Les pionniers de la Résistance.
Eusebio Ferrari a juste 4 ans lorsqu'il arrive en pays noir, le pays de
Zola. Ce petit italien parlera un patois mélangé de Polonais, Russe, Belge avant même de parler français. C'est pourtant grâce à l'école et à un instituteur passionné qu'il échappera à la mine. En ce temps là, c'est le seul avenir. La mine à 13 ans, dès le certificat d'étude, à 12 ans avec dérogation si l'on est doué à l'école. Quelle chance !
Eusebio deviendra électricien, métier prestigieux à l'époque. Puis viendront les années de lutte avec les jeunesses communistes. Il faut dire que la lutte lorsque l'on grandit dans les corons, on connait...
C'est donc tout naturellement qu'Eusebio et ses amis rentrent en résistance en 1940. Ce sont donc des résistants de la première heure, ceux qui souvent vont se sacrifier pour les autres, qui ne verront jamais la fin de la guerre.
Tout est à faire, à inventer en 1940 : d'abord se procurer des armes, des explosifs, des planques, organiser des réseaux. Très vite vient la clandestinité, la peur, le froid, la solitude de quelques uns face à une population apeurée, attentiste voire hostile.
En face, il y a la police française. Nous sommes dans la zone interdite rattachée à la Belgique et donc à l'Allemagne. C'est donc une zone de non droit. La police n'a de compte à rendre qu'aux allemands, elle torture, tue selon son désir, ne craint absolument rien, d'ailleurs beaucoup de policiers resteront en place après la guerre. Certains seront encore présents lors de la rédaction de ce livre dans les années 70.
Plus tard, la Résistance, mieux organisée, aurait exfiltré Eusebio et ses amis mais en en ce début 1942, tout concourt à ce que cela se finisse par un drame. Ils mourront les armes à la main lors d'affrontement avec la police.
C'est cette histoire quotidienne de leur combat que nous racontent les deux auteurs, à partir de témoignages et de quelques archives. C'est l'histoire de quelques jeunes, des anonymes, de tout juste 20 ans qui luttèrent pour leurs idéaux et moururent pour la France alors que la plupart n'étaient même pas français.
Une belle leçon d'humilité. La question reste toujours la même :
qu'aurions nous fait ?