Cet album de
Laëtitia Rouxel qui a réalisé les illustrations et écrit le texte, nous fait entrer dans un monde utopique où l'écologie s'applique sans prise de tête.
L'histoire, c'est celle de Lilith, plutôt désabusée par sa vie sentimentale, qui, en rencontrant Popeye, un motard écolo rêveur, va trouver un sens à sa vie.
Bien sûr, Lilith va traverser tout un tas d'aventures avant d'arriver à réaliser son rêve : renouer avec le vivant en créant une forêt jardin. C'est une belle idée, un peu folle, qu'elle aimerait voir se généraliser pour sauver la planète. C'est son combat et, appliquant les principes de David Thoreau, un naturaliste cher à Popeye, elle travaille d'arrache-pied à construire ce petit paradis. En plantant des arbres, elle devient sylvanière
« C'est une révolution agricole…tous ensemble, en reforestant, en composant des paysages comestibles, nous pouvons devenir médecins de la terre, infirmiers des paysages. En utilisant l'intelligence des arbres, nous pouvons produire, nous faire plaisir, et infléchir l'avenir. »
Ce qui est intéressant, c'est ce cheminement vers une culture respectueuse de la nature, une manière de jardiner résiliente et basée sur l'observation de la nature. Ainsi le problème de l'eau nécessaire aux plantes est-il copié sur ce qui se passe en milieu forestier.
« Tandis que les excès climatiques règnent en secteur dégradé, il fait plus doux la nuit en forêt et plus frais la journée, et lors des chaleurs d'été, alors que les prairies se dessèchent, le sol forestier reste humide beaucoup plus longtemps. »
J'ai beaucoup aimé cette manière de raconter la création d'un jardin-forêt. Quelques belles pages expliquent de façon très pédagogique la démarche. Mais je regrette que l'autrice ne soit pas allée plus loin dans sa démonstration de la permaculture, la sylviculture et la régénération des sols, car il y a tant à dire !
Par contre, l'histoire personnelle de Lilith prend, à mon avis, un peu trop de place dans le récit par rapport à la création du jardin.
Un bon moment de lecture.