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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un style efficace pour servir une histoire solide ...

Un vaisseau ,dans l'espace profond ,en route depuis des siècles est confronté à une énigme et à un vaisseaux alien mystérieux : voilà l'idée de base .

Un thème de SF classique qui est loin d'être toujours abordé avec cette qualité et ce sérieux .
Les personnages sont très denses et complexes ( c'est un faible mot ! ).
Résultat : nous sommes littéralement embarqués dans ce périple très tortueux aux multiples rebondissements.
La fin est trépidante et pleine de suspense .

Ce roman mérite son prix Philippe k Dick car le style efficace adopté par l'auteur est un vrai hommage à p k Dick et il y de réelles analogies stylistiques.
L'intrigue questionne avec efficacité et nuances des valeurs tel que le bien et le mal ou la tolérance et l'impact de l'altérité extrême sur l'autre .
Il y a très souvent des phrases qui sonnent très justes .
Un texte assez travaillé et de qualité .

Un vaisseaux qui voyage depuis des siècles qui a développé une culture singulière et où des identités culturelles et sociales se sont affirmées.
Le voyage est sans but et le voyage se poursuit alimenté par la nécessité et l'illusion de la permanence d'un environnement qui parait solide et qui est fragile en fait ...
Les personnages existent de façons palpables et leurs problématiques nourrissent le récits qui est lui-même subordonné à leurs affects et problématiques individuelles .
L'univers est solide également et il invite à s'intéresser à des questionnements éthiques et politiques ,politiques au sens large ( politéias ).
Savoureux selon mon humble avis ...

Au sujets des défauts supposés de la fin de ce roman .
Je dirais seulement que je la trouve satisfaisante .
Évidemment si on s'imagine que les auteurs écrivent à la demande particulière ( à la carte ) on est peut être déçu ( sourire ).
Bref ! une fin très correcte ( selon mon humble avis ) dans la mesure où il y a une accélération trépidante du tempo et des conclusions et des ouvertures !
Sans parler du fait que certaines problématiques individuelles de certains personnages vont l'amble avec les personnages et sont portées à leur stade ultime également ...

Sur ce thème ( celui du vaisseau monde ) ;un autre roman ( plus court ) qui est un vrai bijoux : L'Anniversaire du monde de Ursula le Guin .
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Bienvenue dans l'Argonos, un vaisseau qui erre dans l'espace depuis des siècles sans plus savoir d'où il vient ni où il va. Une planète habitable est découverte mais, sur place, l'équipe d'exploration découvre que tous les habitants ont été massacrés. Ils décident donc de ne pas s'y attarder. Plus tard, un vaisseau alien croise leur chemin, il semble abandonné. Bien évidemment, il sera exploré à son tour et comme le titre le laisse supposer cela ne présage rien de bon.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture. J'ai bien aimé cette ambiance pleine de suspense dans le genre « huit clos dans l'espace ». L'histoire est racontée par Bartolomeo, un personnage atypique et sympathique.

Mais après avoir refermé ce roman, je reste avec l'impression qu'il aurait pu être plus développé et je reste avec quelques questions. Il y a des choses qui ne sont pas claires ou qui ne collent pas. Il y a aussi le personnage de l'évêque qui m'a semblé incohérent. Et puis, je m'attendais vraiment à

Ce roman a reçu le prix Philip K. Dick en 2002.



Challenge défis de l'imaginaire 2019
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Encore un auteur que je découvre, même si La Nef Des Fous me fait de l'oeil depuis un moment. Deux romans de traduits en français seulement, très peu d'infos à glaner sur les internets, la même description Wikipedia en boucle qui tient en un paragraphe... On se concentrera donc sur le bouquin en lui-même, et c'est pas plus mal.

Notre narrateur se nomme Bartolomeo et fait partie de l'équipage de l'Argonos, vaisseau traversant l'univers depuis tant de générations qu'ils en ont oublié leur but d'origine. Les infos sont minimes. On sait que la Terre n'est plus habitable, que l'humanité s'est essaimée sur d'autres planètes un peu partout dans l'espace, que la place du religieux dans leur mission devait être importante... et c'est à peu près tout.
Jusqu'à ce que notre astronef capte un signal en provenance d'une planète inconnue rapidement baptisée Antioche. Un monde autrefois peuplé, mais apparemment désert après une exploration relativement approfondie des lieux. Celà pris du temps, avant de trouver les premiers ossements. Rien d'extraordinaire au début, mais ça dérape pourtant assez vite, et nous voilà plongé dans l'horreur absolu.

