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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Argonos est un vaisseau-cité sillonnant la Galaxie, comptant à son bord plusieurs milliers d'êtres humains. Habitants ou passagers ? La question se pose, car si cette odyssée a une origine et un but, tous deux se sont perdus dans les mémoires depuis plusieurs siècles.

La nef des fous est le récit des évènements qui constituent vraisemblablement la période la plus critique de l'Histoire de cette petite communauté.

J'ai passé un très agréable moment de lecture, sans pour autant avoir été scotché par l'ambiance ou l'histoire.
On est sur un récit d'aventures et d'exploration spatiale que je qualifierais vaguement de classique. L'action se déroule, tour à tour et de manière équilibrée, sur une planète inconnue, dans un vaisseau alien abandonné, et dans l'Argonos lui-même.

Déjà, il faut reconnaître que les 400 pages de ce roman se lisent sans aucun effort, ce qui compense largement la présence de certaines longueurs, pour ceux qui les remarqueraient. le style est sobre et agréable, axé sur le récit et les dialogues. Les chapitres courts et homogènes (10 pages) contribuent à la fluidité de la lecture. Point de twists, point de cliffhangers. Ici la tension narrative est assurée pas la seule mécanique de la lente exploration et du suspense qu'elle suscite, avec son lot de mystères et de dangers.

Le héros et narrateur de l'histoire – Bartolomeo Aguilera – a la particularité d'être né avec des bras atrophiés, handicap qu'il compense à l'aide de prothèses métalliques. Comme dans Roche-nuée, la difformité du héros fait de lui une personnalité atypique à l'esprit particulièrement brillant. Mais alors que dans le roman de Garry Kilworth, le background du héros est essentiel à l'histoire et particulièrement bien exploité, celui de Bartolomeo sonne un peu creux ou artificiel : j'ai passé les quatre-cinquièmes du roman à m'interroger sur ce choix précis de difformité, avant d'en comprendre la raison.

Puisque j'en suis aux personnages, à l'exception notable de Père Veronica je les ai trouvés tantôt ternes, tantôt inconsistants. C'est l'aspect qui m'a le plus gêné, sans être rebutant.
La rivalité opposant l'évêque Soldano et le capitaine du vaisseau – Nikos Costa – sert de fil conducteur. Pourtant, la lutte de pouvoir qui nous est vendue n'impressionne pas. Nikos semble manquer de force de caractère de manière récurrente, tandis que l'évêque tarde à démontrer sa dangerosité.
La relation entre Bartolomeo et Nikos (une vieille amitié trahie) avait du potentiel, mais je l'ai trouvée par trop erratique.
Finalement, c'est peut-être le personnage de Bartolomeo qui m'a le plus posé problème : héros à la personnalité atypique et insaisissable, malaimé mais confident de tous, ses propres motivations ne sont jamais explicitées, et ses choix parfois peu logiques.

Les grandes qualités de ce roman sont à mon avis :
- le récit d'exploration dont la progression savamment dosée parvient à maintenir constant l'intérêt.
- le thème du religieux, porté par les discussions très intéressantes entre Bartolomeo et Père Veronica, mais aussi et surtout par le vaisseau lui-même et la cathédrale qu'il abrite en son sein.

Le découpage en grandes parties est assez perturbant, car on a l'impression d'une juxtaposition sans fil conducteur. Heureusement, les cent dernières pages permettent de recoller les morceaux en offrant au moins une hypothèse explicative. Ces cent dernières pages sont par ailleurs particulièrement rythmées, avec une accélération de la tension et… oui : il se passe vraiment des choses à la fin, et l'auteur fournit certaines réponses aux questions posées, sans que le mystère autour des aliens soit complètement élucidé.

Dans la première partie, l'insurrection développe de manière significative la thématique de la lutte des classes au sein du vaisseau. Cette thématique m'a semblé un peu hors sujet avec le recul. Une histoire dans l'histoire.

Le thème de la confrontation avec une intelligence non humaine dont on ignore quasiment tout m'a rappelé les romans de Jean-Michel Calvez. En particulier, la question du choix d'attaquer le premier ou pas et ses conséquences, est traitée plus en détail dans l'Arène des géants, du même auteur.

Celles et ceux qui auraient souhaité une lutte pour le pouvoir plus appuyée peuvent essayer Pyramides, de Romain Benassaya. Je n'ai pas aimé ce roman, mais il est centré sur les intrigues, et traite par ailleurs des thèmes de l'exploration et de la colonisation.

