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William Devereaux fils (Hank pour les amis) a bientôt 50 ans, est marié, a deux filles dont l'une en train de divorcer, une mère envahissante, un père prodigue, un poste de directeur du département de Lettres d'une obscure université de Pennsylvanie, des allergies et une prostate défaillante. Il a également à son actif un roman de jeunesse qui a eu assez de succès pour qu'on lui en parle encore 20 ans plus tard. Propriétaire d'un chien nommé Occam (comme le rasoir), d'un humour pince-sans-rire ravageur et d'une propension irrésistible à la vacherie, Hank est généralement considéré comme un guignol par ses collègues, jamais très sûrs d'eux quand il s'agit de distinguer entre moquerie et gentillesse, bluff et vérité.
A première vue, rien de bien palpitant dans tout ça : crise de la cinquantaine et démon de midi, problèmes de famille et de santé, popote interne des campus américains avec aberrations administratives, alliances stratégiques et coups bas inclus, étudiants ados attardés, manipulations médiatiques et questionnement autour du « qu'avons-nous fait de nos rêves de jeunesse ? ».
Et pourtant, moi, ça me plaît beaucoup. D'abord parce que c'est Richard Russo, un des grands auteurs américains actuels à mes yeux. Ensuite, pour l'ambiance, très différente de celle du Déclin de l'empire Whiting, et très jouissive : le narrateur fait tourner son entourage en bourrique, et manie l'autodérision à tour de bras. Parfois subtil, parfois franchement hilarant (demandez à mes voisins de métro), l'auteur se moque de tout ce petit monde qui a la fâcheuse tendance de ne tourner que sur lui-même. le « héros » de cette histoire, qui cache sous son costume de clown de service des questions existentielles, rappelle, par sa lucidité, son mal-être et ses problèmes de tuyauterie, celui de L'épopée du buveur d'eau de John Irving (un autre de mes chouchous).
Enfin, bref, j'aime ces auteurs qui écrivent des histoires aux personnages consistants et attachants, qui les racontent simplement mais avec style, sérieusement mais sans oublier la légèreté et le sourire.
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Voilà une critique féroce du monde universitaire américain par un narrateur totalement cynique en pleine crise de la cinquantaine.
C'est drôle, parfois méchant (surtout pour vous messieurs 😂) et on passe un excellent moment de lecture...
Un livre différent des autres Russo et qui, par moment, m'a fait penser à Irving ou à Roth 🤔
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La miction (du latin mingere, « uriner »), l'action d'uriner, désigne l'élimination d'urine par la vidange de la vessie. Comme beaucoup de fonctions liées à la génitalité humaine, la miction est désignée par de nombreux termes familiers et argotiques, en particulier pisser.

Quel bonheur de commencer une chronique par une telle définition. Imaginez donc un roman traitant de ce sujet si sensible et si délicat qui encombre de façon incongrue toutes les perspectives des hommes mûrs. Se retrouver seul devant ses responsabilités ses choix professionnels et familiaux son urinoir et attendre que cela vienne, écouter le silence à la recherche d'un bruit furtif, signal d'un caillou projeté sur la faïence de cette cuvette, libération d'un urètre bouché, nouvelle vie qui démarre.

Je me retrouve dans un campus universitaire américain, des plus classiques et banals. Rien de prestigieux, juste un trou perdu de Pennsylvanie, en compagnie de William Henry Devereaux fils, un professeur quinquagénaire en proie avec sa prostate, avec ses disciples, avec ses collègues et le budget de son service. Folie du monde, furie des hommes, des femmes et des entre-deux, tous se déchaînent sur ce pauvre Hank. Ce dernier n'est pas en reste, et tous les coups bas, et attaques verbales sont les bienvenus pour rabaisser ses collègues et pour mettre à l'honneur une carrière professionnelle complètement ratée dans une existence totalement médiocre. Constat d'échec d'un quinquagénaire pour lequel sa vie lui a totalement échappé et pour lequel la seule porte de sortie pour gagner un pouce d'honneur semble être la dérision, l'ironie et la mauvaise foi. Rien ne me sera épargné, à mon grand ravissement, jusqu'à imaginer un William Henry Devereaux fils tordre le coup à une oie devant les caméras d'une télévision locale chaque jour que Dieu fait, jusqu'à l'obtention de son budget par l'administration universitaire.

430 pages de pur bonheur, de fous rires et de répliques totalement déjantées. Un drôle de portrait de l'Amérique profonde et une critique acerbe de son système universitaire. J'ai adoré ce William Henry Devereaux fils, excellentissime dans la mauvaise foi et la mise en boite de ses collègues. Protagoniste admirable, je n'ai cessé de sourire de ses actions, de le suivre rampant, tel un espion, dans les faux plafonds jusqu'à l'espionner dans les toilettes, seul face à son urinoir et ses pensées. Est-ce que tous les romans de Richard Russo ont cette dérision co(s)mique ? Pas sûr, mais sa plume, drôle et désabusée, m'a enchanté avec sa verve désopilante. Un pur délire, un surprenant délice.

