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4,26

sur 5392 notes
Après Marjane Satrapi dans "Persépolis" ,c'est Riad Sattouf qui raconte sa jeunesse mais cette fois en Libye puis en Syrie . Son père est syrien ,sa mère française et c'est donc un petit blond qui va découvrir les moeurs arabes.
C'est avec beaucoup d'humour que Riad nous raconte les différences culturelles et la politique de ces deux pays sous un régime dictatorial . Certains souvenirs de son enfance sont assez édifiants ,parfois semblent absurdes ou cruels . Mais ils permettent de se faire une idée assez claire de la situation en Syrie dans les années 80 et des problèmes de développement du pays .
Plusieurs tomes sont prévus et tant mieux parce que j'ai trouvé ça excellent !
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J'ai fait une lecture naïve de ce livre. Pas exprès, juste parce que j'étais dans cette disposition. Ce n'est qu'après quelques heures que je me suis dit : est-il possible qu'un enfant de cet âge ait des souvenirs de cette nature ? Bon, probablement que Riad Sattouf est plus habile que je ne suis naïf et que c'est lui qui m'a manipulé.
Une grosse centaine de critiques sur Babelio me dispense de vous raconter le contenu, contentez-vous s'il vous plaît de quelques petites impressions.
1. Familles je vous hais ! Je n'arrive pas à savoir ce que Riad Sattouf pense de ses parents : règle-t-il des comptes avec une mère effacée et un père obnubilé ou est-ce une déclaration d'amour ?
2. Oh les horribles dictatures ! C'est bien décrit mais ça sent bien la reconstruction à l'âge adulte.
3. Ah les affreux racistes, sales et méchants ! Si n'importe qui d'autre décrivait les enfants arabes de façon aussi critique et aussi peu politiquement correcte, il serait vertement critiqué. Mais les souvenirs d'un enfant aussi blond, surdoué et aimant ne peuvent pas être faux ?
Une fois ces doutes exprimés, je répète que j'ai lu ce livre et que je l'ai aimé tout-à-fait au premier degré. Et qu'avec un peu plus de recul, sans y trouver le chef d'oeuvre qu'on m'avait vanté, il me reste comme une lecture utile et intéressante.
Si vous l'avez-lu, savez-vous quelle couleur on y trouve ? Je le voyais d'un jaune sale comme du sable en ville. En le rouvrant une semaine plus tard j'ai été surpris d'y voir aussi du rose (douceur?) du bleu (ciel) et un peu de rouge sang pour un reportage télévisé sur le président Syrien (le précédent).
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Récompensé en 2014 par le Fauve d'or du meilleur album au festival d'Angoulême, « L'arabe du futur » relate l'enfance de l'écrivain et dessinateur Riad Sattouf dans le Moyen Orient des années 1970-1980. On fait connaissance dans ce premier volume avec la version miniature de l'auteur, adorable bambin à la chevelure blond platine qui revient sur les épisodes marquants de ses premières années, à savoir la rencontre de ses parents, son enfance en Libye puis en Syrie dans la famille de son père, et ses brèves escales en Bretagne dans la famille de sa mère. Tous les événements relatés ici sont donc le fruit des observations du jeune Riad qui se contente de rapporter ce qui, à l'époque, a pu le marquer ou l'interpeller au quotidien. L'auteur évite ainsi habilement de porter tout jugement d'ordre moral puisque la plupart du temps le petit garçon ne comprend pas bien ce qu'il voit ou entend. Cela implique forcément beaucoup de non-dits, notamment sur le contexte politique de la Libye ou de la Syrie de l'époque même si certains commentaires de l'auteur nous apportent quelques précisions bienvenues sur le sujet. le regard innocent que pose le petit Riad sur le monde qui l'entoure n'empêche toutefois pas le lecteur de se faire une idée assez précise de la situation dans chacun de ces pays et des conséquences des régimes dictatoriaux imposés respectivement par Kadhafi et Hafez Al-Assad. C'est même le contraire.

