"Tant que vivra la mer, la mer aura des hommes", disait l'amiral Castex, et c'est dans Plutarque qu'on relève cette définition formelle : " naviguer est indispensable, vivre ne l'est pas !..." C'est que la mer tient la plus grande place dans l'histoire du monde, comme elle occupe la plus grande place sur le globe terrestre.
C'est, par conséquent, que le destin des hommes dépend de l'importance qu'ils attachent à la mer, aux choses de la mer, à leur marine et au souci d'être puissants sur les océans...
Les nations qui laissent un grand renom dans les annales de l'univers ont été des nations essentiellement maritimes ou qui ont su donner la prédominance aux exigences de la mer. Car la mer est un fait, la terre en est un autre. S'il n'y a association, il y a conflit permanent. Et des millénaires d'histoire démontrent que, toujours, inéluctablement, la mer l'emporte.
Au cours de ces millénaires, les flottes passent de la rame à la voile, et de la voile à l'hélice.
A notre époque, il semble que l'hélice doive rester le système de propulsion, quelque soit l'agent moteur (vapeur, moteur, turbine), quelque soit le combustible (charbon, pétrole, uranium).
De même il y a trois âges dans l'art des constructions navales : celui de l'esclavage, celui de la poudre et celui de la vapeur...
(extrait de l'avant-propos signé de l'auteur Jean Savant de l'académie d'histoire)