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EAN : 9781684058020
192 pages
IDW Publishing (27/04/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Volume Two of the new series sees Usagi return to his home province to pay his respects, but ghosts from his past have other plans.

In "Tatami," Usagi returns to his home province only to find intrigue and betrayal! An important tea ceremony is about to take place, but what sinister plan does Lord Hikiji have for it and how are the Neko ninja clan involved?

Then, in "Mon," long ago, Lord Hikiji defeated Usagi's Lord Mifune to take contr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Usagi Yojimbo: Bunraku and Other Stories qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais il faudrait être masochiste pour s'en priver. Il regroupe les épisodes 8 à 14, initialement parus en 2020, écrits et dessinés par Stan Sakai, avec une mise en couleurs réalisées par Tom Luth, le coloriste de la série Groo. Il commence avec une introduction écrite par Peach Momoko évoquant son admiration pour l'oeuvre de Sakai. Il se termine avec la reprographie des couvertures sans texte, ainsi que la couverture variante réalisée par Peach Momoko. Il comprend également un texte d'une page sur l'élément culturel qu'est le tatami, et un autre d'une page également sur le Mon (insigne héraldique d'un clan), tous les deux écrits par Ruth Wold.

Tatami, épisodes 8 & 9. Des paysans sont en train de couper des joncs épars de type Igusa, encore verts, pour confectionner des tatamis. Cette récolte s'effectue soit tôt le matin soit le soir pour éviter qu'ils ne soient trop secs. Les brins sont alors teints par de l'argile naturelle, puis entreposés pendant douze mois le temps qu'ils prennent une couleur uniforme. Miyamoto Usagi arrive dans une petite ville de la province du nord où se trouve un atelier de fabrication des tatamis. Ils voient passer un cortège de soldats armés entourant un chargement de tatamis sur une charrette. Ils doivent être livrés au seigneur Gifu qui reçoit bientôt un émissaire du shogun en tournée d'inspection dans la région. Repartant de la ville, Usagi constate qu'il emprunte le même itinéraire que le cortège.

Cet épisode commence par trois pages montrant la fabrication des tatamis depuis la récolte des joncs jusqu'à l'ajustement de l'ourlet de bord, en passant par le rembourrage. Ce n'est pas la première fois que l'auteur se livre à ce genre de vulgarisation, et celle-ci s'avère claire et concise, très agréable à lire en voyant les artisans faire. le scénariste reprend une trame très classique : Usagi accompagne une escorte assurant la sécurité d'un chargement précieux et se retrouve pris au milieu de la bataille. Ici l'histoire se complique car l'attaque est menée par le clan de ninjas Neko dont Chizu a été la cheffe, et elle intervient pour s'opposer à Kagemaru le nouveau chef, estimant que son clan est manipulé dans des manigances politiques où il a tout à perdre. Stan Sakai utilise toujours sa même approche graphique tout public : des personnages à base d'animal anthropomorphe plus ou moins reconnaissable, et une forme proche de la ligne claire, à ceci près qu'il ajoute des hachures pour certaines textures dans des formes détourées. Pour la deuxième fois, il s'agit d'histoires publiées en couleurs. Pour autant, le lecteur peut très imaginer ces pages en noir & blanc, et les cases fonctionnent également très bien. Tom Luth met en oeuvre une colorisation de type naturaliste, avec très peu de dégradés, soit presque des aplats unis. Il rend les pages plus agréables à l'oeil pour un lecteur n'appréciant pas le noir & blanc, sans supplanter les traits encrés.

Même si la violence reste édulcorée lors des combats (pas de sang, pas de représentation des blessures), ce récit contient son lot de noirceur, le rendant savoureux également pour des adultes. Même si les dessins peuvent sembler enfantins, la narration visuelle est élaborée. L'auteur met en scène l'attaque du campement des soldats au beau milieu d'une plaine, montrant bien comment les ninjas mettent à profit leurs techniques pour surprendre leur cible malgré le terrain découvert. Par ailleurs, Miyamoto Usagi n'est pas qu'une jolie peluche bien sympathique : il houspille les soldats montant la garde, car ils manquent d'expérience et se laissent abuser par ce qu'ils estiment être une position de force où ils ne peuvent pas être surpris. de même, lorsque leur capitaine annonce la conséquence de leur échec, le lecteur frémit devant l'horreur de ce qui les attend et peut-être plus encore à l'idée qu'ils sont pleinement consentants.

Mon, épisode 10. Miyamoto Usagi est arrivé dans une ville un peu plus au nord, et les habitants le regardent d'un drôle d'air, voire une mère exige de son enfant qu'il ne lui adresse pas la parole. Il pénètre dans l'auberge et commande un repas. Il s'assoit et l'aubergiste arrive. En le voyant de plus près, il lui demande de partir, parce qu'il ne veut pas d'ennuis. Il s'explique : Usagi porte l'insigne héraldique du clan Mifune, et le souvenir de la guerre contre ce clan est encore très présent dans le souvenir des gens du coin. Il se rend même compte qu'il le reconnaît : Usagi annonce son nom et l'aubergiste comprend que c'est lui qui a caché la tête de Mifune pour qu'elle ne soit pas profanée publiquement. Usagi accepte de partir, mais il est hélé par un groupe de clients qui a également identifié son blason. Prenant sur lui, il ne répond pas à la provocation et sort sans faire d'histoire. Trouvant leur courage dans l'alcool, les autres se disent qu'ils tiennent là une belle occasion de venger leurs frères et leurs amis morts au combat. Ils décident de rejoindre Usagi dans la rue.

