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sur 5392 notes
Riad est un petit garçon de père syrien et de mère bretonne qui se sont rencontrés lors de leurs études à la Sorbonne.
Le père obtient un doctorat en histoire contemporaine.
C'est le petit Riad qui nous raconte son enfance et nous découvrons un père admirateur de dictateurs orientaux comme Khadafi et Hafez al Assad.
La famille s'envole d'abord pour la Lybie où le père obtient un travail de professeur. Ils reviennent un peu en France puis repartent en Syrie.
A travers les yeux du gamin, nous découvrons la pauvreté de ces pays, la haine des Occidentaux, sa difficulté de s'adapter vu sa différence physique et culturelle.
Riad pousse plus loin que les réflexions d'un gamin de 4 ans pour nous expliquer les différences entre musulmans.
J'ai beaucoup apprécié les changements de couleurs suivant les ambiances, les pays, les humeurs mais aussi les petites flèches avec les réflexions du petit sur les odeurs notamment.
Comment la mère tient-elle le coup en vivant aux côtés d'un mari aussi "borné", perdu entre deux cultures. Elle est docile mais docile...sauf dans une scène où elle voit qu'on torture un chien.
J'ai tardé à lire le tome 1 mais je ne tarderai pas à lire le deuxième. C'est un régal.
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Cette autobiographie graphique retrace les premières années de l'auteur, et remonte même plus loin, couvrant la période 1978-1984, jusqu'à la rencontre de ses parents, alors étudiants à l'université. Sa mère est d'origine bretonne et son père d'origine syrienne. Après un doctorat en histoire obtenu grâce aux corrections linguistiques de son épouse – Abdel-Razak, le père de Riad, ne parle pas très bien français –, celui-ci emmène sa petite famille en Lybie où il devient professeur. le jeune Riad produit à la fois stupéfaction et admiration chez les adultes en raison de ses boucles blondes. Les jeunes enfants réagissent autrement, en le traitant de Yahoudi (Juif) et en voulant se bagarrer. L'intérêt d'Abdel-Razak pour la politique le conduit à justifier les idéaux virilistes des dictateurs arabes, que ce soit Kadhafi ou Hafez El-Assad. ● J'ai mis du temps à découvrir cette série qui a atteint la célébrité car je craignais d'être déçu par les dessins minimalistes et la monochromie. Et il est vrai que ces éléments sont bien présents. Mais au fil de ma lecture ils ne m'ont pas dérangé. Si les dessins sont en effet minimalistes, ils n'empêchent pas la reconnaissance des personnages et sont bien faits. J'ai plus de mal avec la monochromie, même si l'auteur lui assigne une fonction narrative, chaque couleur utilisée correspondant à un moment de l'histoire (qui ne se recoupe d'ailleurs pas avec les chapitres), attaché à un pays. ● Mais ce qui m'a complètement convaincu et a suscité mon enthousiasme de lecteur, c'est l'humour constant et la tendresse avec laquelle Riad Sattouf considère ses personnages, comme la grand-mère qui sent fort la sueur et lèche les yeux de ses petits-enfants lorsqu'ils ont mal, ou Bébette, la voisine bretonne un peu simplette des vacances en France qui vit dans une maison sans fenêtre comme au Moyen Âge. ● La vie quotidienne en Lybie et en Syrie à la fin des années 70 et au début des années 80 est particulièrement bien restituée, avec force détails naturalistes et avec la volonté de montrer la réalité même dans ce qu'elle a de plus difficile. C'est extrêmement intéressant. ● le propos est plein d'intelligence et de nuances, tout en étant baigné d'humour. Quel talent ! ● Il ne fait aucun doute que je vais lire les tomes suivants. ● Un détail : je ne comprends pas pourquoi cette série d'albums est disponible en version Kindle dans plusieurs langues étrangères (anglais, allemand, espagnol, portugais) mais pas en français. Quelqu'un en connaît-il la raison ?
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Cela faisait un petit moment déjà que je voulais lire cette série, n'en ayant entendu que du bien et en effet, je n'ai pas été déçue du tout et j'ai même hâte de m'attaquer au second tome (malheureusement, ils n'avaient que les trois premiers à la médiathèque dans laquelle je me suis approvisionnée et où je travaille) mais je vais essayer de me faire prêter le quatrième tome par ma suite (enfin, je n'en suis pas encore là).

Riad a toujours été adulé par les adultes de par sa gueule d'ange si je puis me permettre (un joli petit garçon aux cheveux longs et blonds) né d'un père syrien et d'une mère française. Lui qui ne connait d'abord que le bon côté de la vie si je puis encore une fois me permettre va vite être confronté aux dures réalités que celle-ci nous impose, la première fois lorsque son père obtient un poste en Libye puis plus tard, et c'est là que les ennuis commenceront réellement pour le jeune Riad, lui qui ne parle pas (encore) arabe, en Syrie. Il sera alors confronté à la cruauté de ses cousins et oncles (bien que du même âge que lui), oui, il ne faut pas chercher à comprendre : dans le petit village du père de Riad, tout le monde est cousin ou a plus ou moins un lien de parenté. Mais ce qui est vraiment extraordinaire dans ce premier tome, c'est l'auto-dérision que l'auteur emploie pour parler des politiques syriennes et libyennes de l'époque ainsi que française et qu'il se permet d'aborder des sujets graves en les rendant presque ridicules parfois mais tout en restant extrêmement cohérents , ce qui ne peut d'ailleurs pas laisser le lecteur indifférent. Je prends un exemple : lorsque des enfants Syriens s'amusent en embrochant un jeune chiot, pour le père de Riad "ils ne font que s'amuser" alors que sa mère, tout comme le lecteur d'ailleurs, peut trouver les images et paroles choquantes.

