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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
PROFESSEUR DE DÉSIR de PHILIP ROTH
David Kepesh, ses parents tiennent un hôtel, lui il fait des imitations, veut faire du théâtre puis finalement veut se lancer dans l'écriture. Il traverse l'Atlantique direction Londres, s'apprête à tout annuler puis finalement passe une première soirée à Soho, dans une impasse sordide voit une prostituée aux seins hors norme mais a peur de mourir en se souvenant que Maupassant est mort à 43 ans de la syphilis! C'est l'époque où la réputation des suédoises est à son zénith, alors il va dîner au »Soleil de minuit » pour les découvrir, Elizabeth d'abord puis Birgitta la colocataire qui plus tard, fera d'eux un trio. de retour à Stockholm Elizabeth regrettera les parties à trois qu'elle dit avoir fait uniquement car elle aimait David. Birgitta quant à elle ne semble avoir aucune limite et se prête, voire, initie tous les scenarii possibles. Pendant ce temps le prof de David s'interroge sur son sérieux, il est supposé travailler sur la poésie islandaise et ses notes sont catastrophiques. David, la mort dans l'âme doit quitter Londres pour l'Amérique, sans trop de regrets néanmoins sachant qu'il n'aurait jamais pu revenir à une sexualité «normale » avec Birgitta. Pendant ses études de littérature comparée, il se mariera avec Helen pour une relation compliquée avant de rencontrer Claire.
David, ce double de Roth est un insatisfait permanent, toujours dans le doute, dans l'inquiétude sitôt qu'il sent son désir s'amenuiser. Il est insupportable, a l'art de choisir ( ou d'être choisi)des femmes souvent névrosées, ne sait pas ce qu'il veut et les catastrophes s'enchaînent. Un beau roman, très autobiographique parfois, agaçant tant David est expert pour se mettre dans des situations inextricables, qui passe du comique à l'absurde il y a des moments que Kafka ne renierait point. C'est le deuxième livre de la série David Kepesh après le sein et avant la bête qui meurt.
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"Studieux le jour et la nuit dissolu", c'est en mettant en pratique ce dicton de Byron que le jeune David Kepesh fait ses premiers pas à l'école du désir et à celle de la littérature.
Etudiant, il se fourvoie joyeusement dans les bras de deux suédoises avant de devenir professeur de littérature et de connaître la désillusion amoureuse avec l'insaisissable Helen.
La douce Claire le fera renaître à la vie mais n'est-elle pas trop propre, trop droite ou innocente pour maintenir le désir de l'indécis professeur Kepesh?

Dans ce roman licencieux mettant en scène le professeur David Kepesh, personnage récurrent, sorte de double de l'auteur, homme qui oscille entre le confort d'une douce existence et les plaisirs frénétiques et aventureux de la chair, Philip Roth s'interroge sur le désir et sa manifestation.
Ce n'est peut-être pas le meilleur de ses romans mais la puissance du style, le ton très oral, la brillante analyse, la gravité, l'humour et la provocation sont toujours bien au rendez-vous.
Un esprit volontairement provocateur, subversif et sulfureux qui camoufle toujours une profonde interrogation sur l'homme et son désir.
Et au coeur de cet écrit souvent licencieux, émerge la question d'identité.
Alors même quand Roth fait moins bien, c'est toujours un régal et d'un très haut niveau !
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Après le sein, c'est le second de ses trois romans du « cycle David Kepesh », dont j'ai déjà commenté le dernier, La bête qui meurt.

Dans ce roman, Roth nous montre cette facette de sa création romanesque où les relations sentimentales ainsi que le sexe jouent beaucoup d'importance; ainsi en est il aussi, dans ce que j'ai lu, de la bête qui meurt ou de la complainte de Portnoy.

J'y retrouve un David Kepesh différent de celui que que j'avais suivi dans La bête qui meurt, qui était un universitaire new-yorkais, sexagénaire et célibataire endurci après un mariage raté, adepte des liaisons éphémères avec des jeunes filles, le plus souvent ses élèves, jusqu'à ce qu'il rencontre la voluptueuse Consuela qui le fera chavirer.
Ici, ce David Kepesh est aussi un universitaire, professeur de littérature comparée, mais plus jeune, environ trente-cinq ans, qui nous raconte, après son enfance avec des parents juifs tenant avec énergie (surtout sa mère) les rênes d'un hôtel de montagne, le Hungarian Royale, le fil de ses aventures sentimentales et sexuelles.

On va le trouver d'abord en étudiant en stage d'une année à Londres, où il mène une vie de recherche effrénée de toutes les options du « plaisir charnel » avec deux ravissantes étudiantes suédoises, Elisabeth la blonde et surtout la plus que délurée brune Brigitta qui le plaque quand il lui annonce qu'il retourne aux États-Unis après son année d'études.

Puis c'est la liaison avec Helen, une femme très belle mais étrange et insaisissable, obsédée par le souvenir de son aventure passée à Hong-Kong avec un homme marié, avec laquelle la relation est faite de conflits et qui le fera souffrir, avec laquelle il fera la bêtise de se marier, pour divorcer trois ans après.

