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4,16

sur 1452 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un roman de cape et d'épée écrit par un auteur contemporain qui a respecté les codes du genre.
J'ai suivi avec grand intérêt les aventures du "médecin" Jean-François Poncet en Abyssinie (et ailleurs) au temps de Louis XIV.
Comme à son habitude, l'auteur s'est bien documenté sur le sujet.
Deux belles histoires d'amour ajoutent du piquant au roman. Mais l'attitude de la belle correspond-elle vraiment à celle de son époque ?
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C'est toujours un plaisir de voyager avec Jean-Christophe Rufin. Ca fait du bien de rouvrir un livre qu'on a laissé 20 minutes plus tôt et de se retrouver happé par le souffle de l'auteur. L'Abyssin est son premier roman. Elle est fort bien troussée, cette histoire de Jean-Baptiste Poncet, médecin, pas très officiel, au Caire, à la fin du règne de Louis XIV, période où le Roi-Soleil finissait sa vie confit en dévotions, et où les Jésuites exerçaient une grande influence. Il est amené à devenir ambassadeur auprès du Négus, souverain d'Ethiopie, alors Abyssinie.

Rufin a la plume aisée et nous entraîne dans cette aventure qui tient de Dumas pour la truculence et De Voltaire pour l'esprit frondeur. Bien que trop long à mon gré d'une centaine de pages, on se régale des héros et des fourbes. Les premiers, Poncet, son ami Juremi, maître d'escrime et protestant, la belle Alix, fille du consuL du royaume de France au Caire, sont dignes de toute notre estime. Les ennemis sont évidemment à chercher du côté des Jésuites et des Capucins, par ailleurs très querelleurs entre eux. On connait bien l'auteur, médecin, diplomate, académicien, marcheur, longtemps au coeur de plusieurs ONG. Il aime raconter, Rouge Brésil, le grand Coeur, et virevolte joliment autour de la vérité historique.

Mais quelle joie de plonger et replonger dans ce roman, 700 pages en poche, et de retrouver le climat de liberté et de tolérance, sans message lourdaud, que le futur prix Goncourt distille tout au long du récit. Précisons à nouveau que Louis XIV sur sa fin n'était plus qu'une ombre souffrante, l'objet des manipulations d'un catholicisme outrancier. Après deux romans un peu punitifs, l'un suédois, l'autre néerlandais que j'ai renoncé à vous présenter (mon goût pour la découverte d'auteurs européens inconnus me conduit parfois à quelques déconvenues), je ne peux que conseiller ce joli voyage en Afrique précoloniale. Cet adjectif s'applique mal à l'Abyssinie qui ne connut qu'un bref épisode italien. Quoi qu'il en soit, en selle!
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Alors que les activités culturelles connaissent à nouveau un période de restrictions drastiques (bis repetita non placet) et que la maison redevient par la force des choses "the place to be", le moment est enfin venu de faire un grand tri dans sa (ou ses) bibliothèques et ce fut pour moi l'occasion d'extirper de ses profondeurs un oublié, cet excellent roman qui se trouvait hors de ma vue depuis au moins....vingt ans ?
Quel moyen plus délicieux d'échapper à la morosité ambiante que de se plonger dans les aventures extraordinaires de Jean-Baptiste Poncet ce sympathique apothicaire qui exerce la médecine en fraude ( mais obtient quand même de bons résultats) dans la bonne ville du Caire à la fin du 17ème siècle. Amoureux fou de la belle Alix, la fille du Consul, il acceptera de s'embarquer pour une dangereuse mission diplomatique qui le conduira dans la lointaine et mystérieuse Abyssinie. Après avoir soigné le Négus, ce souverain mythique, il reviendra en escortant l'ambassadeur extraordinaire qui est envoyé vers le Roi Louis XIV pour nouer des liens durables entre les deux nations. Mais bien sûr, rien ne se passera comme prévu...
Les arcanes de la diplomatie constituent autant de chausse-trappes pour les esprits candides et la rivalité entre jésuites et capucins se fait féroce tant chacune des congrégations souhaite l'emporter sur l'autre pour évangéliser les abyssins qui de leur côté ne demandent rien à personne .
Le périple du héros nous fait traverser des contrées lointaines, et affronter avec lui les plus grands dangers. L'humour toutefois est bien présent avec le personnage de Mourad l'ambassadeur choisi par le Négus, qui brille par ses talents culinaires mais dispose de bien peu d'aptitudes à la vie de cour.
Jean-Baptiste Poncet devra rendre compte de sa mission à la Cour de Versailles et c'est peu dire qu'il ne sera pas récompensé de ses peines !
Heureusement que la belle Alix a mis à profit ses talents de simulatrice pour échapper à la tutelle oppressante de son ambassadeur de père ...et qu'enfin les deux amoureux pourront être réunis pour le meilleur et pour le pire ...
Je reste perplexe sur le stratagème risqué utilisé par la jeune femme car sa détermination et les moyens employés pour parvenir à ses fins me paraissent peu compatibles avec les usages de l'époque et l'éducation donnée aux filles ... Néanmoins l'histoire est passionnante, bien racontée et si l'auteur prend parfois quelques libertés avec la vraisemblance, on lui pardonne bien volontiers car il a su emporter son lecteur tout au long du roman sur les chemins de la fiction pour son plus grand bonheur.
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Récit de voyages, d'intrigues politiques et religieuses au temps du Roi Soleil et du Négus. Une idylle amoureuse nait entre un apothicaire-médecin chevaleresque et la jeune fille du Consul du Caire. C'est le prétexte à saisir pour nous plonger dans ce monde d'avant avec la plume épique et bienveillante de "notre" Rufin déjà habile à peindre des histoires bien ficelées, même si on n'y croit pas vraiment. ( Alix pas très crédible comme femme libérée).
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Les relations entre la France, l'Egypte et l'Abyssinie au temps de Louis XIV...
Une partie de l'Histoire que je ne connaissais pas et qui a éveillé ma curiosité.
Basé sur des faits réels, l'Abyssin se lit comme un roman de capes et d'épées avec en plus de très belles descriptions des contrées traversées.
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Dans ce roman tous les ingrédients sont rassemblés pour passer un bon moment : aventure, Histoire et un peu de romanesque, le tout à la sauce orientale.
Le choc des cultures est aussi intéressant aussi bien dans la vie de tous les jours que dans la religion.
Les uns ont soif de pouvoir et passent leur temps à manigancer et les autres veulent vivre en peuple libre (sujet toujours d'actualité de nos jours...).
A lire sans modération.
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Avec L'abyssin, Jean-Christophe Rufin signait un roman couronné par le Goncourt du premier roman en 1997. Vingt ans plus tard, j'ai retrouvé avec cette lecture le plaisir que m'avait procuré le Grand Coeur lors de ma découverte de cet auteur.

