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sur 361 notes
Drame social noir et fable "fleur bleue" : Reine, dotée d'une richesse intérieure et créative, élève seule ses trois enfants ; disposant de revenus précaires dans un premier temps, elle va pouvoir rebondir grâce, entre autres, à une mobylette ! Je vous laisse découvrir la suite ....

D'une écriture captivante et fluide, Jean-Luc Seigle croque le personnage de Reine qui s'égare par moment et vit "en dehors" du monde qui l'entoure. Elle est ainsi incomprise par la société qui a des codes différents des siens.

Ouvrage émouvant et touchant.
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Histoire triste d'une femme, d'une femme à bout, bout de (vieilles) ficelles, selle de mobylette, let me get off the (love) story...

De Jean-Luc Seigle, j'avais aimé 'Je vous écris dans le noir', et plus encore le bouversant 'En vieillissant les hommes pleurent'.
J'étais impatiente de le retrouver en cette rentrée littéraire.

Le début de ce dernier roman m'a enthousiasmée, même si la ressemblance avec les premières lignes de 'Chanson douce' (Slimani) m'a fait tiquer.
Déception rapide ensuite, impression d'emprunts épars, à Joncour, Goolrick ('Arrive un vagabond'), Ono-dit-Biot, Benameur, Olmi, Gallay, ainsi qu'à Sizun, De Vigan et Bourdeaut pour la mère bipolaire.
Et puis à d'autres auteurs non-identifiés - impression tenace de déjà-lu, et renouvelée à mesure que d'autres éléments s'ajoutaient à l'intrigue.

Comme son héroïne Reine avec ses 'tissanderies', l'auteur coud, assemble, recycle à pas cher, pour rendre vivant ce qui ne l'est pas/plus. Ça donne un patchwork pas convaincant, cousu de gros fil, clinquant. Rien de féérique dans le résultat - ou plutôt si, un conte de fées mais à la Disney, convenu, kitsch et démago.

• 5/5 pour le personnage bouleversant du petit Igor, 4 pour le début et la fin, -1 pour la bluette, 2 pour le reste...
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Dans Femme à la mobylette, Jean-Luc Seigle nous montre une nouvelle fois sa sensibilité et son attrait pour les femmes qui semblent abandonnées par tous.

En effet, j'avais connu l'auteur grace à son précédent roman, Je vous écris dans le noir, qui réhabilitait un peu avant Philippe Jaenada, cette Pauline Dubuisson à la destinée incroyable.

Cette année, si Reine, l'héroïne de Femme à la mobylette, le nouveau roman de Seigle est totalement fictionnelle, elle n'en est pas moins également malmenée par la société et les vents contraires .

Mère de trois enfants, abandonnée de tous et notamment de son mari Olivier , cette femme essaie de s'en sortir tant bien que mal, malgré les difficultés financières et la difficulté d'élever ses enfants.

Lorsqu'elle découvre une vieille mobylette bleue des années 60 sous les détritus de son jardin bien encombré, l'espoir renaît : une nouvelle vie est possible. Qui dit engin dit travail et peut etre aussi l'amour

C'est cet espoir et cette possibilité d'un avenir moins sombre et moins plombant qui interesse surtout Jean Luc Seigle dans ce feel good book, qui cherche à nous raconter combien le sourire peut revenir sur le visage d'une femme.

Une femme qui était au bout du rouleau et comment une simple mobylette peur lui faire rendre un peu de cette dignité qu'elle avait perdu, cette Reine, qui n'avait, malheureusement, à cause des aléas de la vie, plus grand chose de royale.

Posant un regard juste et sensible sur les laissés-pour-compte de la société, Jean luc Seigle tente- et y parvient la plupart du temps, malgré quelques personnages secondaires réduits au rang de silhouette- de nous faire partager sa vision aussi réaliste que résolument optimiste.

Vu la société actuelle, on a tout à fait envie de le suivre et d'enfourcher avec son attachante héroine la mobylette qu'il nous présente comme catalyseur de sa nouvelle vie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"On ne tue plus à bout portant les pauvres qui se rebellent. Aujourd'hui on les tue en les abandonnant, en les affamant, en les oubliant."
Terrible constat ! Criant de vérité.

Elle s'appelle Reine, mais n'a de royal que son prénom. C'est une reine déchue. Une reine sans château ni cour. Une reine sans-le-sou.
J'ai vraiment aimé ce portrait de femme abandonnée, laissée-pour-compte, désespérée.
Une femme comme il en existe malheureusement tant dans notre société. Une femme qui n'y arrive plus et se demande avec angoisse comment elle va pouvoir nourrir ses enfants.
J'ai beaucoup aimé l'intervention de la mobylette, un peu comme lorsqu'un objet miraculeux apparaît dans un conte et change tout. Une baguette magique, en somme.

