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3,71

sur 1328 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un petit conte philosophique bien sympathique. Qui se lit tout seul, déjà par son écriture mais aussi par le peu de pages qu'il renferme.

C'est le style de roman ponctué de petites phrases qui marquent et auxquelles on réfléchi volontier.

Un roman qui nous montre qu'une rencontre, quand elle est bonne peu changer le monde. Et en plus un peu d'humour ponctue le tout.. cette lecture était un petit moment de bonheur.

Cerise sur le gateau... ce micro-roman donne vraiment envie de lire confucius
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Un représentant Français se retrouve dans le Guandong à Yunhai, ville usine du monde notamment pour la fabrication des jouets.
Il se met à discuter avec la dame pipi, madame Ming qui avoue avoir dix enfants. Alors que la politique de l'enfant unique est en vigueur depuis plusieurs années en Chine...
Ce très court roman peut s'apparenter à une fable dont la maxime serait
" La vérité m'a toujours fait regretter l'incertitude".
Très beau texte , comme l'auteur en a l'habitude . Avec cette opposition entre la culture chinoise , portée ici par le confucianisme et le " pragmatisme "occidental.
Le narrateur est confronté à sa propre réalité par une dame pipi chinoise qui affirme avoir élevé dix enfants. Lui, le grand négociateur , craint par ses interlocuteurs se met à vaciller devant une simple subalterne.
La fin est très belle , apogée de quelques pages qui poussent à la réflexion avec notamment une très intéressante comparaison entre la culture chinoise qui n'a pas besoin de la pierre pour s'exprimer quand la culture occidentale n'aurait justement plus que la pierre.
Rapide à lire, efficace, tout en douceur et évocation.
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Madame Ming est contrainte, par le gouvernement chinois, de n'enfanter qu'une seule fois. Portée par l'amour de cette enfant unique, elle se construit une vie, une identité en s'appuyant sur les illusions qu'elle se plaît à nourrir : elle a, non pas un, mais 10 enfants. Mais oui, mais oui...
Cet univers imaginaire l'empêche de sombrer, la nourrit et déclenche même un 'effet boomerang' chez cet homme qui se plaît à l'écouter raconter sa vie. Lui, un séducteur invétéré, qui jusqu'alors voulait échapper à ses responsabilités de père !!
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Voici un conte philosophique qui m'a bien plu même s'il ne s'agit pas la du meilleur écrit de l'auteur. Eric-Emmanuel Schmitt nous emmène en Chine : " La Chine, c'est un secret plus qu'un pays. Madame Ming, l'oeil pointu, le chignon moiré, le dos raidi sur son tabouret, me lança un jour, a moi l'européen de passage.- Nous naissons frères par la nature et devenons distinct par l'éducation.Elle avait raison... Même si je la parcourais, la Chine m'échappait. A chacun de mes voyages, son sol s'étendait, son histoire s'évaporait, je perdais mes jalons sans en gagner de nouveaux, malgré mes progrès en cantonnais, en dépit de mes lectures, quoique je multipliasse les contrats commerciaux avec ses habitants, la Chine reculait a mesure que j'avançais, tel l'horizon.- Au lieu de se plaindre de l'obscurité, mieux vaut allumer la lumière, affirma madame Ming.Comment ? Quel individu choisir pour fouiller ce sol énigmatique ? Quelle proie harponner ? La Chine contenait autant de sujets que la Méditerranée de poissons.- La planète porte un milliard de Chinois et cinq milliards d'étrangers, murmura madame Ming en ravaudant une paire de bas."

Madame Ming est vraiment un personnage attachant. Elle m'a beaucoup fait sourire car elle a réponse a tout, toujours un proverbe de circonstance. Mais son sujet de conversation favori est bien sur ses enfants :
"- J'ai dix enfants.Sur le coup, je crus que ma maîtrise du cantonnais chancelait... Par sécurité, je répétai le chiffre "dix" en mandarin, en anglais ; a chaque fois, elle confirma de la tête.Incrédule, je déployai mes doigts en éventail.- Dix ?Pour me tranquilliser, elle énuméra les prénoms :- Ting Ting, Ho, Da-Xia, Kun, Kong, Li Mei, Wang, Ru, Zhou, Shuang.L'amour que ces vocales éveillaient en elle, illuminant ses yeux, gonflant ses traits, rendit son visage un instant juvénile." Forcement avec ce titre, on se doute qu'il y a une entourloupe, surtout dans un pays comme la Chine est pourtant on écoute son récit avec intérêt. "La vérité, c'est juste le mensonge qui nous plaît le plus, non ?"