C'est un autre univers que Riad Sattouf nous donne à découvrir ici : son univers à lui mais pas seulement, celui également de milliers d'autres enfants comme lui dans les années '80 que ce soit en Libye ou en Syrie et c'est là que le contexte détonne avec celui de la France. Un ouvrage très fort et poignant à découvrir absolument !
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Un roman graphique autobiographique, une enfance multiculturelle.

Un enfant aux cheveux blonds et bouclés, fils d'un Syrien et d'une Française. À la fin de ses études, son père opte pour un contrat en Libye, puis en Syrie. Avec ses yeux d'enfant, le petit Riad observe les incongruités du comportement humain dans ces sociétés des années 80. Si par exemple, il observe que les maisons ont toutes l'air en construction, inachevées. Il apprend que « En Syrie, quand ta maison est terminée, tu dois payer des impôts dessus… Comme personne ne veut payer, personne ne termine sa maison! »

Il ne s'agit pas de revendications ou d'analyses politiques, juste le vécu d'un enfant attachant et naïf qui regarde le monde sans vraiment le comprendre.

Si je n'ai pas été éblouie par la richesse des dessins, je les trouve cependant tout à fait parlants et efficaces. L'auteur nous emmène vraiment avec lui dans son enfance.

Je n'en dirai pas plus, cette oeuvre primée qui a déjà bien des beaux commentaires sur Babelio…
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J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. le début, trop candide à mon goût, me gênait. Puis petit à petit, l'histoire de ce petit garçon né d'une double culture (mère française et père syrien) m'a interpellée. Oui, petit à petit cette fausse candeur a fait place à l'observation précise et sociale d'un monde arabe vu par les yeux d'un enfant.
D'abord envoyé à Tripoli où son père a été nommé professeur, le petit Riad découvre le « protecteur » de la Libye, celui qui est capable de donner au pays un élan de modernité et de dynamisme. Mais confronté à la réalité, le récit du petit garçon ne montre que pénurie et difficultés de vie avec des codes sociaux bien différents de ceux qu'il a connus en France.
Après un bref retour en France, son père est cette fois-ci nommé professeur en Syrie où il rejoint la famille Sattouf installée à Homs. Là le petit garçon, blond de cheveux, malmené par ses cousins, découvre la violence sous-jacente et le racisme. La socialisation avec les autres enfants est loin d'être évidente et le jeune Riad a bien du mal à se construire.

Son père, que l'on découvre intellectuel d'extrême droite, tient des discours sur la peine de mort et rêve de faire un coup d'état. Pour lui l'Arabe du futur est un homme instruit, puissant et capable de dominer le monde.
La mère, quant à elle, toute à ses enfants (elle vient d'avoir un deuxième petit garçon) semble assez éloignée des contingences matérielles et coutumières de son pays d'adoption. Seul compte pour l'instant le bien être de ses petits. Mais là aussi ce ne pourrait qu'être une apparence...

J'ai terminé ce premier opus avec la grande envie d'en savoir davantage sur Riad Sattouf et sa famille. On sent poindre un drame, ou alors c'est moi qui me fais mon petit cinéma, mais je n'ai pas senti dans cet album graphique la soi-disante légèreté ou candeur dont on veut bien affubler ce récit, même si parfois les faits sont relatés avec beaucoup d'humour. Pour moi, il y a autre chose qui est encore murmuré ici, mais ce quelque chose est grave et tient dans les mots du Père...

En ce qui concerne le dessin, il est en noir et blanc d'une grande sobriété et un code couleurs permet de situer les lieux : bleu pour la France, jaune pour la Libye et rose pour la Syrie.

Bref, un bel exercice pour cet auteur, tiraillé entre ses deux cultures, qui nous livre un pan de son enfance. Une enfance heureuse bercée par l'amour des siens.

