En Normandie, dans les années 30, au coeur du domaine de Cravenmoore, résidence d'un énigmatique fabriquant de jouet, Lazarus Jann, peuplée de ténèbres et d'étranges automates, Ismaël et Irène, son amour de jeunesse, vont traverser de bouleversantes épreuves et affronter une ombre d'une puissance absolue et emplie de haine. Celle-ci sème la terreur et la mort au sein de cet univers étrange à l'aspect pourtant idyllique.
Carlos Ruiz Zafón s'appuie avec talent sur les codes du roman gothique classique, avec un pacte démoniaque et un double maléfique contrarié par une passion romanesque, pour donner à son récit une portée symbolique ou l'amour tient une place fondamentale. L'auteur suggère, en parallèle, une théorie originale sur l'émergence et la montée du nazisme. Une histoire à l'atmosphère fantastique qui oscille entre légende et mystère, pleine de poésie, traitée avec beaucoup de retenue et de profondeur. Un récit qui s'inscrit en premier lieu dans une littérature pour adolescent mais au final, pas seulement. L'écriture est très imagée et riche d'une magie poétique,
Carlos Ruiz Zafón façonne avec ses mots une trame envoûtante ancrée dans l'imaginaire même si certains éléments auraient mérité d'être davantage développés.
Même si l'intrigue est un peu légère et évidente,
Les lumières de Septembre offre une fois de plus une réflexion sur les tourments de l'enfance, les affres de la perte d'un être cher mais surtout, un bel exemple d'amour, de solidarité et de droiture. Moins aboutie que la trilogie de
l'ombre du vent, ce dernier volet du Cycle de la brume est néanmoins attrayant et procure un bon moment de lecture.