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EAN : 9782253008651
224 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.45/5   29 notes
Résumé :
Luigi Valerio n'est pas le premier à se prendre au piège d'un joli minois masquant un coeur sec d'enfant gâtée ni à s'attacher à une autre répondant mieux à ses aspirations quand il s'aperçoit de son erreur. Il ne serait pas le premier à vivre entre deux femmes, mais le pourra-t-il ? Cette question l'obsède en relisant les lettres où sa jeune épouse Angola annonce son retour.

Angela ne s'est jamais plu à Salina, en Sardaigne, où son mari est médecin. ... >Voir plus
Que lire après Cela s'appelle l'auroreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Italie, dans les années 50 en Sardaigne. Valério, un médecin au grand coeur recoud la misère au fond de la mine, panse les âmes des pauvres et tente de maintenir un équilibre entre ses valeurs et la réalité.

Marié, son épouse souffrante s'est éloignée pour se reposer hors de cette île qu'elle ne supporte pas. Il rencontre alors Clara, une jeune veuve. Il la rencontre toutes les nuits dans une fusion totale et réciproque. Il ne peut imaginer vivre maintenant sans elle, sans cette chair qui palpite sous ses doigts, entièrement dévouée dans cette attente de lui, nuit après nuit, dans ce secret qu'eux seuls partagent.

Lorsque le jour advient, il rentre dans sa demeure et trompe sa domestique, nul ne doit savoir ses absences nocturnes. Mais l'absence prend corps, elle l'étouffe, il ne peut s'absenter si loin de lui. En cachant son amour, il se perd. Toutefois, comment l'annoncer à son épouse, si fragile. Elle qui souhaite qu'ils partent vivre dans une grande ville. Avec de beaux sentiments pour les femmes de sa vie, il imagine alors que ce déménagement lui faciliterait la vie. Dans une ville anonyme, ce serait tellement plus facile de voir sa maîtresse tout en vivant avec sa femme, pour ne pas les faire souffrir… (c'est beau l'amour !) Clara accepterait-elle ?

L'étau se resserre autour du docteur quand il apprend que Sandro, sous le coup de la tristesse après le décès de sa jeune épouse, vient de tuer Gorzone, un homme méprisable. Valério prend la défense de ce pauvre bougre dont il comprend les souffrances liées à la perte de l'être aimée. Alors que la police recherche Sandro, il décide de le cacher chez lui.

Ah Valério, cela fait beaucoup de secrets pour un seul homme ! Quand je pense que ta femme ne va pas tarder à rentrer… tu n'as pas fini de sentir la corde se resserrer autour de ton cou.