Et après ?
Après, j'ai nettement moins accroché.
Autant le portrait de Reine et de ses enfants m'a semblé très juste et du coup très émouvant, autant la suite m'a paru basculer dans quelque chose de trop sirupeux à mon goût.

Jean-Luc Seigle m'avait régalée dans "Je vous écris dans le noir", un livre bouleversant dans lequel il s'était montré extrêmement fin dans son portrait de femme devenue meurtrière.
Je relirai cet écrivain sensible, c'est certain, même si ce roman-ci ne m'a pas totalement convaincue.
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Ça pourrait être un tableau, encadré de noir.

Un premier chapitre oppressant du chemin de croix d'une mère de famille à bout de souffle, abandonnée sans revenu avec trois enfants. On sent la bascule au bord du vide, on retient son souffle.... on veut croire aux miracles, puisque dans le purgatoire de Reine, ils vont se concrétiser en mobylette, en travail, en routier amoureux...

Et puis vers le milieu du livre, j'ai commencé à lire une ligne sur deux.
Inquiétant !
Le discours est devenu confus, embrouillé de circonvolutions sur la mort, l'amour, la religion, la création artistique...une approche assez subtile de la folie peut-être. Un sentiment de noyade sans fil rouge qui fait perdre aux personnages de la crédibilité et de la consistance.
Un galimatias élégamment écrit, à la symbolique affichée, que certains trouveront poétique, mais qui ne me touche pas et, en prenant une sorte de distance cérébrale, m'a abandonnée sans mobylette...

Je reste néanmoins fidèle à Jean-Luc Seigle qui m'a conquise avec ses précédents romans. Il sait manier les mots avec une belle sensibilité et s'attache au destin des humbles avec humanité. Il produit ici un roman à double facette, moins social que misérabiliste, plus littéraire que réaliste.

Un petit regret...

Rentrée littéraire 2017
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Que le mal puisse se cacher sous le bien, que les sans voix meurent dans la solitude, que la sincérité soit étouffée par les plus hypocrites,qu'une femme puisse mourir d'amour, mais aussi d'être mère, que la loi soit inflexible, que les faits ne parlent jamais d'eux-mêmes.
Que l'amour surgit d'une rencontre, qu'un rebut puisse être l'instrument d'une re(co)naissance, que de la mort puisse jaillir la joie, que d'une mère puisse s'épanouir une femme,
Que de ce qui est transmis, il ne se perd presque rien,
Que de notre vie, nous ne soyons que rarement les maîtres,
Voilà , entre beaucoup d'autres réflexions et émotions, ce que m'a apporté Femme à la mobylette
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Ce livre il a été beaucoup cité depuis sa sortie, je ne l'avais pas encore lu et je m'étais imaginée je ne sais quoi. Une histoire de femme qui va peut-être s'en sortir grâce à une mobylette, trouvée sous un tas d'immondices.
La solitude, la misère, l'abandon, les assistantes sociales.... et puis un couteau sur une table. La femme s'interroge. A-t-elle poignardé ses enfants? Alors je suis entrée dans l'histoire, j'ai enfilé les phrases les unes après les autres. Comme si je défrichais un terrain. Avancer pour savoir... J'ai aimé découvrir la lignée de cette femme, des ébauches de vie simples mais plus ou moins fracassées.
Le livre est court et pourtant il y une rupture dans le récit au milieu. Cette partie là je l'ai lue encore plus vite, pour m'en débarrasser. Je n'en voyais pas l'intérêt. Je n'accrochais pas à cette rencontre improbable... Elle m'expliquait par contre cet étrange bandeau sur le roman. Et puis le métier de thanatopracteur je l'avais déjà rencontré dans un roman d'Akli Tadjer alors…
J'ai fini le roman sans pousser les phrases, c'est lui qui me guidait pour cette dernière partie.
Je pensais ne pas avoir (trop aimé) cette histoire et depuis elle ne me lâche pas. J'ai l'impression d'avoir rencontré Reine, de l'avoir connue. Son histoire semble tellement convenue et pourtant j'y ai trouvé une force, une empathie, une douleur qui m'ont touchées.
Tout est dit avec l'amour de cette mère pour ses enfants, et contre cette société qui rejette les plus démunis. Implacable, terrible et sans doute vrai.
Femme à mobylette ce n'est pas une caricature, c'est un désespoir.
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Reine fait partie de la France d'en bas, celle qui est oubliée; Elle vit seule avec ses trois enfants car leur père l'a abandonnée pour aller vivre avec une femme plus riche...Alors c'est vrai, Reine manque de maturité et elle est aussi un peu étrange. Mais surtout Reine a un esprit plein de poésie et d'amour pour les autres. Un jour, après une nuit difficile, elle prend son courage à deux mains et va déblayer son jardin encombré de tas d'objets que lui a laissé son mari; là, elle trouve une mobylette bleue qui fonctionne encore... Et tout va changer! Ce texte est merveilleusement poétique, émouvant et fort!
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C'est un texte qui scintille et cisèle comme des ciseaux. Des morceaux épars d'une vie que Reine à 35 ans n'arrive plus à tisser.
Reine est pourtant une couturière hors pair mais que peut-elle faire contre un système économique et social qui a détruit ses repères. Licenciée, le père de ses enfants la quitte, il ne lui reste plus que la prunelle de ses yeux, son sang et sa chair, ses 3 enfants. Ses forces l'abandonnent et la honte la submerge quand elle n'est plus capable de les nourrir correctement. L'amour ne suffit pas.
Sa vie est à l'image du jardin autrefois parfumé, il est maintenant en friche, envahi de mauvaises herbes et de carcasses de tôles. Abandonné.
Elle se console en pensant à celle qui l'a élevée, sa grand-mère Edmonde mais elle n'est plus là. Edmonde était son rempart contre les velléités de l'existence, sans elle Reine peine à lutter mais elle continue courageusement, par amour pour ses enfants et pour sa dignité.
Elle s'échine un jour à défricher le jardin où elle trouve ensevelie sous les débris mais intacte une mobylette. Une mobylette qui lui ouvre la voie d'un nouveau travail dans un funérarium, guidée par son empathie envers les autres, pour ne plus penser à ses propres blessures. Ayant le talent de petites mains, elle confectionne des « tissanderies », des petits tableaux de couture inspirés de la vie des gens qu'elle croise et qu'elle offre en cadeaux.
Heureuse et fière d'être une maman qui comble ses enfants et éblouie par l'amour naissant d'un routard singulier, Reine reconstruit les petits bouts d'une vie mais néglige imprudemment de prendre toute la mesure de la machine administrative qui s'est mise en marche.

