2084 - La fin du monde

Raté !

Enfumage ou génie ? Voilà bien la question, lecteur…

Ce livre de Boualem Sensal, tant encensé par la critique, m'intimidait tellement qu'il avait fini par prendre la poussière sur mes étagères, c'est dire ! Une dystopie qui se réclame ouvertement d'une filiation avec celle d'Orwell, ça impressionne grave, alors s'il est écrit par un ponte de la littérature moderne, moi j'ai déjà des papillons dans le ventre.

Malheureusement, si la plume de Sensal est délicate et raffinée, l'histoire est ennuyeuse à mourir, tant elle est engorgée d'explications fastidieuses sur le fonctionnement de cette société totalitaire. le tout, nébuleux, indigeste, manque de rythme et se noie dans des considérations qui m'ont épuisée. Ça parle pas mal dans le vent, en fait, oui j'ai le courage de le dire, ça brode et ça blablate, mais au final, rien ne se passe, il n'y a pas d'intrigue et le coup de coeur promis, je le cherche encore après quelques 300 pages qui m'ont toutes poussée au bord de l'abandon.

Où est passée la puissance promise en tête de gondole ? Elle s'apparente plus, pour moi, à un verbiage qui laisse le lecteur sur le bord de la route. le génie de Sensal réside, au final, dans le courage qu'il a de dénoncer haut et fort les déviances d'un système religieux liberticide qui emprisonne l'Homme, et ça s'arrête là pour moi.
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Le courage de Boualem Sansal mérite toute notre estime. Cet écrivain, habitant toujours en Algérie, continue à écrire et à promouvoir des idées qui se situent exactement à l'opposé de l'idéologie des "barbus" très (trop) présents au Maghreb.
"2084" est précisément de cette veine. Le titre du livre renvoie évidemment au célèbre roman de G. Orwell (publié en 1949). De fait, B. Sansal décrit un régime totalitaire qui peut se comparer à celui de Big Brother. Mais, dans le cas présent, l'idéologie dominante est religieuse. Et on ne peut pas s'empêcher de penser à l'Islam radical. Dans ce monde futur, il n'y a de dieu que Yölah et Abi est son délégué: la formule évoque évidemment la Chahada musulmane « J'atteste qu'il n'y a de divinité qu'Allah et que Muḥammad est l'envoyé d'Allah ». Dans le monde inventé par B. Sansal, le peuple se soumet unanimement à la loi théocratique. Naturellement, il faut aussi quelques ennemis: ils seront tôt ou tard impitoyablement châtiés. Je trouve évidentes les analogies avec le sinistre régime de "l'Angsoc" imaginé en 1949. De même, le personnage principal de ce roman, nommé Ati, fait penser au Winston de G. Orwell: lui aussi se retrouve sur la "mauvaise pente" de la subversion.
L'idée d'imaginer l'équivalent de l'Etat Islamique dominant au niveau mondial est, clairement, une très bonne idée. Mais j'ai été finalement déçu par "2084". L'histoire racontée est vraiment languissante, la description du régime est parfois proche du plagiat, les personnages (Ati et quelques comparses) manquent beaucoup de consistance. L'écriture de B. Sansal est belle mais , de mon point de vue, cette qualité ne compense pas la relative pauvreté du roman.

Livre qui rend bien compte des mécanismes à l'oeuvre dans une société fanatisée et manipulatrice et qui à cet égard, n'est pas à dénigrer. La narration est malheureusement laborieuse et Ati, le personnage principal, apparaît comme une coquille vide que l'auteur promène au gré de ses besoins.

même si je l'ai lu facilement, je suis mitigée: le premier tiers se perd en longueur sur des descriptions détaillées et redondantes, le dernier tiers du roman s'affaisse dans un imbroglio politique (pour être honnête je ne suis pas certaine d'avoir tout compris). Entre les deux, il reste moins d'une centaine de pages de lecture agréable et plus fluide, sûrement parce que le héros se met - enfin- en action. Quant à l'analogie avec le roman d'Orwell, elle n'est pas usurpée, j'y ai bien retrouvé la sensation d'enfermement voulu par l'auteur et qui avait un peu trop bien marché sur moi, créant un sentiment de claustrophobie désagréable.

