À l'assaut d'un château

Attaquer un château c'est super quand on est chevalier, mais quelle tristesse les oubliettes, en plus si le dragon arrive, hé ben !il m'aidera à monter jusqu'au donjon. Très beau petit livre pour les petits garçons. Mon petit-fils de 4 ans a adoré .Merci Masse Critique

Comment entamer une critique de ce livre?

L'aspect graphique d'abord. C'est un peu moche de réduire un livre à son seul aspect esthétique... Mais c'est vraiment le trait le plus marquant, à mon avis. Collages, bouts de phrases, personnages... tout cela concourt à un résultat vraiment alléchant, fascinant. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les ouvrages de ce type, comme on en trouve chez Didier Jeunesse, par exemple.

L'histoire... là, j'ai un peu plus de mal... C'est très décousu. Il y a un assaut... OK. Mais ensuite cela part un peu dans tous les sens. La souris qui se promène donne un vague parfum de fil rouge... mais on n'est pas dans un récit construit, avec début et fin.

Et là, en tant que narrateur, lecteur du soir, je cale.

Par contre, mes enfants ne calent pas du tout. Comme s'ils voyaient autre chose que moi. Comme s'il y avait une magie qui opère et dont je serais exclu. Oui, c'est sans doute cela... Je les envie, alors.

« On lit ce livre ? Tu t'en rappelles ?
_ À l'assauuuuuut ! »

Difficile de résister à un tel enthousiasme, quand bien même ma fille adore les livres d'une manière générale.
À l'assaut d'un château n'est pourtant pas une histoire continue. Qu'à cela ne tienne, ça ne l'effraie pas. Chaque page est indépendante tout en suivant un même cadre conducteur, mettant en scène un souriceau qui part à l'assaut d'un château. Il essaie tout, de la catapulte au siège, présentant tour à tour quelques unes des plus célèbres techniques d'offensive avant d'étendre plus encore le vocabulaire de la forteresse depuis l'intérieur.

« Puisque c'est comme ça, j'utilise un beffroi ! »

À l'assaut d'un château raconte non seulement une innocente invasion mais invite également les enfants, qui développent tous une certaine fascination pour ces ouvrages moyenâgeux, autour d'un premier lexique. L'occasion pour eux de mettre un nom sur ces dents qu'on appellent créneaux et d'émoustiller leur imaginaire avec un dragon dans les douves ou un peu de magie.
L'album pourrait de fait paraître didactique mais l'effet est atténué par des textes à rimes. Un glossaire plus compact répertorie à la fin les termes employés dans l'histoire pour les plus grands qui veulent approfondir.
Une dernière page « Fabrique tes souriceaux... » apporte un petit plus en travaux pratiques et je compte bien dénicher quelques beaux galets pour une session peinture !

Coralie Saudo dévoile un graphisme qui semble fait de collages de papiers découpés, retravaillés et colorisés sur informatique. Seul le souriceau paraît sortir du cadre avec sa texture plus naturelle (le fameux galet peint), rehaussée par une touche de blanc pour les mains, les pieds, les yeux, les cheveux... pour ajouter à son expressivité.

Géraldine Collet et Coralie Saudo ont aussi travaillé ensemble dans la même collection sur l'album S'échapper d'une île qui dépeint plutôt le décorum marin, et sur de nombreux autres projets parus chez les éditions les 400 coups.

Nous remercions Babelio et les éditions Millefeuille pour cette lecture.
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Un ptit coup de coeur pour cet album vraiment très chouette !...
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