Lien : http://mespetitesboites.ner
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Sans le challenge multi-défis, je serais peut-être passé à côté de L'arabe du futur ; très certainement même car je lis peu de BD et franchement cela aurait été dommage.
Ce sont les premiers souvenirs d'enfance de Riad Sattouf qui part avec son père et sa mère en Libye puis en Syrie après un passage en Bretagne.
Nous sommes fin des années 70. C'est sinistre, angoissant et révoltant.
Les descriptions de la vie dans ces dictatures sont ubuesques.
Je vous assure que les dessins nous font presque vivre l'inquiétude du petit garçon perdu dans ces cultures qu'il ne comprend pas et une famille qu'il connaît à peine.
Et le père qui perd peu à peu le sens des réalités.
Et puis, il y a une lueur ; les cousins de Riad vont lui apprendre les insultes les plus graves, les plus moches, celles qu'il ne faut pas dire ; et c'est désopilant.
La dernière page ne peut que vous faire courir chercher le tome 2.
J'ai adoré.
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Riad Sattouf, cela fait au moins quatre ou cinq années que je me promets de le découvrir en lisant « L'arabe du futur ». Et c'est vrai que à l'époque où une de mes anciennes collègues me l'avait conseillé, je m'étais précipitée pour l'acheter…Et comme d'habitude, mon côté plus que dispersé a pris le dessus et cette bande-dessinée s'est tout à coup retrouvée ensevelie sous d'autres livres.
Je connaissais un peu les dessins de Sattouf car j'avais lu quelques extraits de « La vie secrète des jeunes », mais j'ai clairement apprécié le style de l'auteur dans ce premier tome de « L'arabe du futur » avec ses couleurs monochromes. Je me dois de signaler que ce n'est que vers la fin de ma lecture que j'ai (enfin) compris que chaque couleur correspondait à un endroit…
Cette bande dessinée raconte, par le biais des souvenirs d'enfance du petit Riad, son enfance bousculée entre sa mère bretonne et son père syrien. Je ne vais pas faire l'analyse de l'histoire, qui est clairement autobiographique, certains babelionnautes l'ont déjà fait et de fort belle manière.
Je rajouterais que je suis assez pressée de découvrir la suite de l'histoire et je vais me lancer assez rapidement dans la découverte du tome deux.


Challenge Multi-Défis 2022
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Il m'a fallu un moment pour me décider à lire ce livre, parce que j'avais été déçue par la Vie Secrète des Jeunes. Finalement, vu les critiques et le prix d'Angoulême, je me suis lancée.
J'ai aimé cet enfant un peu perdu et qui observe observe, observe. Né d'un couple mixte, comme on dit - une mère française et un père syrien - il part très vite vivre en Libye, retourne en Bretagne puis part en Syrie. Nous sommes à la fin des années 70. le petit Riad fait la connaissance d'enfants, tous aussi étranges à ses yeux les uns que les autres - les petits Bretons y compris - et on se rend vite compte qu'il est perdu qu'importe où il se trouve. Les différents pays qu'il découvre sont décrits sans concession, nus, en chantier, et l'enfant est souvent confronté à une certaine violence: celle des autres enfants, celle de la culture mais également celle des paroles de son entourage, sa grand-mère et surtout son père.
Le regard qu'il porte sur celui-ci, d'ailleurs, est complexe... entre admiration, bien sûr, mais doublé de celui, adulte, plus critique.
Ce livre est le premier tome. Dans la suite, je m'attends à ce que Riad finisse par exploser, après toutes ces années à suivre et observer.


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Voir le monde avec d'autres yeux... Une promesse que tient pleinement le premier volet de cette autobiographie graphique très enrichissante.
Nulle part ailleurs ne m'aura été donné de percevoir comme de l'intérieur, qui plus est à travers le regard d'un tout petit enfant porté dans le monde par les convictions panarabes et progressistes de son papa syrien et la douceur protectrice de sa maman bretonne, la Libye de Khadafi des années 80 ou la rustre vie d'un village syrien.
Le regard innocent, curieux et sans préjugés du petit Riad apporte une belle profondeur au récit et ouvre des portes au lecteur. On brûle de connaître la suite, et de découvrir comment l'enfant va grandir au sein d'un monde où se fait la grande histoire qui se déroule sur un axe inhabituel.
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Après en avoir entendu parler (en bien) à maintes reprises, je me suis enfin décidée à lire L'Arabe du futur de Riad Sattouf.

J'étais un peu effrayée par cette couverture monochrome, monochromie que l'on retrouve également dans les cases intérieures. Je n'aurais pas dû car on s'y fait très vite. Pas besoin de couleurs pour émouvoir. Le trait de crayon de Riad Sattouf se suffit à lui-même, il est très expressif tout en restant sobre.
J'ai apprécié le changement de couleur de fond en fonction du pays où Riad se trouve : bleu pour la France, jaune pour la Libye et rose pour la Syrie.

Riad Sattouf décrit très justement, mais avec beaucoup de pudeur, l'intimité de sa vie familiale lorsqu'il avait cinq ans. A travers son regard d'enfant, le lecteur apprend beaucoup sur les lois et les coutumes des libyens et syriens. La visée n'est sans doute pas seulement autobiographique mais très certainement ethnographique. Il est très intéressant de voir évoluer la relation entre les parents de Riad Sattouf, le "choc" de cultures très différentes s'installant peu à peu.

Pas de cliché ni de jugement de valeur ici. Il ne faut y voir qu'un récit authentique et pudique sur la vie quotidienne d'un petit garçon sensible, récit d'ailleurs non dénué d'humour et d'autodérision. Ce roman graphique mérite amplement le prix Fauve d'Or d'Angoulême qu'il s'est vu attribué en 2015.

Challenge BD 2017.
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