Ouvrage à peine parut en 1959, aussitôt saisi par les autorités françaises.
De quoi s'agit-il ?
Ce sont des témoignages, publiés aux éditions de minuit, de jeunes étudiants algériens qui furent arrêtés et torturés par les services de la DST chargée de combattre les actions du FLN à Paris.
Que le lecteur ne s'attende pas à un objet littéraire avec du style. Cela ressemble davantage à un rapport de police (ou de commissaire politique). Malgré les différents témoignages, le récit se déroule toujours sur le même ton au point que j'ai fini par croire que cela avait été remis en forme par une seule et unique personne.
À l'époque pour discréditer cette plaquette le gouvernement français n'hésitait pas à dire que ce n'était que de la propagande communiste sans aucun fondement. Il est fort possible que le PC français n'était pas étranger à cette dénonciation, mais pour le reste, aujourd'hui nous le savons, il n'y a aucun doute sur la réalité des faits. La torture a bien été employée sur notre sol de la même manière qu'en Algérie. Avec l'utilisation de l'électricité (la gégène), l'eau (noyade répétée) et contrainte physique (technique de la broche). Pour les derniers sceptiques je conseille les livres du général
Paul Aussaresses.
Cet ouvrage, La Gangrène, est un témoin de notre histoire commune qui fut republié en Algérie dans les années 90.
Comme l'histoire est facétieuse, Bachir Boumaza l'un des étudiants qui se racontent dans ce document, devenu plusieurs fois ministre durant le gouvernement Ben Bella, viendra se réfugier en France en 1966 en tant qu'opposant à Houari Boumedienne, le nouveau président de la République algérienne.