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sur 136 notes
Wilno – aujourd'hui Vilnius – 26 janvier 1925. Roman Kacew a presque 11 ans, il vit dans le ghetto juif avec sa mère, Nina, modiste, poursuivie par les huissiers. Ses parents sont séparés, son père, Arieh, fourreur dont les affaires périclitent, s'est installé avec sa jeune maîtresse, qui est enceinte. Voilà les faits, avérés, à partir desquels Laurent Seksik va imaginer vingt-quatre heures dans la vie de Roman : au soir du 27 janvier 1925, le jeune garçon aura découvert le mensonge, la trahison. Il aura vu la lâcheté des hommes et la fin de son enfance : « le temps des rêves est derrière nous. » Pour Laurent Seksik, ces blessures jamais refermées, ce premier abandon sont au coeur du mystère qui entoure Romain Gary. En effet, celui-ci a menti sur ses origines jusqu'à sa mort. Il s'est inventé fils d'un célèbre acteur russe, il a fait de sa mère une styliste renommée. Il a tu la réalité poignante de sa vie quotidienne dans le ghetto de Wilno, les humiliations, la menace d'exactions bien pires encore.
C'est d'abord aux lecteurs de Gary que s'adresse ce roman biographique. Ils y retrouveront avec émotion la mère de la Promesse de l'aube, aimante et excessive, qui voulait « offrir à son fils le meilleur des futurs ». Mais si vous ne connaissez pas l'oeuvre de Gary, ce beau portrait du « futur grand écrivain » pourrait bien vous donner envie de la découvrir.
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Très intéressante biographie romancée de Roman Kacew alias Romain Gary. Récit concentré sur deux jours le 26- 27 janvier 1925 et trois personnages Roman, son père et sa mère. A travers 3 points de vue on assiste au moment où la vie du jeune Roman bascule, il découvre la traîtrise et la lâcheté de son père dont la maîtresse attend un enfant. Lui qui admirait tellement son père, était adulé par une mère instable et excentrique se sent totalement perdu. L'auteur essaie de nous montrer comment le destin de ce jeune juif a basculé et pourquoi il n'a jamais parlé de son vrai père . On y trouve peut-être une explication à la tendance de Roman Gary à l'affabulation. Approche historique où l'on découvre le ghetto de Vilnius. J'ai apprécié tant le côté psychologique que la description d'une époque. GB
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Depuis la lecture de «La Promesse de l'aube», Romain Gary me fascine. Sa vie, sa mort, ses souvenirs d'enfance, ses affabulations, la mystification Emile Ajar, son parcours incroyable. Destin atypique. Homme fascinant.

S'attaquer au monument insaisissable qu'est Romain Gary est un exercice périlleux.

Dans « Romain Gary s'en va-t-en guerre » – titre vraiment, vraiment médiocre – de Laurent Seksik, nous suivons trois protagonistes durant 24 heures, dans le ghetto de Wilno, en janvier 1923 (soit trois ans avant le départ pour Nice) : Roman Kacew, âgé de 10 ans, sa mère Mina et son père Arieh. C'est la rupture de ses parents, la fin de l'enfance et des illusions. Laurent Seksik a choisi cet instant car, selon lui, « C'est cette séparation qui intervient à l'âge de 10 ans et demi qui lui a sauvé la vie et qui nous a donné un grand écrivain français. »
Sauvé la vie, oui, car cette rupture a donné l'impulsion à sa mère de quitter le ghetto, et ne pas connaître le même sort, 19 ans plus tard, que les 60 000 juifs de Wilno qui seront tous exterminés (dont toute la famille de Roman, son père, sa nouvelle épouse et ses deux autres enfants).

Ce roman n'est pas une biographie, c'est une interprétation des faits, de la vérité. L'interprétation de Laurent Seksik. À laquelle je n'ai malheureusement pas adhéré. J'ai trouvé sa vision de Mina, la mère de Roman Kacew, peu flatteuse. On la devine instable, hystérique, à la limite de la maniaco-dépression. Son envie de la France est obsessive, d'une façon maladive, pas raisonnée. Difficile d'imaginer que Mina dispose de la ténacité, de la volonté, des ressources que demandent un déracinement pareil.

On sent l'adoration de Laurent Seksik envers Romain Gary, Roman Kacew. On devine le futur génie dans cet enfant de 10 ans. L'auteur lui prête une lucidité et une clairvoyance, auxquelles j'aimerai croire, mais dont je doute fortement.
« Au-delà d'un continent voué au désastre, il cherchait les lisières d'un monde d'espérances ».
La partie finale est tellement improbable qu'elle décrédibilise tout le roman. On n'y croit plus. J'ai l'impression de m'être fait avoir.

La lecture est agréable, facile. L'écriture est fluide. Dommage que l'émotion soit souvent muselée par le style peu original. Je m'attendais à beaucoup mieux. Il me manquait la verve de Gary.

