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3,98

sur 2155 notes
Voici le thriller qui a fait une entrée fracassante pour cette rentrée d'hiver, je ne pouvais pas passer à côté et ce d'autant plus qu'il est publié chez l'excellente collection La Bête Noire !

L'Empathie n'est pas un thriller comme les autres, c'est un thriller unique, percutant et qui possède de nombreuses qualités. Lorsqu'on songe qu'il s'agit d'un premier roman on ne peut qu'être admiratif face au talent d'Antoine Renand et on a une seule hâte : lire tous les autres romans qui suivront !

Ce qui fait la force de ce livre c'est avant tout les protagonistes, Antoine Renand leur apporte une véritable dimension et profondeur, chaque personnage est creusé, chaque personnage a un passé, une vraie personnalité, ils sont complexes, brisés et on ne peut ressentir qu'une réelle empathie envers eux.

Bien sûr il y a une enquête, il a le "grand méchant loup" mais en réalité cela passe en second plan car le plus important reste cette découverte progressive de chaque être qui compose cette histoire, de démontrer qu'il n'y a aucun être qui est simple et manichéen, tout est beaucoup plus riche et ambigu.

J'ai dévoré ce livre durant la Nuit de la lecture, j'ai adoré ce livre, j'ai aimé cette écriture vive, viscérale et addictive, j'ai aimé les personnages, j'ai aimé les retournements de situation, j'ai aimé le fait que l'écrivain mette avant tout en avant le côté humain de l'intrigue.

En définitive, un pur régal pour ce premier roman très réussi!
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Sur la couverture, un avertissement signale que l'on risque après lecture de ne plus pouvoir dormir la fenêtre ouverte. En fait on risque de ne plus pouvoir dormir du tout. Dans un premier temps parce qu'on aura réduit ses heures de sommeil pour avancer dans ce thriller qu'on ne peut pas lâcher. Et ensuite parce qu'on va rapidement découvrir que ce n'est pas une fenêtre fermée, quel que soit l'étage où elle se trouve, qui arrêtera Alpha.

Alpha. le nom que l'on redoute de voir apparaître car on sait immédiatement que quelqu'un va passer un sale quart d'heure. Rien n'arrête ce démon, uniquement animé par sa propre jouissance qui ne peut se manifester que dans la torture et la domination de ses victimes. Même si l'on découvre peu à peu son passé, pas question de l'absoudre, on souhaite juste que les valeureux flic qui sont sur ses traces parviendront à le neutraliser. Si possible pour toujours.

La Poire, c'est lui qui traque ce pervers démoniaque. Ce surnom fruitier, lié à la morphologie peu excitante d'Anthony Rauch, cache un passé trouble, que l'on va découvrir peu à peu. Et quel que soit ce passé, Anthony reste un personnage qui suscite l'empathie. Mais tout cela sera révélé à petites doses. le seul indice livré dès le départ est la personnalité remarquable de sa mère, avocate réputée pour plaider les causes perdues.

Troisième élément d'un thriller, les victimes. La compassion est là inévitable. Et elles contribuent par leurs caractéristiques sans originalité à l'impression générale que cela peut arriver à n'importe qui. Il suffit juste d'être là au mauvais moment.

C'est donc un thriller haletant, difficile à lâcher, à la fois en raison de la terreur qu'inspire le psychopathe mais aussi parce qu'on beaucoup à découvrir sur le passé du capitaine Rauch.


