AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782818037522
224 pages
P.O.L. (01/10/2015)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Violaine Schwartz est actrice. Elle est aussi metteur en scène. La voici à présent auteur dramatique à part entière avec cette pièce, suivie de trois autres, brèves (qui se passent dans le même milieu, mais en France), sur la condition des ouvrières du textile dans les pays du tiers-monde, le Bangladesh en l’occurrence. Elle prend pour point de départ l’incendie meurtrier qui avait ravagé une usine de confection et fait parler une des ouvrières mortes dans cet incen... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Comment on freine ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Elle est actrice et metteur en scène. La voici auteure dramatique avec cette pièce sur la condition des ouvrières du textile où s'invitent l'illusoire, l'inconvenant. Les petites mains qui fabriquent aujourd'hui nos vêtements sont ailleurs, loin de nos yeux. Au Bangladesh, un immeuble d'ateliers de confection pour des marques occidentales s'effondre.
Nous sommes en 2013, une voix à la radio : « L‘effondrement, le 24 avril, du bâtiment Rana Plaza, près de Dacca au Bangladesh, a fait plus de 1100 morts et se classe parmi les catastrophes les plus meurtrières de l'histoire du travail. » Les étiquettes de Camaïeu, Carrefour, Auchan, Mango, Benetton sont retrouvées dans les décombres.
C'est le point de départ de ce récit faisant parler à tour de rôle la rescapée d'un accident de voiture qui rentre chez elle et une des ouvrières. Ce huit clos se déroule dans un appartement en France avec un couple qui défait des cartons ; Nous allons découvrir à mesure de notre lecture quel est le point commun entre ces deux évènements malheureux, l'un collectif et l'autre individuel.
Il s'agit de reconstruction, de la condition d'exploitation des ouvrières dans l'industrie textile. La rentabilité économique au niveau mondial pèse sur les vies de travailleuses qui ne peuvent que subir. Quel est le coût environnemental et humain d'un vêtement acheté à bas prix et commandé en quantités astronomiques, quelles sont les conditions de production? Cette pièce peut s'envisager comme un conte, une poésie effrénée. Des vêtements comme symbole représentant les ouvrières qui les ont confectionnés…
« Faut faire des choses simples. Des gestes quotidiens. La joie des gestes quotidiens.
Ça va être magnifique ici. Il y a tout à inventer. C'est comme une page blanche. »
Dans une deuxième partie, d'autres textes brefs sur le même milieu construits à partir du témoignage d'anciens ouvriers et ouvrières de Weil à Besançon et de l'industrie chimique Rhodia groupe Rhone-Poulenc (ex-Sanofi) qui ont vu disparaître leurs usines : des jeunes filles embauchées à 14 ans, des conditions difficiles du travail à la chaîne.

La frénésie de délocalisation est toujours présente : après Moulinex, Whirlpool, Arjowiggins (qui continuent de se battre pour reprendre la production du papier recyclé), une usine de masques fermée dans les Côtes d'Armor en 2018 ou plus dernièrement Luxfer, usine de bouteilles d'assistance respiratoire pour les hôpitaux à Besançon… Face à des financiers qui font le choix de la rentabilité plutôt que de l'humain, se retrouvent sur le carreau des familles entières qui comptaient sur ces usines pour s'en sortir.
_____________________________________________________________

DEUX CONSEILS LECTURE :

le premier est Ici-bas de la journaliste et écrivain Sylvie Caster (paru en 2010, éditions Xxi les arènes) qui réunit des reportages sur la vie des gens ordinaires, la France d'en bas. Une envie : mieux comprendre en écoutant ceux qui savent. Alors elle est partie à la rencontre de ceux que l'on entend peu. C'est le premier sujet qui fait lien avec le livre de Violaine Schwartz : à Saint-Hippolyte, elle a rencontré de fiers ouvriers, orphelins de leur usine.
le second est une bande-dessinée intitulée LIP, des héros ordinaires chez Dargaud* (2014) : roman graphique, documentaire historique et biographique, un cahier supplémentaire pour découvrir la lutte des ouvriers dont le leitmotiv était : "On fabrique, on vend, on se paie !" Dès 12 ans. A compléter en famille du film-documentaire de 2007 : Les Lips, l'imagination au pouvoir de Christian Rouaud* mêlant images d'archives et témoignages. Trouver un sens à sa vie dans le collectif quand l'entreprise vous a abandonné. C'était à Besançon en 1973, une épopée ouvrière mobilisant des esprits faisant preuve de créativité plutôt que de fatalisme. le combat plein d'espoir d'une génération qui résonne encore aujourd'hui.

