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3,9

sur 948 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un recueil de nouvelles de 2012, on se laisse prendre par le talent de conteur d'Éric Emmanuel Schmitt.

Des nouvelles d'amour et d'attachements, accompagnées d'un journal d'écriture où l'auteur livre ses sources d'inspirations.

- Une femme qui hérite d'un homme riche, sans savoir ce qui la lie à ce monsieur de Bruxelles, des bonheurs d'amours cachées, des pertes et des sacrifices…
- Un homme qui meurt parce qu'il peut survivre au décès de son chien, un animal qui lui a redonné son humanité…
- Un homme qui aime une femme, mais qui admire son mari défunt, un trio qui joue une étrange musique…
- Un enfant au coeur de l'Islande, l'amour de mères qui aiment trop, sur fond de transplantation d'organes…
- Un couple heureux, face à une grave décision, accepter la douleur du handicap…

Des nouvelles qui susciteront l'émotion tout autant qu'une certaine réflexion sur le sens de la vie…
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De tous les visages d'Eric-Emmanuel Schmitt, je crois que c'est celui de conteur que je préfère... Il a le don de nous transporter d'un univers à l'autre, de nous embarquer dans une intrigue et de nous faire partager avec intérêt le destin de ses personnages. J'ai lu bon nombre de ses oeuvres, j'ai été rarement déçue...Les deux messieurs de Bruxelles constitue un recueil prenant, qu'on dévore en quelques jours. Il est le digne petit frère des précédents recueils, Odette Toulemonde, La rêveuse d'Ostende et Concerto à la mémoire d'un ange.

La nouvelle éponyme, Les deux messieurs de Bruxelles, trace le destin en parallèle de deux couples, unis le même jour : le couple officiel, Geneviève et Eddy, unis à l'église devant famille et amis, et le couple formé par Laurent et Jean, unis en toute discrétion, derrière un pilier, au cours de cette même cérémonie. le hasard qui a vu les deux couples se dire oui le même jour va les lier pour toute leur vie, sans que jamais Geneviève et Eddy ne s'en aperçoivent. En effet, Laurent et Jean vont suivre l'évolution de leurs sentiments et même devenir pères par procuration. C'est une nouvelle très émouvante, qui pique d'abord la curiosité du lecteur : Geneviève, âgée, reçoit un mystérieux héritage au début du récit, héritage qui va être explicité aux yeux du lecteur ; puis d'intrigant, le récit se fait ensuite plus intimiste pour soulever des questions qui parlent à chacun de nous – la longévité d'un couple, la fidélité, la paternité... C'est une nouvelle plus que jamais d'actualité.

Le chien, inspiré d'une réflexion du philosophe Emmanuel Levinas, aiguillonne également la curiosité du lecteur : Samuel Heymann, médecin en milieu rural, a eu dans sa vie plusieurs chiens successifs qu'il a toujours nommés Argos, comme le chien d'Ulysse. Lorsque le dernier meurt écrasé, Samuel se suicide. le narrateur, un romancier, trouvera la réponse à cette fin brutale et incomprise en lisant le témoignage laissé par Samuel. Il lui faudra pour cela vivre à travers cette lettre l'horreur de l'histoire du XXème siècle.

Ménage à trois est sans doute la nouvelle qui paraît au premier regard la plus banale mais se révèle finalement la plus ingénieuse... Une jeune trentenaire autrichienne épouse en secondes noces un ambassadeur danois, lequel semble d'intéresser davantage à son défunt mari qu'à elle-même. Je n'en dis pas plus, si ce n'est que vous serez sans aucun doute surpris ! « Allons, tu ne vas pas être jalouse de ma relation avec ton premier mari que je n'ai pas connu et qui est mort ? »

Un coeur sous la cendre est un récit original, qui se déroule en Islande alors que Eyjafjöll se réveille. Alba voue une tendresse sans bornes à son neveu Jonas, un adolescent malade du coeur ; au contraire, elle entretient une relation conflictuelle avec son propre fils Thor, jusqu'à ce que l'imprévisible se produise...L'éruption volcanique dessine en quelque sorte un paysage mental, reflet des sentiments et des souffrances endurées par Alba. C'est une nouvelle poignante là aussi car si au départ je me suis attachée à Alba et à sa jolie relation avec son neveu, j'ai été déroutée par la suite. Mais qui sait jusqu'à quelles extrémités la souffrance peut nous mener ?

