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3,88

sur 241 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'innocence pas si innocente, légèrement naïve, légèrement gouailleuse, un brin courageuse, bravache... confrontée à la bassesse du XXeme siècle.
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Un peu de la fille à la perle dans ce roman. Frantz doit se détacher de son bout de lac, de sa mère .. pour démarrer dans sa vie de post-ado.
Premier travail, premières relations, premiers émois, premier amour, premiers ...
Et ce dans une atmosphère chargée, sombre ou tout pourrait nous entraîner dans la morosité. L'auteur a su m'attacher à ce gamin et cette histoire coule gentiment sans animosité, avec humour parfois, jusqu'à son dénouement.
Trop terre à terre, je regrette que le dernier rêve ne m'est pas été plus parlant. On ne se refait pas.
Je lui colle 5 étoiles et ce livre fera parti de ma petite bibliothèque.
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Seethaler Robert, le tabac Tresniek.
Le titre sonne comme l'enseigne des petites échoppes qui rythment la vie du quartier, à l'heure des bouleversements de l'Histoire - ici la montée du nazisme. La Vienne autrichienne devient un microcosme pour la « vie minuscule » de Franz Huchel, jeune homme banal, qui va faire son éducation sentimentale et politique.

le montagnard mal dégrossi vit dans le malaise en cité inconnue -Vienne, 1937. Comment nouer des relations avec autrui ? Sur trois terrains, celui des adultes, des femmes, et au contact d'un éminent contemporain, Sigmund Freud, aux prises avec son époque.

Son patron libraire ? Franz éprouve du respect pour le mutilé de 14-18, devenu un témoin acerbe des manipulations de la propagande belliciste.
Au chapitre des femmes, son attitude candide et sincère lui vaut le regard amusé d'un lecteur, plus aguerri mais bienveillant. Avec Freud, il tente obscurément de comprendre son malaise personnel et l'ambiance malsaine de l'époque.

« je me demande quelle importance peuvent bien avoir mes petits soucis idiots à côté de tous ces évènements, dans ce monde qui est devenu fou. »

C'est à l'échelle du quartier qu'il voit naître les sentiments haineux, les tensions, puis les agressions dont l'échoppe et le libraire seront victimes.
Ce qui génère chez Franz, à son niveau, une conduite courageuse, qui le grandit aux yeux du lecteur.

Seethaler, au cours du récit, ouvre quelques rapides fenêtres sur le monde extérieur, ou brosse des scènes intimes, où la tendresse entre Freud et sa fille apparaît dans une note pleine d'humour :

Anna fit un pas vers son père et le saisit au menton. Il ouvrit la bouche et elle glissa son pouce avec précaution entre ses mâchoires. du bout du pouce elle appuya sur la partie postérieure de la prothèse. Il y eut un craquement, un déclic, et il esquissa une grimace de douleur.
« Elle est en place », dit Anna après avoir jeté un coup d'oeil dans la cavité buccale. Elle retira son pouce, l'essuya dans son mouchoir, se haussa sur la pointe des pieds et embrassa vite son père sur les deux joues.

En fin de parcours, Franz juge son évolution : « c'était presque comme s'il avait changé de peau avant l'heure, grandi trop vite. Comme s'il s'était pour ainsi dire dépouillé brutalement de son moi ».

Il a développé sa manière à lui de régler ses comptes avec les crapules, de ridiculiser les pratiques officielles, ce que traduit le commentaire public : « là où il y de l'audace, il y a de la dinguerie ! ».

Le récit limpide, épuré, ne cherche pas à édifier ; il laisse le champ libre au lecteur ; Si les contemporains n'ont pas su voir le témoignage de Franz, le lecteur saura en comprendre le sens.

Il goûtera aussi les différentes facettes de la narration, le récit linéaire, la correspondance entre la mère et le fils, les réflexions des uns et des autres. Belle palette de focales.

Il appréciera aussi l'irruption d' images freudiennes dans le vécu du jeune homme, et l'affichage de ses rêves en vitrine, nouveaux « dazibaos », cryptés et pourtant transparents.

Ainsi Robert Seethaler retrace avec brio et simplicité l'itinéraire biographique, sentimental et politique d'une « âme forte » inattendue.
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La couverture ne paye pas de mine et le titre est assez …. comment dire « bizarre ». Mais bon ma belle-mère et la tante de mon homme me l'ont mis dans les mains en m'en disant tellement de bien que je ne pouvais pas refuser.