L'écriture de l'auteur est comme toujours agréable a lire et on se lasse pas une minute de ce court récit. J'ai beaucoup aimé la fin ou notre narrateur, a beaucoup appris auprès de notre dame pipi et qui prends une décision qui va changer sa vie.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Petit conte philosophique très enrichissant et plein de tendresse. Découvrir les histoires de ces dix enfants et l'amour que leur porte leur mère est très attendrissant. L'évolution de l'interlocuteur occidental au cours de l'histoire est également touchante et émouvante. Comme quoi, la rencontre de deux cultures diamétralement opposées peut se montrer épanouissante.
Quelques pages de plus ne m'auraient pas dérangée haha.
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Un roman très court. Plutôt une nouvelle.

Mme Ming est une madame Pipi dans un grand hôtel d'une de ces régions chinoises en plein boom économique. le narrateur est un homme d'affaire aguerri et fatigué qui voyage beaucoup et régulièrement dans cette région. Les rencontres entre les deux vont donner lieu à une discussion sur les enfants de Mme Ming.

Dix ! Comment est ce possible dans cette Chine où la politique de l'enfant unique a commencé dans les années 80 ? Et bien au fur et à mesure on va apprendre à connaitre ces dix enfants et surtout Mme Ming et le narrateur. Ce livre est l'occasion de mieux connaitre la philosophie / pensées de Confucius qui imprègne la culture Chinoise.

C'est une nouvelle sympa, c'est bien écrit. le suspense est présent sans être haletant. On sent l'ouvrage bien maitrisé, peut être même un peu trop. Il manque quelque chose pour en faire un ouvrage vraiment inoubliable… Peut être est ce trop court pour donner une vraie profondeur à certains des personnages et la fin est un peu bâclée mais c'est une belle lecture pour l'été.

Une citation qui m'a plu.
« A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au coeur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent des cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit, pas une empreinte sur la roche. le monument demeurait secondaire, d'abord comptait le coeur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l'invisible, l'invisible qui s'avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s'effrite. »
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bon, même si la rencontre entre cette Dame Pipi âgée et cet homme d'affaires occupé semble tout à fait improbable, même si l'histoire de ces dix enfants manque de vraisemblance dans un pays où la natalité est contrôlée, même si ce n'est pas le roman de Schmitt que je préfère, il y a là de quoi passer un bon moment, et les citations de Confucius ont un pur parfum de poésie chinoise.
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Il est très difficile de parler de ce roman sans le trahir.Il fait partie du cycle de l'Invisible, comme les magnifiques " Oscar et la dame rose" et " L'enfant de Noé" .Je l'ai beaucoup aimé aussi, même s'il a moins de force que les deux cités.

L'histoire, comme le titre le laisse entendre, se déroule en Chine, pays de l'enfant unique (les choses sont en train de changer, d'ailleurs, car les parents ayant privilégié les garçons, il y a actuellement un déséquilibre dangereux dans la population) .Or, Madame Ming prétend avoir dix enfants.Le titre suggère aussi qu'elle affabule.

Le lecteur se pose des questions, d'autant plus que chaque membre de sa nombreuse progéniture connait un destin original, particulier, qu'elle se plait à magnifier, elle, la dame-pipi de l'hôtel, dans les récits qu'elle en fait à l'homme d'affaires-témoin, intrigué et fasciné par cette femme originale.

Le livre s'apparente à une fable, oscillant entre réalité et imaginaire.Les histoires racontées sont pleines de verve et d'humour et nous font pénétrer, de manière rocambolesque bien souvent ,dans l'univers chinois.

Au fond, il répond à une question essentielle: le rêve,l'imaginaire ne sont-ils pas indispensables pour supporter certains aspects pénibles de la vie ?"La vraie vie est ailleurs", écrivait Rimbaud.Comme il avait raison ! Et comme le ce court roman l'illustre bien !