Enfin, un film sorti au USA en 2018, Radium Girls : Ces ouvrières américaines ayant été exposées à du radium contenu dans une peinture utilisée pour marquer des cadrans lumineux. Elles ont reçu de fortes doses de rayonnements ionisants à l'usine de l'United States Radium Corporation dans le New Jersey dans les années 20.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis agréablement surprise par cette pièce de théâtre que j'aimerais bien voir jouer sur scène. Violaine Schwartz est une artiste complète, chanteuse, comédienne, elle sait également écrire.
Avec "Comment on freine?" elle propose une pièce sur la condition des ouvrières dans l'industrie textile. La pièce se passe en France. Suite à un accident de voiture un homme aide sa femme à se reconstruire. Mais son traumatisme vient de ce qu'elle a entendu à la radio le jour de l'accident. le 24 avril 2013 à Dacca, capitale du Bangladesh, l'effondrement du Rana Plaza qui abritait plusieurs ateliers de confection, s'écroule et provoque la mort de plus de 1100 personnes.
La scène se passe en Huis clos dans les cartons de déménagement. L'ouverture des cartons est l'occasion d'un balai de t-shirts et autres vêtements fabriqués au Bangladesh.
Une femme bangladaise va apparaitre à plusieurs reprises devant la femme traumatisée, à la lumière d'une lampe globe. Par ses chants, elle rappelle le souvenir des fantômes des femmes exploitées. C'est une façon de nous rappeler que la rentabilité économique au niveau mondial a eu raison de la vie de travailleuses qui n'avaient pas d'autres choix que de subir. D'ailleurs, la pièce aurait pu s'appeler "Arrêter le massacre" ou "Tout doit disparaître".

Dans une deuxième partie, une pièce plus courte est proposée sur le même thème : la condition ouvrière dans l'industrie textile. "Tableaux de Weil" est un texte construit à partir du témoignage d'anciens ouvriers et ouvrières de Weil à Besançon qui ont vu disparaître leurs usines de fabrication de vêtements. La pièce de théâtre suit le rythme endiablé des machines à coudre, elle est donc très appréciable pour cela et pour le sujet traité bien sûr.


Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
H. – Faut faire des choses simples
Des gestes quotidiens.
La joie des gestes quotidiens.
Ça va être magnifique ici.
Il y a tout à inventer.
C’est comme une page blanche.
Commenter  J’apprécie          30
Les usines n’arrêtent pas de s’écrouler.
Mais c’est pas de ma faute Docteur.
Je suis au bout de la chaîne.
C’est le sous-traitant du sous-traitant.
Propriétaires véreux.
Politiciens corrompus.
Mafia générale.
Il y a des cadavres partout autour de moi.
Commenter  J’apprécie          10
L‘effondrement, le 24 avril, du bâtiment Rana Plaza, près de Dacca au Bangladesh, a fait plus de 1100 morts et se classe parmi les catastrophes les plus meurtrières de l’histoire du travail.
Commenter  J’apprécie          10
C’est le monde qui est malade pas nous.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Violaine Schwartz (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Violaine Schwartz
Alors que la famille de Simon est réunie autour de la tombe de son grand-père, Luciano Malusci, un secret lui est révélé par l'indiscrétion d'un oncle : Malusci aurait eu un fils illégitime, qui vivrait toujours sur les rives du lac de Constance. Habité par l'envie de découvrir qui est ce fils tenu à l'écart du clan, Simon se met à enquêter, porté par un sentiment de perte et de fragilité, à un moment où il se sépare lui-même de sa compagne et mère de ses deux fils. Tissant avec habileté un double récit alternant enquête familiale et traversée du deuil amoureux, Sylvain Prudhomme livre un roman émouvant, qui met en lumière l'humanité de personnages pris en étau entre leurs contradictions et de leur ambivalence. Par la grâce de son écriture, il invite le lecteur à un cheminement mélancolique où le destin de ces êtres entre en résonance avec les trajectoires de tout un chacun. La lecture du roman sera faite à deux voix, par l'auteur et le comédien Pierre Baux.
Sylvain Prudhomme est l'auteur d'une dizaine de livres parmi lesquels Par les routes (prix Femina 2019), Les Grands et Les Orages (L'Arbalète), tous salués par la critique et traduits à l'étranger. Comédien, Pierre Baux est également directeur du festival 543 de Coustouges qu'il a cofondé en 2020 avec Antoine Caubet et Violaine Schwartz.
Lecture à deux voix, suivie d'une rencontre animée par Sarah Polacci
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
+ Lire la suite
autres livres classés : bangladeshVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Philosophes au cinéma

Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

Ludwig Wittgenstein
Stephen Zweig
Martin Heidegger

8 questions
157 lecteurs ont répondu
Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}