Drame très agréable à lire, l'écriture d'Emmanuel Roblès est sobre, précise et me fait penser à celle de Christine Arnothy dans Le jardin noir, dans la description des affres de l'amour passionnel. Certains passages sont vraiment très beaux. Il y a comme une difficulté à vivre qui est exprimée avec pudeur par ces auteurs, comment survivre au drame de la vie. L'amour comme solution ? A voir…
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CELA S'APPELLE L'AURORE, écrit en 1952, s'ouvre sur une dédicace : « A P., en souvenir de l'exil d'Alghero ».
Ce roman est dédié à sa femme Paulette. Dans les derniers mois de la guerre, alors qu'il rentrait d'Allemagne en Algérie pour une permission, Emmanuel Roblès fut victime d'un accident d'avion qui
lui imposa un séjour imprévu à Alghero, en Sardaigne. C'est là qu'il rencontra le médecin dont il s'inspira pour le personnage de Valerio. Il était Milanais et avait raconté à E. Roblès qu'il s'était épris de cette île déshéritée où l'on avait besoin de lui et qu'il ne songeait guère, la guerre finit, à retrouver la capitale de la Lombardie.
Buñuel adapta ce roman au cinéma en 1955, le film avec Georges Marchal (Valerio) et Lucia Bosé (Clara) (qui fut , un moment, épouse du matador Luis Miguel Dominguin, décédée en mars 2020 des suites du covid 19) eut un grand succès.
Emmanuel Roblès a écrit « J'apprends beaucoup de mes personnages, de ces figures qui se sont imposées à mon esprit au hasard des jours et des rencontres et que, longtemps l'imagination a pétries et remodelées.
En quelque sort, je me nourris de cette création et il me semble que d'elle aussi je tire mon respect des êtres et de la vie. »
On imagine alors fort bien pourquoi ce médecin rencontré à la suite d'un événement fâcheux, a été choisi comme héros de ce roman : un médecin, qui soigne le bourgeois et l'ouvrier, le pauvre, surtout le pauvre, qui transgresse les conventions d'une société rigide pour assouvir sa passion , qui met en jeu son amour, sa vie pour sauver un homme Sandro, Valerio, tout simplement humain, un homme déchiré mais un homme fidèle à lui-même.
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Luigi Valerio est médecin dans une petite ville perdue de Sardaigne. Quelques années auparavant, il a épousé Angela, fille d'un riche Napolitain, qui s'ennuie terriblement dans cette île où elle ne trouve aucun divertissement, tant et si bien que son mari a dû se résoudre à l'envoyer en cure dans les Alpes. Pendant l'absence de sa jeune épouse, il s'est épris de Clara, la jolie veuve habitant la maison voisine. Dans les bras de Clara, il découvre l'amour, le vrai, qui est bien plus que la tendre affection qui l'unit à sa femme. Alors que le retour de cette dernière approche, Valerio tente de trouver comment vivre la suite de son existence. le début du roman ressemble à un beau petit roman d'amour.
Mais ce n'est pas tout, et c'est là ce qui fait la beauté de ce livre. Valerio est médecin, nous l'avons dit, et il se trouve qu'à ce moment-là, il soigne Magda mais ne parviendra pas à la sauver. Fou de chagrin, son mari abat l'abominable Gorzone qui, dans sa grande jalousie, n'a cessé de maltraiter le couple. Pour Valerio, lorsque Sandro vient se réfugier chez lui après le meurtre, le choix est vite fait : il cachera Sandro car, depuis qu'il connait Clara, il sait à quoi peut pousser l'amour véritable.
Qu'adviendra-t-il de tous ces secrets : la liaison avec Clara, Sandro caché dans l'ancienne chambre de bonne...? Les découvrira-t-on?

Ainsi, Luigi Valerio se montre bien plus que l'homme infidèle d'un roman à l'eau de rose, malgré les déclarations d'amour qui, à certains moments, semblent sorties d'un mauvais roman. Ce personnage, avec sa soif d'absolu, sa volonté de vivre selon ses valeurs, suscite la sympathie et l'admiration. Il en va de même pour Sandro.
Le drame qui se joue dans ce livre, ses personnages, en font, à mon sens, un roman extrêmement poignant. Il est relativement court (250 pages), se lit vite, et on se laisse emporter sans peine par l'histoire.
Une belle découverte !

