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J 'avais déjà lu plusieurs Roblès, mais c'était le prix littéraire décerné à Blois. Je préfère depuis quelques années découvrir ces romans, plutôt que ceux du livre Inter...Mais c'est un aparté qui n'a rien à voir avec cette pièce de théâtre.
Enfin je découvre Emmanuel Roblès et je dois dire que "outch"! Quel uppercut.
Quelle cruauté dans cette pièce, c'est une histoire terrible que l'on lit dans un souffle, en s'accrochant à chaque mot avec un espoir ténu. En 1812 tout le pays subit les massacres et pillages des espagnols et Montserrat n'accepte plus cette situation. Il protège Simon bolivar, qui est en fuite.
Un homme ( traître ou humain ?) peut-il dénoncer un autre pour sauver six otages pris au hasard dans la rue.
C'est sordide, terrible, sans concession. Presque un huis clos où le bruit de la folie des hommes rythment cette histoire.
" Comme vous êtes cruels les hommes !Comme il vous est facile de tuer ! Vous ne savez pas ! Vous ne savez pas!"
(La mère)
Quel cynisme pour les uns mais aussi quel courage pour les autres. La palme revient au père Père Coronil, personnage totalement écoeurant, qui se retranche derrière un Dieu peu compatissant.
Une pièce puissante et bouleversante. Il est beaucoup question de Dieu dans cette pièce mais où est l'humanité derrière toute cette haine et ces horreurs? Je la lisais en pensant à 39/45, sans doute à cause des otages...
Un texte que je ne suis pas près d'oublier.

Merci C pour cette découverte, même si cette pièce m'a glacée. Un livre vers lequel je n'aurais jamais été de moi-même.
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Ce livre a pour sujet la guerre civile qui sévit au Venezuela au XIXe siècle et plus précisément le cas de conscience que subit un officier espagnol du nom de Montserrat.

Emmanuel Roblès a su décrire avec rigueur le déchirement que subit notre héros mais également le désespoir des otages, la panique qui les envahit progressivement. Poignant, ce texte témoigne brillamment de la cruauté qui a régné pendant cette sombre période de l'Histoire vénézuélienne. C'est l'une des rares pièces de théâtre qui m'a subjugué.
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En 1812, au Venezuela, les troupes espagnoles tentent de reprendre le contrôle du pays qui a déclaré son indépendance l'année précédente.
Dans sa pièce, Emmanuel Roblès mêle ces éléments historiques à des faits et personnages fictifs inspirés de la réalité.

Ici, le lieutenant Simon Bolivar (1723 -1830) vient de fuir, alors que son arrestation par les troupes espagnoles était imminente. Izquierdo, lieutenant espagnol chargé de l'opération, est persuadé que Bolivar a été averti par un soldat espagnol. Après une rapide enquête, Izquierdo tient son coupable : l'officier Monserrat. Izquierdo souhaite le punir de sa trahison, mais le plus important est de lui faire avouer où Bolivar se cache désormais. A cet effet, Izquierdo imagine une ingénieuse torture mentale destinée à faire craquer Monserrat.
C'est là l'occasion d'intéressantes et profondes réflexions sur la mort, la valeur de la vie et celle de la liberté, la nature humaine, et la religion sous plusieurs de ses aspects (en particulier quand elle sert de prétexte à la domination des uns sur les autres).
La violence est omniprésente ; le propos est sombre et sans concession sur l'être humain. Je n'ai cependant pas trouvé cette lecture pesante, probablement grâce à la distance avec les faits (géographique et historique) et à l'humour noir que j'ai perçu. De fait, Izquierdo semble s'amuser de la situation et des affres dans lesquelles il plonge ses victimes. Il est vrai qu'avec son point de vue, ses remarques, aussi perverses soient-elles, ne sont pas dénuées de piquant !

Roblès a écrit de cette pièce qu'il « aurait pu situer (son) sujet dans l'Antiquité romaine, l'Espagne de Philippe II, la France de l'Occupation, etc. ».
Son propos n'est pas anodin, puisque sa pièce est parue en 1948…

