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C'est un livre qui parfois touche plus juste qu'une aiguille et imprime sa marque, et parfois flotte sans trop (me) parler. D'où seulement ces quatre étoiles. (Faut dire qu'a priori, je ne suis pas le plus concerné par le "sujet". Pas au premier chef, loin s'en faut.)
Cette dame qui se redécouvre, se repositionne et se réfléchit à un âge proche de la finalité. Et qui heureusement transmet ou se fait transmettre, qui se fait bâton de relais, ainsi qu'une main se tend, c'est beau. Un reflet qui prend essor.
C'est un livre dans lequel se trouvent très peu de points de suspension et pourtant qui n'est presque que ça. de ces réflexions qui peuvent prendre essor et envol dans son lectorat.
Un livre féministe également, le mot y est d'ailleurs dans la traduction française, j'ignore s'il y est dans la version originale. 1931...
Vita Sackville-West a trop peu écrit, c'est ainsi et c'est l'humanité qui le regrette.
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Oh, la grande douceur qui se dégage de ce récit magnifique et mélancolique. On ne peut pas vraiment parler de nostalgie, car Lady Slane semble à l'aise dans son grand âge et dans son veuvage ; elle s'épanouit même, durant ses dernières années de vie : elle se fait des amis, se promène, lit, converse de choses et d'autres avec les rares visiteurs qu'elle tolère.
Il est rare de trouver des romans mettant en scène des héros de plus de 80 ans, et ce court roman de Vita Sackville-West est un petit bijou en la matière. Il montre tout simplement que l'épanouissement et le bien-être sont possibles à tout âge de la vie.
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Lord Slane, éminent personnage de l'Empire Britannique, vient de rendre l'âme à l'âge vénérable de 94 ans.

Sa veuve, au grand étonnement de ses enfants,désire passer ses derniers jours dans une petite maison de la banlieue londonienne. Elle y vivra avec sa dame de compagnie.

Cette solitude choisie est ,pour Lady Slane, l'occasion de se pencher sur sa vie et de vivre ses derniers jours au gré de ses envies.

Sa vie a été celle voulue par ses parents, puis celle imposée par son époux et les conventions sociales. Une femme ne doit avoir d'autre rôle que celui de se consacrer à son époux et ses enfants. Ses aspirations profondes ne sont que lubies et passeront aux oubliettes tant elle sera accaparée par ses obligations familiales et sociales.

La vie qu'elle souhaite mener peut paraître égoïste. Mais quel mal y-a-t-il à vouloir enfin vivre au calme, à prendre son temps, à choisir ses amis, à savoir dire non? Cette attitude intrigue certains de ses enfants avides de réussite matérielle et de reconnaissance, et réjouit ceux qui "n'entrent" pas dans ce cadre.

De son écriture élégante et enlevée, Vita Sackville-West nous offre un beau portrait de femme et une réflexion sur la vieillesse et le statut des femmes de son époque. Certaines ont beau jouir des privilèges dûs à leur rang, elles n'en sont pas moins prisonnières de contraintes sociales qui les obligent à gommer leurs aspirations profondes.

J'ai eu aussi beaucoup de plaisir à savourer les portraits délicieusement acides des enfants de Lady Slane. Entre le radin, le râleur et le commandant en jupon, j'ai ressenti la jubilation de l'auteure à se moquer de ces personnes mesquineset étriquées.

Cette lecture a été un enchantement et un moment de grâce. Je suis charmée par le style élégant et enlevé de Vita Sackville-West, lire ses livres est une parenthèse délicieusement rétro et raffinée.


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Un petit livre léger et délicieux sur la vieillesse mais aussi l'art d'envoyer gentiment promener les contraintes de sa famille et de la "bonne société". Comment une vieille dame à la fin de sa vie se rebelle contre le carcan social dans lequel elle s'est trouvée enfermée auprès d'un mari "politiquement correct" diplomate dans les pays du Commonwealth.

