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3,66

sur 292 notes
C'est un roman étourdissant, drolatique, étonnant que livre J.Saramago, déjà bien âgé lors de son écriture.
Qu'un Prix Nobel livre ses pensées sur la mort, quoi de plus normal dirons nous, mais de cette manière, c'est surprenant. le texte est jouissif, plein d'ironie, et provoque des envies de rire, malséantes j'en conviens.
Un jour, la mort décide de faire grève, cela se passe dans un pays indétérminé, mais on sait qu'il a des frontières et des pays voisins.
Passés les premiers temps d'euphorie, le peuple et ses gouvernants s'aperçoivent que cette situation n'est pas sans difficultés multiples, les agonisants continuent d'agoniser, les pompes funèbres risquent la faillite, même l'Église est ennuyée : sans mort, plus de Résurrection...vous voyez le problème.
Mais, les humains ayant toujours des ressources, se crée une « maphia », un commerce qui emmène les mourants aux frontières ; un pied de l'autre côté et hop, on se retrouve enfin ad patres
La plaisanterie n'ayant qu'un temps et la mort reprenant ses esprits, la grande faucheuse se remet au travail mais en prévenant quelques jours avant les futurs élus.
D'autres inconvénients surviennent bien sur, mais un jour, par trois fois une notification de trépasser revient, curieuse la mort se rend sur place pour identifier et essayer de comprendre ce révolté qui n'est autre qu'un brave homme célibataire, propriétaire d'un chien, et musicien qui ne vit que par son art.
Et là la mort , cette charogne qui discute avec sa faux s'incarne un peu, s'attendrit peut-être, bien grand mot d'ailleurs, et la fin du livre est attendue avec impatience.
MAIS, même si l'adaptation à la lecture vient assez vite, les majuscules ne sont pas où on les trouve habituellement, il y a des phrases très très longues, les dialogues y sont intégrés .
Bref, ce livre se mérite et l'auteur est un Nobel, ne l'oublions pas.
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N°476– Novembre 2010.
LES INTERMITTENCES DE LA MORTJosé Saramago *[1922-2010]– le Seuil.

Dès la première ligne le ton est donné « Le lendemain personne ne mourut ».

C'est que dans ce pays imaginaire, la mort n'existe plus. Certes le temps n'est pas aboli, la jeunesse n'est pas éternelle et les gens vieillissent, les accidents se produisent et la maladie sévit toujours mais la mort n'intervient pas, transformant la vie en une gigantesque agonie. « Depuis le début de l'an neuf, plus précisément depuis zéro heure de ce mois de janvier pas un seul décès n'avait été enregistré dans l'ensemble du pays ».
L'auteur s'attaque à sa manière au grand tabou de nos société occidentales : la mort. Elle est certes inévitable, fait partie de la condition humaine, mais nous vivons comme si elle n'existait pas et ce vieux rêve de l'homme, l'immortalité, prend ici corps dans une longue et douloureuse vieillesse. La société est complètement désorganisée, les vieux ne meurent plus comme avant, les hôpitaux sont surchargés, les pompes funèbres et les société d'assurances ruinées, l'État désemparé et au bord de la faillite, le société dans son ensemble complètement perturbée (ne parlons pas du financement des retraites !), l'Église dépossédée de son fonds de commerce. En effet, la mort ayant disparu, plus de résurrection, plus de morale, plus de menaces surréalistes avec la sanction de l'enfer ou de promesse du paradis. C'en est fini des fantasmes judéo-chrétiens... Quant à l'idée même de Dieu, il vaut mieux ne pas l'évoquer ! L'homme ne peut plus basculer dans le néant ni s'offrir à lui-même son propre trépas comme une délivrance. On ne peut même plus se servir des accidents pour faire peur aux imprudents... Reste la souffrance aussi implacable que la peur de mourir, comme une punition ! C'est un peu comme si le premier jour de cette nouvelle année introduisait une nouvelle façon de vivre puisque la vie devenait, à partir de ce moment, définitive. Il y a de quoi s'alarmer face à cette Camarde qui ne remplit plus son macabre office alors que les animaux eux, continuent de mourir et qu'à l'extérieur des frontières de ce fabuleux pays on continue normalement de payer son tribut à Thanatos ! Y aurait-il deux poids et deux mesures dans ce grand chambardement ?
Alors face à cela, les philosophes se mirent à philosopher, les religieux à organiser des prières pour que les choses reviennent un ordre plus classique et les habitants des régions frontalières à transporter leurs mourants de l'autre côté de la frontière, là où le monde ressemblait encore à quelque chose. C'est là qu'entre en jeu la « maphia »(avec « ph » pour la différencier de l'autre) qui va organiser, avec l'aval du pouvoir, un peu mieux ces choses qui ne vont décidément plus. Pourtant, cela n'est pas sans poser quelques problèmes diplomatiques, militaires, enfin des difficultés humaines avec leur lot d'exagérations de volonté de tirer partie d'une situation nouvelle et lucrative...
Heureusement, après une année de grève, la Grande faucheuse décide de reprendre du service ce qui bouleverse un peu les toutes nouvelles habitudes prises. Pire, elle éprouve le besoin d'avertir chacun de son décès par lettre personnelle de couleur violette (y a-t-i une symbolique dans cette couleur qui n'est pas le noir ?). Las l'une d'elle, adressée à un violoncelliste solitaire, revient, refusée par son destinataire, et ce trois fois de suite !