Le dénouement est plein de surprise, fort émouvant et révèle un aspect délicat du livre: l'amour filial.Il donne une dimension plus intense à l'ensemble.
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Les 10 enfants que madame Ming n'a jamais eus est un roman court, c'est plutôt une « bonne grosse » nouvelle, 107 pages, en lettres taille 14. Voilà pour mes considérations physiques. Je rajoute le prix tant qu'à faire : 12 €.
En pleine Chine où le pouvoir politique limite les naissances, Ming, une madame pipi annonce à un type, un français qui travaille là-bas, qu'elle a 10 enfants. L'histoire est somme toute assez simple mais encore une fois l'auteur y met tout son talent. Schmitt y parle de ce grand pays asiatique au travers d'une femme au métier tout ordinaire. Est-ce par excès de modestie ?
En tout cas, la rencontre occident-Extrême-Orient fonctionne assez bien. L'histoire de Madame Ming, l'histoire d'une femme du peuple est assez bien décrite, sans fioriture, sans jugement. On y parlera à coups sûrs de grossesse non désirée / désirée, ce dilemme, cette différence entre nos deux peuples, aussi de ce point de détail du livre qui retient ma mémoire : la Chine garde le passé au travers des âmes, non au travers des monuments. Bon, d'accord, Schmitt en parle mieux que moi…
L'auteur a sa façon unique de décrire le monde, avec discernement, avec de belles phrases, avec classe quoi !
Ah mais oui, il y a quand même autre chose qui n'est pas terrible dans le roman ; ce sont les proverbes, les citations, les maximes … Ouh là là ! Il y en a un plein. Confucius a bien inspiré Schmitt. (L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la tient – La joie se cache en tout, il faut réussir à l'extraire – Avoir de défauts et ne pas s'en corriger, là réside la tare….n'ayez crainte, il en reste des dizaines ) On dirait qu'il manque juste la caricature du chinois jaune avec son chapeau triangulaire qui dit : ‘ Bienvenue honorable étranger ‘.
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Ce dernier tome du Cycle de l'invisible est un vrai coup de coeur. J'y ai retrouvé avec plaisir le phrasé inimitable de l'auteur. A tel point que parfois c'était sa voix que j'entendais au détour des pages.

"La Chine, c'est un secret plus qu'un pays."

Dans ce volet, il nous convie à un fabuleux voyage au coeur d'une Chine résolument tournée vers le futur mais qui, malgré une industrialisation outrancière, conserve sa sagesse d'antan: celle de Confucius.

Au gré des anecdotes de Madame Ming sur ses dix enfants, nous nous débarrassons de nos certitudes matérialistes occidentales et nous nous imprégnons peu à peu de la philosophie asiatique.

Madame Ming distille ses "phrases aigrelettes qui piquent l'esprit" et nous amène à réfléchir sur ce qui fait de nous des individus distincts. En effet, Madame Ming voit en chacun de "ses enfants" ce qui le rend unique. Elle nous enseigne que c'est cette individualité qu'il faut, en chacun de nous, déceler et cultiver avec amour.

A un degré supérieur, elle nous enseigne qu'au delà de nos individualismes, la vraie richesse des hommes est à chercher ailleurs: dans l'ouverture aux autres, la recherche de l'harmonie, les liens familiaux, la transmission d'une sagesse...

Par son histoire, au pays de l'enfant unique, Madame Ming lance un cri. Ce cri fait écho chez le narrateur. En cela, il devra beaucoup à Mme Ming. Grâce à elle, il découvrira ce qui peut donner sens à sa vie...

A nous, lecteurs, elle nous rappelle que l'essentiel est et demeure immatériel...

Bien sûr, vous l'aurez compris, Madame Ming c'est Confucius... le texte est d'ailleurs émaillé de ses nombreuses pensées. Un top trois de mes préférées:

1."Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine."
2."L'herbe, si le vent vient à passer, s'incline nécessairement."
3."Pas trop d'isolement, pas trop de relations, l'exact milieu, voilà la sagesse."

Envie d'écouter les histoires passionnantes de Madame Ming, mère géniale ou affabulatrice touchante? de rencontrer ses dix enfants: Kun et Kong, les acrobates; Da-Xia, la tueuse de Madame Mao; Zhou, l'intellectuel; Ru, l'érudit; Li Mei, la dessinarice qui voit ce que nul ne voit et les autres?

Alors, n'hésitez pas et laissez vous emporter par ce petit conte philosophique. Tout comme le narrateur, votre coeur balancera entre doutes et certitudes... pour, au bout du chemin, peut-être, découvrir le secret de la Chine... si ce n'est celui de la vie...
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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