Lady Slane, âgée de 88 ans, vient de perdre son mari à qui elle a dédié toute sa vie. Contre toute attente et surtout contre l'avis de ses enfants, elle décide de prendre sa vie en main en refusant les solutions trouvées pour elle par ces derniers qui avaient prévu de faire leur BA en la prenant chez eux à tour de rôle. Elle va enfin vivre pour elle et non pour les autres en s'installant dans une petite maison dans le quartier de Hampstead avec sa fidèle servante française Genoux. Elle avait repéré cette petite maison coquette, des années auparavant avant de pouvoir enfin la louer à ce vieil homme, propriétaire exigeant qui attendait une locataire à la hauteur de sa demeure. "Allez-vous lui plaire ?" lui dira-t-il en parlant de sa maison, déjà un peu amoureux de cette vieille dame élégante et discrète. Aussitôt dit, aussitôt fait, Lady Slane emménage grâce à la diligence de Mr Gosheron, entrepreneur et ami du propriétaire, les deux hommes n'ayant de cesse de veiller sur la tranquillité de cette si charmante locataire.

A la fin de cette vie bien remplie, au diable les contraintes ! Il faut dire que Lady Slane avait un rêve depuis son adolescence et des aspirations d'une autre époque, surtout pour une femme : devenir peintre. "Ainsi pendant des mois avait-elle vécu intensément, secrètement, se préparant avec soin sans jamais poser un pinceau sur une toile, et se contentant de rêver à son oeuvre future." Mais sa vie sera toute autre, accaparée par ses obligations sociales et familiales d'épouse, de mère et de membre de la haute société. Alors maintenant, elle estime qu'elle a mérité un peu de repos et de calme, loin de toutes les petites mesquineries de sa famille.

J'ai beaucoup aimé ce livre au charme désuet mais au ton caustique et ironique qui critique la haute société pour laquelle il faut avant tout savoir sauver les apparences. Il faut voir comment Lady Slane fait le ménage parmi ses enfants et petits enfants, qu'elle ne souhaite pas spécialement recevoir chez elle ; ou comment elle va distribuer une fortune léguée à la mort d'un ancien admirateur, aux musées et aux bonnes oeuvres au grand désarroi de sa famille qui se voyait déjà propriétaire de cet argent tombé du ciel.

Le style est joliment troussé et l'art de dire les choses sans en avoir l'air, largement mis en avant à travers les petites piques qui ponctuent le récit. Mais je préfère laisser le mot de la fin à Mr Gosheron, son vieil ami. "Sa Seigneurie fera un beau cadavre" dit-il à Mr Bucktrout. Les deux amis avaient décidé d'ignorer Carrie. "Quand on est beau dans la vie, on l'est dans la mort, c'est ce que j'ai toujours dit poursuivi Mr Gosheron. C'est étonnant comme la mort permet à la beauté de s'exprimer."
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Le nom de Vita Sackville-West m'était connu en tant que conceptrice du fameux jardin blanc de Sissinghurst et aussi associé à l'époque littéraire britannique de Virginia Woolf. Je connaissais quelques grands traits percutants de son histoire personnelle et de son audace. Je savais qu'elle avait écrit; je viens de découvrir l'un de ses romans, celui qui fut et est toujours considéré comme le plus abouti.

Le cadre de vie :première partie du vingtième siècle avec des relents du dix-neuvième qui perdurent dans un milieu artistocratique anglais.

Les personnages : Lady Slane, 88 ans. Genoux, sa gouvernante depuis plus de soixante ans. Ses enfants (déjà d'un certain âge), des petits et arrière-petits enfants; le propriétaire et gérant de Hampstead; le menuisier; le mystérieux M. FitzGeorge.

L'action : Lady Slane, devenue veuve, prend pour la première fois ses propres décisions et décide de s'installer librement dans la maison rêvée entrevue il y a de nombreuses années à Hampstead. Les jours qui lui restent à vivre s'écouleront enfin paisibles uniquement nourris des relations qu'elle admet, relations vraies sans le spectre de la compétition, de la réussite sociale et de l'argent. Devenue elle-même, Lady Slane se laissera aller au vertige du passé, à l'introspection et pour la première fois, sans regrets, comprendra la distance entre la vie imposée et la vraie vie. Les récompenses seront au nombre de deux : l'amour de M. FitzGeorge qui révélera la densité de ce qu'aurait pu être une relation amoureuse entre deux êtres respectueux reconnaissant à l'autre le droit d'être et l'arrière-petite fille, projection d'elle-même, qui pourra dépasser préjugés et milieu afin de se réaliser et non de réaliser ce que les autres projettent pour elle. L'amitié vraie des vieux messieurs désintéressés mettra du baume au coeur face à l'égoïsme, l'arrivisme, la froideur des enfants.

