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EAN : 9782226244321
220 pages
Albin Michel (31/10/2012)
  Existe en édition audio
3.9/5   948 notes
Résumé :
Un recueil de 5 nouvelles sur le mystère des sentiments inavoués. Souvent, l’architecture d’une vie est composée de passions invisibles, qui ne se diront jamais, que personne ne devinera, inaccessibles parfois même à celui qui les éprouve.

Et pourtant, quoi qu’obscurs, ces sentiments sont réels ; mieux, ils construisent la réalité d'un destin.

Avec délicatesse, Eric-Emmanuel Schmitt dévoile les secrets de plusieurs âmes.

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Critiques, Analyses et Avis (149) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 948 notes
Cinq jolies nouvelles nous sont contées ici par cet écrivain sensible et ingénieux. Un fil relie chaque nouvelle : l'amour. Car l'amour est partout. Sans lui notre coeur serait tout petit, tout serré, notre humanité aux oubliettes.
Les cinq nouvelles sont très disparates, pas toujours de même facture mais plaisantes et riches d'intérêt.
Ma préférée reste Les deux messieurs de Bruxelles qui raconte l'histoire d'un couple homosexuel marié dans l'ombre lors du mariage de Geneviève et Eddy. le couple gay évoluera en diapason du couple de Geneviève, suivant de près et par profit la paternité qui ne pourra leur être accordée.
Les autres nouvelles s'attellent à différents amours, celui que l'on porte à son chien, le filial à travers la mort et le don d'organe, l'amourt de l'art et de la musique, l'amour du couple.

Eric-Emmanuel Schmitt a l'art ici d'entortiller les âmes humaines dans leur plus nue vérité. Il fait de l'amour une histoire altruiste pleine de générosité, il fait de l'amour, un cache misère oublié par ceux obnubilés par la vengeance, l'amour généreux comme un grand courant d'air, l'amour endormi sous le paillasson, l'amour sauveur poilu à quatre pattes, l'amour tout court, seul, à deux, pour la terre entière.
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« Les deux messieurs de Bruxelles », après « Concerto à la mémoire d'un ange », « La rêveuse d'Ostende » et « Odette Toulemonde », Eric-Emmanuel-Schmitt nous présente un recueil de cinq textes, petits romans, grosses nouvelles, peu importe…

• « Les deux messieurs de Bruxelles » : deux vies en parallèle ; un serment, un drame… et finalement, un mensonge qui scelle tout ça…
Deux homosexuels se répondent mutuellement « oui » à la question du prçetre lors du mariage de Geneviève et Edouard. Nous sommes en la cathédrale Sainte Gudule. Jean et Laurent ne cesseront jamais dans l'ombre d'assister une Geneviève bien mal mariée

• « le chien » : un médecin de campagne prend sa retraite et vit reclus en compagnie de son chien, Argos, quatrième du nom…
Comment un chien peut redonner sa dignité à un homme alors qu'il est déporté à Auschwitz…

• « Ménage à trois » : un homme se rapproche d'une femme veuve d'un musicien contesté mais génial afin d'écrire sa biographie…

• « Un coeur sous la cendre » : Thor et Jonas, deux cousins… L'un, Jonas, grand insuffisant cardiaque, l'autre qui se tu dans un accident de la route… Pendant ce temps, le volcan Eyjafjöll est en éruption ; nous sommes en Islande…

• « L'enfant fantôme » : Séverine et Benjamin, un couple de maintenant… Complètement accaparés par leur carrières professionnelles, ils se découvrent sur le tard une envie d'enfant. Séverine ne tarde pas à « s'arrondir »…
Un examen médical leur révèle que leur futur enfant est atteint de mucoviscidose. Dans ces circonstances, et malgré le terme avancé, il leur est donné la possibilité d'une IVG. Garderont-ils l'enfant ? Une décision qui, quelle qu'elle soit bouleversera leur couple…

