Manuel de la gueule de bois : Avant, pendant, après

Eh bien...je ne sais pas quoi penser de ce livre. Qui à mon regard de professionnel ès alcool(odépendance) frise par moment voire même dépasse les bornes. Les bornes de mise en danger.
Trop de complaisance avec le produit dans au moins la moitié du livre, il se rattrape quand il décrit un peu plus l'alcoolisme.
Trop sec avec les "ligues anti", les groupes d'entraide, qui ont pourtant leur utilité.
Vision beaucoup trop négative et pessimiste de l'abstinence...Il se termine d'ailleurs comme suit, ce qui me laisse plus que perplexe :
"L'abstinence, le refus d'admettre l'existence d'une nécessité sociale de l'alcool n'est pas un facteur d'équilibre. Une consommation modérée de boissons fortes avec, de temps en temps, un peu d'ivresse est beaucoup plus saine. Cette conduite garantit plus sûrement une bonne intégration au monde comme à la société. Elle mène à en vivre une certaine profondeur, à comprendre et  se comprendre. Sinon, l'alcool, ses mythes, ses rites, ses cérémonies et ses usages n'existeraient pas. Or ils existent, irrémédiablement présents."Je pense que l'auteur se trompe méchamment, contorsionne, confusionne les problématiques, et tient des propos limite dangereux pour ceux qui ne liront pas plus loin.

Les alcoolodépendants ne devraient pas se procurer ce livre, les personnes qui ne croient pas avoir de problèmes non plus à vrai dire. Je ne sais pas vraiment à qui je recommanderais ce livre.
Démarrant sur un genre de blague, comment gérer une gueule de bois, comment gérer ses consommations d'alcool, allant loin dans les idées, les recettes, les produits, les solutions très diverses, les mythes, que sais-je encore... A qui cela peut-il servir ? Pour mieux continuer ? Pour mieux risque s'enfoncer ?

Ce livre a pourtant aussi des points forts et est positif quand il déclare que art et alcool n'ont pas forcément un lien, que l'alcool ne rend pas talentueux. Jamais. Positif aussi dans les chiffres donnés. Qui parlent. Les dangers ne sont pas tus. (Même si les chiffres plus récents sont encore plus édifiants.)
Positif encore quand il dit et redit que le premier rapport à l'alcool est clairement répulsif et que pour l'apprécier il faut persévérer, se forcer, voire être obligé. Ce côté pression sociale, voire imposition de l'initiation...

Bref, si vous avez beaucoup lu et réfléchi sur ces questions infinies que représentent l'alcool et son usage, peut-être trouverez-vous ce livre amusant et un peu instructif. Pour les autres, je vous propose de passer votre chemin car la complaisance qui le traverse me semble trop dangereuse pour vous et pour toute personne consommatrice.