Le portrait que brosse Riad Sattouf de la vie quotidienne dans ces deux pays est saisissant de réalisme mais aussi bien souvent inconcevable pour des lecteurs occidentaux. Difficile en effet de se faire à l'idée qu'en Libye il était impossible de laisser sa maison sans surveillance en raison de l'abolition par le régime de la notion de propriété privée. Ou qu'on pouvait, d'un jour à l'autre, être amené à changer de métier et ainsi passer du statut de professeur à celui de paysan et inversement. Mais c'est en Syrie que le fossé se fait le plus large. le jeune Riad et ses parents vivent en effet à proximité de Homs, dans un village isolé où les conditions de vie sont loin d'être idéales. Par le biais de petites anecdotes judicieusement choisies mettant en scène différents membres de la communauté locale, l'auteur parvient à faire prendre conscience au lecteur du climat qui régnait à l'époque et des difficultés rencontrées par les habitants : pauvreté extrême de certaines familles, problèmes d'hygiène récurrents, antisémitisme assumé et revendiqué, place inférieure accordée aux femmes... le héros reste malgré tout un petit garçon et certaines scènes touchent ainsi moins à son environnement qu'à ses propres peurs ou problèmes purement enfantins (l'école, les camarades de jeux...), même si certains de ces épisodes soulignent là encore le clivage existant entre le mode de vie occidental et celui de ce petit village syrien dans lequel le protagoniste a bien du mal à s'intégrer.

Un roman graphique original et judicieusement conçu par Riad Sattouf qui nous fait découvrir ce à quoi pouvait ressembler la vie quotidienne dans le Moyen Orient des années 70 et 80. L'innocence et la jeunesse de son protagoniste n'empêche pas l'auteur de dresser un portrait détaillé et édifiant de la Libye et de la Syrie de l'époque et il ne fait aucun doute que les albums suivants seront eux aussi très instructifs, et ce d'autant plus que le petit Riad va, en grandissant, être mieux à même de comprendre et d'appréhender différemment son environnement.
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Dans deux mois sortira le second tome de la jeunesse de Riad Sattouf dans les pays du Moyen-Orient. Il était donc plus que temps que je lise le 1er tome - sachant qu'en plus il a été récompensé au festival d'Angoulême.

La première partie du récit, entre la Bretagne profonde et la Libye de Khadafi ne m'a pas particulièrement passionnée. En revanche, la seconde partie sur les années dans la Syrie d'Hafez Al-Assad (mais si vous connaissez, c'est le papa du gentil petit Bashar) contient certaines anecdotes assez savoureuses. Dictature tribale oblige, d'autres épisodes, même vus à travers les yeux d'un enfant ont de quoi voler une petite grimace.
Le moment où le père de l'auteur (pas spécialement religieux) essaye d'enseigner ce qu'est le Coran , avec une mise en scène quasi parodique de la révélation du Coran au Prophète a de quoi faire sourire.