Alors oui, il y a aussi une critique saine de la dictature et une colère contre l'obscurantisme. Boualem Sansal décrit parfaitement les dérives d'une société où le fanatisme religieux a pris le dessus: le langage, les vêtements, les repas, l'organisation sociale, l'information, la circulation: tout y est réglementé et surveillé par des systèmes de suspicion et de dénonciation qui entretiennent la terreur. Mais l'exercice devient fastidieux - voir ennuyeux - et cette obstination dans l'exhaustivité loin de nous nous convaincre que ça pourrait exister aboutit au résultat inverse: on finit par ne plus y croire vraiment; il y a aussi une critique saine de la dictature et une colère contre l'obscurantisme, mais ce n'est pas suffisant pour me plaire.
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Étrange livre que voilà dont il me manque, je pense, clés et références pour pouvoir entrer dedans. Cette dystopie religieuse dont le titre se réfère par clin d'oeil à Orwell nous offre un futur ou un présent parallèle complètement maîtrisé et contrôlé par une dictature religieuse autoritaire. Faits et gestes quotidiens sont soumis à des règles de bienséance, des codes, des contrôles en tout genre où violence et persécution sont courantes.
Le lecteur suit Ati, un jeune tuberculeux en sanatorium devenu employé de mairie, qui se prend à douter de la réalité décrite par le régime. J'avoue que je n'ai pas accroché au livre et j'abandonne après 100 pages. Il y a beaucoup de jargon, de mots de vocabulaire inventés ou détournés et je manque de référentiel pour en tirer un réel plaisir critique. le corps à corps avec le texte et la lutte pour en comprendre un sens global m'a eu à l'usure.

Un roman qui ne laisse pas insensible ...
Il y avait une grande audace , pour l'auteur de faire une référence avec le 1984 de Orwell .
Initiative audacieuse , mais risquée .
En effet , quand l'on fait cela , l'on doit livrer une oeuvre qui justifie cette audace , qui atteigne le niveau de cette oeuvre majeure , fondatrice , de la litterature .
Peut on dire que l'auteur est ici à la hauteur de cette audace ?
L'histoire ressemble beaucoup à celle du tres ambigu Soumission de Houellebecq , premier mauvais point .
L'on a ici une compilation de visions de peurs par rapport à l'Islam , et à ce qui pourrait advenir , mais qui n'est pas la et qui ne viendra peut être jamais .
Il est vrâi que les livres sur les sociétés totalitaires sont nombreux , peu parviennent à se hisser au dessus de leur postulat de départ et cet opus le confirme .
Non pas que tout soit mauvais ici , il y a une qualité d'écriture certaine , bien davantage que dans Soumission.
Pour autant , il est a croire que ceux qui lisent Zemmour , Houellebecq , et autres tribuns littéraires de droite , ce régaleront avec cet opus qui rate sa cible et sombre dans une peur facile , ce qui est très dommageable .

En 1984, ma prof d'anglais nous avait fait lire 1984 ! Puis je l'ai relu, plusieurs fois ... quand on le lit, apres la date, on ne peut qu'être soulagés ! Malgré les travers de la société, on n'est pas dans 1984 ! Avec 2084, C'est different, on lit une uchronie mais on a l'impression de faire un saut dans le passé. la société a totalement régressé ! L'homme y est totalement privé de liberté. alors bien sûr ça fait peur. Cette société tourne autour d'une religion, fictive, mais qui ressemble fort à l'islam. On comprend les inquiétudes que l'auteur a voulu faire surgir. En 2084, je n'y serai plus, mais je ne peux qu'espérer que cette vision soit loin de la vérité... et que jamais nous n'aurons à vivre une telle "histoire". Je ne suis pas encore au bout du roman, on verra ... mais j'ai un peu de mal avec une vision si pessimiste. Je tiens tant à la liberté, bafouée de plus en plus, me semble-t-il !

Vous remplacez le régime totalitaire inspiré par le communisme et le fascisme de 1984 de George Orwell, par un régime totalitaire inspiré par l'islam et vous obtenez 2084.
Les descriptions y sont beaucoup moins poussées mais Boualem Sansal critique tout autant l'endoctrinement du peuple et les méthodes de manipulations utilisées pour y arriver. On y retrouve essentiellement la délation récompensée, l'éducation (ou plutôt le maintien du peuple dans l'ignorance) et la nouvelle langue universelle dénuée de vocabulaire pour éviter tout développement d'idée. Méthodes radicales et efficaces...

Je ne suis décidément pas sensible à ce genre de lecture. Si l'intention de mettre en garde de Boualem Sansal est honorable, je me suis ennuyée terriblement en découvrant ce futur catastrophique. L'écriture est lente et c'est rempli de préceptes bienveillants. Rien de très excitant pour moi.
Et puis, on peut effectivement philosopher des heures sur le sujet, mais j'ai toujours du mal à croire que des lecteurs français puissent tomber des nues en découvrant les dangers d'un état totalitaire religieux. Je suis peut-être trop confiante, mais franchement, je préfère l'être...

Voilà un bien médiocre roman. C'est fait plus ou moins sur le modèle de "1984" d'Orwell, dystopie destinée à illustrer une critique politico-sociale. Il s'agit ici de critiquer les régimes et délires théocratiques islamistes. Mais l'histoire se traîne entre d'interminables ressassements, des monologues intérieurs qui tournent en rond. Lecture abandonnée vers la moitié, devenue trop pénible.