Avec un certain humour, il croque cet homme dans son quotidien, fait allusion à cet échec surréaliste de la mort, évoque l'improbable dialogue de la Camarde avec sa faux à qui elle confie ses doutes, ses hésitation face à ce cas de résistance, déplore le retour par trois fois (y a-t-il là une symbolique ?) de ces missives macabres et annonciatrices qui peuvent parfaitement figurer l'ultime combat du malade face à sa fin ?
Avec son habituel sens de la dérision, il évoque Dieu autant que « l'instant fatal » nécessairement solitaire, va jusqu'à parler directement avec la mort, la tutoyer comme si elle lui était devenue familière, la tourner en dérision avec gourmandise, lui faire abandonner son triste linceul pour lui prêter les traits d'une jolie femme élégamment vêtue [à l'inverse de Proust qui la voyait comme une grosse femme habillée de noir], la réintègre dans ce pays imaginaire allant à la rencontre du fameux violoncelliste qui refuse de mourir, filant à l'envi son interminable fable...

Saramago s'en donne à coeur joie dans cette cour ou le Père Ubu mène la danse. Dans sont style goguenard habituel, parfois difficile à lire et déroutant dans la construction de ses phrases et son habitude de se jouer des majuscules, l'auteur pratique les digressions pour le moins fantaisistes et philosophiques. Quelle sera l'épilogue de cette fable? Quel rôle joue véritablement l'auteur ? L'écriture est-elle, comme souvent, un exorcisme ? Est-ce pour lui une façon de se moquer de la mort ou de s'y préparer ?[roman paru en 2005 - Disparition de l'auteur en 2010 après une longue maladie ]. L'auteur nourrit-il par ce roman le fantasme inhérent à la condition humaine qu'est l'immortalité ? Veut-il rappeler à son lecteur que, même mort, un écrivain continue d'exister à travers ses livres ? Autant d'interrogations...

J'ai retrouvé avec plaisir cet auteur qui traite d'une manière originale mais aussi sérieuse les problèmes de l'humanité, promène son lecteur attentif et curieux de l'épilogue dans un univers décalé qui lui fait voir autrement les choses... même si ce n'est pas vrai, mais c'est l'apanage des romanciers que de redessiner le monde avec des mots !


* Prix Nobel de littérature 1998.
©Hervé GAUTIER – Novembre 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Ce fut un très bon livre, surtout à lire en ce moment pour comprendre ce qui se passe derrière les élites de notre société (l'auteur critique la politique et la religion). Même si j'ai eu du mal à lire au début, et parfois si j'avais envie de lâcher la lecture, je suis fière de l'avoir terminé. J'ai beaucoup apprécié la fin lorsque la mort revient dans cette ville où elle avait disparu.
J'en suis même restée bouche-bée par la chute de la fin. Je ne m'y attendais pas du tout.
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Voici un livre au style particulier.. avec le recul je vais dire que je l'ai beaucoup apprécié, mais je dois reconnaître que la lecture n'en a pas été facile tant on se trouve plongé dans un univers inhabituel, un style d'écriture original aussi. Bref, une lecture que je recommande pour son originalité et sa qualité littéraire bien sûr, mais à condition d'avoir de bonnes conditions pour s'y plonger, sans doute pas dans un hall de gare ou en attendant un rendez-vous quelconque !
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Dans un pays dont on ne connait pas le nom, plus personne ne meurt. Dès qu'on passe la frontière, la mort redevient possible. Cette situation amène quelques situations assez particulières...

Si la mort décidait de ne plus faire son travail, ça n'arrange pas forcément les choses, ici on en voit les inconvénients. Malgré le sujet, je n'ai pas trouvé le livre noir ou macabre, il possède même un certain humour (noir, je l'accorde). Je me demande qui était ce narrateur, j'ai eu le sentiment que ça pouvait être la mort elle-même par moments.