Je recommande très vivement cet ouvrage, « indémodable » tant ses propos sont universels et atemporels.
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Cette pièce en 3 actes d'E. Roblès, ami adoubé d'Albert Camus, raconte la confrontation affolante entre Izquierdo, lieutenant espagnol chargé, en 1812, de mater la révolte vénézuélienne, et de Montserrat, autre officier espagnol qui a trahi son camp en sauvant Simon Bolivar, chef de cette rébellion. Pour faire avouer à Montserrat où se cache Bolivar, Izquierdo va employer une vieille méthode des dictatures de tout temps (nazie, staliniste ... et ici colonialiste) et va faire exécuter un à un des otages innocents jusqu'à ce que Montserrat parle ...
Si ces otages sont attrapés au hasard sur la place publique par les bourreaux, l'auteur, lui les a bien choisis (la mère de 2 jeunes enfants, un comédien renommé (qui devra tenir son rôle*), un riche commerçant amoureux, une jeune femme acquise à la révolution...) afin de donner une dramaturgie et une tension extrême a la confrontation des deux adversaires. Alors, suspens ... Montserrat, forcé, psychiquement torturé, trahira-t-il une seconde fois ?
Le duel entre Izquierdo, le tortionnaire cynique « Vous êtes innocents ! Vous êtes coupable ... d'innocence » et sadique «* Quel grand comédien tu es ... L'âme dure et fière d'Ascasio t'habitait vraiment ce soir-là ! Mais lui pleurait sur ses compagnons perdus et non sur lui-même » et Montserrat, l'idéaliste humaniste luttant contre l'injustice « ... c'est cette liberté qui me torture en ce moment plus que la certitude de mourir ? » ; ce duel est arbitré par le Père Coronil, représentant d'une religion hypocrite et vendue au pouvoir.
Il est donc question dans cette salutaire lecture, de l'éternelle lutte entre la liberté, la dignité humaine, sa nécessaire responsabilité et le pouvoir asservissant d'abominables dictatures lâches et fanatiques. Comme l'a précisé l'auteur, il aurait pu situer cette confrontation en d'autres lieux, à une autre époque de l'Histoire, elle est hélas universelle. Allez, salut.
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« Montserrat » une pièce en trois actes qui sera donnée pour la première fois le 23 avril 1948 au Théâtre Montparnasse à Paris, et, simultanément au Théâtre du Colisée à Alger ; et depuis, elle n'a jamais cessé d'être jouée dans le monde ; traduite et adaptée en plus de vingt langues.

Mais parlons du contexte historique … Nous sommes en Juillet 1812 dans un Venezuela en proie à la révolution.
Miranda, le chef des insurgés est battu et capturé, mais son lieutenant, Simon Bolivar a réussi à fuir. Forts de leur occupation des trois quarts du pays les Espagnols comptent bien mettre la main sur le fuyard, mais les recherches s'éternisent sans succès, et la répression et les exactions se multiplient.
Montserrat, un officier espagnol, prend le parti des révolutionnaires vénézuéliens, horrifié par les traitements que font subir ses compatriotes aux autochtones. Il prévient Bolivar qui échappe une fois de plus à l'occupant. Montserrat est arrêté et emprisonné, avec six otages qui seront condamnés à mourir s'il ne révèle pas ou se cache le fuyard.

Toute la pièce se déroule dans une sorte de huis-clos entre les murs épais de la capitainerie de Valencia. On découvre un Montserrat en proie à une cruelle alternative : parler et condamner la révolution…se taire et condamner six innocents…
Présentée en 1948, alors que l'Europe et le monde se relèvent à peine de la seconde guerre mondiale « Montserrat » est une pièce forte qui ne peut laisser indifférent… Même Camus le signale dans la revue « Combat », tout en notant n'être pas dupe : « … Roblès n'a abusé personne. Ce n'est pas aux Amériques que « Montserrat » se passe, mais quelque part en Mauritanie, entre les deux déserts du sable et de la mer ».

Un texte remarquable, et désormais classique, que l'on peut associer sans peine à certaines grandes pièces de Sartre.
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J'ai été littéralement emportée par cette pièce de théâtre alors que je suis peu friande du genre.
La guerre civile bat son plein au Venezuela en juillet 1812.
Bolivar a réussi à s'enfuir. Montserrat sait où il se cache ; 6 otages innocents seront exécutés s'il ne le livre pas.
Voici le cas de conscience au coeur de cette pièce.
Les personnages sont attachants par leurs failles ou leur courage. Le clergé, complice des atrocités, n'est pas ménagé.
Tout y est : les dialogues, le suspense, la dramaturgie. On croit même entendre le tambour d'abord en sourdine puis de plus en plus puissant.
J'ai trouvé l'écriture résolument moderne et d'actualité.
J'ai retenu mon souffle tout le long de ma lecture.
A lire même si vous n'êtes pas adepte de théâtre. Vous ne serez pas déçu ; j'en suis sûre.
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Théâtre de torture, théâtre de questions. La liberté d'un peuple vaut-elle la peine qu'on lui sacrifie six innocents pris au hasard ? Comment les hommes peuvent-ils devenir si cruels ? Quelle est la valeur de la vie ? Toujours, au bout de la lecture, l'envie de voir la pièce, de saisir d'en face la souffrance de Montserrat, d'entendre les cris d'effroi des innocents, de vomir en vrai l'ironie macabre d'Izquierdo et le fanatisme aveugle du Père Coronil... Un texte sans concession, un héros pourtant, un héros vrai, tragédie cornélienne moderne. Fait-il juste ? L'Histoire lui donne raison. Bolivar libérera l'Amérique du Sud. A quel prix ? Pièce écrite en 1948. Il n'y a rien à ajouter, juste relever la date, se rappeler, penser.
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Avec mon Amie Nadou, nous avons joué à un jeu. le principe était de proposer 3 thèmes et sous chacun d'eux, se cachait un livre. J'ai choisi l'histoire et « Montserrat » fut mon défit littéraire. J'avoue qu'à première vue, je n'ai pas du tout été emballé et j'ai presque regretté d'avoir participé. Il faut dire que le théâtre n'est pas du tout un genre littéraire qui m'attire, sans parler de l'Amérique latine dont je ne suis pas forcément captivé.