De la Sf teinté d'épouvante, ça démarre très bien pour moi, sans compter le halo de mystères entourant l'Argonos - de même que pour Antioche - je suis décidemment gâté. Les chapitres sont courts, accentuant le piège page-turner dans lequel je suis tombé, dégommant ce livre en quelques heures à peine.
J'ai vraiment apprécié les personnages, principaux ou secondaires, très réussis malgré certains côtés clichés. Bartolomeo, de par sa position de conseiller du capitaine, nous place au premières loges et nous distille toutes les indiscrétions du vaisseau. Indiscrétions accompagnées de cachotteries, complots et trahisons, l'intrigue n'est pas avare dans ce domaine, croyez-moi. J'imagine que la vie en huis-clos tout le long de son existence n'est pas un facteur plutôt favorable à l'apparition d'une communauté de bisounours, mais je peux me tromper.

Le récit est enivrant, le rythme haletant, et les mystères sont savamment dosés par Russo. C'est donc regrettable que quelques détails viennent noircir le tableau. L'intrigue n'est pas exempte de tout défaut, et on notera quelques facilités, voire quelques raccourcis assez grossiers à mon goût.
D'autre part, je sais que c'est sympa de laisser quelques questions sans réponses à la fin d'un livre, le lecteur pouvant s'imaginer tout un tas de choses, mais là je trouve que l'auteur aurait pu se dévouer un peu plus, car il y a vraiment une frustration doublé d'un goût d'inachevé en refermant la dernière page.

Plus j'apprécie une lecture, plus je peux être dur avec les quelques défauts que je vais y trouver. La Nef Des Fous n'aurait peut être pas postulée à une place dans le Hall of Fame de la Sf, même avec ses imperfections gommées, mais cette oeuvre présente de très sérieux arguments, dont une efficacité redoutable. Une très bonne lecture, que je recommande aux amateurs, et qui donne envie d'aller jeter un oeil au reste de son oeuvre, mais le choix sera malheureusement vite limité.
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Bartolomeo Aguilera est le conseiller de Nikos Costa capitaine de l'Argonos, un vaisseau spatial qui erre dans l'espace depuis des temps immémoriaux, sans savoir précisément d'où il vient ni où il va.
A bord, deux pouvoirs sont en lutte, celui du capitaine et celui de l'évêque, personnage religieux influent qui cherche à prendre le commandement.
Bartolomeo, handicapé, se meut dans un exosquelette en plastique et en verreacier. Il a, seul, la confiance de Nikos et fréquente Pâr, un nain puissant, habile et quelque peu trafiquant à ses heures.
Il fait la connaissance de Francis, un jeune orphelin, qu'il dégage d'un amas de câbles rouillés où il s'était enferré en espionnant l'évêque.
Un message fixe a été capté par les instruments du bord qui provient d'une planète, aussitôt baptisée "Antioche" par l'évêque. Celle-ci, abordée par une équipe de reconnaissance s'avère être un lugubre charnier. En même temps une mutinerie éclate à bord du vaisseau. Menée par Pär, elle vise à aider les "soutiers" à quitter le vaisseau pour se réfugier sur Antioche.
La révolte est un échec. Pär est en fuite et Bartolomeo, y ayant participé, est jeté au fond d'une geôle sans jugement ni condamnation.
Mais un vaisseau spatial "alien" est en vue...
Ce "space-opéra" moderne est passionnant, il est une vraie réussite.
Basé sur une histoire solide, bien écrit, dans un style efficace, il propulse son lecteur à bord de l'Argonos, sans lui laisser le loisir d'en sortir, pour vivre avec Bartolomeo de passionnantes aventures dépaysantes et mystérieuses jusqu'à un épilogue astucieux.
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Un livre très sympathique qui se lit sans aucune difficulté.
Le style est simple, les chapitres sont courts, on avance rapidement dans l'intrigue.