Ce que j'en pense : roman délicieusement désuet mais qui remue lorsqu'on re/découvre ce que fut la condition féminine jusqu'il n'y a pas si longtemps. "Elevées comme des saintes, on les livre comme des pouliches" a dit George Sand. Cette phrase a trotté dans ma tête tout au long de la lecture. L'homme "propriétaire" d'une femme comme d'une maison, d'une écurie, etc... voilà de quoi sentir la nausée monter... et se dire que dans certains endroits du monde, l'histoire se répète, encore plus tragique... Telles sont les considérations qui peuvent monter lors de cet écrit qui est pourtant sage, un peu nostalgique, carrément d'un autre temps. Sa modernité ne réside que dans ces réflexions et le rend intéressant en tant que témoignage de l' histoire sociale féminine.

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Dans sa nouvelle vie, dont elle a banni enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et tout ce qui la relie encore à sa vie passée de mère, de vice-reine des Indes, d'ambassadrice ou d'épouse de Premier ministre, à l'exception de la vieille servante qui l'accompagne depuis son mariage, lady Slane, 88 ans, n'admet plus que trois personnes : l'excentrique propriétaire de la maison qu'elle loue, un artisan qui n'enlève jamais son chapeau et un non moins excentrique collectionneur d'art autrefois croisé en Inde sur une terrasse ensoleillée.
Dans cet univers choisi, lady Slane redevient Deborah Lee, la personne qu'elle était avant que le mariage, les honneurs et les devoirs ne la piègent comme une mouche au centre d'une toile d'araignée, la personne qu'elle n'a jamais cessé d'être en silence pendant sept longues décennies. Enfin libre et heureuse, elle se souvient, avec plaisir ou amertume selon les réminiscences, de la jeune fille qui voulait devenir peintre et de la femme qu'elle fut finalement une fois « [livrée] au service de l'Homme », de l'Empire et de ses propres enfants.

Un roman aigre-doux, qui commence comme une comédie très britannique pour se transformer au fil des chapitres en une réflexion pleine de nuances et de pudeur sur les choix, les contraintes et leurs conséquences, ce que nous sommes et ce que nos destins nous obligent à montrer, le détachement et l'affranchissement que permet enfin la vieillesse, l'approche de la mort…

Bien plus riche et complexe que pourrait le laisser supposer le résumé. Sous son apparence légère et poétique, Toute passion abolie est un petit chef d'oeuvre d'introspection.
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Ce court roman aux accents mélancoliques, mais malicieux aussi, fait partie de ces livres que l'on prend plaisir à lire et à relire à différentes périodes de sa vie. La plume de Vita Sackville-West (une découverte pour moi) est une merveille d'élégance et son regard sur la place des femmes, l'ambition humaine et la vieillesse est d'une grande modernité. En quelques lignes, Vita Sackville-West résume par exemple merveilleusement le dilemme qui peut assaillir les femmes et mères de famille tiraillées entre leurs aspirations personnelles, les injonctions sociales et leur amour pour leurs proches. Toute passion abolie n'est pas pour autant un pamphlet féministe et Lady Slane comme ses nouveaux amis ont un recul délicieux, ironique et plein de sagesse sur la vie. Il est rare de lire une vision aussi sereine de cette période si particulière qu'est le très grand âge et j'ai trouvé ça particulièrement rafraîchissant.
Lien : https://des-romans-mais-pas-..
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Un magnifique livre de sagesse sur la vie, la jeunesse, la mort, la vieillesse et le fascinant flux interrompu, incessant et complexe de la vie.
L'auteur met certes l'accent sur le jeu des apparences sociales typiques de la société anglaise et de ses classes mais ce qu im'a touché le plus est la scène finale où l'héroïne aide son arrière-petite fille à faire un choix opposé à celuii qu'elle a fait, sans regret ni remords pourtant pour la vie qu'elle a choisi.
Un livre porteur d'une grande sérénité.
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Sait-on véritablement comment nous vivrons les dernières années de notre vie.
Sir Henri Holland n'est plus. Il est décédé, laissant sa femme seule, avec des enfants qui ne savent pas vraiment quoi faire d'elle (ça fait toujours plaisir !). Mais plutôt que de se faire traîner d'une maison à une autre, cette femme si discrète, élégante et silencieuse s'exprime enfin, et décide de s'installer dans une maison repérée des années plus tôt, et de consacrer les dernières années de sa vie, uniquement à elle-même, et d'en terminer ainsi avec toutes ses années où elle n'était que l'ombre de son époux, vice-roi des Indes.
Ce roman est écrit d'une très belle plume, narrant la vie d'une femme qui est passée à côté de ce qu'elle désirait, mais décidant de profiter de ces dernières années pour les consacrer à elle-même,.
Une très belle histoire sur le temps de la vieillesse...à lire !
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
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A quatre-vingt-huit ans, Lady Slane, épouse, femme et mère dévouée à son mari et ses enfants, pourrait être brisée par son veuvage. Ses enfants en sont intimement persuadés, ils se demandent comment leur mère pourra mener sa vie devenue solitaire. Ils ont des idées, des perspectives en oubliant un élément essentiel : ce que veut leur mère.

