Sans autre forme d'explication, nous voilà revenus en 1917 alors que le Magicien de Brooklyn nous avait laissé croire à une suite possible. L'incompréhension est ici légitime. Elle engendre une certaine frustration, laissant à penser que les auteurs produisent des albums à la chaîne sans véritable liens entre eux.
Pour rajouter une couche, plusieurs liens sont faits avec la trilogie de la Cigogne noire par la mise en avant d'un personnage important (Helena) et la récupération d'un second couteau devenu récurrent : Anton. Ces choix ont de quoi décevoir, d'autant qu'ils restent inexpliqués.
Duel à Sirmione donne l'impression d'être un one shot. le dénouement laisse espérer une suite. L'adepte de la série s'interroge déjà sur le quand et le comment. Assez étrangement ces petites déceptions sont mises de côté au cours de la lecture de ce bon cru.
Les dessins sont ici sublimes. Nous découvrons cette fois-ci l'Italie, avec une nouvelle envie de voyager. Nous avons affaire ici à la province ensoleillée ou le bon vivre semble une évidence, malgré la guerre constamment évoquée. Les ambiances sont également assez diversifiées. Les scènes d'intérieur consacrées à la villa de cousin de Victor Sackville et notamment sa bibliothèque sont de toute beauté. Les scènes d'extérieur ne déméritent pas, loin de là.
Malgré l'absence de plan général, le scénario de l'album est bien mené avec de multiples rebondissements. Dommage toutefois que lecteur en sache autant et aussi rapidement. Une certaine scène, fort étrange et fort romantique, aurait méritée d'être placée à un autre endroit.
Les quelques séquences consacrés au passé de Victor mettent également l'eau à la bouche. Nous découvrons certaines allusions prometteuses, mais à quand la suite ? Nous en avons l'eau à la bouche, mais cette technique a déjà été utilisée.
En somme, malgré quelques frustrations, voici un album de bonne qualité, agréablement composé. Duel à Sirmione mérite d'être lu, d'autant qu'il n'est pas véritablement nécessaire d'avoir mis la main sur les trois tomes consacrés à la Cigogne noire (même si une révélation malheureuse de Victor viendra vous en révéler l'essentiel, nouvelle maladresse difficilement pardonnable).
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Un tome ou V. Sackville retrouve une vieille connaissance....
Un tome où il est confronté à un cousin qui arche pour les austro-hongrois....
Un tome plutôt agréable à lire, avec quelques rebondissements bien placés !
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- Pourquoi sommes-nous rongés à ce point par le passé et l'avenir, cher Anton ?
- L'un pourtant a disparu et l'autre n'existe par encore...