Et c'est justement à ce niveau que se situe, pour moi, le premier gros point négatif de ce roman. En effet, je trouve que l'auteur néglige beaucoup trop les descriptions, que ce soit de l'environnement comme celles des protagonistes. Certains verront justement ici un moyen efficace de ne pas ennuyer le lecteur, mais pour ma part j'aurai besoin davantage de détails pour me permettre de bien visualiser chaque scène. A titre d'exemple, à aucun moment on ne donne d'indications précises sur les dimensions des deux vaisseaux, ni à quoi ressemble précisèment l'intérieur de l'Argonos, ni son nombre d'occupants, ni le nombre de membres de chaque équipe ou département ou section. A plusieurs moments, je me suis supris à faire la comparaison avec le Destination Ténèbres, de Frank M. Robinson, qui narre également l'histoire d'un vaisseau navigant depuis la nuit des temps à la recherche d'une forme de vie extra-terrestre, et je me suis rendu compte que l'univers de celui-ci était beaucoup plus palpable car de nombreuses descriptions détaillées composaient le récit sans jamais pourtant l'alourdir ou provoquer un quelconque ennui.
Bref, je pense que ma notation aurait été meilleure si l'auteur était parvenu à provoquer dans mon imagination une meilleure visualisation de l'histoire.

L'autre point négatif non négligeable, c'est le nombre assez important de pistes qui sont démarrées par-ci par-là. Conserver un mystère autour du vaisseau inconnu et des extra-terrestres l'ayant conçu et pouvant encore y vivre, je veux bien. C'est même tout à l'honneur de l'écrivain. Mais il y a tout de même beaucoup trop d'éléments qui auraient mérité un traitement (j'allais dire appronfondi, mais non "un traitement tout court").
On va citer en vrac : l'agencement de l'intérieur du vaisseau étranger, les parents du héros qui demeurent inconnus, les objets découverts sur le vaisseau alien (certains + que d'autres), les archives de l'Argonos, les machines de l'évêque, .
Allez je m'arrête là, et puis qui sait, peut-être que l'écrivain avait comme intention de débuter un cycle....

Sinon je me répète, mais le livre reste agréable à lire, je l'ai dévoré en 3 jours. Une tension et du suspense vous accompagnent pendant toute la lecture. La peur de l'inconnu est y très bien rendue.
Il s'agit d'un bon divertissement sans s'inscrire dans de la grande littérature.

Allez bonne lecture et à bientôt !
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Après l'avoir abandonné, j'ai repris ce roman dans la foulée du "Cimetière des Saints" et je ne le regrette pas. le récit est à la première personne, et le personnage narrateur raconte un an de sa vie à bord d'un vaisseau-génération, un de ces vaisseaux spatiaux au très long cours dont les passagers finissent pas oublier, au fil des siècles dans l'espace, leur origine, leurs objectifs et leur destination, au milieu de systèmes automatiques vieillissants. Russo renouvelle ce thème classique par deux trouvailles : la présence d'une puissante église catholique à bord de cet immense vaisseau, avec son évêque tortueux, son imposante cathédrale et son clergé. D'autre part, la découverte sur une planète où le vaisseau fait escale, de traces anciennes d'atroces massacres d'humains, perpétrés par des aliens, dont le vaisseau proche piège les voyageurs qui tenteront de se libérer de leur emprise. Pour une fois, les extraterrestres sont une réussite incontestable : on n'en aperçoit qu'un (sous un déguisement humain), ils ne sont présents que par des restes d'atrocités commises, et une technologie massive, tyrannique et incompréhensible : un vaisseau dont l'exploration rend fou et fait des victimes à foison, sans que l'on comprenne pourquoi ni comment. Leur caractère est absolument étranger, leurs actes sont indéchiffrables, ils sont inhumains, donc réussis. L'église catholique spatiale, elle, est l'occasion de créer un personnage d'évêque sombre et perfide, mais aussi une figure lumineuse de femme-prêtre. C'est donc un roman prometteur, sans trop de longueurs.
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En lisant le résumé de ce roman, je m'attendais à retrouver quelque chose du magnifique "Destination Ténèbres" de Frank M. Robinson pour l'aspect "vaisseau générationnel", voire du très intéressant "Dominium Mundi" de François Baranger du fait des thématiques religieuses abordées... Finalement j'y ai surtout trouvé ce que j'attendais de "Rendez-vous avec Rama" d'Arthur C. Clarke, car, sans trop en révéler sur l'intrigue, celle-ci tourne principalement autour de la découverte et l'exploration d'un mystérieux vaisseau extraterrestre en apparence vidé de ses habitants... Mais à l'inverse de "Rama" qui ne m'avait fait ressentir qu'ennui et agacement, j'ai totalement adhéré à "La Nef des fous". Une narration efficace constituée de chapitres courts, une lecture prenante, sans temps morts... Je crois que c'est précisément ce dont j'avais besoin après avoir peiné sur les lourdeurs et les longueurs d'"ivanhoé" de Walter Scott. Résultat, j'ai dévoré "La Nef des fous" en deux après-midi. Et pourtant, ce n'est pas un roman que j'irais recommander à tous sans réserve, ayant bien conscience qu'il peut être assez clivant.