Seule la dernière nouvelle, L'enfant fantôme, m'a semblé un peu moins travaillée que les autres et de ce fait, un peu frustrante, un peu abrupte, alors qu'elle soulève justement une question cruciale et ô combien déchirante. le narrateur, intrigué par l'attitude d'un couple marié qui fait mine de s'ignorer, découvre peu à peu leur histoire tragique. Alors qu'ils attendaient un enfant, Séverine et Benjamin ont été confrontés à un dilemme terrible : donner le jour à un enfant malade ou renoncer et lui épargner des souffrances.

C'est donc une lecture, vous l'aurez compris, qui m'a transportée, qui m'a fait voyager dans l'espace et dans le temps et qui m'a surtout émue.
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La nouvelle éponyme ouvre le recueil de manière magistrale, j'ai été intriguée, emportée, émue par ces deux messieurs discrets et pourtant si présents dans la vie de Geneviève.

Au fil des nouvelles, le ton restera le même, ces cinq nouvelles parlent de l'humanité, de ses souffrances, de sa beauté, de ses bassesses. Sous une apparence de légèreté, ces nouvelles interrogent notre vision du monde, notre manière d'y être présent. L'amour est aussi un des thèmes centraux et le point commun de ces différents récits. Cette lecture est un condensé de bonheur.
Le journal de lecture en fin de recueil est un cadeau pour le lecteur.
Du grand Eric-Emmanuel !
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Les deux messieurs de Bruxelles : Titre énigmatique s'il en est. Ma curiosité a aussitôt été éveillée et c'est avec émerveillement que j'ai démarré la lecture de cette première nouvelle. Geneviève est désignée héritière d'un homme qu'elle n'a jamais rencontré... Et pourtant, il a fait partie intégrante de sa vie depuis son mariage 50 ans plus tôt puisque avec son compagnon, ils y ont assisté dans la pénombre... Mais pour quelle raison ???
C'est avec émotion que j'ai terminé la lecture de cette magnifique histoire qui transpire l'amour dans chaque ligne.

Le chien : Un homme se suicide après l'accident tragique de son chien, Argos. Et pourtant la mort naturelle de ses autres chiens ne l'ont pas poussé au suicide. Que cache Samuel Heymann ? Au fil de la lecture, nous allons découvrir à quel point Argos a compté dans sa vie passée.. Sa fille va découvrir la vérité dans une lettre que lui a laissé son père, homme qui ne s'est jamais livré de son vivant.
Une histoire d'amour entre un chien et son maître ou comment un chien a redonné de l'espoir et l 'envie de vivre à un enfant désillusionné.

Ménage à trois : sans doute la nouvelle que j'ai le moins aimé. Elle raconte l'histoire d'une femme mariée à un musicien mort jeune, croulant sous les dettes et dont le nom ne nous est dévoilé qu'en toute fin. L'auteur a intentionnellement laissé dans le flou l'époque où se passe cette nouvelle pour ménager le suspense.. Cette femme va rencontrer un diplomate danois qui va finalement l'épouser et va sans cesse, admiratif qu'il est du mari défunt, le mettre en avant dans leur couple.

Un cœur sous la cendre : Alba aime s'occuper de son neveu en attente d'une greffe du cœur. Cet adolescent de 17 ans lui donne plus de satisfaction et d'amour que son propre fils. Malheureusement il faudra un drame et la culpabilité pour qu'elle se rende compte de la force de l'amour pour son fils.. Mais à trop aimer, on peut être aveuglé jusqu'à penser à un acte irréfléchi aux lourdes conséquences.

L'enfant fantôme : Un couple essaye en vain d'avoir un enfant. En effet, tous deux sont porteurs d'un gêne qui risque de la malformation de l'enfant à venir. Lorsqu'à 37 ans Séverine tombe enfin enceinte, quel sera le sort de l'enfant ???
Cette nouvelle pose la question des choix à faire dans le cas d'un fœtus porteur d'un gêne handicapant. Quelles en seront les conséquences ?