Un thriller efficace et mouvementé comme je les aime.
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Premier coup de coeur 2019 avec "l'empathie" de Antoine Renand, premier livre de cet auteur qui met la barre très très haute !
La mention "vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte" m'a un peu intriguée et en général je n'aime pas ce genre d'info souvent trompeuse et là encore je la trouve exagérée....... le roman est tellement bon qu'il n'a absolument pas besoin de ça !
Tout d'abord dans les 200 premières pages, j'ai été dubitative, et j'ai pensé ce n'est qu'une enquête sur un ou des violeurs en série avec une brigade de recherche, certes intéressante dans les personnages et surtout remplie d'empathie...... Et ensuite tout s'enchaine de révélations en révélations et là impossible de lâcher ce page-turner glaçant par moment, émouvant à d'autres, bouleversant, saisissant et surprenant.
Les personnages sont décrits de telle façon qu'ils sont attachants malgré des révélations qui vont être déconcertantes pour certains. Il va être difficile d'oublier Anthony, Marion, Louisa, Deborah.....
Certaines scènes sont dures, viols, incestes, violences, mais nécessaires pour comprendre la folie, la noirceur de certaines personnes.
Une fin très réussie également. En avançant dans les chapitres et dans le suspense j'ai eu peur d'être déçue mais non, l'auteur a réussi magnifiquement à conclure cette histoire.
Bravo également pour la couverture qui est attirante et reflète bien le roman.

Merci à @labêtenoire pour l'envoi de ce roman.
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L'Empathie est le meilleur roman que j'ai lu depuis un sacré moment ! Son sujet est rude mais, comme son titre l'indique, il est question d'empathie, de ce que l'on ressent lorsque l'on se met à la place de l'autre, et c'est pourquoi on termine ce livre avec une certaine sérénité.
J'ai été captivée, happée par ce roman, sa construction m'a surprise et enchantée, j'ai été bouleversée à plusieurs reprises, la fin est à la hauteur de tout le roman, rien n'est laissé au hasard. Pour moi, c'est LE roman de l'année, la perle de librairie, le cadeau qui fera plaisir au lecteur qui le recevra.
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Marion Mesny et Anthony Rauch sont flics ( brigade du viol) à Paris. La première qualité requise est l'empathie pour ce job. Savoir être assez proches des victimes pour que celles-ci leur apportent un témoignage assez précis afin qu'ils puissent traquer et arrêter leurs bourreaux. Pour autant, ils doivent apprendre à garder une certaine distance avec leurs victimes.

Marion et Anthony ne manquent pas d'empathie. Ils ne sont pas devenus flics dans cette brigade par accident. Ce fut leur choix de vie. Leur parcours, à chacun, les a conduits naturellement à chasser ces monstres sans que ce soit le hasard pur.

Une nouvelle enquête commence, ils doivent trouver un prédateur particulièrement violent : Alpha. Il entre chez les gens par les fenêtres, quel que soit l'étage. Il les humilie, les violente, les viole bien sûr, mais son trip est vraiment dans l'anéantissement de toute rébellion, dans l'avilissement de ses victimes. Quand ses proies sont à sa merci, il se sent alors tout puissant.

La force de ce roman se situe dans ses personnages. L'auteur alterne entre le passé - présent de chacun afin de comprendre chacune de leur action, comment, chacun arrive à ce moment précis de son histoire. Cela nous permet de comprendre leurs réactions en tant que chasseur, victime ou bourreau. le personnage principal reste Anthony dit la Poire qui cache un lourd secret qui le consume peu à peu.
Malgré tout aucun des protagonistes n'est laissé de côté, et chacun est fouillé, analysé, suivi. Vous pouvez les aimer, les détester, les plaindre, les comprendre mais aucun ne vous laissera indifférent. Antoine Renand réussit ainsi à donner au lecteur, l'empathie nécessaire pour suivre et comprendre chacun des personnages de cette histoire. Les traumatismes endurés durant l'enfance doivent permettre d'aider les autres, avoir de la sollicitude, de la bienveillance envers ceux qui nous entourent. Ils ne doivent en aucun cas conditionner notre vie d'adulte. Il faut savoir faire face, être plus fort encore et lutter contre ces sentiments de rage et ne pas les laisser prendre le dessus.