Je me plonge donc dans l'Autriche juste avant la montée du nazisme …. et là je rencontre Franz, « l'innocent sage ». Ce jeune homme est naïf, attachant et il a un regard sur le « monde fou » qui l'entoure tellement innocent et touchant que tout comme Otto ou Freud nous avons envie de le guider, de lui ouvrir les yeux.

Otto est un personnage haut en couleur qui se tient droit sur ses béquilles. Quand à Freud, il est vieux mais philosophe et bien sûr psychologue et, à sa manière il tente d'expliquer le monde à Franz (qui est sa bouffée d'air face aux événements)

Même si l'histoire est intéressante et les personnages attachants ce qui m'a le plus interpellé, touché c'est la plume de l'auteur. J'ai été très impressionné par sa manière de faire passer des informations tout en délicatesse….la lecture glisse. (Désolée l'extrait va être un peu long, mais j'ai du le relire à 2 reprises avant d'en voir toute l'horreur….comme la montée du nazisme par petite pointe perdue dans le quotidien)
Lien : https://lecturesfamiliales.w..
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Robert Seethaler est un écrivain et scénariste allemand né en 1966. le Tabac Tresniek a remporté un grand succès dans les pays germanophones (2012) et sa traduction en France en 2014 chez Sabine Wespieser, puis sa publication en Folio, le place au même rang qu'un Bernard Schlinck, auteur du Liseur.
L'action du Tabac Tresniek se déroule à Vienne en 1937. Franz, un jeune paysan, monte à la ville pour travailler aux côtés d'Otto Tresniek, grand invalide de la Grande Guerre, homme indépendant et fantasque, lecteur insatiable de journaux. Dans son tabac, tous les matins, un personnage prestigieux vient acheter sa boite de cigares : Sigmund Freud. On l'appelle Le Professeur. On le respecte, et pas seulement en raison de son grand âge… Une relation d'amitié va se nouer entre Franz et Sigmund ; occasion pour le romancier de dresser le portrait d'un vieil homme sans illusions sur le destin de l'Europe, tandis que dans son propre pays la nazification a déjà commencé avant même que ne soit prononcé l'Anschluss. Franz se pose beaucoup de questions, en particulier sur l'amour, depuis qu'il a rencontré Anezka, une jeune fille de Bohême, pauvre et débrouillarde, qui se produit dans un cabaret où le clou du spectacle montre un Hitler transformé en chien. Mais Freud, sans le repousser, fait montre de sa lucidité aride, quand Franz lui demande ce qu'il doit faire avec Anezka : « Je ne crois pas pouvoir t'aider dans cette affaire, dit-il. Dans notre culture, trouver la femme qu'il vous faut est une des taches les plus ardues qui soient. Et chacun d'entre nous doit l'assumer totalement seul. Nous venons au monde seuls et nous mourrons seuls. » Ces passages où Freud dialogue avec Franz sont doute les plus beaux du livre. Freud, déjà très atteint par son cancer de la mâchoire, sait sa fin proche ; Franz, découvrant l'amour et les joies de l'érotisme avec Anezka, n'en est, lui, qu'au début de sa vie.
Mais l'Histoire ne va pas tarder à rattraper les protagonistes. Freud doit quitter Vienne pour s'installer à Londres. Otto Tresniek, victime d'une vengeance, se retrouve dans les locaux de la Gestapo et d'en sortira plus. Et Franz, toujours amoureux, perd Anezka le soir où, après son spectacle, elle repart au bras d'un jeune nazi. Mais Franz n'a pas tout perdu : grâce à Freud, il a appris à s'analyser et, surtout, à noter ses rêves. Ce sont ces rêves-là qu'il collera chaque matin sur la devanture du tabac, une façon de résister au climat délétère qui s'est emparé de Vienne.
A la fois roman historique, roman d'apprentissage et hommage touchant au père de la psychanalyse, le Tabac Tresniek est tout cela à la fois. C'est aussi un livre foisonnant de sensations, lesquelles donne au récit une aura poétique qui s'imprime encore longtemps après sa lecture.