Challenge ABC 2018/2019
Challenge XXème siècle 2019
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le docteur Luigi Valerio est, dès le début du roman, confronté à la culpabilité. Dans son petit village de Sardaigne, il exerce avec abnégation son sacerdoce de médecin. Auprès des malades, au quotidien, il ne ménage ni son temps, ni ses efforts, ni son empathie.
Mais voilà, sa vie est moins limpide qu'il le voudrait. Provisoirement éloigné de sa femme, il a une maîtresse qu'il aime d'un amour absolu. Première faille dans son organisation d'homme intouchable. La culpabilité s'instille en lui : cet amour, pourtant si pur, est frappé d'interdit. Les deux amants doivent se cacher, Valerio vit dans l'angoisse d'être découvert.
Deuxième faille , il a pour ami Sandro, un homme dont la femme se meurt d'un mal incurable. Gorzone, l'employeur de Sandro, qui lui fournit aussi son logement, ne fait aucune concession et le menace d'expulsion.
Le jeune homme, devenu veuf, inconsolable, sombre dans l'alcool et la dépression. Ses errances autour du village, son altercation dans un bar, qui se termine par des coups de feu tirés sur Gorzone, font de lui un paria recherché dans tout le pays, car son crime est, aux yeux de tous, un acte de vengeance.
Valerio lui offre une planque, mais celui qui aide Sandro se fait le complice d'un assassin, il le sait. Et Valerio n'en finit plus avec la culpabilité ! Il développe même une paranoïa à chaque fois qu'il croise Fasaro, le policier qui mène l'enquête , croyant que celui-ci a découvert son secret.
Un roman assez désuet, mais qui se lit un peu comme un thriller, tant on est embarqué dans ce duel entre Valerio et le policier qui semble le traquer et avoir tout deviné des agissements du médecin irréprochable.
Le titre est emprunté à une réplique tirée de la pièce de Giraudoux, "Electre" :
"La Femme Narsès : " (...) Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève?
Le mendiant. − Cela a un très beau nom, femme Narsès... Cela s'appelle l'aurore."
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L'histoire se déroule en Sardaigne , peu après la 2ème guerre mondiale . Un médecin , Valerio s'acharne à rester sur son île pour soigner les paysans qui , la plupart du temps , ne le paient même pas . Il reste en fait par amour pour Clara , sa maîtresse . Sa femme , Angela , se santé fragile , est retournée sur le continent pour se refaire un santé dans les Alpes .
Et voilà qu'une patiente meurt de la variole . Son mari , Sandro , devenu fou furieux , assassine son patron qui voulait les expulser . Valerio recueille Sandro et du coup se retrouve complice d'un meurtrier . Sa femme et son beau-père reviennent soudain chercher Valerio pour l'emmener s'installer à Naples où il pourra exercer avec une clientèle riche et intéressante . Il est presque décidé à les suivre car il pense installer sa maîtresse dans les parages . Mais voilà que le beau-père découvre le pot aux roses et le drame se déclenche ...
Nous avons ici affaire à un vrai roman comme on en écrivait dans les années 50 , avec une vraie histoire , des personnages autres que l'auteur et des sentiments exacerbés . Bunuel en a même fait un film avec Georges Marchal et Lucia Bose .
Un roman très bien écrit , agréable à lire . Une réflexion sur la vie , l'amour , la mort , les thèmes éternels .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Longtemps, ils restèrent allongés l'un contre l'autre, isolés du monde comme des naufragés. Un tumulte s'apaisait en eux, la mer se retirait en bruissant à leurs oreilles, les abandonnait, épuisés.
Le temps semblait miraculeusement figé comme une fleur prise sous une fontaine pétrifiante. Cette heure était pure, sans souvenirs, sans attache avec la terre. Cette heure ne menait à rien. Elle ne roulait plus comme un fleuve mais tournait sur elle-même, dans une odeur grisante de chair tiède et palpitante.
Lentement, Valerio promena ses lèvres sur les seins, sur le ventre de Clara. Sa main parcourut tout ce corps qui vivait d'une vie mystérieuse, intarissable.
- Luigi, soupira-t-elle.
Et, les yeux encore fermés, elle tendit ses lèvres et il l'embrassa avec une ardeur désespérée, comme si ce baiser devait les préserver tous les deux de la mort, les protéger de ce gouffre où les entraînait à présent le temps, qui, de nouveau, se remettait à couler...