En fermant ce livre, ce n'est pas l'histoire en elle-même qui restera dans vos têtes, bien que celle-ci soit très bien ficelée. Non, ce sont plutôt Anthony, Marion, Alpha, Louisa, Déborah, ces hommes et ses femmes dont l'auteur nous montre les forces et les faiblesses, et nous fait les aimer ou les détester, avoir de la compassion pour chacun d'eux.
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Ce thriller est l'un des plus extraordinaires que j'ai lus!
[...] La construction de ce thriller est brillante. Il y a plusieurs affaires et histoires enchâssées, plusieurs interrogations soulevées et qui trouvent leurs réponses, à mesure que les pages défilent .[...]
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Beaucoup ont parlé de terreur. Même la punch line " Vous ne dormirez plus jamais la fenêtre ouverte" ainsi que le quatrième de couv le sous-entendent. Comme souvent, je ne suis pas d'accord avec ces lignes qui argumentent dans le faux sens mais pour une fois, en mieux. Ce récit a, certes, quelque chose de terrifiant mais ce n'est en aucun cas ce que j'en retiens.
J'y ai vu, pour ma part bien plus et c'est ce qui aurait dû être mis en avant.
Un thriller au début que l'on pourrait tout à fait qualifier de classique, standard. Tu te diras même "mouais encore une histoire de violeur en série", sujet vu et revu, utilisé et réutilisé alors que tu te fourreras le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate.
L'histoire évolue d'une manière surprenante et même, il faut le dire, de manière brillante.
Au travers d'Alpha, son violeur en série, Antoine Renand aborde une multitude de sujets épineux. le viol, les victimes, le violeur et les conséquences sont abordés sous toutes les coutures, sous toutes les visions qu'elles soient intérieures ou extérieures. Il nous parle aussi au travers d'Alpha de la place de l'homme vis à vis de la femme. Clairement d'actualité et non dénué de sens. le panel d'émotions est infini et ultra percutant.
Les twists sont redoutables mais il est impossible de te l'expliquer tant l'histoire est complexe. Si je t'en parle, je spoile...Je vais donc rester volontairement vague et te laisserai, toi même découvrir cette histoire absolument géniale.
Ce que je peux, par contre, te dire, c'est que les personnages sont eux-mêmes des intrigues. Tu en arrives à chercher sur tous les tableaux et ton cerveau va mouliner sec.
Je peux aussi te dire que Marion et Anthony, les flics, n'ont pas rejoints la brigade du viol par hasard et tu découvriras pourquoi au fur et à mesure du récit.
Que d'habiles indices traînent par-ci, par-là. Il faut être attentif et connaître 2-3 principes mais c'est admirablement bien foutu.
Que l'auteur a habilement donné un caractère, un passé ou une profession à chacun de ses personnages pour pouvoir explorer toutes les différentes visions de la problématique. C'est fortiche !
Qu'Antoine Renand est allé plus loin dans l'atteinte. Il a osé faire mal à ceux qui ne devraient pas et c'est rare. Et moi j'adore 😜
Que la relation avec le cinéma est omniprésente. On sent clairement le côté scénariste de l'auteur et sa capacité à monter une histoire.
Qu'il est difficile de croire qu'il s'agit là d'un premier roman tant il est maitrisé et abouti.
Que c'est, pour moi, un vrai coup de foudre.
Qu'Alpha, son violeur est un tueur redoutable, habilement créé mais qui, pour ma part, a fini par devenir secondaire.
Que j'ai été totalement bluffée par la teneur du récit, de la qualité psychologique des personnages et de la trame.
Que c'est un excellent thriller mais vraiment pas que. J'y ai trouvé une profondeur peu commune, une belle humanité ainsi qu'une rare sensibilité.
Que j'ai tourné la dernière page en éprouvant une sensation bizarre. Comme si je ne savais plus très bien qui était méchant et qui ne l'était pas.
Que mes émotions avaient été clairement mises à mal dans tous les sens du terme.
Que ce qui était effrayant n'était pas la peur de laisser ma fenêtre ouverte mais à l'inverse, de comprendre et c'est là que j'ai vraiment pris une claque.
Mais ce que je peux surtout te dire, c'est qu'il te faut retenir son nom: Antoine Renand.
Il débute supra fort et signe là un livre qui restera dans les annales.
L'empathie, c'est une remontée dans les origines du mal...
L'empathie est peut-être la clé...
L'empathie est sans doute la différence….
Lien : https://sangpages.com/2019/0..
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Paris est devenu le terrain de chasse d'Alpha. Cet homme haineux viole et torture les femmes, allant même jusqu'à s'en prendre aux couples. Son mode opératoire est peu commun. Il entre en silence dans les habitations, aime se prendre en photo avec les portables de ses victimes et être filmé par les caméras de vidéosurveillance. Jusque-là, les victimes s'avouent chanceuses mais peu le sont vraiment. Marion Mesny et Anthony Rauch, dit la Poire, sont spécialisés dans les affaires de crimes sexuels et traquent ce fou dangereux mais pour enfin l'attraper il faudra d'abord qu'eux même déterrent leurs propres cadavres.