Libérée de ses obligations sociales et mondaines, Lady Slane respire, enfin ! Elle veut prendre sa vie en main, seule, décider ce qui est bien pour elle, seule. C'est pourquoi, plutôt que de vivre avec un de ses enfants, elle loue une adorable maison, repérée quelques dizaines d'années plus tôt, Hampstead pour y vivre avec sa gouvernante française. Elle peut donner libre cours à ses souvenirs, à son rêve de devenir artiste peintre, à tout ce qu'elle aurait pu être si elle n'avait pas épousé Sir Slane, ancien vice-roi d'Inde, ancien Premier Ministre, ancien député à la chambre des Lords.

Dans le nouveau paysage social de Lady Slane, viennent s'installer, autour d'un thé, trois vieux messieurs, M. Bucktrout, M. Gosheron et M. FitzGeorge respectivement le propriétaire de la belle demeure qu'il loue de bon coeur à la vieille dame sachant qu'elle saura aimer la maison, un artisan ami du premier puis un ancien admirateur, excentrique collectionneur d'antiquités ami d'un des fils de Lady Slane. Chacun, à sa manière, cultive son excentricité, ce qui fait tout leur charme.

Lentement, le récit d'une vie so british glisse vers une introspection du personnage principal : Lady Slane, au crépuscule de sa vie, pèse les conséquences de ses choix de vie, sans pour autant les regretter ni les rejeter en bloc. L'autrice, Vita Sackville-West, fait de son héroïne un très beau portrait de femme reprenant en main une vie mise longtemps entre parenthèses.

« Toute passion abolie » est un éloge à la liberté retrouvée d'une vieille femme qui n'a que faire de l'image qu'elle renvoie à la société anglaise des années Trente. Sous la remarquable plume de Vita Sackville-West, les aspirations, tues pendant des années, refont surface, le désir de reprendre sa vie en main amène à la liberté d'être et de penser. Se retrouver soi-même et se dire que maintenant ce sera sa vie tant souhaitée qui sera vécue jusqu'à l'inéluctable fin. J'y ai lu, aussi, un privilège de l'âge : la vieillesse, lorsque toute passion est abolie, devient un espace de liberté dans lequel un brin d'égoïsme est bienvenu au point de ne plus vraiment s'en faire pour sa famille.

« Toute passion abolie » est un roman qui attendait depuis des années qu'un jour je sois prête à le lire. Je n'ai pas été déçue, j'ai été époustouflée par le style merveilleux de l'autrice, par l'ambiance délicatement surannée et nostalgique qu'elle a mis en place, je suis tombée sous le charme de Lady Slane et son histoire émouvante empreinte de tendresse. le roman est d'une grande modernité et tout simplement beau.

Traduit de l'anglais par Micha Venaille
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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