Cinq textes, un point commun : l'amour. L'amour inavouable ou inavoué, par procuration… l'amour d'un maître pour son chien…l'amour maternel, exclusif, excessif…
Il faut un grand talent et une certaine habileté pour écrire sur ce genre de thème sans tomber dans l'affreux mélo… et ce n'est pas la moindre des qualités de l'auteur…
Pour ma part, « le chien » et « Ménage à trois » sont mes préférés.
Et pour finir, un « journal d'écriture » où l'auteur nous présente la genèse des textes… Intéressant...
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Les deux messieurs de Bruxelles est un recueil de 5 nouvelles très plaisant à lire surtout parce qu'on y retrouve la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt. Et puis c'est la version audio, lu par l'auteur lui-même que j'ai eu la chance d'écouter et j'ai beaucoup apprécié. C'était pour moi une première, d'habitude les livres audios que j'écoute sont interprétés par un lecteur mais j'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur lui-même nous fasse découvrir ses textes.

Le recueil s'ouvre sur Les deux messieurs de Bruxelles, la nouvelle qui donne son nom au recueil et surtout ma préférée. On y fait la rencontre d'un couple gay qui s'est uni à distance lors d'un mariage. Toute leur vie, ils suivront la vie du couple parallèlement au leur, avec ses hauts et ses bas. C'est vraiment une très jolie histoire qui m'a vraiment touché.

Vient ensuite le chien, ou l'histoire d'un homme qui se suicident après que son chien se soit fait renverser par une voiture. Il laisse derrière lui des carnets secrets ou il raconte sa jeunesse et sa déportation. C'est un sujet difficile qui est abordé ici, mais avec énormément de pudeur et de retenue de la part de l'auteur.

Ménage à trois m'a laissé perplexe jusqu'à cette chute ! Quelle fin remarquable. Un homme approche une veuve car il est fasciné par le défunt mari, un musicien et compositeur de génie mais bien incompris en son temps. La veuve ne voit que les dettes laissées par le défunt et espère très vite faire un beau mariage pour se refaire un nom dans la société. Bref, ce nouveau couple bien mal assorti va apprendre à se connaitre au fur et à mesure des pages. C'est une nouvelle très drôle et bien sûre on retrouve l'amour de la musique classique de l'auteur.

Un coeur sous la cendre, j'attendais beaucoup de cette nouvelle, j'avais envie d'un dépaysement et d'un voyage en Islande mais finalement le pays ne sert que de décor et est bien peu évoqué. C'est une histoire intéressante sur un ado qui meurt et un autre qui attend une greffe du coeur, mais cette nouvelle n'a pas su toucher le mien (désolée ce jeu de mot était vraiment trop facile !).

Enfin l'enfant fantôme m'a plu et m'a forcément parlé puisqu'étant enceinte moi-même. Un couple essaye d'avoir un enfant depuis plusieurs années quand enfin la jeune femme tombe enceinte. Mais voilà qu'on lui annonce que le bebe est atteint d'une maladie génétique. Que faire dans ce cas de figure ? La encore, j'ai beaucoup aimé la chute finale qui laisse à réfléchir.

J'ai beaucoup aimé ce recueil et les écrits de l'auteur sont toujours aussi succulents. Au fil des années, je ne m'en lasse pas.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Voici encore un joli recueil d'Eric-Emmanuel Schmitt, j'ai beaucoup apprécié sa lecture.
Il est constitué de cinq nouvelles, dont la première éponyme.

Les deux messieurs de Bruxelles. Il y a 50 ans, un couple se marie dans une cathédrale. Dans l'ombre, derrière un pilier, Laurent et Jean se marie également, dans la clandestinité. Juste un échange d'anneau entre deux hommes qui ne peuvent pas légalement se marier. 50 ans plus tard, Geneviève apprend qu'elle est l'exécutrice testamentaire de Jean, un homme qu'elle ne connait pas, qu'elle n'a jamais rencontré. Dans cette nouvelle, nous remontons le temps, et voyons évoluer en parallèle le couple officiel et le couple clandestin, les joies, les peines, les souffrances, de ces deux couples, homo et hétéro.