Ces cinq nouvelles abordent toutes le thème de l'amour et du questionnement, et amènent le lecteur à la réflexion. Qu'aurions nous fait dans les mêmes situations ???
Comme à son habitude EE Schmitt écrit avec justesse, et émotion. J'ai refermé ce roman comme une caresse avec souvent des larmes dans les yeux tellement la lecture était forte. J'ai également très apprécié le journal d'écriture de l'auteur en fin de roman. Il nous comment ainsi l'écriture de son roman, nous livre des anecdotes qui l'ont conduit parfois à l'idée d'une nouvelle...
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Première expérience de lecture d'EE Schmitt. Recueil de 250 pages format poche comprenant 5 nouvelles. La nouvelle éponyme qui entame l'ouvrage m'a le plus touché et laissé un souvenir pérenne. Cela se lit vite et c'est plaisant. Sur le thème des amours invisibles, on peut regretter que ces récits soient finalement si faciles : on nous apporte toutes les clefs de lecture sur un plateau et le lecteur a une très faible latitude pour s'approprier ce texte sans tomber dans le bêlement larmoyant encensant la bonté, la générosité, l'amour … le récit pourrait sûrement y gagner avec des histoires plus étoffées et des personnages plus complexes.
Toutefois, il ne faut pas gâcher son plaisir : c'est une lecture agréable qui se lit d'une traite. Je n'hésiterai pas à le recommander car valoriser les bons sentiments, cela fait du bien …. Mes réticences ne sont en fait que de légers bémols…
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Une fois de plus, je me suis laissée emporter par la plume de ce fabuleux auteur. Les nouvelles qui se trouvent dans ce livre sont d'une rare intensité et tellement remplies d'humanité, avec une mention spéciale pour "Le chien" qui fait partie des histoires les plus bouleversantes que j'ai pu lire.
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Quel plaisir de se plonger dans ces cinq nouvelles toutes plus étonnantes les unes que les autres.
A chaque page on se demande où l'auteur nous entraîne et la fin, à chaque fois, nous laisse époustouflée par l'inventivité de la chute.
Je ne raconterais aucune de ces petites merveilles, laissez-vous bercer ( pour moi ce fut par la voix du narrateur car je les ai écoutées et non lues ) par le rythme soutenu et le" teasing" de l'écriture.
Je le redis, un vrai plaisir.
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Un livre particulier à lire, sur 5 bouts de vies.

1) Une femme qui reçoit un jour un héritage de quelqu'un qu'elle ne connaît pas.. lui et son compagnon étaient à son mariage et l'ont "suivie" des années durant,

2) Un homme qui se donne la mort, après que son chien se soit fait faucher par un camion. Personne ne connaissait rien de lui, mais il a laissé 1 courrier qui relatait sa vie,

3) Une veuve qui rencontre quelqu'un qui était "fan" de son mari musicien. Il se comporte de façon bizarre avec elle,

4) Jonas, un gamin qui a un problème de santé grave, qui doit se faire greffer un coeur.. et son cousin qui meurt..,

5) Un couple, dont la femme est enceinte et à qui l'on dit que l'enfant à naître aura la mucoviscidose. Ils se demandent s'ils vont le garder jusqu'à ce qu'une jeune de 20 ans leur sauve la vie.. atteinte de cette maladie..

Ce sont de courtes nouvelles et j'aime plutôt ce format.
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De très belles nouvelles, triste et touchante à la fois, surprenantes, moi qui ne suis pas adepte des nouvelles l'auteur a réussi à m'y plonger avec délice. Ni trop courte, ni trop longue, elle pousse à la réflexion. C'est toujours un réel plaisir de lire du Eric-Emmanuel Schmitt.
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La Feuille Volante n° 1189
Les deux messieurs de BruxellesEric-Emmanuel Schmitt – Albin Michel.

André Malraux disait « Pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache, un misérable petit tas de secrets ». C'est bien de secret dont il s'agit, que ce soit celui de deux homosexuels qui souhaitent favoriser après leur mort des gens dans le besoin ou la conduite énigmatique d'un notable qui ne révèle que post-mortem, et pour sa fille, ce qu'a été sa vie antérieure ou les manoeuvres sentimentales d' une veuve pour s'attacher son second mari, les rapports difficiles au sein d'un couple… Je me suis souvent interrogé sur le secret qui entoure chaque être humain, soit qu'on se recroqueville sur sa propre histoire personnelle avec honte, soit qu'on participe aux blocages communs né de la guerre ou de la déportation dont il vaut mieux ne pas parler pour lui préférer la vie (merci Jorge Semprun). D'ailleurs le secret entretient le mystère et la couverture qui donne à voir une reproduction d'un tableau de Magritte me paraît être particulièrement pertinente puisqu'elle évoque le surréalisme dont la démarche créatrice était pour le moins hermétique.