Un premier roman glaçant à tel point que je me demande déjà si cet été je vais ouvrir mes fenêtres ! Antoine Renand nous impressionne dans ce polar. Il parvient à fouiner dans la psychologie des personnages pour nous en livrer les moindres détails de leur personnalité. Ce n'est pas une simple enquête de crimes sexuels, c'est aussi les secrets que chacun dissimule, les blessures qui ne se referment pas. L'auteur nous livre tout et n'a pas peur de choquer. Un contrôle d'écriture remarquable pour un premier texte.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/01/21/37033736.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Anthony Rauch et Marion, capitaines de police travaillent dans une brigade appelée « la brigade du viol ». Ensemble, ils enquêtent sur un violeur qui officie dans les ascenseurs. Celui-ci a déjà trois victimes à son actif et ne compte pas s'arrêter là. Parallèlement, un individu surnommé l'Alpha, sorte de chef de meute auto proclamé, mais solitaire s'introduit par les fenêtres d'appartements parisiens, pour assouvir ses pulsions. le lecteur suit la trace de ces deux prédateurs, ainsi que l'enquête menée par cette brigade.

J'ai été assez inquiète lors de la lecture de la première moitié… Une enquête sans rien de plus, un style assez classique pour une histoire somme toute bien racontée, des personnages qui tiennent la route sans être charismatiques, un titre bien mystérieux pour traiter d'un sujet déjà vu : le viol. (Je ne révèle rien, c'est dans la 4Ème de couverture). Arrivent alors des apartés, comme de petites confidences chuchotées à l'oreille du lecteur, sur le passé de certains personnages : Marion, Anthony, Alpha, Louisa (mère d'Anthony). C'est ici que la magie opère et qu'Antoine Renand passe au niveau supérieur. le style s'étoffe, les scènes deviennent cinématographiques, les personnages prennent de l'épaisseur grâce aux révélations sur leurs passés respectifs. L'écriture devient incisive, brûlante, douloureuse, évocatrice, et plonge le lecteur tantôt dans l'effroi, tantôt dans la compassion. J'ai toujours à l'esprit le titre « L'empathie ». Mais l'empathie c'est quoi ? « La capacité de se mettre intuitivement à la place de son prochain, de ressentir la même chose que lui, de s'identifier à lui ». C'est réussi. En quelques pages, l'auteur fait basculer un thriller, qu'il serait d'ailleurs très réducteur de ne qualifier « que » de thriller, dans quelque chose de plus profond, de sociétal, d'infiniment humain : un chemin vers la rédemption. Sous la lumière du viol, l'enquête devient alors un prétexte pour évoquer un problème de fond, la compassion, et confronter des positions, celle de victime, mais aussi celle de bourreau.