• le chien : l'amour des hommes retrouvé grâce à un animal. Un chien est percuté par un camion et meurt. Cinq jours plus tard, son propriétaire se suicide. Comment peut-on se tuer pour un chien ? Cinq jours est le temps qu'il a fallut à Samuel pour rédiger une lettres contenant les explications nécessaires à destination de sa famille. Nous plongeons là-aussi dans le temps, remontons à l'occupation. Ado caché, dénoncé, déporté, survivant d'Auschwitz. Il a conservé son humanité grâce à un chien. « A ses yeux, j'étais un homme autant que les nazis », lors que pour ces mêmes nazis, ce chien « était une race en dessus de [la mienne] puisque les soldats appréciaient les animaux ». le chien, baptisé Argos comme dans Ulysse lui redonne goût à la vie dans cet enfer, et l'empêche, une fois rentré chez lui à Namur, d'assouvir sa vengeance. Il lui permet là-aussi de conserver son humanité, de ne pas plonger dans la barbarie, lorsqu'il se trouve face à face avec celui qui l'a dénoncé. Argos, les chiens de cette race et de ce nom vont se succéder dans sa vie, en mémoire à ce passé. Jusqu'à ce qu'il n'ait plus la force de recommencer.

• Ménage à trois. Une nouvelle forme de couple se présente à nous. Constance, veuve Mozart, son nouvel époux, le baron von Nissen, et feu Mozart. Mozart, qui occupe la place centrale, puisque le Baron semble vivre avec elle, uniquement pour…Lui.

• Un coeur sous la cendre. Amour et humanité sont présents dans ce récit bouleversant d'une famille. Alba et Magnus, leur fils Thor. Katrin, soeur d'Alba, et son fils Jonas, souffrant d'une malformation cardiaque et dont les jours sont comptés s'in ne reçoit pas une greffe. Mais en Islande, lorsque le volcan se réveille, et que le trafic aérien est perturbé, il parait difficile de trouver un coeur compatible. Un drame survient pour Alba et Magnus, alors que l'espoir est de retour pour Katrin.
Commence alors pour Alba une épreuve difficile, elle se demande sans cesse si son fils mort a pu ‘'servir'' pour sauver son cousin. Volonté de vengeance, de tuer, par jalousie, par dépit. Jonas se retrouve au coeur d'un combat de mères.

• L'enfant fantôme. Deuxième nouvelle où la maladie joue un rôle important. Un dilemme que beaucoup de parents ou futurs parents connaissent. Lorsqu'on vous annonce que que votre enfant à naitre souffrir d'une malformation ou d'une maladie lourde, faut-il lui donner la vie, tout en connaissant les traitements qu'il va endurer, la souffrance, la mort prématurée ? C'est oublier qu'au milieu de toutes ces difficultés, il y a la vie, ses joies, ses espoirs, même si la vie doit être courte.

Toutes ces nouvelles tournent autour de l'amour, et surtout des vies virtuelles qui se cachent derrière la vie réelle. Ces deux hommes de Bruxelles, qui vivent en imagination et par procuration la vie de mère de Geneviève. Samuel, qui ne sait pas s'il aurait gardé son humanité sans un animal. Mozart, qui passe de l'ombre à la lumière grâce à son successeur dans le lit de sa femme. Alba, qui manque elle-aussi de perdre son humanité dans son combat de mère pour garder la tête hors de l'eau après la mort de son fils. Et l'enfant qu'on aura jamais, parce qu'on imagine sa vie avant qu'il puisse la vivre. le pouvoir de l'imagination et de se persuader de choses qui ne sont pas. Qui gâche la vie.
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Un recueil de nouvelles de 2012, on se laisse prendre par le talent de conteur d'Éric Emmanuel Schmitt.

Des nouvelles d'amour et d'attachements, accompagnées d'un journal d'écriture où l'auteur livre ses sources d'inspirations.

- Une femme qui hérite d'un homme riche, sans savoir ce qui la lie à ce monsieur de Bruxelles, des bonheurs d'amours cachées, des pertes et des sacrifices…
- Un homme qui meurt parce qu'il peut survivre au décès de son chien, un animal qui lui a redonné son humanité…
- Un homme qui aime une femme, mais qui admire son mari défunt, un trio qui joue une étrange musique…
- Un enfant au coeur de l'Islande, l'amour de mères qui aiment trop, sur fond de transplantation d'organes…
- Un couple heureux, face à une grave décision, accepter la douleur du handicap…