Il y a les lecteurs qui acceptent de se laisser mener en bateau par l'auteur, et ceux qui tiennent absolument à obtenir des réponses claires aux interrogations soulevées. Ces derniers feraient mieux d'éviter "La Nef des fous" sous peine de ressentir une terrible frustration. Car si Richard Paul Russo prend un malin plaisir, tout au long du roman, à nous lancer sur de nombreuses pistes, il faut savoir que la plupart d'entre elles ne trouveront aucune résolution une fois la dernière page tournée. D'aucuns y verront sans doute une facilité de l'auteur, qui renoncerait par paresse à refermer toutes les portes qu'il a ouvertes. Pour ma part, j'y ai plutôt vu un choix fort, tout à fait cohérent dans le cadre d'un récit à la première personne. Nous sommes littéralement dans la peau du narrateur, Bartolomeo : nous voyons ce qu'il voit, apprenons ce qu'il apprend et ignorons ce qu'il ignore. Bien des auteurs auraient sorti de leur chapeau la découverte d'un super-ordinateur ou la capture d'un prisonnier destinés à révéler aux explorateurs et, par conséquent, au lecteur, tous les secrets du mystérieux vaisseau alien ; rien de tout cela ici. de la même manière que Bartolomeo demeurera avec ses doutes, le lecteur demeurera avec les siens.

La rencontre de deux vaisseaux perdus dans l'immensité de l'espace : nous sommes évidemment dans un contexte de science-fiction, et pourtant, dans son esprit "La Nef des fous" penche du côté du fantastique. On a en effet une atmosphère glaçante, une tension permanente, avec cette menace extraterrestre que l'on ressent sans presque jamais la voir en action, et quelques scènes flirtant avec l'épouvante. Mais surtout, loin de donner des explications logiques à des phénomènes extraordinaires, Richard Paul Russo nous maintient sciemment dans le flou et, comme Bartolomeo, nous sommes amenés à envisager diverses hypothèses, allant du rationnel / scientifique au mystique / religieux, tout en sachant que ces phénomènes dépassent certainement les capacités de compréhension de l'être humain. Pour les lecteurs que de grands mots comme "métaphysique" risqueraient d'effrayer, il faut souligner deux choses  : d'une part, on reste dans le cadre d'une science-fiction de divertissement, inutile donc de craindre de longs développements philosophiques ou théologiques ; d'autre part, l'aspect religieux est important sans être envahissant, et son traitement demeure nuancé et équitable : on a ainsi parmi les protagonistes une figure cléricale négative en la personne de l'Évêque Soldano, homme ambitieux et cynique, et une positive, avec Père Veronica, femme aimable et compréhensive ; on a en outre un narrateur fondamentalement athée, mais qui aimerait trouver du réconfort dans la foi et regrette d'être incapable de croire.