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Il lui avait récité la légende de cette gravure qu'il avait admiré dans l'album de Gorzone :"L'amour est un don de Dieu, ceux qui auront su aimer sauront bien mourir et Dieu aura pitié d'eux."
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J'ai été correspondant de guerre, toubib ! L'Ethiopie, l'Espagne, le front de Bessarabie, la Grèce, est-ce que je sais ? J'ai vu fusiller des Noirs et des Blancs, des Espagnols et des Roumains, des Italiens et des Arabes, des Hongrois et des Croates ! C'est toujours la même chose ! Pour oublier tous ces morts il n'y a que l'alcool ! Parfaitement ! Pendant l'offensive sur Bilbao j'ai vu un type qu'on allait fusiller. Bon. Son gosse ne voulait pas lâcher le père qui avait déjà son dos au mur. Il s'accrochait à ses jambes. Le père le repoussait. Ce gosse ne voulait rien savoir. Parfaitement : on les a fusillé tous les deux. En Roumanie, c'etait les juives. Il ne faut pas croire tout ce que raconte ce cinglé de Malaparte. Mais l'histoire des juives c'est vrai. On mettait les plus jolies filles de la bourgeoisie juive dans les bordels pour la troupe. Quand elles avaient servi un mois on les fusillait ! J'ai vu ! Moi j'ai vu. J'ai tout vu. A Adoua, parfaitement, on faisait passer des tanks sur les jambes des prisonniers. Dégoûtant ! Et vous me parlez de mon foie ! Vous venez me parler de mon foie ! Vous plaisantez ! Tenez, toubib ! Parlez-moi de mon cœur, organe noble ! Lui, oui, lui est fichu, complètement fichu ! Fichu pour avoir battu à toutes les exécutions, à tous les tas de cadavres !
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En somme, il s'agissait d'examiner le problème de sang-froid. Clara était devenue sa maîtresse peu après le départ d'Angela. Ils étaient heureux malgré toutes les ruses qu'ils devaient employer pour cacher leur bonheur. Angela serait de retour à la fin du mois. Mais quoi, il ne serait pas le premier individu à vivre entre deux femmes !
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Las et désespéré il se hâta vers la maison de Clara, vers Clara, ce refuge.
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Video de Emmanuel Roblès (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuel Roblès
Émission complète : http://www.web-tv-culture.com/seules-les-montagnes-dessinent-des-nuages-de-marc-lepape-1277.html
C?est en 2008 que nous avions découvert Marc Lepape. Son roman « Vasilsca », alors salué par la critique, avait notamment remporté le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Depuis, ce professeur de lettres avait quitté les écrans radar. Marc Lepape était parti vers d?autres univers. Tout en gardant un goût prononcé pour la littérature, il s?est réorienté vers le théâtre et la mise en scène, donnant lui-même des cours et s?est essayé à la peinture pour éprouver d?autres sensations de création. Mais l?envie de l?écriture était toujours là. C?est finalement une histoire sur laquelle il s?était déjà penché qu?il ressort d?un tiroir et retravaille. Et voilà ce nouvel opus « Seules les montagnes dessinent des nuages », formidable roman qui, sous couvert d?aventures, d?intrigues sur une île lointaine à la fin du XIXème siècle, cache en fait une véritable interrogation sur la place de l?homme sur la planète, sur notre vision du bien et du mal et notre relation à l?autre et à la nature. Sur une petite île d?un royaume imaginaire, Erraink Rurem débarque d?un voilier en provenance du continent européen. Sur ces terres lointaines de Sélébie, le jeune ingénieur hydrolicien doit amener l?eau dans les contrées reculées de l?île où vivent des communautés qui ne connaissent ni la violence, ni la jalousie. Mais un crime est commis et les habitants de la vallée de l?Onk apprennent la peur. Erraink, aidé de la jeune et jolie Ilnah, va devoir comprendre ce nouveau monde qu?il découvre, entre mythes et légendes, et lever la malédiction qui semble peser sur ces terres à la fois fascinantes et hostiles. Porté une écriture flamboyante mais maitrisée, un rythme soutenu en courts chapitres, et des personnages attachants dans leur complexité et leur fragilité, le nouveau roman de Marc Lepape, qui n?est pas sans rappeler le plaisir de lecture de Jules Verne, est un formidable voyage initiatique, une quête intemporelle sur l?accomplissement et une interrogation renouvelée sur le sens de la vie. « Seules les montagnes dessinent des nuages » de Marc Lepape est publié aux éditions Emmanuelle Collas.
+ Lire la suite
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