Je remercie Babelio ainsi que les éditions Riveneuve pour l'envoi de ce livre dans le cadre du masse critique fiction.
Ce livre est une nouvelle mais il a aussi des allures de conte philosophique. L'un n'empêche pas l'autre, c'est sûr. Setareh nous accueille au saut du lit. Encore dans les brumes de son dernier rêve, elle est à sa fenêtre et observe les individus qui peuplent le village étrange dans lequel elle réside. Dans son village, il n'y a que des peintres. Ce village m'a fait penser à une sorte de villa Medicis en plus grand, si l'on veut.
Le Maître-peintre qui anime l'endroit invente des choses pour leurs ateliers quotidiens, comme par exemple, aujourd'hui, il a trouvé que l'utilisation du noir et du blanc sera interdite dans leurs travaux de peinture.
Les peintres vivant dans cette communauté sont tous des exilés. Leur rêve le plus cher serait de revenir dans leur terre natale. Leur histoire n'est pas approfondie, car on n'est intéressé ici que par celle de Setareh, l'univers du conte étant assez restreint.
Dans la deuxième partie, en repensant à sa terre natale, Setareh nous convie dans son salon et nous raconte ses origines. C'est très oniriques et personnellement, j'ai repensé à la télé noir et blanc de mon enfance ainsi qu'au Désert des tartares de
Dino Buzzati. Etrange mélange, mais si vous lisez le livre vous comprendrez.
"C'est un sentier douloureux que d'aller à la recherche des couleurs. Cela exige des préparatifs. Tu dois apprendre à lire le livre des lignes invisibles."
J'insiste sur la profondeur de ce récit. C'est une réflexion intense sur la couleur, telle que l'imagine l'auteur. Tout en symboles, en sagesse, ce conte se teinte également de poésie. Il se lit paisiblement, loin de la frénésie nerveuse. Si vous voulez vous poser entre deux gros dossiers, c'est l'idéal. Un bon moment à passer pour vous aérer les idées, et qui apporte énormément de choses à lui tout seul.