Ce roman est une interprétation, une vision, parmi tant d'autres, de ce qui aurait pu être l'enfance de Romain Gary. Ce conteur avait tellement bien brouillé les pistes, qu'on en veut presque à Laurent Seksik de cette désacralisation. En voulant se l'approprier, en voulant coucher sur papier son amour pour son idole, Laurent Seksik l'a "normalisé".

Au-delà de Romain Gary, ce qui transparaît de ce roman, c'est le sentiment, au regard de ses autres écrits, que Laurent Seksik est surtout obsédé par le judaïsme d'avant-guerre. Et qu'en s'appropriant les combats et réactions de certains Juifs face à l'horreur nazie – Stefan Zweig se suicide, Romain Gary rejoint la France Libre, Einstein migre au États-Unis, mais à quel prix ? -, Laurent Seksik tente – peut-être ? je conjecture- de comprendre, d'accepter le passé et d'immortaliser ces combattants de la liberté.
Et c'est cette quête que je trouve fascinante.
Lien : https://brontedivine.com/201..
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On parler souvent de la mère de Romain Gary mais qu'en est-il de son père Arieh Kacew ? L'auteur imagine une journe de l'enfance de Romain Gary, le jour où son père lui annonce qu'il quitte le foyer. Errance et questionnement de ce jeune garçon qui deviendra comme nous le savons un grand auteur. Une très belle fiction, prenante et perspicace qui donne envie d'en savoir toujours plus sur la vie romanesque de ce grand homme !
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Commençons pas une note positive : le ghetto juif de Wilno en 1925 est très bien décrit. On s'y croirait et certains personnages sont truculents (j'ai oublié leur nom mais il s'agit notamment du vendeur de casseroles et de l'acheteur amoureux de classiques français).

Continuons à présent par ce qui m'a déplu : la suite sur le blog :-)
Lien : https://readingbibliophile.c..
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Ce roman raconte la vie de Romain Gary avant son exil en France dans le ghetto juif de Wilno ( Vilnius ) , et notamment la séparation de ses parents, la perte de son frère aîné. L'auteur choisit de raconter la même journée racontée du point de vue de la mère Nina, du fils Roman, du père . L'épilogue bien mené alors qu'on connaît la fin de l'histoire termine le livre comme une morale .
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Romain Gary avant de devenir Emile Ajar, a connu la guerre, le ghetto, les privations. Sans compter la mort d'un frère ainé, et des parents déchirés.
Ce génie de la littérature s'est inventé des vies, dont un père secret, célèbre acteur russe. Mais pourquoi, probablement pour fuir toutes ses désillusions.
Laurent Selsik ne nous livre pas une biographie, mais deux jours essentiels dans la vie de Roman. Un récit à trois voix, lui, sa mère et son père. Qui vont nous expliquer ou essayer de nous éclairer sur la suite de son histoire.
C'est inattendu, touchant, cruel…..et cel adonne envie de se plonger ou re-plonger dans ses grands romans.
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C'est l'histoire de Romain Gary comme le titre l'indiqué mais plus particulièrement de deux jours dans la vie enfantine de l'écrivain à Wilno avec sa mère mais aussi confronté à la réalité d'un père qui se détache, qui reconstruit sa vie et qui abandonne son fils.

Voilà ce qu'on peut résumer grossièrement car en réalité tout cela est beaucoup plus fin. L'auteur écrit l'histoire de la mère et du père de Romain. Une mère qui apparaît comme excentrique, loufoque, extrêmement tendre avec son fils, une relation fusionelle. Et de l'autre côté, le père qui apparaît fuyant de ses responsabilités car pris détache ans un étau par la société, par détache ans eux femmes qui demandent son attention, mais surtout un père aimant et fier de son fils. Entre les deux évidemment on trouve Roman, qui a du mal à se trouver entre ces deux un personnalités, il ne veut blesser ni l'un ni l'autre. Une attraction terrible l'attire vers ce père, il veut croire en lui.

Roman va tout découvrir sur ce pere, cette vérité qu'on veut cacher à un enfant lors de cette petite fugue, lorsqu'il va sécher l'école pour parcourir la ville. Et c'est là que j'ai véritablement apprécié le roman, dans ces portraits brosses par l'auteur des personnages que rencontré Roman. L'enfant va être confronter à la dure réalité de la vie, du mal des adultes, de la haine des juifs qui se développe en 1925. On trouve beaucoup de poesie, l'eau rencontré avec Macha, la jeune fille que tout le monde prend pour une folle mais qui en réalité est pleine de sagesse, qui a compris le monde, sa dureté. Il y aussi le Rabbin, sage qui tente de rassurer le petit garçon sur le sens de la vie.

Toutes ces rencontres vont forger le petit garçon et après ce court voyage initiatique, il aura tout compris et en sera à jamais transformé : " J'ai vu ce que mes pères ont vu, je n'ai plus dix ans et demi, j'en ans quatre-vingts." Cette vue du monde par un petit garçon est attendrissante, poétique, une prise de conscience très dure, poignante. C'est à ce moment qu'on se dit que ce garçon ne peut être comme les autres.

Un roman qui donne envie de lire Romain Gary à l'aune de cette image du père.

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