Je retrouve
José Saramago après
Tous les noms lu il y a quelques années et
L'aveuglement qui m'a captivée l'été dernier. Ce roman, le dernier paru en France, s'est montré tout à fait à la hauteur des précédents. le style de
José Saramago est resté le même : les dialogues sont inclus presque sans ponctuation dans la narration, les apartés sont nombreux et apportent leur dose d'humour (noir) au récit. Un des traits remarquables de l'auteur et de la traductrice par conséquent est l'emploi toujours du mot le plus juste, avec d'ailleurs quelques réflexions à l'intérieur même du récit sur le vocabulaire employé.
Le thème est en lui-même fort simple : un jour, la mort cesse de faire son travail dans un pays indéterminé, car la mort intervient sur un territoire restreint, ce que vous ne saviez sûrement pas, chers lecteurs. Eh oui, je commence à me laisser aller à des digressions qui ne me sont pas habituelles pour mieux vous expliquer les évènements. La mort donc, arrête de frapper, mais pas la maladie ni les accidents, ce qui conduit à des situations relativement dramatiques et compliquées pour la population. Si les pompes funèbres se retrouvent obligées de chercher d'autres moyens de subsistance, les hôpitaux et maisons de retraites sont engorgés et l'état et l'église se trouvent désemparés. Tout ceci est décrit avec beaucoup de savoir-faire et d'ironie par l'auteur et on se régale autant avec le récit qu'avec les petits clins d'oeil qu'il comporte : « cette commission est mort-née » « on ne peut pas dire que ce genre de travail soit tuant » et autres doubles sens délicieux dans le contexte.
La deuxième partie, où la mort, se rendant compte des problèmes qu'elle a créé, décide de reprendre son activité, n'est pas moins intéressante, bien au contraire. La mort se met en tête d'écrire des lettres, la scène où un graphologue analyse son écriture m'a bien divertie et la fin, que je ne vous révèlerai pas, bien sûr, se lit d'une traite !
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