En bref, "La Nef des fous" est un roman qui m'a beaucoup plu, et qui plaira sans doute à de nombreux lecteurs, férus de science-fiction ou non... mais qui, du fait de choix narratifs risqués, pourrait dérouter, voire laisser un goût amer à certains.
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L'Argonos est un vaisseau-cité sillonnant la Galaxie, comptant à son bord plusieurs milliers d'êtres humains. Habitants ou passagers ? La question se pose, car si cette odyssée a une origine et un but, tous deux se sont perdus dans les mémoires depuis plusieurs siècles.

La nef des fous est le récit des évènements qui constituent vraisemblablement la période la plus critique de l'Histoire de cette petite communauté.

J'ai passé un très agréable moment de lecture, sans pour autant avoir été scotché par l'ambiance ou l'histoire.
On est sur un récit d'aventures et d'exploration spatiale que je qualifierais vaguement de classique. L'action se déroule, tour à tour et de manière équilibrée, sur une planète inconnue, dans un vaisseau alien abandonné, et dans l'Argonos lui-même.

Déjà, il faut reconnaître que les 400 pages de ce roman se lisent sans aucun effort, ce qui compense largement la présence de certaines longueurs, pour ceux qui les remarqueraient. le style est sobre et agréable, axé sur le récit et les dialogues. Les chapitres courts et homogènes (10 pages) contribuent à la fluidité de la lecture. Point de twists, point de cliffhangers. Ici la tension narrative est assurée pas la seule mécanique de la lente exploration et du suspense qu'elle suscite, avec son lot de mystères et de dangers.

Le héros et narrateur de l'histoire – Bartolomeo Aguilera – a la particularité d'être né avec des bras atrophiés, handicap qu'il compense à l'aide de prothèses métalliques. Comme dans Roche-nuée, la difformité du héros fait de lui une personnalité atypique à l'esprit particulièrement brillant. Mais alors que dans le roman de Garry Kilworth, le background du héros est essentiel à l'histoire et particulièrement bien exploité, celui de Bartolomeo sonne un peu creux ou artificiel : j'ai passé les quatre-cinquièmes du roman à m'interroger sur ce choix précis de difformité, avant d'en comprendre la raison.

Puisque j'en suis aux personnages, à l'exception notable de Père Veronica je les ai trouvés tantôt ternes, tantôt inconsistants. C'est l'aspect qui m'a le plus gêné, sans être rebutant.
La rivalité opposant l'évêque Soldano et le capitaine du vaisseau – Nikos Costa – sert de fil conducteur. Pourtant, la lutte de pouvoir qui nous est vendue n'impressionne pas. Nikos semble manquer de force de caractère de manière récurrente, tandis que l'évêque tarde à démontrer sa dangerosité.
La relation entre Bartolomeo et Nikos (une vieille amitié trahie) avait du potentiel, mais je l'ai trouvée par trop erratique.
Finalement, c'est peut-être le personnage de Bartolomeo qui m'a le plus posé problème : héros à la personnalité atypique et insaisissable, malaimé mais confident de tous, ses propres motivations ne sont jamais explicitées, et ses choix parfois peu logiques.

Les grandes qualités de ce roman sont à mon avis :
- le récit d'exploration dont la progression savamment dosée parvient à maintenir constant l'intérêt.
- le thème du religieux, porté par les discussions très intéressantes entre Bartolomeo et Père Veronica, mais aussi et surtout par le vaisseau lui-même et la cathédrale qu'il abrite en son sein.

Le découpage en grandes parties est assez perturbant, car on a l'impression d'une juxtaposition sans fil conducteur. Heureusement, les cent dernières pages permettent de recoller les morceaux en offrant au moins une hypothèse explicative. Ces cent dernières pages sont par ailleurs particulièrement rythmées, avec une accélération de la tension et… oui : il se passe vraiment des choses à la fin, et l'auteur fournit certaines réponses aux questions posées, sans que le mystère autour des aliens soit complètement élucidé.

Dans la première partie, l'insurrection développe de manière significative la thématique de la lutte des classes au sein du vaisseau. Cette thématique m'a semblé un peu hors sujet avec le recul. Une histoire dans l'histoire.

Le thème de la confrontation avec une intelligence non humaine dont on ignore quasiment tout m'a rappelé les romans de Jean-Michel Calvez. En particulier, la question du choix d'attaquer le premier ou pas et ses conséquences, est traitée plus en détail dans l'Arène des géants, du même auteur.