Après une traversée du désert, marquée par la perte du désir et l'impuissance, et malgré une thérapie psychanalytique avec l'inénarrable Docteur Klinger, David renaît enfin avec Claire, une jeune femme de vingt-cinq ans, belle, intelligente, sensuelle et surtout pas compliquée du tout.
Mais David est il fait pour un bonheur tranquille, …et avec cette fois l'assentiment de son vieux père? Rien n'est moins sûr, car le roman se termine sur un David qui ne croit pas en lui, qui s'imagine incapable de vivre plus d'un an avec Claire, qui est tiraillé entre la perpective d'un bonheur conjugal tout simple et celle de nouvelles aventures, et qui nous abandonne avec cette question ouverte.

Cette histoire de ce Professeur de désir inassouvi, pourrait paraître bien banale, mais elle est formidablement racontée et agrémentée de toute une série d'épisodes, parfois profonds et émouvants tels la visite à Prague dans les pas de Franz Kafka, ou encore le récit de la vie concentrationnaire fait par l'ami de son père, et parfois loufoques comme son intention de consacrer son premier trimestre d'enseignement à l'analyse du récit de sa vie sentimentale et sexuelle, ou plus encore le rêve de la rencontre avec la putain de Kafka, ou la thérapie avec le psychanalyste perpétuellement interrompue par des coups de fils, ou enfin les dons d'imitation de l'animateur de l'Hôtel de ses parents, capable d'imiter tous les bruits que produit la clientèle dans les WC!

Et puis le désarroi, les hésitations, l'intranquillité de ce David Kepesh, brillant professeur mais affectivement immature, sont plutôt touchants et je me suis demandé quelle part autobiographique l'auteur y avait mis.

En conclusion, un roman de Philip Roth qui n'est pas, bien entendu au niveau de ses chefs-d'oeuvre, comme le sont par exemple La tâche, le complot contre l'Amérique, La contrevie ou encore Némésis, son dernier roman, mais que j'ai trouvé néanmoins surprenant et original
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Plus je découvre l'oeuvre de Philip Roth, plus je l'apprécie. Tout d'abord ce récit est extrêmement drôle bien que souvent très dur. Il est difficile de ne jamais se retrouver dans la personnalité et la vie de David Kepesh. On suit le déroulement de sa vie par la succession des femmes importantes de sa vie toutes aussi différentes qu'intéressante. Je ne vous divulgue pas la fin évidemment, mais les dernières pages m'ont fascinées.
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Quand tout va mal…
heureusement, il y a Phillip Roth.
Là, dans "Professeur de désir", un ptit bouquin de poche pas connu trouvé à la broc. Pas connu mais ya que des bons produits dedans, ça ne pouvait pas être mauvais !
Je me suis d'abord régalée parce que… parce qu'il écrit drôlement bien le bougre. En quelques mots il nous dresse un portrait, et on y est, on le suit. Il écrit tellement bien qu'il ne nous écrase pas avec son écriture. J'aime ce rapport qu'il a avec le lecteur, avec moi donc, de présenter ses questions du moment, le plus sincèrement possible mais sans en faire des tonnes, sans nous embarrasser. C'est curieux, il ne nous demande pas notre avis, il veut bien que nous soyons les lecteurs de sa vie, ok il joue le jeu. En fait, il suit sa ligne comme s'il était chez le psy, essayant d'être le plus honnête possible à exposer les faits, puis ses émotions. Nous, on dit mmm mmm, et on l'excuse s'il ne nous laisse pas de biftons en partant, such a pleasure monsieur.
J'adore sa manière d'être un fou du cul, à Philippe Roth. Il ne nous cache rien de ses doutes, ses envies, ses troubles, ses remords, en nous contant tout ça avec affection. Il est parfois drôle, parfois poignant. C'est un roman osé, qui va loin, et pourtant il ne nous agresse pas à nous déployer des prouesses sexuelles ou des jeux pervers. On reste entre humains. Ou plutôt lui, il reste entre humaines. Il se questionne dur, et tache de se répondre, et nous on assiste à ça, complices muets.
Pourquoi n'est-il pas connu ce livre ? Je l'ai adopté, moi, le petit Kepesh, le petit Kepesh et ses femmes et ses doutes. Non qu'il se montre tellement attachant d'ailleurs, mais j'aime son univers.
Par contre, comme toujours ou presque, il se fait un devoir de nous abandonner à la dernière page avec beaucoup de négligence, presque au milieu d'une phrase. Ce n'est pas la première fois que je ressens ça avec ses livres. L'impression qu'il vient de se rappeler qu'il cuisait des oeufs durs à la cuisine et qu'ils doivent être cramés, allez salut à la prochaine.
Mais je lui pardonne, à Phillip Roth, si c'est comme ça qu'il fonctionne. Parce qu'il m'épate. Il écrit bien, et j'aime ses histoires.
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