En nous entraînant dans l'Afrique du 17e siècle, Rufin nous propose un dépaysement complet. Si Poncet a bien existé, Rufin prend des libertés avec son histoire (changement de prénom et d'époque notamment). Ces libertés permettent à l'auteur de nous proposer un roman d'aventures, une fresque romanesque, le tout mis en perspective avec les conflits et luttes de pouvoirs religieux en oeuvre à l'époque (place des protestants en France, querelles entre congrégations catholiques, divergences théologiques dans l'ensemble de la chrétienté, sans compter les alliances avec les musulmans, etc.).

Sans relâcher l'attention un instant, voilà le lecteur entraîné à dos de chameau, de mule ou de cheval, à parcourir les déserts d'Afrique ou les forêts françaises, aux côtés d'un homme qui croit en la parole donnée et en l'amour plus qu'en un quelconque pouvoir ou en une de ces religions qui s'affronte tout en prônant la tolérance.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Lire un livre de Jean Christophe Rufin est toujours un gage d'aventures picaresques. Sous la plume d'un auteur inspiré, maniant avec maestria le style, le ton et l'histoire.
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Une épopée qui fait voyager le lecteur du Moyen-Orient jusqu'à Versailles au temps de Louis XIV. Un récit éclairé pointant du doigt l'intolérance religieuse, le fanatisme, la manipulation, qui, sans nul doute ont laissé à travers les siècles leurs sillages dans notre société contemporaine. Une écriture classique et soignée portée par une bonne maîtrise de l'histoire des civilisations. C'est enrichissant. Je me suis toutefois un peu essoufflé sur la dernière partie, y trouvant quelques longueurs et répétitions.
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Principaux personnages :

Jean-Baptiste Poncet, herboriste, (médecin sans titre ni diplôme, né en 1672)
Maître Juremi, son ami, apothicaire, collègue et … protestant,
M.de Maillet, Consul de France au Caire,
Sa femme et sa fille Alix,
M. de Macé secrétaire du Consul,
Hadgi  Ali
Le Négus, roi des rois,
Murad, l'ambassadeur du Négus, (ancien cuisinier arménien)
Le Noir du Roule, futur ex-fiancé de Alix,
Une pléiade de religieux de quoi fomenter une révolution, des capucins (le père Brèvedent), des chrétiens,
des jésuites (le père de la Chaise, le supérieur, les pères Plantain et Fleuriau …)
les Abyssins, le père Pasquale,
Le Pacha,
Ponchartrain, cousin du Consul, apparenté par sa cousine germaine à la mère de M. de Maillet, ministre puis chevalier du Grand Roi),
Louis XIV ….

L'histoire (ou du moins le début)

Mai 1699 : Jean-Baptiste Poncet exerce au Caire sa profession près des petites gens dont il est très apprécié, en compagnie de M. Juremi. Ce dernier est également restaurateur de tableau et a travaillé sur le portrait du grand roi pour le compte du Consul.
Louis XIV, roi de France, veut envoyer une ambassade en Éthiopie et le Consul de France est chargé de la mise en place de cette mission mais sa santé ne le supporterait pas (ou sa lâcheté) Sur conseil de Macé le consul fait appel à Hadgi Ali (suite à concurrence entre les jésuites et les Capucins). J-B Poncet est tout heureux de cette aubaine. Il se prépare au voyage avec son « valet » joseph (faux valet mais vrai jésuite) et Hadgi Ali. C'est Alix, dont il est tombé amoureux entre temps, qui s'occupera des Plantes de nos deux compères.
Maître Juremi , parti seul par une autre route, les retrouvera en cours de chemin, à la fausse surprise de J-P B. La route sera longue et semée d'embûches.Mais Jean-Baptiste est porté par la déclaration d'amour qu'il a laissé à Alix. Il devra gagner la confiance du Négus et en deviendra un ami.
Le retour sera tout aussi long et difficile. Huit mois plus tard J-B se rendra à Versailles pour présenter au Roi le résultat de sa mission. Mais il ne sera pas accueilli comme il le pensait et reprendra bien vite la route de l'Égypte, pour y retrouver sa dulcinée.
C'est un long roman d'aventures passionnantes, ainsi que le décrit le sous-titre « Relation des extraordinaires voyages de Jean-Baptiste Poncet, ambassadeur du Négus auprès de sa Majesté Louis XIV » (clin d'oeil à d'autres aventures extraordinaires ?) qu'il faut lire avec … lenteur. Pour une fois j'ai adoré le dernier paragraphe !
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