AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 292 notes
Gros gros coup de coeur pour ce délectable ouvrage que je ne peux que TRÈS vivement (huhu) vous recommander.

A votre avis, quel est l'un des plus grands reves de l'humanité? L'immortalité, n'est ce pas?

Et selon vous, qu'arriverait-il si, du jour au lendemain, à l'occasion d'un changement d'année, la mort se mettait à arrêter de tuer?

Il s'agit de la première partie de l'ouvrage.

C'est exactement dans ce cas que se trouve un petit pays inconnu. La population, d'abord incrédule, se laisse aller à une euphorie collective à la limite de l'hystérie: "on ne meurt plus, c'est miraculeux! Notre pays est élu!".

Seulement, la situation vire à la catastrophe pour la société.

D'une part, si les gens ne meurent plus, ça ne veut pas dire qu'ils rajeunissent ou arrêtent de vieillir. Ainsi les gateux restent gateux, les mourants ... mourants, et les hospices se préparent à être submergés de générations entières de vieillards impotents! La pyramide des ages s'inversent, le ministère de la santé, les lobbies des assureurs et des pompes funèbres s'affole, de même que l'église qui se voit saper le coup du jugement dernier et est obligée de réinventer une doctrine, passant de la mort promise à la mort éventuelle, et les philosophes ... philosophent.

En outre, les familles sont encombrées par les vieux qui n'en finissent pas de mourir et commencent à les emmener de l'autre coté de la frontière, là où l'on meurt toujours. Un véritable trafic de candidats-cadavres se met en place, régi d'une main de fer par la Maphia (et non mafia), et l'afflux de cadavres au-delà des frontières vire à l'incident diplomatique...

Mais un jour la mort revient de vacances, et à ce moment nous entrons dans la seconde partie du livre.

Déjà, il a fallu purger la période pendant laquelle personne ne mourrait. Et hop, 60 000 morts d'un coup.

Ensuite, la mort a décidé de changer de méthode.

Désormais elle respecte un préavis d'une semaine avant de tuer quelqu'un. Ce préavis commence à la reception d'une lettre de couleur violette, annonçant le décès prochain. Enormément d'effets secondaires apparaissent: les gens tentent de se suicider avant, ou se noient dans les orgies et l'ivresse ...

Ce nouveau système fonctionne globalement, jusqu'à ce que l'une des lettres refuse obstinément de parvenir à son destinataire et revienne systématiquement à son expéditeur. Ce qui vexe la mort comme un pou.

Alors bien sûr, tout se mérite. Il faut savoir faire abstraction d'une présentation incroyablement dense et compacte, de paragraphe et de chapitre plutôt longs, qui vous donnent l'impression de lire ... en apnée.

Mais au delà de ça! C'est ironique, bien écrit, très drôle, original, le récit magistralement efficace de telle sorte qu' au fil de la lecture le lecteur crée d'innombrables images et représentations absolument inédites:
Vous êtes vous déjà figuré la mort cloîtrée dans sa cave, discutant avec sa faux, et véritable archiviste feuilletant ses petites fiches? Ou encore assise sur un canapé avec un chien sur les genoux? Ou en bisbille avec les services Postaux qui refusent obstinément de livrer une partie de sa correspondance? Discutant avec un musicien dans un taxi?
Commenter  J’apprécie          50
Je ne connaissais absolument pas cet auteur et j'ai été ravie de le découvrir.
L'histoire au début semble longue et rébarbative mais le milieu du livre commence à être très intéressant.
Il faut avoir sacrément du talent pour évoquer La Mort de A à Z dans un roman et de la raconter si bien.


Commenter  J’apprécie          40
Quel plaisir de lire José Saramago !
Une écriture si puissante, je regrette d'être incapable de le lire en portugais.
Ce roman m'a emporté dès sa première page, j'ai ri, pleuré, je l'ai dévoré tout en regrettant qu'il se termine déjà...
J'ai aimé le regard acéré, sans concession, de l'auteur sur notre humanité, mais aussi sa grande sensibilité. Un coup de coeur absolu, comme toujours avec cet auteur.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre m'a permis de voir la mort d'un point de vue différent. J'ai adoré plusieurs parties et la fin est innatendu et fantastique.
Commenter  J’apprécie          40
C'est le second roman de Saramago que je lis. « Le voyage de Salomon » m'avait séduit par son mélange de narration pétillante, d'ironie et de jeux de massacre pour les pouvoirs en place. J'ai retrouvé ces aspects dans la première moitié de celui-ci. On est dans un pays d'une dizaine de million d'habitants probablement situé en europe centrale, une monarchie parlementaire. Tout à coup, au premier janvier de l'année nouvelle plus personne ne meurt dans ce pays mais pas dans les pays limitrophes. Saramago imagine toutes les conséquences de ce postulat : trafic entre les pouvoirs et une mafia qui se charge de faire passer la frontière aux mourants récalcitrants, entre pompes funèbres et assureurs, etc. L'exercice est assez jubilatoire que que parfois un poil longuet. Dans la seconde partie le ton change : la mort est revenue mais a posé ses conditions : dorénavant toute personne qui va mourir recevra huit jours avant son dernier souffle un courrier, pour lui permettre de régler ses affaires et de faire la paix avec ses proches. Mais la mort aura affaire à un « client » exceptionnel : notifié par lettre, celle-ci revient néanmoins à son Expéditrice… Et là le récit se fait plus proche du conte car la mort va tomber amoureuse de cet homme, un violoncelliste modeste qui vit en compagnie de son chien. le ton se fait plus tendre et le roman se termine par une pirouette.
Commenter  J’apprécie          40
Comme un fleuve de mots, denses, souriants, les aléas incongrus d'une société strictement en vie. Dérives des familles, des hôpitaux, des pompes funèbres, de l'église, de la maphia, (orthographe de l'auteur), privés des arrêts de vie, en absence de mort. L'envers d'un décor en somme. Un violoncelliste, des enveloppes à l'encre violette, une émotion retenue sur des notes de jean sébastien bach (en minuscule dans le texte), comme une introduction à l'écoute des suites. Un conte ou un constat d'une ironie lucide.

