Sous la forme d'un journal intime, un trentenaire nous confie ses interrogations et réflexions sur le monde dans lequel nous vivons. Les lettres qu'il nous adresse posent des questions existentielles, de celles que nous nous posons tous et qui aident à établir un « plan de vol » de notre vie.
De façon générale, je trouve que ce
Journal d'une génération anonyme est un texte bien écrit, qui pousse à réfléchir sans prise de tête et sur un mode plutôt léger.
En ce qui concerne le fond, il est toujours difficile de « critiquer » un témoignage puisque c'est, par essence, un avis personnel. Cependant, avec un an de moins que l'auteur (et donc trentenaire moi aussi), je partage une partie de ses questions et réflexions.
Dans un monde où la norme reste très présente (couple, réussite professionnelle…), même si chacun tend à se construire sa propre façon de vivre, il n'est pas toujours aisé d'être différent. Comme en témoigne le questionnement de l'auteur sur le poids du regard des autres ou sur les petites phrases assassines de l'entourage qui ne comprend pas que l'on vive différemment « Toujours pas de petite amie ? ». Parce que « en effet, je suppose qu'il est probablement écrit dans la Constitution que toute personne doit être en couple à partir d'un certain âge. Adieu les petites amourettes et relations improbables. On est sensé s'installer avec quelqu'un. ».
Dans ce texte, on se trouve face à une alternance de réflexions défaitistes (les trentenaires n'ont plus de rêves, ils ne peuvent que courber l'échine face aux difficultés du monde actuel…) et de petits moments de bonheur simple que l'auteur partage avec nous (prendre le temps d'admirer un coucher de soleil par exemple).
Le sentiment de solitude qui émane de ce texte est très fort, couplé à la sensation de ne pas être en adéquation avec le monde qui nous entoure et à l'impression d'avoir toutes les cartes en main sans parvenir à les utiliser. Mais l'humour dont fait preuve l'auteur arrive à dédramatiser les choses et rend cette lecture très plaisante. Et si tous les trentenaires n'ont pas cette vision de la vie, chacun se retrouvera dans les situations évoquées.
Au final, l'auteur ne donne pas de solution et ne présente pas de dénouement heureux mais un rapprochement s'est créé avec le lecteur.
Ma lecture du
Journal d'une génération anonyme terminée, un seul questionnement me reste et concerne la forme de ce texte. Étant donné que l'auteur adresse ses lettres à une femme/amie, mon identification a été facilitée mais je me demande quel serait le ressenti d'un homme qui lirait ce texte. Aura-t-il aussi l'impression que l'auteur s'adresse à lui ?