J'ai aimé la voix silencieuse de l'auteur qui gronde pourtant, fait bondir de révolte devant l'injustice. La voix est silencieuse parce que Jean-Luc Seigle fait corps avec cette femme brisée, la soutient, l'intime à se reprendre quand elle est au bord du désespoir le plus terrible. Il habite vraiment son personnage féminin, et c'est convaincant. D'autant plus, que le sujet de la pauvreté des femmes et ses conséquences désastreuses sont une triste réalité et sont peu abordées en littérature. Même si je trouve que l'environnement de cette femme démunie est parfois tiré à gros trait dans le roman, je suis touchée par le personnage de Reine.

Le texte final à la recherche du 6ième continent, de New-York à Ellis Island à la fin du livre m'a d'abord surprise parce que je me demandais quelle était sa signification dans le roman. Il trouve pleinement sa place car l'auteur nous éclaire sur ses origines, la place de la littérature dans sa vie et son envie d'écrire.
A l'image du tableau « le rêve » du Douanier Rousseau, Jean-Luc Seigle écrit l'histoire poignante d'une femme nue mais pudique qui croyait en un idéal.
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Toute une nuit entière elle a pensé mettre fin à la vie de ses enfants, puis à la sienne. Même si la sienne n'a plus aucune importance. On ne dit jamais le nom de ceux qui chutent. La chute de Reine dure depuis trois ans, la chute n'en finit pas. Olivier est parti de la maison après qu'elle ait perdu son travail, il l'a laissée avec trois enfants de moins de dix ans. Des enfants soudés pour mieux résister aux secousses que leur mère ne parvient plus à leur éviter. Effacée du monde, elle se débobine., le jardin qui s'est transformé en dépotoir, les enquêtes des assistantes sociales,pas d'argent, pas d'avenir.

Une mobylette qui après deux ou trois étouffements, finit par vrombir et Reine revient définitivement à la vie. Elle trouve un emploi de passeur entre les vivants qui ne le sont plus et Dieu que personne ne voit. Sans un caprice de la mécanique de la mobylette elle n'aurait jamais rencontré Jorgen. Il éclaire quelque chose dans sa nuit pour qu'elle ne s'égare plus, il est peintre et elle sera l'amour du peintre. Mais le retour au réel va être terrible.

Portrait d'une femme qui lutte avec courage et acharnement contre les galères. Une femme qui rêve d'être emportée le plus loin possible tout en restant sur place, mais qui n'arrive pas à faire quelque chose de sa vie sans mettre les autres en danger. Une femme pauvre qui n'a rien, rien que ses enfants et qui va les perdre. Un récit simple, bouleversant, où la sensibilité de l'auteur transpire à chaque page.

A noter que ce roman est suivi d'un texte intitulé « à la recherche du sixième continent » à la fois carnet de voyage, souvenirs d'enfance mais surtout une réflexion profonde sur les migrants, sur leurs apports à nos pays, réflexion aussi sur les pauvres, les sans grades, ceux qui ne prennent jamais la parole. Ce texte à lui seul justifie l'achat de ce livre.


Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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