J'ai aussi pensé à l'excellent Déchronologue, de Stéphane Beauverger, qui dans un univers complètement différent, tisse une histoire complexe autour d'un vaisseau très singulier. Aventures et exploration sont également au rendez-vous.
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Encore un auteur que je découvre, même si La Nef Des Fous me fait de l'oeil depuis un moment. Deux romans de traduits en français seulement, très peu d'infos à glaner sur les internets, la même description Wikipedia en boucle qui tient en un paragraphe... On se concentrera donc sur le bouquin en lui-même, et c'est pas plus mal.

Notre narrateur se nomme Bartolomeo et fait partie de l'équipage de l'Argonos, vaisseau traversant l'univers depuis tant de générations qu'ils en ont oublié leur but d'origine. Les infos sont minimes. On sait que la Terre n'est plus habitable, que l'humanité s'est essaimée sur d'autres planètes un peu partout dans l'espace, que la place du religieux dans leur mission devait être importante... et c'est à peu près tout.
Jusqu'à ce que notre astronef capte un signal en provenance d'une planète inconnue rapidement baptisée Antioche. Un monde autrefois peuplé, mais apparemment désert après une exploration relativement approfondie des lieux. Celà pris du temps, avant de trouver les premiers ossements. Rien d'extraordinaire au début, mais ça dérape pourtant assez vite, et nous voilà plongé dans l'horreur absolu.

De la Sf teinté d'épouvante, ça démarre très bien pour moi, sans compter le halo de mystères entourant l'Argonos - de même que pour Antioche - je suis décidemment gâté. Les chapitres sont courts, accentuant le piège page-turner dans lequel je suis tombé, dégommant ce livre en quelques heures à peine.
J'ai vraiment apprécié les personnages, principaux ou secondaires, très réussis malgré certains côtés clichés. Bartolomeo, de par sa position de conseiller du capitaine, nous place au premières loges et nous distille toutes les indiscrétions du vaisseau. Indiscrétions accompagnées de cachotteries, complots et trahisons, l'intrigue n'est pas avare dans ce domaine, croyez-moi. J'imagine que la vie en huis-clos tout le long de son existence n'est pas un facteur plutôt favorable à l'apparition d'une communauté de bisounours, mais je peux me tromper.

Le récit est enivrant, le rythme haletant, et les mystères sont savamment dosés par Russo. C'est donc regrettable que quelques détails viennent noircir le tableau. L'intrigue n'est pas exempte de tout défaut, et on notera quelques facilités, voire quelques raccourcis assez grossiers à mon goût.
D'autre part, je sais que c'est sympa de laisser quelques questions sans réponses à la fin d'un livre, le lecteur pouvant s'imaginer tout un tas de choses, mais là je trouve que l'auteur aurait pu se dévouer un peu plus, car il y a vraiment une frustration doublé d'un goût d'inachevé en refermant la dernière page.

Plus j'apprécie une lecture, plus je peux être dur avec les quelques défauts que je vais y trouver. La Nef Des Fous n'aurait peut être pas postulée à une place dans le Hall of Fame de la Sf, même avec ses imperfections gommées, mais cette oeuvre présente de très sérieux arguments, dont une efficacité redoutable. Une très bonne lecture, que je recommande aux amateurs, et qui donne envie d'aller jeter un oeil au reste de son oeuvre, mais le choix sera malheureusement vite limité.
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C'est le résumé très intriguant, ainsi que la belle couverture (qui est en totale adéquation avec le livre) qui m'ont poussée à lire ce roman et je dois dire que je ne regrette pas du tout.

On suit Bartoloméo, un personnage né avec des handicaps physiques dont il s'est parfaitement adapté et qui se décrit comme le conseiller officieux du capitaine de L'Argonos, un vaisseau qui abrite toute une population. Ils "errent" depuis des années de planètes en planètes n'ayant aucun but précis. Mais un vent de nouveauté va faire s'agiter tout ce beau monde quand ils interceptent un signal émis d'une planète. Ils vont alors vouloir découvrir qui émet et si une population subsiste dessus.

Dans l'ensemble, ce fût une agréable lecture. Si le début est assez lent, le rythme devient plus soutenu à partir de la découverte de la planète, l'auteur nous emmenant à en savoir toujours plus, attisant notre curiosité comme celle de Bartoloméo. J'ai vraiment été happée par toutes les découvertes et j'ai adoré ce sentiment face aux mystères et à l'inconnu. le récit est écrit à la première personne, nous immergeant totalement avec Bartoloméo.