Pour reprendre les paroles traduites d'un célèbre groupe de musique : « L'homme blanc est venu et a tout pris ». Je reviendrais pas sur la colonisation, après tout c'est une affaire de nos lointains aïeuls que nous ne pouvons que critiquer. L'homme blanc est venu, a pillé, a violé, souvent en l'honneur d'un Dieu. Les guerres révèlent le vrai visage de l'être humain.

Reconcentrons-nous un peu sur « Montserrat ». Cette pièce de théâtre de 1948 revient sur une période obscure méconnu, voire inconnue, en France, sur la guerre civile du Venezuela. L'auteur, Emmanuel Roblès, nous dépeint des personnages antipathiques, parmi lequel se cache un homme censé du nom de Montserrat. Je ne reviendrais pas sur l'intriguqe, puisqu'il vaut mieux la découvrir soit même.

Il est intéressant de voir, par le jeu des acteurs, le questionnement du monstre. Pour les otages, il ne peut s'agir que de Montserrat, alors que celui qui le vrai dément n'est autre que le premier lieutenant. La liberté d'un peuple est le prix de quelques âmes.

C'est un récit bouleversant, percutant, philosophique, je dirais même une vision de l'être humain. le format théâtral m'a un peu dérangé dans mon confort de lecture, mais il s'agit là d'une belle découverte. Merci Nadou et j'espère que ton voyage en Scandinavie se passe à merveille ;)
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Cette pièce de théâtre "classique" est pour moi une belle surprise et un choc par la modernité de son propos et l'actualité des enjeux débattus par les protagonistes.
L'avant-propos de mon édition indique bien que, même si l'auteur a situé sa pièce au Vénézuela alors que Bolivar cherche à faire tomber les colonisateurs Espagnols qui persécutent le peuple, ce qui se joue dans ce huis-clos pourrait faire écho à bien d'autres contextes historiques et géopolitiques.
Un officier espagnol, Montserrat, est accusé d'avoir aidé Bolivar à échapper à la capture, trahissant là son pays... pour des raisons d'humanité.
Izquierdo, lieutenant enragé contre les indigènes sous son pouvoir armé, voudrait lui faire avouer la cachette du révolutionnaire et va user d'un stratagème cruel et diabolique. Il fait arrêter 6 innocents dans la rue (un marchand, un potier, une mère de famille, un comédien espagnol, une jeune fille et un jeune homme) et leur donne une heure pour convaincre Montserrat d'avouer sinon il les fera exécuter un à un...
La vie de Bolivar, et l'espoir qu'il représente pour tout un peuple, vaut-elle ces 6 morts ?
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Montserrat, officier espagnol, ne supporte plus les massacres, tortures, viols, pillages que son camp commet pour maintenir la paix en Amérique du Sud. Il se range alors du côté de Bolivar, seul chef capable de mener à bien la révolte, et l'avertit de l'embuscade que les Espagnols allaient lui tendre.

Son supérieur, le cruel Izquierdo, apprend sa trahison, et pour le faire parler, lui propose ce choix : six personnes, parfaitement innocentes sont arrêtées dans la rue. S'il ne parle pas avant une heure, ces six personnes seront exécutées.

Quatre d'entre elles tentent de faire fléchir Montserrat en invoquant leurs familles, leurs enfants, leur innocence, ... Pour le jeune homme, le choix est difficile et douloureux. Comme le lui rappelle Izquierdo, est-ce que le vague espoir d'une vie plus juste, sans aucune garantie de réussite, vaut-elle plus que six vies humaines ?
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