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Excellent livre sensible et très bien écrit. Une histoire touchante. Très bonne traduction.
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Le tabac Tresniek écrit par Robert Seethaler, traduit par Esisabeth Landes. CD interprété par Marc-Henri Boisse.
1937, Vienne; Franz Huchel vient travailler dans la capitale auprès d'Otto Tresniek, buraliste unijambiste à l'esprit ouvert.
Montée du nazisme...et de l'antisémitisme. Franz va rencontrer Freud venu acheter des cigares; il lui demande conseil et le vieux professeur lui conseille de s'intéresser aux filles. Franz va tomber amoureux d'Anetka, artiste de cabaret mais la fille est frivole.
1938 l'Anschluss va précipiter le départ de Freud; l'arrestation d'Otto puis plus tard de Franz
Un certain humour, une plume légère pour évoquer des temps difficiles...Une lecture intéressante
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Voilà un roman qui, à l'instar de son héros, m'a fait passer par des émotions riches et variées.

D'abord c'est un roman de formation ou d'initiation, un genre que j'aime bien, et quelle joie, quelle fraîcheur de suivre Franz Huchel débarquant de sa forêt, de son lac, et de découvrir avec lui la ville, Vienne, la Grande Roue du Prater, les divertissements populaires ou plus raffinés mais aussi la presse, la lecture, grâce à Otto Tresniek qui le forme au métier de buraliste. La conscience du jeune homme s'éveille alors que la vague nazie envahit peu à peu l'Autriche en cette année 1937-1938.

Franz découvre aussi l'amour avec Anezka et la rencontre avec le docteur Freud mise en scène par Robert Seethaler nous offre des scènes à la fois irrésistibles d'ironie et glaçantes dans la prémonition de la peste qui va s'abattre sur l'Europe.

C'est toute une palette des sentiments d'amour et d'amitié qui est ici vécue et écrite avec finesse : l'amitié entre Franz et Freud, la paternité (en quelque sorte) d'Otto envers Franz, le coup de foudre avec Anezka, l'amour maternel d'une femme pleine de bon sens et la nostalgie du pays qui serre souvent le coeur de Franz.

Et l'esprit de résistance déjà incarné dans le personnage d'Otto. Et le salut à la psychanalyse avec Freud bien sûr mais aussi cette idée géniale d'afficher ses rêves à la vitrine du tabac, peut-être une manière de dire que Franz assume sa part inconsciente, même s'il ne la comprend pas, tandis que la majorité des Autrichiens oublient leur identité, se bouchent le nez et les oreilles pour mieux acclamer Adolf Hitler.

Et la fin (que je ne vous raconterai pas, bien sûr) que l'on ne peut qu'admirer la gorge serrée…
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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En 2 mots: Coup de Coeur
Franz est un jeune homme en devenir. Ce printemps 1938 il découvre l'amour et la haine. Ce jeune buraliste fera la connaissance du docteur des fous Sigmund Freud qui l'accompagne dans le dur apprentissage de sa vie d'homme. Sur un conseil de psychanalyste il écrit ses rêves et les scotche sur la vitrine de son magasin, un sentiment de révolte est né dans Vienne qui vit au son des bottes.
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Le jeune Franz Huchel quitte à 17 ans sa mère et les bords de l'Attersee et ses eaux turquoise pour devenir l'assistant d'Otto Tresniek, unijambiste depuis la Grande Guerre et propriétaire du marchand de tabac du même nom. L'un des clients est le « médecin des fous », le vieux Docteur Freud, amateur de havanes. Franz découvre la capitale en même temps que l'amour des jeunes filles, celui d'Anezka, en particulier, venue de Bohème pour jouer dans un cabaret. Elle s'offre à lui avant de disparaître et de le fuir. Décontenancé, le jeune apprenti se confie au vieux professeur qui n'a que peu de conseils pratiques à lui prodiguer, se contentant de lieux communs sur l'éternel féminin sur lequel « les meilleurs d'entre nous viennent se fracasser ». Nous sommes en 1937 et alors que Franz fait son apprentissage, Vienne se laisse ronger par la peste brune : Otto Tresniek, dont une bonne partie de la clientèle est juive, se fait tabasser par la racaille nazie, son magasin est mis à sac, il est arrêté par la police au prétexte d'avoir vendu des revues « galantes », Freud et sa famille font leurs bagages en quelques jours pour s'exiler vers l'Angleterre.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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