À nouveau, la situation est moins manichéenne qu'il n'y paraît. Usagi a décidé de ne pas renoncer à l'insigne héraldique (Mon) du clan pour lequel il a servi. Mais les blessures de la guerre ne guérissent pas si vite, et la population locale se souvient encore des morts parmi leur famille. Elle prend donc cet affichage du Mon comme une forme de provocation irrespectueuse. D'individu à individu, l'aubergiste est respectueux de ce que Usagi a fait pour préserver l'honneur de son daimyo. Pour autant, cela ne résout pas son manque de liquidités. Et le prix du sang doit être payé. Comme à son habitude, Stan Sakai maîtrise totalement sa narration, sachant passer d'une séquence gentille, à une séquence violente, sans rien changer à ses dessins. le lecteur se surprend à sourire en voyant Usagi pêcher et sourire de contentement en ayant attrapé un poisson. Puis il serre les dents en voyant son visage fermé, celui de quelqu'un qui va devoir défendre sa vie, et qui sait qu'il va devoir donner la mort, aux mêmes personnes qu'il a épargnées quelques heures auparavant. Il est tout aussi convaincant quand il montre les différents habitants de la ville vaquer à leur occupation banale, que quand il représente le calme des zones naturelles avoisinantes.

Le retour (épisodes 11 à 14). Bien mal en point, Miyamoto Usagi se réveille dans un lit et découvre que Mariko est en train de s'occuper de lui. Il est revenu dans son village natal et il est l'hôte de Mariko et de son époux Kenichi, malgré l'inimitié qui subsiste entre eux. Kenichi demande à Yayoi, la servante, de s'occuper de leur hôte, et indique à Usagi qu'il vaut mieux qu'il reparte dès qu'il sera remis sur pied. Peu de temps après, la servante déboule dans la pièce affolée : des brigands ont envahi le village et ont commencé à enfermer les villageois dans la plus grande bâtisse. Kato, un des leurs, surgit devant eux. Lui et sa bande ont pour objectif de venger la mort de leur daimyo Mifune, en assassinant l'émissaire du shogun quand il passera dans le village, jetant ainsi l'opprobre sur le seigneur Hikiji qui sera alors tenu pour responsable, ainsi que tout le village, malheureusement.

L'auteur se lance dans une intrigue plus complexe que les deux premières, la longueur de 4 épisodes étant entièrement justifiée. Il entremêle une tentative de vengeance pour ternir l'honneur d'un daimyo, avec le retour d'Usagi dans son village natal, et plusieurs touches plus personnelles sur le personnage. Celui-ci doit trouver quel est le juste chemin entre participer à venger son seigneur mort au combat, et préserver la vie de ceux qu'il aime, ainsi que de villageois innocents, et accessoirement essayer de ne pas laisser sa vie. La dimension relative à sa vie personnelle parle plus à des lecteurs de longue date qui retrouve Mariko son amour de jeunesse, Kenichi son copain de jeu, et même Jotaro. Sakai fait en sorte de montrer des scènes du passé pour que ces relations soient également parlantes pour de nouveaux lecteurs, mais il est probable que les nouveaux lecteurs s'interrogeront sur l'émotion qui étreint Usagi quand il parle avec Jotaro.

Comme d'habitude la narration visuelle n'a l'air de rien : simple et évidente, rien de compliqué. Comme d'habitude, Stan Sakai raconte avec une facilité épatante. La scène d'ouverture montre Mariko sortant de sa maison pour aller laver du linge : banal peut-être, mais pas barbant. En fait le lecteur assiste à une reconstitution d'époque dans laquelle il peut avoir confiance quant à l'allure des bâtiments, de la pratique de laver son linge dans la rivière, des accessoires utilisés, de la tenue vestimentaire, etc. Il se montre tout aussi clair quand il met en scène le combat dans les rues de la ville qui oppose Usagi et Kenichi contre les anciens soldats du seigneur Mifune, que ce soit dans le positionnement de chacun, dans les déplacements, dans la logique de la succession des différents événements, à la fois dans l'espace et dans le temps. En outre, le lecteur craque complètement lors des séquences dans le passé, quand Usagi était encore enfant, l'artiste capturant à la perfection la candeur enfantine, son entrain, la façon d'être entièrement dans l'instant présent, de vrais enfants et pas des adultes miniatures.

En ayant lu tous les précédents, le lecteur sait qu'il va se plonger dans une histoire d'une qualité remarquable, avec une narration visuelle simple et évidente, rigoureuse et intelligente, pour des histoires pas aussi tout public que les dessins ne semblent le faire croire. Il apprécie les éléments culturels comme les tatamis et les Mons, ainsi que le caractère bien trempé de Miyamoto Usagi, les dilemmes moraux, le poids des traditions et de l'honneur, les combats de sabre qui n'ont rien d'inoffensifs. Une fois encore, Stan Sakai épate, divertit, émeut avec son mignon lapin anthropomorphe, ses grandes oreilles, ses katanas, en plein Japon féodal.
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#Netflix #InstantShôjo #LaGrossesseDeMHiyama #HesExpecting
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