Alors oui, ce roman graphique a le mérite de faire connaître à un large public des pays dont on parle souvent au 20h de manière assez sélective. Et étant donné ce qu'il s'y passe ces derniers temps, L'arabe du futur semble d'autant plus d'actualité.
Au final, c'est une lecture "sans plus". Il y a de l'humour, le cadre change de ce qu'on nous offre d'habitude en librairie. Mais ça ne vaut pas d'autres romans graphiques du même type, comme Persepolis par exemple.
Question de goûts ; chacun les siens !
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Le jeune Riad Sattouf évoque avec drôlerie les années où il fut ballotté entre la Libye et la Syrie avec sa mère bretonne (d'où son intrigante blondeur pour un petit arabe !) et son père syrien, universitaire doctorant en histoire contemporaine.
Des souvenirs amusants et percutants pour évoquer la vie dans ces pays dans les années 70, mais qui cependant ne laissent filtrer, en ce qui me concerne, aucune sympathie vis-à-vis de ce père autoritaire et de mauvaise foi, grand admirateur de Kadhafi et apparemment plus préoccupé par la taille de sa future villa de luxe que par l'éducation des masses... Un certain étonnement aussi quant à l'apparente passivité de sa mère qui semble adhérer aux thèses assez discutables de son mari... Mais il s'agit de souvenirs d'enfant dont l'objectivité est forcément déformée.
J'ai adoré la recherche de maison en Syrie, un grand moment !
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J'ai déjà essayé de découvrir l'oeuvre de Riad Sattouf, et à chaque fois, je m'y suis senti mal à l'aise. Pour celui-ci, malgré sa réputation, c'est presque pire. le fait que ça soit autobiographique rend encore plus fort ce malaise. Tous les personnages présentés dans cette bande dessinée sont d'une stupidité affligeante, à commencer par son père, on est mal pour lui et on est pas loin des généralités racistes. C'est une lecture totalement négative, il n'y a pas de plaisir.
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Avec cette bande-dessinée qui regarde à travers les yeux d'un enfant qui ne juge pas, on a de la chance d'observer un nouvel univers par un point de vue totalement inédit. Les dessins sont plutôt sympathiques à regarder et permettent de se plonger plus facilement dans l'histoire. On en apprend beaucoup sur le Moyen-Orient et son passé. Nous suivons l'histoire de Riad, fils d'un professeur syrien francophile et d'une maman bretonne, qui va voyager entre l'Europe et le Moyen-Orient durant une bonne partie de son enfance. le livre regorge d'anecdotes, de dessins qui racontent l'enfance de manière captivante mais aussi de points de vue variés. Très instructif et drôle, l'auteur nous parle de mixité et de diversité culturelle tout en abordant le racisme et l'intégration. Il me tarde de connaître la suite de cette autobiographie.
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Cette BD est excellente.
On y suit le petit Riad, jeune blondinet trimbalé de Libye en France puis en Syrie par son père syrien et sa mère bretonne.
Le récit est plein d'humour malgré le côté dramatique de certains passages (dictature, violence).
Le personnage du père notamment est souvent amusant, il semble rire de tout, bien que parfois très agaçant, ne semblant pas percevoir l'absurdité de certaines situations.
C'est l'histoire de Riad et l'on sent que c'est un récit proche de la réalité politique et sociale du début des années 1980 des pays traversés.
Le dessin est dans l'ensemble très sympathique (sauf les visages des enfants que je trouve peu réussis) et la colorisation (une couleur par pays traversé) bien réalisée.
Le tout est passionnant, je vais de ce pas réserver la suite à la bibliothèque.
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"l'arabe du futur doit aller l'école", et c'est sur son passé qu'il se retourne.
Riad Sattouf raconte son enfance en Libye et en Syrie, lui qui est le fils d'une Bretonne et d'un professeur d'histoire syrien.
Il y met beaucoup de tendresse et d'humour, et ne se prive pas d'épingler les paradoxes dans le discours de son père, sur la politique, la religion et la société. Il mesure ses rêves et aussi ses renoncements.
Il croque avec bonheur les jeux brutaux des garçons dont l'univers très guerrier est envahi par un discours idéologique basique, produit d'un bon bourrage de crâne. Ses cheveux blonds qu'il tient de sa mère, et son manque de maîtrise de l'arabe le mettant dans la position désagréable du bouc émissaire et du cousin battu. le passage sur la hiérarchie des insultes est à mourir de rire.
L'univers artificiel, cruel et déglingué des dictateurs est aussi fissuré que les façades des bâtiments. C'est une BD qui nous fait partager l'odeur de la sueur, de l'urine et du crottin que ce soit sur les personnes ou les rues sales des villes qui attendent des jours meilleurs, comme le rêve permanent de fortune de son père.
Dans toutes les cases de cette BD au graphisme sobre, et dont la couleur utilisée comme une succession de fonds monochromes soulignant les étapes du récit, foisonnent les petites remarques pointant des flèches sur des détails qui viennent renforcer ou contredire les paroles.

A la croisée des cultures, enfant de la mondialisation, l'arabe du futur a incontestablement le sens de l'autodérision.
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Autobiographie retraçant les premières années de vie de Riad Sattoud, l'arabe du futur nous emmène en Lybie, en France et en Syrie. Par le regard de cet enfant aux cheveux blonds, c'est le quotidien, les habitudes de vie, les différences culturelles que l'on découvre sans jugement de la part de l'auteur. Il a ainsi pioché dans ses souvenirs pour décrire au lecteur la xénophobie ambiante envers les occidentaux et les juifs et qu'il va subir, mais aussi les conditions de vie de la population libyenne et syrienne soumises aux dictatures de Khadafi et d'al Asad père.
Cela se lit facilement, c'est rempli d'anecdotes et j'ai apprécié ce regard naïf d'un jeune enfant qui apprend à accepter son environnement et j'aurai plaisir à lire la suite. Compte tenu de la notoriété de cette oeuvre, je m'attendais néanmoins à un message plus percutant.
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