Celles et ceux qui auraient souhaité une lutte pour le pouvoir plus appuyée peuvent essayer Pyramides, de Romain Benassaya. Je n'ai pas aimé ce roman, mais il est centré sur les intrigues, et traite par ailleurs des thèmes de l'exploration et de la colonisation.

J'ai aussi pensé à l'excellent Déchronologue, de Stéphane Beauverger, qui dans un univers complètement différent, tisse une histoire complexe autour d'un vaisseau très singulier. Aventures et exploration sont également au rendez-vous.
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Mon tout premier roman de science-fiction, et oui! Ça faisait vraiment longtemps qu'il prenait la poussière dans ma bibliothèque parce que je n'étais pas certaine d'apprécier. Finalement, ce fut une belle découverte, surtout pour la plume de l'auteur.
L'histoire était bien garnie d'action et de rebondissements. J'avais de la difficulté à arrêter de lire tellement j'étais plongée dans les événements.
Les personnages étaient très complets et m'ont étonnamment tous plu.
J'ai moins aimé le côté religieux, voir même fanatique, qui ne m'a pas du tout accroché. Certains moments étaient un peu long ou redondants.
Dans la généralité, c'était un bon livre et j'ai envie de découvrir plus de romans de ce genre.
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C'est le résumé très intriguant, ainsi que la belle couverture (qui est en totale adéquation avec le livre) qui m'ont poussée à lire ce roman et je dois dire que je ne regrette pas du tout.

On suit Bartoloméo, un personnage né avec des handicaps physiques dont il s'est parfaitement adapté et qui se décrit comme le conseiller officieux du capitaine de L'Argonos, un vaisseau qui abrite toute une population. Ils "errent" depuis des années de planètes en planètes n'ayant aucun but précis. Mais un vent de nouveauté va faire s'agiter tout ce beau monde quand ils interceptent un signal émis d'une planète. Ils vont alors vouloir découvrir qui émet et si une population subsiste dessus.

Dans l'ensemble, ce fût une agréable lecture. Si le début est assez lent, le rythme devient plus soutenu à partir de la découverte de la planète, l'auteur nous emmenant à en savoir toujours plus, attisant notre curiosité comme celle de Bartoloméo. J'ai vraiment été happée par toutes les découvertes et j'ai adoré ce sentiment face aux mystères et à l'inconnu. le récit est écrit à la première personne, nous immergeant totalement avec Bartoloméo.

Bartoloméo est un personnage que j'ai beaucoup aimé. Il évolue tout au long du roman. D'homme de l'ombre, il va commencer à prendre position et s'affirmer, même s'il s'en mordra les doigts face à des prises de positions qui auront des conséquences assez sombres. J'ai beaucoup aimé le traitement de ce personnage par l'auteur. Par contre, niveau personnages secondaires on est un peu en reste. Il y en a mais ils ne sont quasiment pas développés.

De même, même si j'ai passé un bon moment avec ce livre, je suis restée un peu sur ma faim. Il y a beaucoup de mystère dans ce roman. On ne sait pas d'où vient le vaisseau ni pourquoi il a été construit. Pas mal de points sont également assez flous et l'auteur ne répondra pas à toutes les questions que l'on peut se poser.
Autre point, on sent que l'auteur a voulu aborder des sujets importants comme la lutte des classes. Malheureusement, ça fait un peu un flop car au final il ne fait qu'esquisser sans réellement approfondir et à la fin du roman, on se demande franchement l'intérêt que cela a. C'est comme s'il avait absolument voulu parler de ce sujet, amenant une sous-intrigue dessus mais sans l'approfondir. Cela donne une impression de "tiens, je colle ça là et après on en parle plus".
Bref, si c'était pour le traiter comme ça, autant ne pas le mettre, ça n'apporte rien au récit au final.

Donc dans l'ensemble, une bonne lecture, intéressante, mystérieuse et assez addictive, avec malgré tout des points légèrement décevants comme des questions restées sans réponse, des personnages secondaires pas assez creusés et des sujets pas assez approfondis à mon goût.
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