J'étais contente de trouver le dernier ouvrage d'
Eric-Emmanuel Schmitt dans la très longue liste de livres de la masse critique de septembre et j'ai été heureuse d'avoir été sélectionnée pour lire et critiquer
La Vengeance du Pardon.
Merci à Babelio et Albin Michel.
Après lecture du recueil, je suis mitigée ... cet opus est ni bon, ni mauvais.
Composé de quatre histoires ou nouvelles, je vais essayer de développer mon opinion sans spoiler et bien entendu, les propos rapportés ci-dessous n'engagent que moi.
Les soeurs Barbarin :
L'histoire de Lily Barbarin m'a touchée. le récit navigue entre son procès et sa vie passée avec Moïsette, sa jumelle. Hélas, si comme moi vous affectionnez les séries policières, alors vous devinerez rapidement le dénouement, et bien avant la fin du récit. C'est ce qui m'est arrivé. de fait, aller jusqu'au bout du récit paraît fastidieux dans ce cas.
Mademoiselle Butterfly :
Pour cette histoire, je n'ai pas compris le lien avec le titre du recueil. Mademoiselle Butterfly est l'histoire d'une jeune paysanne "naïve" victime de moqueries. C'est aussi l'histoire d'un adolescent issu d'un milieu aisé et qui se laisse influencer par ces amis. Ensemble, ils auront un enfant dont la vie se partagera entre pauvreté et richesse.
Je pense avoir raté quelque chose, un détail, car je n'ai pas trouvé quelle était la place de cette nouvelle dans le recueil. C'est une belle histoire d'amour, un amour maternel, un amour paternel ... le genre d'amour qui pardonne tout.
La vengeance du pardon :
Du même titre que le recueil, cette nouvelle est parfaite, machiavélique ! Enfin !
Je n'ai rien vu venir jusqu'à la fin.
Elise rend visite à l'assassin de sa fille. Elle lui rend visite en prison. Sam est un serial killer, il a fait quinze victimes dont Laure, la fille d'Elise. Ces visites, banales et intrigantes à la fois, vont tuer psychologiquement Sam.
Dans cette histoire, l'auteur a maintenu le suspens sans longueur, ni violence ... tout en douceur, pour un effondrement magistral, en règle !
Dessine-moi un avion :
Un vieillard se prend d'amitié pour sa petite voisine, une fillette de huit ans. Leurs rencontres, leurs discussions, amènent le vieux monsieur à conscientiser qu'il est un criminel de guerre (malgré lui). S'engage alors une course contre le temps, il lui reste peu de souffle de vie pour se faire pardonner et se pardonner. Peu de temps pour se venger de la manipulation dont il a été victime. Une histoire émouvante et pleine de tendresse qui tourne autour du Petit Prince de
Saint-Exupéry.
Sur les quatre histoires, deux sont le reflet du titre du recueil, c'est pour les raisons évoquées ci-dessus que je suis mitigée. Malgré tout,
Eric-Emmanuel Schmitt reste un maître de la littérature française. le suspens, le thriller ne sont peut-être pas sa force de frappe mais il sait garder un oeil optimiste, bienveillant sur la vie, l'humanité. C'est ce que j'apprécie dans ces écrits et je continuerai donc à le lire.