J'ai été un peu gênée par la structure du livre : déjà tout est écrit dans un bloc pratiquement, il faut faire attention pour savoir qui parle. Ensuite, dans une première partie, personne ne meurt, dans une seconde, la mort "la" remet en place puis instaure un drôle de système et enfin, on s'attache à un homme en particulier, qui déjoue les plans de la mort. La fin m'a étonnée, parce qu'improbable, mais en même temps, j'ai été touchée par cette douceur.

J'ai aimé découvrir cet auteur, son style, même si assez particulier, m'a bien plu. Je le relirai sans aucun doute.
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Dans un seul pays, la mort se met au chômage. Plus personnes ne meurt dans les limites géographique de ce pays. Sauf qu'il ne s'agit pas de la jeunesse éternelle puisque la population continue à vieillir sans mourir. Mais cette immortalité entraîne une douloureuse vieillesse.

Alors attention, il faut adhérer au style de l'auteur. Les phrases sont très longues avec une profusion de virgules. Pas de dialogue, enfin si, mais inclut dans ces phrases longues où, après une virgule, voilà une majuscule qui débute le dialogue. Assez déroutant pour les cinquante premières pages. Mais dès que j'ai pigé le truc, je me suis laissée portée par le récit, les réflexions de l'auteur sur la vieillesse, la mort. Par contre, j'avoue que la dernière partie m'a moins enchanté.

Une lecture particulière et intéressante qui m'a sortie de ma zone de confort.
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La mort décide de faire grève, eh oui, elle aussi s'y met.. Et la pagaille qui s'ensuit est inévitable.. On rêve d'immortalité, mais de la nôtre uniquement , égoïstement nous nous imaginons jeune, beau et en pleine forme pouvant réaliser enfin ce dont nous avons toujours rêvé de faire.

L'auteur pointe du doigt une tout autre réalité. Personne ne meurt et au bout de quelques jours, c'est la pagaille la plus indescriptible au sein des communautés religieuses, mais aussi des institutions d'états , des hôpitaux car rien n'est conçu pour gérer ce nombre croissant d'humains car si on ne meurt pas, on nait toujours.

La mort, que tout le monde abhorre et craint, s'avère être la bienvenue dans tous les foyers.

Vouloir vivre l'éternité, à condition de savoir en gérer les conséquences.
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C'est le second livre que je lis de cet auteur et je suis toujours époustouflée par sa plume et son imagination. Je n'aurai jamais cru que la mort pouvait avoir une fonction autre que douloureuse. Perdre un être cher est une épreuve difficile: pris dans son individualité, la mort est injuste, aléatoire et nous sépare à jamais d'êtres qu'on aimait.
Mais pris dans un point de vue global et presque macroéconomique, la mort joue un autre rôle: comment ferait-on si les gens continuaient à vieillir sans jamais mourir ? Cela pose des questions économiques (quid de l'avenir des assurances-vies, du versement ad vitae aeternam des retraites), logistiques (des maisons de retraite et des hôpitaux pleins de personnes qui auraient dû mourir) sociales et éthiques (est-ce légal et juste de ramener les gens à la frontière du pays afin qu'ils meurent ?). Je suis fascinée par la manière dont l'auteur dissèque le sujet et nous montre certaines évidences.
La seconde partie du livre s'intéresse de plus près à la mort en tant « qu'individu » : consciente du chaos qu'elle a engendré dans le pays, celle-ci reprend du service mais en variant un peu son modus operandi. Désormais, elle enverra un courrier qui préviendra l'intéressé huit jours avant la date fatidique. Tout marchait bien jusqu'au jour où un courrier n'arrive pas à son destinataire. Cette seconde partie est plus intime, plus drôle et ironique aussi. L'auteur décrit la mort comme une employée de bureau qui accomplit ses tâches avec célérité. Voilà, c'est son travail bien qu'il soit déplaisant pour ses victimes. Certaines passages sont justes très drôles, notamment lorsqu'elle discute avec sa faux ou tente de justifier sa place dans la hiérarchie (elle ne s'occupe que de dix millions d'âmes, que les animaux et végétaux appartiennent à un autre département etc..).
Le style d'écriture est difficilement accessible. L'auteur n'utilise pas de tirets, mais une succession de virgules. Il faut s'accrocher pour suivre le fil de ses dialogues imbriquées dans le texte d'autant plus que le texte est riche, complexe et plein d'humour.
Malgré cette complexité littéraire, ce livre est d'une rare intelligence et subtilité. A découvrir !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Avec ce roman, je me suis vraiment régalée.