Bartoloméo est un personnage que j'ai beaucoup aimé. Il évolue tout au long du roman. D'homme de l'ombre, il va commencer à prendre position et s'affirmer, même s'il s'en mordra les doigts face à des prises de positions qui auront des conséquences assez sombres. J'ai beaucoup aimé le traitement de ce personnage par l'auteur. Par contre, niveau personnages secondaires on est un peu en reste. Il y en a mais ils ne sont quasiment pas développés.

De même, même si j'ai passé un bon moment avec ce livre, je suis restée un peu sur ma faim. Il y a beaucoup de mystère dans ce roman. On ne sait pas d'où vient le vaisseau ni pourquoi il a été construit. Pas mal de points sont également assez flous et l'auteur ne répondra pas à toutes les questions que l'on peut se poser.
Autre point, on sent que l'auteur a voulu aborder des sujets importants comme la lutte des classes. Malheureusement, ça fait un peu un flop car au final il ne fait qu'esquisser sans réellement approfondir et à la fin du roman, on se demande franchement l'intérêt que cela a. C'est comme s'il avait absolument voulu parler de ce sujet, amenant une sous-intrigue dessus mais sans l'approfondir. Cela donne une impression de "tiens, je colle ça là et après on en parle plus".
Bref, si c'était pour le traiter comme ça, autant ne pas le mettre, ça n'apporte rien au récit au final.

Donc dans l'ensemble, une bonne lecture, intéressante, mystérieuse et assez addictive, avec malgré tout des points légèrement décevants comme des questions restées sans réponse, des personnages secondaires pas assez creusés et des sujets pas assez approfondis à mon goût.
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Mon tout premier roman de science-fiction, et oui! Ça faisait vraiment longtemps qu'il prenait la poussière dans ma bibliothèque parce que je n'étais pas certaine d'apprécier. Finalement, ce fut une belle découverte, surtout pour la plume de l'auteur.
L'histoire était bien garnie d'action et de rebondissements. J'avais de la difficulté à arrêter de lire tellement j'étais plongée dans les événements.
Les personnages étaient très complets et m'ont étonnamment tous plu.
J'ai moins aimé le côté religieux, voir même fanatique, qui ne m'a pas du tout accroché. Certains moments étaient un peu long ou redondants.
Dans la généralité, c'était un bon livre et j'ai envie de découvrir plus de romans de ce genre.
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Un roman assez bien ficelé, pas forcément très prenant tout de suite, mais rempli de suspense et de mystère. La seconde partie est bien plus prenante (à partir du "Vaisseau mort"), on est scotchés par moments, une atmosphère d'angoisse et de mystère épais flotte et c'est vraiment très bien fait. On a envie de savoir la suite si bien que...

Si bien que (attention spoiler; ne pas continuer si vous n'avez pas lu le livre) on a tendance à être un poil déçu de la fin, qui tombe un chouïa à plat.
Ce qui me permet d'aborder d'abord les points négatifs du roman, car il y en a:
- Beaucoup de mystères qui ne mènent nulle part. Les combines de l'évêque restent quasiment sans incidence sur l'histoire principale. On a tendance à penser au fil du roman qu'une machination complexe est à l'oeuvre, que le problème de l'évêque, la religion, la planète abandonnée, le vaisseau alien vont s'imbriquer dans une révélation finale retentissante ... sauf que non. Certes, cela laisse de la place à l'imagination du lecteur. Cependant, le rôle du personnage de l'évêque se révèle quasi nul. le personnage ne tient en fait presque aucune place dans l'histoire et c'est bien dommage car on nous laisse penser le contraire à tel point qu'à la fin, on en vient à se demander tout simplement pourquoi ce personnage existe ...
- Un final un peu faible, donc.
- Un style efficace, certes, mais sans autres qualités littéraires. C'est assez plat de ce côté là, mais j'ai lu la traduction. D'un autre côté on ne prend pas forcément ce type de roman pour la qualité du style ? J'ai lu que certains regrettaient le manque de descriptions; si vous avez lu Asimov, vous ne serez pas dépaysés. Cela ne m'a personnellement pas dérangé.

Cela reste anecdotique et les points positifs sont plus importants:
- On se laisse aisément balader au gré des aventures du personnage principal (découverte de la planète, révolte, emprisonnement, vaisseau alien ...)
- le mystère est présent tout au long du roman et c'est assez captivant car la tension est palpable et comme le héros, on ne sait pas ce qui se passe, mais on sait que quelque chose cloche.
- Les personnages sont consistants et intéressants. Il y a plusieurs points de vue et camps qui s'opposent. le problème vécu par les personnages est complexe et on partage leur angoisse.
- Certes c'est un style efficace, et rien de plus, mais c'est quand même bien efficace, ça reste une lecture agréable.