Ce qui me frappe d'abord c'est la justesse des propos. La finesse d'analyse, la perspicacité, l'affection de l'auteur pour ses personnages et le fait que le récit ne soit pas manichéen. Jamais. A aucun moment. Les choses s'expliquent, il suffit de savoir les regarder ou les entendre. À travers son personnage principal, Anthony, il fait naître, au milieu des décombres, la lumière jaillissante de l'humanité. Après un début de vie qui s'apparente à un chemin de croix, quand l'abomination frappe et que les instincts primaires prennent le dessus, il reste encore, quelque part, une conscience, une morale, un désir profond de faire mieux, d'être meilleur, de changer la donne. C'est en aidant les autres qu'on s'aide soi-même. Sublimissime portrait que celui d'Anthony qui rassemble, à lui seul, tous les degrés d'émotions et toutes les émotions, tous les hommes en un seul.

Les thématiques abordées m'ont interpellée. Outre le viol qui est évidemment au coeur du roman, il est question d'enfance et de justice.

Vous savez maintenant à quel point le sujet de l'enfance me touche. Ici, tout particulièrement, car l'auteur a eu cette incroyable idée (de génie?) de faire partir tous les personnages d'un même point de départ. Bien sûr, les milieux dans lesquels ils évoluent sont tous différents, mais une chose les rassemble, que je vous laisse le soin de découvrir. J'ai trouvé cette façon de faire captivante, car elle met en exergue la possibilité du choix. On pourrait ensuite faire un petit cours de philo entre l'inné et l'acquis ou le libre arbitre, mais je préfère vous laisser apprécier la façon dont Antoine Renand mène sa barque. Tout ça pour quoi ? Pour amener le lecteur à cette réflexion : entre l'état de victime et l'état de bourreau il n'y a finalement qu'un pas, et peu d'éléments font basculer un être humain d'un côté plutôt que de l'autre. Pour moi, la puissance de ce livre se situe précisément là. C'est tout le sens de l'empathie : se mettre à la place de l'autre.

« Si tous les agressés de deviennent pas des agresseurs, il est extrêmement rare qu'un tueur ou un violeur en série n'ait pas été lui- même victime de sévices pendant son enfance. le Mal se copie, se reproduit. L'enfance est l'étape la plus fondamentale pour la construction de chaque être, et nul parmi les violeurs en série qu'il avait arrêtés n'avait échappé autrefois au rôle de martyr. «

J'ai une tendresse particulière pour Louisa, avocate pénaliste, et mère d'Anthony. Ses forces sont aussi ses faiblesses. Son sens de la justice, exacerbé, presque philosophique, en fait un personnage de premier plan, tiraillé entre son métier et son rôle de mère. « Il y a toujours des circonstances atténuantes pour la défense d'un homme », « rien n'est indéfendable », « le droit n'est pas de la morale », « Apaiser la douleur des victimes n'est pas mon rôle », quelques phrases qui interpellent et obligent au questionnement. Par ses réflexions sur la justice, Louisa ne vous laissera pas dormir sur vos deux oreilles. C'est une femme forte qui n'autorise pas le statut de victime, ne l'accepte pas, qui avance, mais qui est faillible. Elle est l'être à double face : celle par qui le malheur arrive, et l'ange gardien. Cela la rend incroyablement attachante.

Enfin, l'auteur montre à quel point la première expérience sexuelle reste déterminante pour la suite de la vie. À l'heure de la pornographie accessible par tous, dont les plus jeunes, l'accent est mis sur cette première fois qui fait toute la différence dans la sexualité à venir. « La brusquerie d'une certaine tradition du terroir » oriente les inclinaisons sexuelles futures et fait, là encore, emprunter un chemin plutôt qu'un autre. le lecteur, sans arrêt placé devant les expériences du passé, tiraillé par sa compréhension, son empathie, ne sait plus s'il a le droit d'éprouver ce qu'il éprouve. La culpabilité des victimes et les circonstances atténuantes du bourreau lui sont jetées en pleine face, et il lui appartient de se faire son opinion.