Qu'importe alors que les dernières pages n'offrent pas la même densité. Un livre pour le plaisir d'un grand de la littérature portugaise. Et poursuivre en se plongeant dans par exemple « Histoire du siège de Lisbonne » ou « L'année de la mort de Ricardo Reis », chez le même éditeur.
Commenter  J’apprécie          40
Au passage de la nouvelle année, une chose étrange et inattendue se produit : plus personne ne meurt. Cette absence de mort ne concerne que le pays, jamais nommé, dans lequel se déroule cette histoire. Dans les pays voisins, la mort continue à officier. Cette absence de mort est vécue dans la liesse générale. Toutefois, cette joie que crée l'idée d'une vie éternelle devient vite un vrai casse tête pour tout le monde. Car si on ne meurt plus, on continue bien à vieillir et à tomber malade. du coup, les hôpitaux se trouvent vite surchargés ainsi que les maisons de retraite. A l'inverse, certaines professions se plaignent de ne plus avoir de travail comme les sociétés de pompes funèbres. le gouvernement est sur les dents, car il doit trouver des solutions. Il va ainsi passer un accord avec la mafia pour organiser des "voyages" dans les pays voisins où la mort continue de faire son travail. Et puis, au bout de quelques mois et, du jour au lendemain, la mort décide de reprendre du service. Ainsi, elle fait annoncer, par le biais des médias, que les gens vont recommencer à mourir. Toutefois, elle introduit une nouveauté : les personnes qui doivent mourir recevront une lettre (de couleur violette) une semaine avant la date fatidique. Ainsi, chacun aura le loisir de régler ses affaires courantes avant de passer de vie à trépas. Les lettres sont envoyées par la mort elle-même quotidiennement. Mais un jour, une lettre lui revient. La mort tente de l'envoyer à plusieurs reprises mais celle-ci finit toujours par lui revenir, si bien que l'homme a qui elle est destinée ne meurt pas à la date qui avait été fixée. La mort se trouve devant un véritable casse-tête...

Ce livre est constitué de deux parties. La première s'arrête largement sur la manière dont est vécue la situation inédite de l'absence de mort dans le pays et sur les problèmes que cela occasionne très vite. La seconde partie est l'histoire plus particulière de cet homme, violoncelliste de profession, à qui la mort n'arrive pas à envoyer sa lettre.

Le style de l'auteur est très particulier. José Saramago s'amuse avec son lecteur en lui parlant directement. Il fait aussi beaucoup de digressions. Côté écriture, les phrases sont très longues et il est parfois difficile de suivre l'auteur. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire et j'ai failli abandonner la lecture de ce roman plusieurs fois. J'ai trouvé la deuxième partie plus abordable et plus agréable à lire. J'ai apprécié l'humour cynique de José Saramago et cette lecture m'a beaucoup fait sourire.

Au final, une impression de lecture en demi teinte.
Commenter  J’apprécie          40
Lecture qui a fort bien commencé, très captivante, avec quelques turbulences dans une approche très allégorique qui, jaillissant de « nulle part », m'a un peu déstabilisée... jusqu'à la 2e partie où le changement de perspective et de rythme m'ont assez désappointée.
Néanmoins j'ai apprécié cette lecture, ne serait-ce que pour la fameuse première partie, pour le style fluide, riche, élégant sans pour autant être pompeux. Avec une ponctuation adaptée c'était la perfection!
Commenter  J’apprécie          30
Saramago José - "Les intermittences de la mort" (As intermitencias da morte – cop. 2005) dans la traduction donnée au Seuil par Geneviève Leibrich (cop. 2008) (ISBN 978-2020863995)

Encore un roman profondément original de cet écrivain (voir "Tous les noms"). Avec en plus une bonne dose d'humour… pour aborder le sujet macabre de la mort !

Voilà-t-il pas que – dans un petit pays de 10 millions d'habitants – la mort a décidé de ne plus sévir pendant quelques temps : d'abord remplis d'enthousiasme, les habitants s'aperçoivent rapidement des inconvénients de cette nouvelle situation...
Après quelques mois, la mort compatissante décide de reprendre ses activités, mais en modifiant un peu sa façon habituelle : au lieu de frapper par surprise, elle envoie poliment une lettre d'avertissement aux gens qui vont mourir en les prévenant qu'ils ont une semaine pour se mettre en règle avec tout ce qui peut les concerner... Est-ce mieux ainsi ?

Un style peu pétillant, mais qui creuse une ironie en profondeur...
Génial.
Commenter  J’apprécie          30
Une idée très originale pour ce roman : et si la mort décidait que plus personne ne mourrait ? Idée séduisante, mais que de problèmes cela engendrerait...
J'ai bien aimé ce livre, mais il faut avouer qu'il est un peu difficile à lire : non qu'il soit mal écrit, mais les discussions font partie du paragraphe - certains paragraphes s'étendent d'ailleurs sur plusieurs pages - et cela revient à une vraie gymnastique intellectuelle.
Passée cette étape qui peut être assez rebutante pour certains, le livre devient agréable, d'autant qu'il est plein d'humour.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (648) Voir plus



Quiz Voir plus

Le voyage de l'éléphant

En quelle année le voyage commence et en quel année le voyage se termine ?

1552-1554
1551-1553
531-534

3 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Le voyage de l'éléphant de José SaramagoCréer un quiz sur ce livre

{* *}