En somme un bon petit livre de SF à suspense que je trouve personnellement sans prétention mais qui se révèle une bonne lecture plaisir. Les moments où le mystère est le plus épais m'ont vraiment surpris et scotché. Pas obligé d'aimer beaucoup la SF pour s'y plonger; ça ne foisonne pas de détails technologiques et de descriptions futuristes. Je me questionne juste sur la pertinence d'en faire un livre de SF axé sur la religion, car je n'ai pas trouvé qu'il y avait la moindre utilité à la présence de l'église et de l'évêque dans cette histoire, à part éventuellement ce parallèle du Léviathan version futur. Néanmoins cette toile de fond, cohérente, permet d'avoir des personnages consistants et une multitude de points de vue qui donnent leur complexité à la trame.
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L'angoissante recherche du salut par une équipe aux commandes d'un gigantesque vaisseau perdu dans les galaxies qui se retrouve piégée avec des milliers de personnes par un vaisseau alien. Cette aventure prenante est surtout un questionnement existentiel, voire mystique, de personnages complexes et attachants, car pleins d'humanité. Très bon.
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Un bon style d'écriture. Il se lit bien, et l'histoire est entrainante. Certes le sujet de vaisseau volant n'est pas nouveau en SF, mais les rebondissements sont impressionnants et l'on laisse notre imagination vagabonder par moments. Je recommande, même pour les débutants en SF.
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Bienvenue dans l'Argonos, un vaisseau qui erre dans l'espace depuis des siècles sans plus savoir d'où il vient ni où il va. Une planète habitable est découverte mais, sur place, l'équipe d'exploration découvre que tous les habitants ont été massacrés. Ils décident donc de ne pas s'y attarder. Plus tard, un vaisseau alien croise leur chemin, il semble abandonné. Bien évidemment, il sera exploré à son tour et comme le titre le laisse supposer cela ne présage rien de bon.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture. J'ai bien aimé cette ambiance pleine de suspense dans le genre « huit clos dans l'espace ». L'histoire est racontée par Bartolomeo, un personnage atypique et sympathique.

Mais après avoir refermé ce roman, je reste avec l'impression qu'il aurait pu être plus développé et je reste avec quelques questions. Il y a des choses qui ne sont pas claires ou qui ne collent pas. Il y a aussi le personnage de l'évêque qui m'a semblé incohérent. Et puis, je m'attendais vraiment à

Ce roman a reçu le prix Philip K. Dick en 2002.



Challenge défis de l'imaginaire 2019
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Après l'avoir abandonné, j'ai repris ce roman dans la foulée du "Cimetière des Saints" et je ne le regrette pas. le récit est à la première personne, et le personnage narrateur raconte un an de sa vie à bord d'un vaisseau-génération, un de ces vaisseaux spatiaux au très long cours dont les passagers finissent pas oublier, au fil des siècles dans l'espace, leur origine, leurs objectifs et leur destination, au milieu de systèmes automatiques vieillissants. Russo renouvelle ce thème classique par deux trouvailles : la présence d'une puissante église catholique à bord de cet immense vaisseau, avec son évêque tortueux, son imposante cathédrale et son clergé. D'autre part, la découverte sur une planète où le vaisseau fait escale, de traces anciennes d'atroces massacres d'humains, perpétrés par des aliens, dont le vaisseau proche piège les voyageurs qui tenteront de se libérer de leur emprise. Pour une fois, les extraterrestres sont une réussite incontestable : on n'en aperçoit qu'un (sous un déguisement humain), ils ne sont présents que par des restes d'atrocités commises, et une technologie massive, tyrannique et incompréhensible : un vaisseau dont l'exploration rend fou et fait des victimes à foison, sans que l'on comprenne pourquoi ni comment. Leur caractère est absolument étranger, leurs actes sont indéchiffrables, ils sont inhumains, donc réussis. L'église catholique spatiale, elle, est l'occasion de créer un personnage d'évêque sombre et perfide, mais aussi une figure lumineuse de femme-prêtre. C'est donc un roman prometteur, sans trop de longueurs.
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Encore novice en matière de livres de SF, je trouve ce livre facile d'accès. On est vite plongé dans l'univers du livre. Les personnages sont crédibles et attachants. La fin m'a peut-être laissé sur ma faim.. En tout cas, il sera à tout jamais le livre qui m'a révélé mon goût pour la "littérature" SF. je recommande !
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