Des nouvelles qui susciteront l'émotion tout autant qu'une certaine réflexion sur le sens de la vie…
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critiques presse (1)
LaPresse
24 janvier 2013
Des critiques ont vu dans ce recueil un exposé sur diverses formes d'amour, d'autres ont parlé d'une réflexion sur la mort. On peut aussi y voir le drame d'un écrivain qui écrit beaucoup...
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (233) Voir plus Ajouter une citation
Cette existence affranchie et libertine, il avait cru en raffoler avant qu’il ne croisât Laurent ; or, dès leurs premiers baisers, il s’aperçut qu’elle n’était ni aussi glorieuse ni aussi insolente qu’il l’avait jaugée : si elle l’avait pourvu de plaisirs, d’orgasmes, d’extases narcissiques, elle l’avait également conduit au cynisme. Don Juan par défaut d’attachement, condamné au perpétuel recommencement, il avait réduit les autres aux satisfactions que leur corps lui causait. Plus il avait assouvi ses pulsions sexuelles, moins il avait apprécié la compagnie des hommes. A les baiser trop, il avait cessé de les estimer.
Laurent lui avait redonné le goût, la saveur, le respect de la vie. Ce jeune blond, éclairagiste au théâtre royal du Parc, s’engageait avec autant d’allégresse dans la conversation, les courses quotidiennes, la préparation d’un repas que dans un lit. Tout l’enflammait.
Pour Jean, son irruption avait enclenché une révolution : lui qui n’avait connu que la volupté, découvrit l’amour.
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–Y a de ces cons !
–Pauvre bête.
–Pauvre bête et pauvre docteur.
–De là à se faire sauter le caisson après !
–Le chagrin, ça ne se discute pas.
–Quand même !
–Merde, c’était un médecin, Heymann, il en avait vu mourir des gens, et il ne s’était pas trucidé.
–Et ben peut-être qu’il aimait mieux son chien que les gens…
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Extrait du journal d’écriture

Je ne peux m’empêcher de méditer. Ceux qui se sont juré officiellement « fidélité et assistance » ont-ils tenu parole ? L’amour légitime, encouragé par la société, a-t-il duré aussi longtemps que l’amour illégitime ?
Je reviens à mes amis, les mariés clandestins. Peut-être parce que la société les repoussait dans ses franges, ont-ils su attribuer un sens neuf à la « fidélité » qu’ils se sont jurée en écho aux époux officiels.
Leur constance ne consiste pas en une castration ni en une somme d’interdits. Positive, elle s’engage à donner toujours à l’autre ce qu’on lui a promis – amour, aide, attention, soutien – elle ne s’interprète pas au sens restrictif – ne caresser personne. Pour ces deux amis qui se sont autorisé des aventures en dehors, le couple ne consiste pas à enfermer le conjoint dans une cage.
Je retrouve là mon Diderot, tel que je le faisais parler dans le Libertin. Pourtant, j’ai l’intime conviction que cette libérale fidélité s’avère plus aisée à établir entre individus du même sexe car pour déchiffrer l’autre, il suffit de se pencher sur soi ; alors qu’entre un homme et une femme, il faut apprivoiser l’inconnu.
...
En vérité, ils jouissent d’une insolente facilité : l’autre est le même. Alors qu’entre un homme et une femme, l’autre reste l’autre. Sincérité et lucidité ne suffiront pas, il faudra un long chemin d’apprentissage pour parvenir à comprendre le sexe étranger. Puis s’entendre avec lui…
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[Jean et Laurent] savaient qu'un garçon résiste mal à la tentation, mais ils savent aussi - ce que souvent les femmes refusent de croire - que céder à une pulsion demeure sans conséquence. Un mâle n'aimera pas moins sa compagne ou son compagnon après avoir couché ailleurs. Coeur et corps sont déliés. Là où il engage son sexe, l'homme n'engage pas nécessairement ses sentiments.
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Ces deux mères ont le chagrin en commun ; comme beaucoup d’esprits contemporains, elles ne supportent pas la douleur morale. Notre abracadabrante époque refuse la souffrance. Après des siècles de christianisme, dont l’emblème était un agonisant cloué sur des planches, notre monde matérialiste tend à évacuer le calvaire. Quand on éprouve de la tristesse, on absorbe des médicaments, on prend de la drogue ou l’on va voir un thérapeute.
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