liés ici à la sexualité, à la maternité.
Un roman décapant sur la quête de soi même, entravée par des mensonges, des non dits, des carcans sociaux.
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On m'a offert ce petit livre en cadeau et signé de la main de l'autrice à l'occasion du Livre sur la place à Nancy.
Dans un premier temps j'avoue je n'étais pas très emballée, l'histoire semblait être l'énième vaudeville qui se passe dans le milieu bourgeois des années 1900. Sans grand enthousiasme je tournais les pages, mais je sentais que j'étais tout de même absorbée par l'écriture élégante et même musicale de l'autrice et violoniste Léonor de Recondo.
Quand soudain, le récit a pris un tournant à 180 degrés et m'a propulsée dans une poésie, une douceur inattendue et inoubliable.
Un récit surprenant, empli d'amours et de délicatesse, Léonor de Recondo est une autrice à découvrir et à lire comme on écoute de la musique (classique) contemporaine.
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