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EAN : 9782213027869
499 pages
Fayard (07/11/1991)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Mari bafoué, gouvernant immature et dépourvu de toute envergure dont le règne n'aurait été qu'une longue suite d'erreurs et d'humiliations: le Louis VII dépeint par l'historiographie traditionnelle manque singulièrement de grandeur, et sa faiblesse offre un saisissant contraste avec la vigueur de son père, Louis VI, ou le génie politique de son fils, Philippe Auguste.Louis VII n'a certes pas la personnalité qu'on attend d'un roi: tolérant, généreux, pieux jusqu'à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il n'est jamais facile de se lancer dans une entreprise de réhabilitation. L'image de Louis VII, dit le Jeune (1120 - 1180, roi de 1137 à sa mort) a été suffisamment abîmée au long du temps pour que l'homme puisse facilement retrouver grâce à nos yeux.
Yves Sassier a eu la louable intention de s'y essayer, et n'a ni ménagé ses efforts, ni manqué de trouver des arguments pour nous faire voir ce "faible" roi sous un autre jour.
Peut-être destiné par son père, Louis VI le Gros, à l'état ecclésiastique, il était peu fait pour porter sur ses épaules les destinées du royaume capétien.
N'écoutant pas les conseils avisés du sage Suger, abbé de Saint-Denis, qui avait guidé la politique de son père, Louis VII se lança dans une guerre frontale avec le comte Thibaud II de Champagne. Était-il trop influençable lorsqu'il subissait le charme de son épouse, Aliénor d'Aquitaine, malgré leurs différences de tempérament (elle étant très voluptueuse et lui plutôt pieux et prude) ? Ou son conflit avec le comte de Champagne obéissait-il à la froide logique ? Toujours est-il qu'il refusa de reconnaître la nomination de certains évêques choisis conjointement par ce dernier et par la papauté et qu'il s'attira les foudres du pape Innocent II, qui devait prononcer à son endroit une sentence d'excommunication. La mise à feu, sur son ordre, de l'église de Vitry-en-Perthois en 1143, étrange de la part d'un homme aussi pieux et aussi dévot, n'arrangea pas ses affaires. Il lui fallut, durant cette même année, manger son chapeau, accepter les désignations épiscopales dont nous venons de parler et signer un traité avec le comte de Champagne pour retrouver un peu de crédit. Cela ne suffisant pas, il accepta de diriger lui-même la Deuxième croisade, consécutive à la reprise d'Édesse par les Musulmans. Mais cette entreprise fut désastreuse. La tentative manquée en 1148 contre Damas, grosse maladresse, qui devait avoir de grosses répercussions par la suite pour la survie du royaume de Jérusalem, scella l'échec de cette intervention.
Trois ans plus tard, à Beaugency, en 1151-1152, une fois Suger disparu, le mariage de Louis VII et d'Aliénor fut dissous. Autre erreur ? On sait que cette dernière allait bientôt se rapprocher et s'unir avec Henri Plantagenêt, et que cette union allait entraîner pour longtemps des rapports très solides entre l'Aquitaine et le royaume d'Angleterre.
Yves Sassier a le mérité de démontrer que, si l'on regarde objectivement l'action conduite par le roi et ses conseillers après tous ces épisodes, on est obligé de constater que le reste du règne fut plus constructif, qu'il correspondit à une reprise en main politique, et prépara une lente remontée de la puissance capétienne, poursuivie patiemment et intelligemment par le fils de Louis VII, Philippe II Auguste. Porter un autre regard sur Louis VII est donc réellement possible.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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La réputation de Louis VII a principalement souffert des calomnies habilement et durablement diffusées sur lui par l'Eglise catholique qui lui en voulait à mort d'avoir commencé par refuser catégoriquement la dictature théocratique qu'Innocent II - pape brutal, inflexible et mégalomaniaque - était avide d'exercer dans le contexte de la Réforme grégorienne, et qu'il était sûr de pouvoir imposer à un prince de 17 ans que son père avait premièrement destiné à la cléricature.

C'est bien à la haine du Saint-Siège que Louis VII a dû la légende qu'il était stupide et faible. Non, comme le prétend Michel Pastoureau dans sa fiction Le Roi tué par un cochon, à une "malédiction" imaginaire à laquelle personne n'avait songé avant lui. Et non, comme le prétend Yves Sassier, à Achille Luchaire, bonze - évidemment républicain - des Sciences morales et politiques sous la IIIe République, et grand-père de Jean Luchaire, collabo fusillé pour haute trahison, et de François Luchaire, haut-fonctionnaire mitterrandien (la bourgeoisie est toujours du côté du manche, ses propos n'ont que l'influence de l'instant social où elle s'exprime; l'Eglise, par contre... jusqu'en 1962, c'était autre chose en termes d'influence - de nuisance? - idéologique à longue portée dans l'espace et dans le temps).

Ceci étant, le Louis VII de Sassier n'est certainement pas un mauvais livre. Bien au contraire, il est sérieux, argumenté, met à jour un certain nombre de connaissances, et prolonge en quelque sorte le travail de Marcel Pacaut dont les conclusions restent globalement définitives. Comme il y a peu de monographies de qualité consacrées à Louis VII, il n'est pas difficile de recommander celle-ci... APRES avoir lu Pacaut.
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Marcel Pacaut, Louis VII (1957):
"Bien plus , dans une crise de colère « non modico fremiter ira concussus est » , écrit le chroniqueur de Morigny - , le roi jure solennellement sur l'Evangile que , lui vivant , jamais Pierre ne sera installé sur le siège métropolitain de Bourges."

Yves Sassier, Louis VII (2014):
"Frémissant de colère (Non modico fremiter ira concussus est, précise le chroniqueur de Morigny), le jeune roi jura solennellement que, lui vivant, jamais Pierre de la Châtre ne prendrait possession de son siège."

Je vous laisse juges.
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