On aurait pu tomber dans le pathos, dans le glauque, dans la violence pour la violence avec force descriptions de scènes atroces. Ce n'est pas le cas. le viol comme thématique secondaire est traité de manière juste, précise, et donne surtout la direction entière du livre, cette thématique principale qui est l'empathie. La justesse des mots et des situations fait défaillir. C'est dur. C'est poignant. C'est choquant. C'est douloureux. Les mots font échos aux maux, mais le tragique frôle le sublime dans l'évolution de certains personnages.

L'homme est une bombe à retardement. Son chemin est parsemé d'embûches. Il appartient à chacun d'éliminer sa partie noire, d'aider ceux qu'il a blessés, ou pas. Quels sont les éléments qui réunissent Anthony Rauch, Marion Mesny et l'Alpha, violeur en série ? Lisez et vous saurez.

Ce livre est un magnifique roman sur la rédemption et un puits de seconde lecture. Antoine Renand fait une entrée fracassante dans le monde du noir avec ce roman remarquable que vous n'êtes pas prêts d'oublier.


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Voici encore un polar très différent de ce que je lis habituellement. Pourtant j'en lis du polar et il en faut maintenant beaucoup pour qu'un livre devienne un coup de coeur.

Celui-ci est un immense coup de coeur. C'est simple je n'ai pas été autant emporté par un polar depuis le tueur intime de Claire Favan. Et ça je peux vous dire que c'est un immense compliment. du moins de mon point de vue. Je suis devenue complètement asociale pendant ma lecture, négligeant mes enfants pour pouvoir le finir.
Je vais avoir du mal à exprimer mon ressenti et à être à la hauteur de ce polar.

Plusieurs viols ont lieu dans Paris. Tout d'abord des jeunes femmes agressées et violées dans des ascenseurs. Puis des couples à leur domicile. En ce qui concerne les couples le problème à chaque fois est qu'ils ne savent pas comment le violeur est rentré chez eux. Est-ce le même violeur dans les deux cas?

Les enquêtes vont être confiées à la brigade du viol. Anthony Rauch alias La poire et son équipe vont tenter de retrouver celui qu'ils vont surnommer le lézard.
Bizarrement nous sentons que La poire cache quelque chose. Tout comme sa binôme Marion. Pourquoi certaines personnes en la rencontrant la première fois semblent-ils la connaître?

L'auteur a fait un travail remarquable sur ses personnages. le livre va être découpé en plusieurs parties où il va reprendre chacun des personnages clés de l'histoire. Nous allons les connaître tous intimement, connaître leur histoire, leur enfance, leur secret, leur blessure, ce qu'ils ont vécu. La psychologie est tout bonnement époustouflante. J'ai énormément aimé la construction de ce livre. Certains personnages au départ m'ont paru bien égoïste et je n'ai eu aucune empathie pour eux mais en lisant leur point de vue j'ai vite changé d'avis.

Ce polar est très dur, l'auteur ne nous épargne aucun détails de l'horreur qu'a pu vivre ou faire vivre ses personnages. L'auteur ne fait aucun cadeau à ses personnages et par conséquent à nous aussi pauvres lecteurs témoins impuissants de l'histoire. J'ai eu énormément de mal à stopper ma lecture.

Je pense que c'est la première fois que je pleure en lisant un polar. Je suis passée par tout un tas d'émotions contradictoires pendant ma lecture. Ce livre est tout simplement époustouflant. L'immersion dans l'histoire est totale. Aucun temps mort tout s'enchaîne à merveille.

Il semblerait que ce soit un premier polar pour cet auteur et je suis totalement subjuguée par la qualité de l'histoire, de style et d'intrigue. Je découvre un nouvel auteur plus que prometteur et que je vais suivre de très prêt.

Un conseil ne passez pas à côté de ce livre.
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