Le secret c'est aussi le mensonge qui fait partie de la vie parce qu'il est l'inverse de la confiance qu'on accorde par principe aux nôtres, parce que cela va de soi, parce qu'ils sont nos parents, nos enfants, notre conjoint, ceux-là mêmes qui en abusent sans vergogne. Nous nous ressemblons tous et ce faisant, nous tissons autour de nous une atmosphère de dissimulation, d'hypocrisie, de délation, de volonté de reconnaissance et d'ascension sociale par la séduction quand ce n'est pas une ardente envie de jouissance. Pour cela l'adultère en est la forme la plus élaborée et les déclinaisons en sont infinies qui minent les fondements de la famille et de la société. Quand elles sont découvertes, ces manoeuvres, ces tromperies révèlent l'étendue de la naïveté de ceux qui ont eu la légèreté d'être honnêtes et la profondeur du mépris qu'on éprouve à l'égard ceux qui en sont responsables. Cette prise de conscience est douloureuse, déstabilisante, révélatrice pour ceux qui en sont les victimes et tous les serments, déclarations et affirmations qui ont pu être faits s'évanouissent ainsi d'un coup. Même si elle est maintenant plus libérée, la société, aidée activement en cela par la religion, nourrit ses propres tabous, les entretient avec le droit à l'oubli, le maintient des apparences jusque dans les replis du couple et consacre plus ou moins officiellement le non-respect des promesses de toute nature dont chacun, pour peu qu'il y ait quelque intérêt, s'accommode. Je ne suis pas sûr, tant actuellement les divorces sont nombreux, que les gens faits l'un pour l'autre existent vraiment comme nous le proclame une littérature de midinettes. L'expérience nous enseigne qu'il ne faut pas se fier aux apparences qui sont trompeuses, pourtant, le « coup de foudre » qui préside à l'amour se réfère bien à cela. D'ailleurs « le grand amour » existe-t-il vraiment ? En revanche le hasard me semble de plus en plus présider aux choses humaines, et il ne fait pas toujours bien les choses. L'amour fait partie de la vie, non seulement il contribue à la donner mais il est aussi bien souvent le moteur de la création artistique.
J'ai souvent dit dans cette chronique que l'univers de la nouvelle est particulier. et souvent difficile d'accès . A la fin de cet ouvrage, l'auteur, dans un « journal d'écriture » , précise ce qu'a été la genèse de chacun de ses textes, les recherches qu'il a pu faire, les réflexions qu'il a menées, les événements de sa propre vie qui les ont suscités et enrichis pour en réaliser l'écriture. L'amour y tient une grande place et je n'ai pas fait l'impasse sur cet aspect. Tout le monde en parle et en son nom on prend des décisions parfois hâtives qui gouvernent et surtout pourrissent ensuite toute une vie que, contrairement à une idée généralement admise, on ne peut réellement refaire. Il est facile de le simuler en fonction de son intérêt et là on rejoint le mensonge qui, bien sûr, y a pleinement sa place. Ainsi, le faire rimer avec « toujours » est une façon bien idéalisée de voir les choses. Il se décline aussi dans l'amour maternel qui est abordé dans « un coeur sous la cendre » à travers le personnage de deux femmes et les fantômes de leurs enfants morts. C'est l'occasion pour lui de réaffirmer l'existence de la douleur morale provoquée par un amour injustement avorté qu'on tente vainement d'exorciser. Dans ce « journal », l'auteur évoque l'avortement qui dans ce cas de figure est thérapeutique mais reste une décision essentielle pour la vie du couple, le suicide comme un moyen inefficace à ses yeux venir à bout de cette douleur, et de conclure « Toute sagesse commence par l'acceptation de la souffrance » ce qui est à la fois stoïcien et judéo-chrétien. Accessoirement, il pose aussi le problème de l'aspect comptable des soins en vigueur dans certaines démocraties et le risque de propagation de ce concept. Dans cette nouvelle, importante à mes yeux, il parle aussi de l'individu au regard d'une greffe d'organes vitaux, la vie de quelqu'un contre la mort d'un autre, l'utilité de la mort contre la vie mais aussi de l'immortalité comme un mythe inatteignable et non souhaitable. « Le chien » évoque aussi le pardon, c'est à dire peu ou prou l'aspect religieux d'un acte humain qui ainsi prendrait une dimension divine. Il conclut que « Seuls les morts ont le pouvoir de pardonner » ce qui, pour le moins, suscite la réflexion.
C'est donc une mine d'informations érudites et un voyage original dans l'univers créatif de l'auteur auquel le lecteur est convié. Il nous avertit cependant « La littérature nous met en garde contre les idées simples » et il ne se prive pas pour aborder des sujets inattendus qui font de chacun de ses livres, au-delà de la rencontre avec un bon écrivain et de l'histoire qu'il nous fait découvrir, une invite à la méditation.

J'ai toujours plaisir à lire Eric-Emmanuel Schmitt et ce recueil a été encore une fois un bon moment de lecture.

© Hervé GAUTIER – Novembre 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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