Le thème : dans un pays inconnu, plus personne ne meurt. Que cela engendre-t-il ? Quels sont les effets sur la population ? La mort n'est-elle pas indispensable et indissociable de la vie ? Comment se débarrasser des « morts-vivants », ceux qui étaient à deux doigts de succomber avant que la mort ne décide de stopper son exercice ? Que vont devenir les pompes funèbres ?…

Le style : délicieux ! Drôle ! Jubilatoire ! de longues phrases que rien ne vient interrompre, pas même les dialogues, insérés dans le texte, sans tirets ni guillemets, juste une majuscule pour marquer le changement de locuteur, de longues phrases dis-je, qui nous emmène dans les dédales fantaisistes du cerveau d'un auteur hallucinant et halluciné. Comment peut-on ne pas adhérer à un tel déferlement de remarques toutes plus ironiques les unes que les autres, apostrophant le lecteur ou condamnant le narrateur de cette manière :

« Ce geste nous rappelle que c'est le moment, et cela ne le sera plus jamais à cause de cette question de circonstance déjà évoquée, de préciser un aspect important concernant le fonctionnement des archives qui font l'objet de notre attention et dont il n'a pas été fait mention jusqu'à présent à cause d'une négligence condamnable de la part du narrateur. »

Le lecteur est emmené de force, sans pouvoir mot dire (ni même maudire), il peut à peine respirer tellement le style est étourdissant. Je ne doute pas que ce roman trouvera (ou a trouvé) ses détracteurs autant qu'il rencontrera (ou a rencontré) des lecteurs éblouis par une telle maîtrise du verbe.

L'histoire : l'auteur ne se contente pas de décrire un pays aux abois suite à la disparition de la mort, il crée un événement particulier, qui va dérégler le processus jusqu'à une fin… épatante. Quelle imagination ! Quelle virtuosité dans l'art de la narration !



Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Et si la mort décidait d'arrêter son métier ? Ou bien si elle décidait de prévenir par courrier, 8 jours à l'avance, notre prochaine mort ? Et si la mort tombait amoureuse ? Et si il existait plusieurs morts, en fait une pour chacun d'entre nous qui attend le moment, ou une mort spécifique aux humains différente d'une mort pour les autres animaux ou les autres organismes vivants ? Et comment réagiraient les hommes face à de telles situations ? Voilà les différents axes de réflexion vers lesquels Saramago avec son génie d'écriture nous entraîne en nous contant une fable sur la mort. Comme à son habitude, Saramago observe, analyse, décortique les hommes comme des animaux de laboratoire mis dans des situations qui perturbent totalement notre sens de la vie, notre relation aux autres.
La mort arrête de cueillir les hommes. La situation devient très vite ingérable face à l'accumulation des humains en attente de mourir mais dans l'impossibilité de basculer... les mourants agonisent sans jamais mourir. Très rapidement se développe un trafic lucratif de la mort entre les mains de la mafia, pour traverser la frontière et permettre aux mourants de (enfin !) mourir. En fait Saramago nous dévoile que sans la mort la vie n'aurait pas de sens : "parce que si les êtres humains ne mourraient pas, tout deviendrait permis" (p45 Ed Folio)

que les religions se nourrissent et se justifient par la mort : " Les religions, toutes autant qu'elles sont et quel que soit l'angle sous lequel on les regarde, ont la mort pour unique justification de leur existence... pour que les gens passent leur vie pris dans l'étau de la peur et que pour, l'heure venue, ils accueillent la mort comme une libération" (p44 Ed Folio)

Puis la mort décide de reprendre son activité mais en avertissant les personnes par courrier 8 jours à l'avance de leur prochaine mort. Là encore, les conséquences sont catastrophiques. La mort pensait qu'en donnant du temps, elle permettait à chacun de se préparer, et c'est tout le contraire, de savoir que l'on va mourir crée un stress qui tétanise et panique. Jusqu'au jour où la mort découvre qu'une lettre lui est systématiquement retournée !

José Saramago avec son humour au second degré, avec ses multiples interpellations du lecteur pour bien souligner qu'il s'agit d'une fable, d'un conte, d'une expérience, délivre une nouvelle fois un livre dense qui nous oblige à nous questionner et réfléchir sur cette boutade "La vie est une longue maladie mortelle"
3 étoiles uniquement car malgré toutes les qualités de ce livre, j'ai été beaucoup moins conquis que par d'autres oeuvres de Saramago comme L'aveuglement, La Caverne ou Tous les Noms.
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