Drôle, caustique, désopilant, désabusé...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Encore une fois, Richard Russo nous enchante à travers ce portrait d'un homme qui arrivé à la cinquantaine voit de nombreuses certitudes séécrouler comme un château de sable. La crise de la cinquantaine va être douloureuse. J'y arrive et cela m'inquiête !!!
Russo s'amuse à passer ces compatriotes au microscope de nos questionnements. le tout sur un ton désabusé, souvent très drôle, sincère et surtout extrémement juste. Russo réussit une fois de plus un grand roman.Jubilatoire. Découvrez son oeuvre c'est vraiment formidable.
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J'aime énormément cet écrivain dont j'ai déjà lu deux romans magnifiques : LE DÉCLIN DE L'EMPIRE WHITING et UN HOMME PRESQUE PARFAIT et un recueil de nouvelles un peu moins convaincant : LE PHARE DE MONHEGAN et je dois dire que ce très bon livre me conforte dans mon opinion. de l'humour certes mais au service d'un récit où l'on voit les différents protagonistes qui se débattent, prisonniers d'une existence assez médiocre d'universitaire sans grande envergure. le narrateur, William, qui est aussi le « héros » du roman, essaye par une dérision de tous les instants, de soigner son mal-être. Son ironie mordante se retournant souvent contre lui.
UN RÔLE QUI ME CONVIENT est tout à fait typique de ce que donne la (bonne) littérature américaine : critique féroce de la société universitaire américaine et de ses enseignants, de l'ennui dans lequel s'engluent la classe moyenne d'une petite ville et des luttes intestines et souvent dérisoires de professeurs désabusés par leur métier.
Les aventures cocasses de William H. Devereaux Jr. nous divertissent grâce à leur drôlerie omniprésente mais n'empêchent pas ce gros livre passionnant et intelligent de poser de véritables problèmes et de montrer que l'enseignement supérieur américaine n'a pas forcément l'excellence que l'on lui prête parfois.
Ce livre est un pur régal !

Lien : http://lefantasio.fr
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Un roman plein d'humour sur le petit monde des universitaires américains, mais trop nombriliste à mon goût. C'est plaisant à lire, mais ça manque un peu de fond, et on tourne en rond comme dans un aquarium. Je préfère la générosité et l'ouverture qui émanent du "Déclin de l'empire Whiting" et d' "Un homme presque parfait".
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Avec Richard Russo, on va faire le tour des états américains, mais en restant tout de même dans l'est! Cette fois, nous sommes dans la ville universitaire de Railton, ville quasi réduite à son université d'ailleurs, dans ce roman, où l'on passe dans les demeures de certains professeurs, des salles de cours ou des bureaux. J'avoue m'être un peu mélangée dans les noms de certains personnages, et surtout leurs titres universitaires, leurs fonctions, doyen , directeur, titulaire ou pas, mais finalement ce n'était pas gênant, et j'ai suivi avec plaisir le héros, William Henry Devereaux Junior (son père est le senior dans l'histoire), fils de professeur, professeur lui-même, mari et père de professeur, on n'en sort pas. Un drôle de personnage, mettant un point d'honneur à ne jamais paraître sérieux, agaçant pour les autres, mais fort amusant pour le lecteur, qui lui connaît ses pensées, plus sérieuses bien sûr. Il est attaché à sa famille, a une peur panique de la maladie, et comme actuellement il a un mal fou à uriner... A la cinquantaine, tout peut arriver. Quelques problèmes familiaux et professionnels aussi.

La grande affaire là-dedans, pour les personnages, c'est le budget de l'université et par voie de conséquences, leurs postes, affaire qui de loin tourne en comédie. A la fin, tout paraît apaisé, même entre des ennemis de toujours.

Moins de formules calibrées comme dans la chute de l'Empire Whiting, mais une façon plaisante de raconter les choses, quelques moments inattendus, l'oie (le canard?), la planque dans le faux plafond, et plein de petits détails qui reviennent, en gags.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Officiel, Richard Russo passe dans mes auteurs favoris.
Là vraiment je m'incline.
C'est tellement rare que je trouve un livre qui me fasse rire. Je crois que ce n'était pas arrivé depuis Bridget Jones 2.
Ce livre est vraiment réjouissant, le personnage principal a une répartie incroyable (que j'aimerais tellement avoir!) et provoque des situations improbables mais tellement drôles. Et bien qu'au début il m'énerve assez, il devient très attachant!
Le personnage principal est un homme censé, bourré d'humour, et qui a tout a fait conscience de la médiocrité dans laquelle il se trouve. Je pense que ce livre est avant tout une critique du système éducatif américain, avec des universités médiocres remplies d'enseignants ayant un jour écrit une thèse tombée aux oubliettes (pas sûr que ce soit mieux en France mais c'est un autre débat!). Et on en rit...
L'auteur est vraiment sous-estimé en France, pratiquement méconnu, et pourtant...
J'ai lu 3 de ses ouvrages, celui-ci drôle et prenant, "un homme presque parfait" pas particulièrement drôle, sans grande histoire mais pourtant très prenant également, et son chef d'oeuvre "le déclin de l'Empire Whiting", vraie merveille (prix pullitzer d'ailleurs).
Je vous le recommande vraiment chaudement.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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Un auteur que j'apprécie beaucoup et dont j'avais adoré "Le déclin de l'empire Whithing" mais j'ai été déçue par ce titre. La lecture de la première partie a été fastidieuse, j'ai eu du mal à m'intéresser à la crise de la cinquantaine du narrateur et de ses soucis de prostate. Même si la deuxième partie m'a davantage plu, je ressors quand même mitigée.
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Comme toujours, les romans de R. Russo sont truffés de remarques intelligentes sur la vie, les rapports de couple, l'univers impitoyable et parfois absurde de l'intelligentsia américaine. Celui-ci ne fait pas exception. Mais si le microcosme universitaire qui sert de toile de fond au roman ne m'est pas étranger, il ne m'a guère passionnée ici. Il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de s'y retrouver avec tous ces personnages dont les noms se ressemblent. Les pages décrivant les rivalités professionnelles et se rapportant aux conversations entre collègues ont souvent eu sur moi un effet soporifique. A l'inverse, les relations entre le personnage principal et sa famille auraient mérité une analyse plus approfondie. J'ai de loin préféré "Quatre saisons à Mohawk" ou "Le déclin de l'empire Whiting", captivants d'un bout à l'autre.
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